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04/06/2017

Pentecôte : la foi toujours neuve

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Irénée de Lyon (IIe siècle), Hans-Urs von Balthasar, Henri de Lubac et les trois lectures de ce dimanche de la Pentecôte :


 

 

Hans-Urs von Balthasar

Sur Actes 2:1-11 « La tempête et le feu par lesquels l'Esprit, à la Pentecôte, remplit l'Ecclesia dans sa totalité et chacun séparément par une langue de feu particulière, sont pour elle la preuve donnée par le Père et le Fils de sa fécondité : dans l'Esprit de la fécondité divine, elle pourra elle aussi être désormais féconde, ce qui se manifeste aussitôt miraculeusement dans le fait que tous les peuples comprennent chacun dans sa langue. C'est l'exact renversement de la prétention des hommes lors de la construction de la tour de Babel : prétention d'être une unité internationale unique jouant atout contre l'unité de Dieu ("voici que tous parlent une seule langue et tel est le début de leurs entreprises", Genèse 11:6). Maintenant l'unique langue de l'Ecclesia, qui "publie les merveilles de Dieu" (Actes 2:12), devient compréhensible par la force de Dieu pour tous les peuples... À tous, doit ou peut apparaître que cette langue unique ne se situe pas dans la série des autres mais les dépasse, elle seule : de même que la Parole et la vérité de Dieu dépassent toutes les inventions religieuses des hommes. »

Sur 1Corinthiens 12:3-13  « La multitude des grâces, des forces, des ministères que répartit le Dieu trinitaire, proviennent de son unité et visent son unité. Il ne s'agit pas des nombreuses cultures humaines, que l'histoire du monde avançant  cherche à rassembler en unité artificielle  - en vain, si elles doivent garder leur particularité ; l'unité est une unité fondée par le Père dans le Fils et dans l'Esprit, qui  (en tant que préalablement donnée) déploie sa plénitude intérieure, où chaque manifestation particulière se tient au service de la plénitude de l'unité. Paul utilise pour cela l'image de l'unique corps qui n'a ses nombreux membres qu'en vertu de sa vitalité intérieure... »

Sur Jean 20:19-23 « L'évangile montre finalement l'origine de cette unité : le Fils de Dieu est devenu homme porté par le Saint-Esprit dans le sein de la Vierge ; il est par avance aussi bien un homme véritable issu de Marie que Celui qui porte l'Esprit dans tout son agir jusqu'à la croix. Là, où Il a accompli toute sa mission dans l'obéissance, Il exhale dans la mort son Esprit, sur lequel, en tant que ressuscité par le Père, Il reçoit un pouvoir divin de disposition. Il insuffle à l'Ecclesia l'Esprit de son unité avec le Père, dans le silence de la salle close pour le silence de la rémission personnelle des péchés, et à la Pentecôte dans la tempête et le feu audibles et visibles pour tous devant le monde et pour lui. L'Eglise a deux dimensions : elle agit dans l'état caché et dans la manifestation. »

 

 

 Henri de Lubac

« L'Esprit est en vérité le premier des dons qui nous viennent de la rédemption acquise par le Christ... Il est, dit Irénée, le don qui fut fait à l'Eglise lors de la mission des apôtres, "pour que nous recevions par lui l'image et l'empreinte du Père et du Fils" : il est le don par excellence - Altissimi Donum Dei - que les croyants reçoivent de l'Eglise au baptême, et tous les mystères du baptême et de la vie chrétienne se résument dans cette donatio Spiritus. Mais c'est un don personnel, et si tous les dons ensuite énumérés se résument en lui, c'est que tous découlent de lui. Qu'on relise également les Actes des Apôtres : dès la première scène, il est question du don que Jésus fait à ses disciples avant son ascension ; ils seront bientôt baptisés dans l'Esprit Saint, dont  la force descendra sur eux  - et tout le livre, qui raconte la première expansion de l'Eglise, célèbre en même temps l'action de l'Esprit Saint : notamment pour l'admission de toutes les catégories d'humains dans la même communauté chrétienne... Si bien qu'on a pu désigner ce livre des Actes à la fois comme "le livre de l'Eglise" et comme "l'évangile de l'Esprit". Il était donc naturel et même nécessaire de placer sous le signe de l'Esprit, dans la dernière partie du Credo, l'ensemble des vérités relatives au salut de l'homme  et aux moyens de son salut : c'est-à-dire les effets de l'oeuvre rédemptrice accomplie par Jésus-Christ. »

 

 

Irénée de Lyon (IIe siècle)

 « L'Eglise, dispersée dans le monde entier jusqu'aux extrémités de la terre, a reçu des apôtres et de leurs disciples la foi en un seul Dieu, Père tout-puissant, "qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et tous les êtres qu'ils contiennent" [psaume 145:6] - et en un seul Christ Jésus, le Fils de Dieu, qui s'est incarné pour notre salut - et en l'Esprit Saint, qui a annoncé par les prophètes les "dispositions" [de Dieu], la venue, la naissance du sein de la Vierge, la Passion, la résurrection d'entre les morts et l'enlèvement corporel dans les cieux du bien-aimé Christ Jésus notre Seigneur, et son retour du haut des cieux dans la gloire du Père pour récapituler toutes choses [Ephésiens 1:10], et ressusciter toute chair de tout le genre humain... Ayant donc reçu cette prédication et cette foi, l'Eglise, bien que dispersée dans le monde entier, les garde avec soin comme n'habitant qu'une seule maison ; elle y croit d'une manière identique comme n'ayant qu'une seule âme et un même coeur ; elle les annonce, les enseigne et les transmet d'une voix unanime comme ne possédant qu'une seule bouche. »

 

 

 

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