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12/03/2017

Liturgie : pour en finir avec un slogan faux

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Nos messes paroissiales ne sont pas "livrées aux chansonnettes" :


 

La campagne contre le pape François - taxé de "modernisme" [*]  par un certain clan - a rouvert un puits d'où remontent des fumerolles d'il y a quarante ans. Par exemple, on entend de nouveau affirmer que la "messe moderniste" (comprendre : la forme ordinaire du rite romain célébré dans nos églises) se répand en "chansonnettes" ! On lisait ça dans les bulletins tradis de la fin des années 1970, époque où le répertoire officiel était réellement envahi de productions discutables. Qu'on l'entende dire à nouveau quarante-sept ans plus tard est étrange, parce que ça ne correspond plus à la pratique de la majorité des paroisses urbaines en France.

A titre d'exemple, voici les treize chants dominicaux de mars 2017 dans la paroisse que je fréquente le plus :

"Au désert avec toi Jésus-Christ" ("Nous venons à l'appel de l'Esprit / Quarante jours dans le silence / Nous entendrons chanter l'Alliance...")

"Changez vos coeurs" ("Croyez à la Bonne Nouvelle / Changez de vie, croyez que Dieu vous aime...")

"Jésus est le chemin" ("qui nous mène droit vers le Père / C'est lui qui est la vérité, Il est la Vie...")

"Levons les yeux, voici la vraie Lumière" ("Voici le Christ qui nous donne la paix ! Ouvrons nos coeurs à sa Miséricorde / Notre Sauveur est au milieu de nous !")

"Ecoute" ("...Dieu sème sans compter / Sa parole est le pain / Qui vient nous rassasier...")

"Je suis ton Dieu, ton Créateur" ("Créateur et Sauveur qui a fait toute chose / Seul j'ai déployé les cieux / Affermi l'univers, il n'est pas d'autre Dieu...")

" Puisque tu fais miséricorde" ("Puisque nos vies sont devant toi / Puisque Tu as versé ton sang pour nous / Seigneur Jésus exauce-nous...")

" Je vous ai choisis" ("Contemplez mes mains et mon coeur transpercés / Accueillez la vie que l'Amour veut donner / Ayez foi en moi, je suis ressuscité / Et bientôt dans la gloire, vous me verrez...")

" Mets ta joie dans le Seigneur" ("Remets ta vie dans les mains du Seigneur / Compte sur Lui, Il agira / Grâce à son amour, ta foi apparaîtra / Comme un soleil en plein jour..."

"Pitié, Seigneur, car nous avons péché" (psaume 50/51)

"Que ton amour, Seigneur, soit sur nous" (psaume 32/33)

"Aujourd'hui ne fermez pas votre coeur, mais écoutez la voix du Seigneur" (psaume 94/95)

"Près du Seigneur est l'amour, près de lui abonde le rachat" (psaume 129).

 

J'ai constaté que ce type de chants était en usage dans toutes les paroisses françaises où je suis passé en 2015-2016 pour mes conférences.  Ça ne veut pas dire que le répertoire discutable ait entièrement disparu et qu'il ne subsiste pas de petits "musées locaux" des seventies ; mais le travail de recentrage biblique et théologique entrepris sous Jean-Paul II a porté ses fruits. Ne laissons donc pas diffamer nos paroisses par des gens qui n'y viennent jamais.

 

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[*]  encore dans Le Figaro du 10/03... (Dans le domaine religieux, ce quotidien semble lié au camp des aigreurs).

 

 

Commentaires

OPTIMISME OU RÉALISME ?

> Votre optimisme vous honore, à moins que le pardon vous transcende.
Quant à moi je m'oppose à votre liste. Pourquoi?
La profession de foi du chrétien se dit dans le credo, celui-ci sans doute?:
"Je crois en Dieu qui chante ..." (sic)
Chansonnette ou affirmation de sa foi? "L'idole des jeunes" sans doute!

Albert E.


[ PP à AE :
- Je n'ai rien à "pardonner" puisque j'avais quitté le catholicisme et le christianisme quelques années après l'inondation des paroisses par la soupe musicale en question ! Et quand j'ai retrouvé la religion catholique (après 1985), l'inondation reculait devant les répertoires de Sylvanès et de Paray.
- Comme vous l'aurez constaté, "ma" liste (celle de ma paroisse) ne comporte ni la chanson dont vous parlez, ni aucune autre de ce genre. Pourquoi donc vous "opposer" à cette liste ? Parce qu'elle ne comporte pas les choses discutables que vous voudriez y voir figurer... pour les déplorer ?
- Cette chanson (contre laquelle les bulletins tradis fulminaient déjà il y a 43 ans) est du P. Noël Colombier, qui avait succédé au jésuite Aimé Duval comme "prêtre chantant" dans les années 1960. La chanson en question ressemble d'ailleurs plus à du Cocagnac (mièvre) qu'à du Duval (tout sauf mièvre).
- Cette chanson était non-liturgique par nature et théologiquement vide. Elle n'est entrée dans les églises - avec approbation de son auteur - que grâce à la confusion des années 1970-1980 : période où l'on a fait à peu près n'importe quoi, ce qui sabota la mise en application de Vatican II.
- Le P. Colombier a eu 80 ans en 2014.
- Avez-vous entendu récemment cette chanson au cours d'une messe ? en ce cas, quelle pouvait bien être la moyenne d'âge des animateurs ? Ce serait un exemple de ce dont je parle dans ma note : la survivance ici ou là d'une mode révolue depuis longtemps.
- Quant à moi, je n'ai entendu cette chanson nulle part ni à aucune époque : ni récemment, ni il y a quarante ans. Evidemment ça ne prouve rien. ]

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Écrit par : Albert E. / | 12/03/2017

TROIS CHOSES

> Oui récemment dans ma paroisse, au fin fond de l'Allier il est vrai, là où au milieu du IX ème siècle, dans les Combrailles se gravaient encore des textes "païens" celtes et où les assemblées se clairesement autant qu’elles se blanchissent ….
Trois choses importent : le texte, primordial, la musique autant qu’elle soit belle est simple et … la conviction de ceux qui proclament leur foi.
Mais il existe aussi quelque chose, à part sans doute, sans intérêt pour certains, peut-être, ce qui a été transmis comme expression de foi proclamée à travers des siècles qui par la liturgie de Metz venait des mélodies liturgiques romaines …..
Un regret ? Même pas, le dire condamne, l’écrire outrage, le penser déshonore.
Alors il ne reste qu’à subir, dans la foi « entre les bras de l’espérance et de l’Amour » en attendant la fin qui permettra de soulever « la dalle des ancêtres » ….
Demain un psaume rap ? Cap ou pas cap ?
Quant aux chansons (de spectacles) du Père Duval, je les ai toutes sur vinyle et cd …. Écoutez-les …. Pas franchement optimistes, non ? J’aime les réentendre … Dans les moments de nostalgie ….
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Écrit par : Albert E. / | 12/03/2017

PROGRÈS À FAIRE

> Il est bien vrai que les choses se sont notablement améliorées en matière de chant liturgique depuis les années soixante-dix, notamment en zone urbaine (et je parle plus précisément de la région parisienne), et je m'en réjouis, même s'il reste des progrès à faire, ayant moi-même modestement œuvré à ce renouveau avec notre chorale liturgique, la Schola Saint Martin : http://scholasaintmartin.free.fr .
Néanmoins, le pape François, pourtant moins porté sur les questions liturgiques que son prédécesseur, déclarait aux participants d’un congrès international sur la musique sacrée, le 4 mars dernier :
« La rencontre avec la modernité et l’introduction des langues vernaculaires dans la liturgie a suscité de nombreux problèmes, de langage, de formes et de genres musicaux (...)  Parfois a prévalu une certaine médiocrité, superficialité ou banalité, au détriment de la beauté et de l’intensité des célébrations liturgiques »
Il invitait les acteurs du chant liturgique à apporter une «  précieuse contribution au renouvellement, surtout qualitatif, de la musique sacrée et du chant liturgique ».
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Écrit par : Michel de Guibert / | 12/03/2017

"PAS ENCORE GAGNÉ"

> Oui ce n'est pas encore gagné même si ça s'améliore.
Après, il y a encore les silences tant vantés et si systématiquement massacrés par un CD (inapproprié bien souvent) et/ou du blabla de l'animateur ( portant alors très mal son nom).
Les beaux chants... au mauvais endroit : entendu récemment "Voici le Corps et le sang du Seigneur" à l'offertoire.... Confusionnant.
Sans parler de l'animateur qui plus de 40 ans après la réforme se pense encore obligé à faire des grands gestes en disant "Nous nous levons pour acclamer l'Evangile", "Nous nous asseyons"....
Bonne nouvelle sur le front du "Je crois en Dieu qui chante" : pas entendu depuis des années.
Bref un sens de la liturgie qui est en progression dans les manuels mais n'a pas encore pénétré suffisamment le peuple de Dieu.
Tragique : à chaque fois- je dis bien à chaque fois- que j'ai amené des amis non catho voir athées à la messe et ce dans des paroisses différentes ( on peut citer pentecôtiste, baptiste, évangélique sans étiquette, agnostique, musulmans et athée militant) je suis tombé sur des trucs rédibitoires pour eux !
- Massacre du temps de la Parole ( on saute les textes dérangeants ou jugés compliqués, on remplace le psaume par un truc "compréhensible...") le jour où j'ai amené un pentecôtiste !
- Foire dans l'Eglise (il y avait une communion solannelle) le jour où j'ai amené un musulman ( Ca choque son sens de l'ofice divin)
- Etc...
Ce n'est pas demain la veille que je recommencerai. Ça ne semble pas choquer beaucoup de monde.
Ce n'est pas qu'une question de ce que disent les intégristes obtus, c'est aussi question de vie ou de mort pour les âmes non.
Même si ça fait désuet, et même si - vous me pardonnerez- je m'écarte du sujet.
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Écrit par : Gégé / | 12/03/2017

ENCORE

> Hélas, il y a encore beaucoup de "musées locaux" où cette chanson est omniprésente : en Bretagne et dans pas mal d'autre régions un peu éloignées de Paris, et même avec des animateurs (-trices surtout) qui n'ont pas de cheveux gris ou blancs ...
cf à ce propos -et sur d'autres sujets plus directement politiques - le livre de l'ancien évêque luthérien et ex-dignitaire franc-maçon le Père Michel Viot "Il y a quelque chose de pourri au royaume de France" (ed. Via Romana)

Michel de Saint-Albin


[ PP à MSA - C'est en effet dommage. Cela dit, cette chanson n'est pas "politique" ni religieusement hérétique : elle est simplement nulle, d'une nullité mièvre qui devrait sauter aux yeux du croyant de base. C'est un exemple de ce que le pape vient de critiquer : cf commentaire ci-dessus... ]

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Écrit par : Michel de St Albin / | 12/03/2017

CALOMNIE

> Dire que la messe "se répand en chansonnettes" dans les paroisses est, à mes yeux, de la calomnie. C'est insupportable. Comment ne pas voir que tout cela est affaire de bénévoles qui s'en tirent très bien la plupart du temps. C'est toujours plus facile d'être spectateur ou polémique. Comment ne pas voir que les chants liturgiques ont fait de grands progrès. C'est d'ailleurs tellement vrai que les communautés "tradis" les reprennent à l'envi : je dis cela pour avoir assisté à une messe de confirmation en rite extraordinaire dans une cathédrale et pour avoir été frappé par cela.
On peut aussi citer ce très beau chant "Ne crains pas car je suis ton Dieu.." ou ce chant de communion que j'aime beaucoup et qui est d'un liturgiste connu "Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui" repris en boucle.
Franchement cette réflexion est insupportable et ce mépris affiché envers les communautés chrétiennes ("chansonnettes") est une attitude caractéristique malheureusement de certains. Je vais dire cela de façon un peu brutale et caricaturale, mais on en assez de ces esprits toujours sévères avec le monde ecclésiastique et les évêques en particulier et toujours complaisants avec les partis de droite. C'est caricatural mais, tant pis, je me lâche.
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Écrit par : Olivier le Pivain / | 12/03/2017

TEMPS LITURGIQUE

> Dans la liste des chants que vous citez pour le mois de mars, s'il n'y a rien à redire sur la qualité des textes des chants, il y a tout de même des chants qui ne sont pas toujours les plus adaptés liturgiquement au temps du Carême ; ainsi le chant :
" Je vous ai choisis" ("Contemplez mes mains et mon coeur transpercés / Accueillez la vie que l'Amour veut donner / Ayez foi en moi, je suis ressuscité / Et bientôt dans la gloire, vous me verrez...") est plutôt adapté pour le temps pascal...
Même si l'on fête la résurrection du Seigneur tous les dimanches, il convient tout de même de garder la couleur de chaque temps liturgique.

MG


[ à MG - Oui : c'est le débat actuel entre ceux qui insistent seulement sur le "temps du violet" et ceux qui rappellent aussi la perspective du salut assuré par la Passion-Résurrection. Mais ce n'était pas le contexte de ma note : elle vise (et vous l'approuverez sans doute) à faire taire des diffamateurs incompétents, qui refont surface à la faveur d'autres troubles. Ce sont d'ailleurs les mêmes qui alimentent les aigreurs contre le pape, à la grande joie des radios ce matin (Europe 1 - France Info)... ]

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Écrit par : Michel de Guibert / | 12/03/2017

MISSA PAPE FRANCISCI

> Si l'on en croit France Musique,
https://www.francemusique.fr/actualite-musicale/le-pape-reclame-la-modernisation-des-chants-liturgiques-32964:
"Lors d’un congrès sur la musique sacrée qui se tenait au Vatican le samedi 4 mars, le pape François a déclaré qu’il était du devoir de l’Eglise de sauvegarder et de valoriser le patrimoine des chants liturgiques. Cependant, il faut selon lui éviter toute vision « nostalgique » des chants liturgiques, et œuvrer pour que la musique et les chants de messe s’adaptent aux « langages artistiques et musicaux actuels (…) afin de faire vibrer le cœur de nos contemporains ».
Le pape a lancé un appel aux musiciens, compositeurs et chefs de chœur du monde entier pour contribuer à un « renouvellement qualitatif » du chant liturgique, et il a prôné une formation musicale adéquate pour les futurs prêtres « dans un dialogue avec les courants musicaux de notre temps »."
L'heure n'est pas à la nostalgie mais à la création artistique.
La Nouvelle Evangélisation passe aussi par là, avec comme question: voulons-nous que nos assemblées restent un entre-soi homogène, qui de fait discrimine par le genre musical, ou bien sommes nous prêts à nous laisser bousculer par des artistes de cultures, sensibilités, origines sociales diverses, en sachant discerner dans leur art des fruits de l'Esprit, Esprit qui s'adresse à chacun dans sa propre langue?
Ennio Moricone, avec sa 'Missa Papae Francisci', peut toucher les mélomanes avertis, mais une Rona Hartner ne pourrait-elle pas composer des messes balkaniques, Angelique Kidjo des messes aux sonorités africaines, Stromae ou Grand Corps Malade ne pourraient-ils pas avec leurs sensibilités respectives nous faire rentrer corps et âme dans la prière liturgique, etc?
Qui pour aller chercher les artistes d'aujourd'hui et les inviter à déployer leurs talents au service du peuple de Dieu?
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Écrit par : Anne Josnin / | 12/03/2017

PARTICIPER ENGLOBE L'ÉCOUTE

> Le problème principal soulevé par Thomas Ospital, titulaire des orgues de Saint Eustache, l'autre jour sur Radio Notre Dame, me semble être la façon de concevoir la participation des fidèles. Le concile Vatican II insiste à juste titre sur cette nécessité.
Or, composer pour une assemblée ordinaire c'est aussi privilégier des mélodies simples, susceptible d'être aisément reprises ce qui peut conduire à quelques facilités ou vulgarités musicales (tout le monde n'est pas Luther pour composer de magnifiques chorals).
Second point : certains mouvements charismatiques ont parfois eu tendance à estimer que l'Esprit-Saint allait pallier leur amateurisme musical. C'est ainsi que l'on a vu fleurir des chants truffés de fautes d'harmonie. Si les musiciens avaient le mauvais goût de se plaindre on les traitait de prétentieux en leur rappelant fermement que la musique d'Eglise est faite pour les simples et non les savants (ce qui est quand même très méprisant pour le peuple de Dieu).
Quoi qu'il en soit, une participation comprise ainsi conduit souvent à négliger ou même à refuser catégoriquement le grand répertoire polyphonique et grégorien, même dans les cathédrales, je l'ai expérimenté !
Pour sortir des vaines querelles il suffirait de penser ce terme de "participer" comme englobant aussi l'écoute. Se recueillir en participant... avec ses oreilles !
Je vous conseille, pour plus de précisions, un excellent article ici :
https://ephesblog.wordpress.com/2013/05/10/entrer-dans-le-iiie-millenaire-la-musique-deglise-aujourdhui-en-france/
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Écrit par : isabelle / | 12/03/2017

AMÉLIORÉE

> Personnellement, je n'ai pas entendu cette version du credo depuis au moins 10 ans. Et je trouve aussi que la qualité de la liturgie s'est grandement améliorée. Le fond pour moi fut atteint il y a une quinzaine d'année dans les Hautes-Alpes.
Et dans ma paroisse du Bourbonnais, j'ai la chance d'avoir un curé qui chante bien et a à coeur de faire chanter des chants vraiment de qualités.
A Albert E: où êtes-vous dans les Combrailles?

VF


[ PP à VF - Un détail : dans l'esprit du P. Colombier, le chant en question ne remplaçait pas le Credo : c'était une sorte de "commentaire". C'est ensuite, dans les délires paroissiaux post-68, que de nombreux animateurs ont pris sur eux de substituer le texte du P. Colombier au texte du Credo : violation pure et simple de la réforme liturgique de Paul VI... qui n'autorisait rien de tel, au contraire ! ]

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Écrit par : VF / | 12/03/2017

UTILISATION

> Sur "je crois en Dieu qui chante", le problème n'est pas tant la nullité de la chanson que le fait qu'en général, elle est utilisée pour remplacer le Credo, ce qui, pour le coup, est hérétique.
Les chants se sont globalement améliorés, c'est vrai (même si moi aussi, il n'est pas rare que je tombe sur "Dieu qui chante").
Sur la liturgie en elle-même, il reste quand même du boulot. Bien rare, selon mon expérience, le prêtre qui ne réécrit pas certains passages à sa guise, selon son inspiration du moment. Et on finirait par oublier que le Notre Père n'est pas directement suivi de "car c'est à toi qu'appartient...".
Bien sûr, on peut dire que c'est véniel. Certes. Mais comme j'ai la chance de connaître des moines qui respectent scrupuleusement la liturgie, fidèles en cela aux recommandations expresses de Vatican II, je peux témoigner que cela fait une énorme différence. C'est tout le sens de la messe qui réapparaît nettement.
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Écrit par : Luc / | 12/03/2017

JOUR DU SEIGNEUR

> Réagissez-vous par là au "cri d'alarme" de 200 personnalités sur le sujet de la musique
sacrée ? ( http://www.paixliturgique.fr/aff_lettre.asp?LET_N_ID=2571 )
Me cantonnant depuis plusieurs années à ma paroisse (de cœur) farouchement attachée à sa digne liturgie, je n'ai pas d'avis autorisé sur l'évolution des choses. Le visionnage rapide des messes du Jour du Seigneur dimanche après dimanche tendrait toutefois à me faire partager votre vision optimiste.
Restons vigilant, cependant : quand un prêtre d'une certaine génération assure une messe en semaine dans la même paroisse que je fréquente (et béni soit-il pour cela), il arrive qu'une vieille rengaine ressurgisse en contrebas d'une pente molle. Heureusement, les paroissiens prennent souvent l'initiative à temps, et errent assez peu. Le dernier écart qui m'ait fait sourciller fut un incongru 'Clair de lune' de Debussy servi par l'organiste à l'offertoire... On a connu bien pire.

(En espérant vous voir mardi soir !)
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Écrit par : Albert Christophe / | 13/03/2017

NETTE ÉVOLUTION

> Pour avoir connu l'Église du début des années 1990, je puis témoigner d'une nette évolution dans le choix des cantiques. À cette époque (en province, tout au moins) existait un certain engouement pour des chansonniers et guitaristes qui produisaient pour l'essentiel un répertoire peu sophistiqué qui aurait dû être cantonné aux "veillées scout" ou aux rassemblements non liturgiques : Raymond Fau, Jean-Claude Gianadda, Laurent Grzybowski, parmi d'autres. Certains titres ont cependant envahi la liturgie, comme le "Tu es là, au cœur de nos vies", de R. Fau, qui souffre autant d'une pauvreté musicale que d'un manque patent de profondeur dans le choix des paroles.
Le renouveau des chants observé depuis une quinzaine d'années est salutaire. "Fais paraître ton jour" est un exemple de cantique présentant une plus grande richesse lexicale et, par là-même, une plus grande profondeur.
La paroisse que je fréquente (en Lorraine) fait souvent usage du chant grégorien, comme dans la magnifique séquence de la Pentecôte chantée par le prêtre avant la lecture de l'Évangile, ou l'Adeste Fideles, chanté en latin lors de la messe de la Nuit de Noël.
On évite également d'utiliser systématiquement les prières eucharistiques les plus courtes, comme c'était le cas naguère, et on récite le Credo dans sa version complète, le plus souvent en latin et chantée par l'assemblée. Il en va de même pour les grandes rubriques de la liturgie, Kyrie, Gloria, Sanctus et Agnus Dei. Il n'y a pas d'animateur : seul le prêtre conduit la prière de l'assemblée et célèbre, 'in persona Christi'.
La vidéo suivante aborde quelques-uns de ces thèmes au travers d'un débat entre Mgr Aillet et le père André Gouzes, de l'abbaye de Sylvanès, auteur de nombreux chants liturgiques d'excellente qualité :
https://www.youtube.com/watch?v=ZEsYpd9HJc4
______

Écrit par : Philippe de Visieux / | 13/03/2017

FAIS PARAÎTRE TON JOUR

> Un exemple musical, en polyphonie, de "Fais paraître ton jour" :
https://www.youtube.com/watch?v=aGlhYbxsDzc
______

Écrit par : Philippe de Visieux / | 13/03/2017

HYMNE

> En épilogue, ce superbe 'Hymne à la Charité', du père Gouzes, chanté a cappella :
https://www.youtube.com/watch?v=7jxEvvQxoq4
______

Écrit par : Philippe de Visieux / | 13/03/2017

ÎLOTS

> Il y a tout de même, en dépit de cette amélioration indiscutable de la qualité des chants liturgiques, des îlots de résistance à la qualité du chant liturgique...
Dans ces "musées locaux" du misérabilisme des seventies, outre certaines paroisses rurales sans grands moyens, il convient malheureusement de mentionner les messes dites des familles, les messes de catéchèse ou d'aumônerie, comme si les enfants ne pouvaient goûter la beauté des chants ou accéder à des textes de qualité enracinés dans la Parole de Dieu.
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Écrit par : Michel de Guibert / | 13/03/2017

L'ESPRIT DE LA LITURGIE

> Rappelons les mots très justes du cardinal Ratzinger ("Entretiens sur la foi") :
"La liturgie n'est pas un show, un spectacle qui ait besoin de metteurs en scène géniaux, ni d'acteurs de talent. La liturgie ne vit pas de surprises "sympathiques", de "trouvailles" captivantes mais de répétitions solennelles. Elle ne doit pas exprimer l'actualité et ce qu'elle a d'éphémère, mais le mystère du sacré."
______

Écrit par : Michel de Guibert / | 13/03/2017

LAISSER

> Entre "Je crois en Dieu qui chante" suivi du Je crois en Dieu et "eau du côté du Christ, lave moi" je sais ce qui me donne envie de prier ou pas. Ne dénigrez pas ce que vous n'aimez pas, laissez d'autres tendances s'exprimer. Des chants ringards on s'en tape en barre depuis ma jeunesse. Alors quand de temps en temps on peut chanter quelque chose qui claque, qui parle, qui fait danser ou swinguer je prends. Avec joie.
Je me demande toujours ce que dirait le pote Jésus de tout ça...
______

Écrit par : baz / | 13/03/2017

Pour VF:

> Je navigue entre Montluçon, Néris et Marcillat ....
Quant au Credo du "Dieu qui chante" les dernières occasions de l'entendre ne datent pas de 10 ans .... quand bien même dix ans prouvent que l'on est vraiment aux marges (La Marche est à quelques encablures il est vrai, puisque pour d'autres ce chant "liturgique" n' a pas été entendu depuis plus de quarante ans.
Je préfère depuis un certain temps les messes du dimanche soir, quant il y en a, au moins les chants sont à partie congrue et les prières récitées .....
Les psaumes de César Geoffray sont depuis longtemps, à ma connaissance, oubliés et pourtant ils étaient en langue vernaculaire de de mélodies aussi dépouillées que belles.
La discussion en la matière risque d'être très longue et me rappelle les discussions sans fin des protagonistes du livre "Les nouveaux prêtres" de Michel de Saint-Pierre ....
Il est toutefois des blessures anciennes qui restent ouvertes et croire malgré tout relève sans doute plus de la lasse (lâche?) habitude que du courage ou de l'acharnement...

AE


[ PP à AE - "Croire malgré tout relève sans doute plus de l'habitude que du courage..." Permettez-moi de ne pas ressentir la chose de cette façon. Aussi dégradé qu'ait pu être le catholicisme hexagonal entre les années 1970 et un passé très récent (qui en certains lieux
n'est pas encore... passé), ces "blessures anciennes" ne sont pas de taille à entamer la foi elle-même... Les trahisons de serviteurs ne font pas d'ombre au Maître. ]

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Écrit par : Albert E. / | 14/03/2017

FAIRE CHANTER TOUT LE MONDE

> Le plus difficile est de faire chanter (ou entonner) une assemblée entière, à mon avis. Il me semble que, dans les églises que je fréquente, miser sur la simplicité fonctionne, en prenant garde toutefois d'éviter l'écueil de la mièvrerie.
Si l'objectif est davantage la beauté, la haute tenue du chant liturgique et moins la participation de l'assemblée, à l'évidence nous allons laisser quelques fidèles.
Spectateurs sur les bancs, ils n'oseront plus participer aux chants.
En cela le conseil de notre précédent Souverain Pontife est excellent mais s'avère ardu à mettre en pratique (..."Efforcez-vous d'améliorer la qualité du chant liturgique sans avoir peur de reprendre et valoriser la grande tradition musicale de l'Eglise qui trouve dans le grégorien et la polyphonie ses deux expressions les plus hautes"...), lien: http://www.narthex.fr/reflexions/leglise-et-les-artistes/musique-sacree-et-evangelisation-message-du-pape-benoit-xvi
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Écrit par : Aventin / | 14/03/2017

LES PAROLES MAIS PAS LES MÉLODIES

> Il y a indéniablement eu un très net progrès sur les paroles des chants depuis quelques années. Musicalement en revanche, beaucoup reste à faire. On est sorti de la chansonnette : on a maintenant de très belles paroles sur des airs, au choix, de chanson romantique pour midinette (ça c'est pour le répertoire "recueilli"), ou bien excessivement syncopés, souvent issus de la variété contemporaine, ce qui me pose personnellement bien des questions - je n'apprécie pas particulièrement de savoir que tel ou tel chant très couru a été composé sur des rythmes inspirés de la musique profane, comme le groupe "The Mamas and the Papas" ou des valses célèbres.
J'ajoute que, malheureusement, une partie des milieux où se compose la musique liturgique actuelle est réfractaire, soit par principe, soit par ignorance, à la tradition musicale ancienne. C'est bien dommage car ils pourraient y puiser de quoi améliorer largement leurs productions sur le plan musical, et mettre ce dernier au niveau des paroles.
Cela étant dit, la France est beaucoup mieux lotie que les Etats-Unis, où par exemple un compositeur de musique liturgique connu a réemployé la musique de 'My little pony' pour en faire un ordinaire de messe, et pour le coup, ça CRAINT. Et ce alors que les Anglo-Saxons ont une tradition hymnodique beaucoup plus importante que la nôtre, du fait d'une part de la Réforme, d'autre part du fait qu'ils n'ont pas eu à subir la coupure de la Révolution, qui a vraiment été une tabula rasa pour les cantiques français.
Enfin même les plus beaux chants peuvent être transformés en chansonnettes suivant qu'ils sont bien ou mal chantés, et que, là, il y a d'immenses progrès à faire - il me semble qu'il faudrait un chœur d'enfants dans chaque paroisse un peu importante, qui puisse participer à la célébration régulièrement, former de futurs chantres, encourager de jeunes pianistes à se mettre aussi à l'orgue, enseigner aussi ce qu'est la liturgie à ces jeunes, et par ricochet aux familles... On en est très, très loin. Les Anglais le font, et le niveau musical d'un certain nombre de célébrations s'en ressent très fortement - mais l'influence anglicane joue un grand rôle.
Je m'arrête là, sinon vous aurez droit à un roman.

@ baz :
> vous avez le droit de ne pas aimer "Âme du Christ". En revanche, que vous le vouliez ou non, "Je crois en Dieu qui chante" est effroyablement ringard (sans parler du fait que bien souvent ce chant ne précède pas, mais remplace le Credo, ce qui devient franchement de l'abus). La mélodie, les rythmes sont ceux qui étaient à la mode dans les années 1970, et la mode... ça se démode.

@ Michel de Guibert :
> sur les messes pour les enfants et familles, je suis entièrement d'accord avec vous. On croirait vraiment qu'elles sont conçues pour faire fuir toute personne douée d'un minimum de bon sens. Pour "faire jeune", on chante des chants un peu sautillants, dont souvent les rythmes et la mélodie étaient déjà ratés dans les années 70 (avant que ça ne se démode), et dont les paroles sont ridicules, et puis, pour s'adapter à la nouvelle génération, on massacre un peu de Glorious - déjà Glorious à la messe je trouve ça très très limite, mais Glorious à la messe chanté par des grands-mères qui n'y arrivent pas...

Edel


[ PP à Edel - Le plus grave me paraît être ce goût pour le syncopé, qui interdit la prière. L'idée de "chauffer la salle" est radicalement anti-liturgique ! C'est un emprunt inapproprié aux évangéliques, qui précisément n'ont pas de liturgie et n'en veulent pas avoir... Je n'ai aucune objection envers la pop-louange (même si ce n'est pas mon goût personnel) : à ceci près que la place de la pop n'est pas dans la liturgie. Quand on l'y installe, elle s'y substitue dans l'esprit des participants. Dans une des paroisses que je connais, le curé est obligé - après chaque prestation de ce genre - de dire au micro : "Maintenant recueillons-nous", ce qui prouve que pendant le morceau le recueillement était impossible. Une messe où par moment le recueillement devient impossible : cherchez l'erreur... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Edel / | 14/03/2017

RECUEILS DIVERS

> Dans ma paroisse rurale profonde, j'ai la moitié de la moyenne d'âge des paroissiens. Je participe à infuser les chants de l'Emmanuel (carnet vert "Il est vivant") peu à peu dans nos liturgies, notamment à travers le temps de prière hebdomadaire que j'anime, mais il est vrai qu'avec les carnets de chant à couverture plastique rouge foncé, nous avons souvent des chants bizarres du fin fond des Septante (les années, hein...).
Dans un autre carnet d'une paroisse urbaine, j'ai trouvé le texte de cette chansonnette carabinée de derrière les fagots : http://prionsenchanson.blogspot.fr/2015/01/gethsemanie.html
Là, ça pique fort le "sens esthétique du croyant de base" que je suis ! Bref, on est pas encore sorti de l'auberge espagnole liturgique.
Un ami qui va souvent en Allemagne ou en Angleterre me disait une fois que les paroisses ne s'y amusent pas à "créer" sans cesse de nouveaux cantiques, mais que les paroissiens sont habitués à 2-3 versions maximum de chaque chant de l'ordinaire, et que cela rassure d'ailleurs tout le monde, et aide la participation active. N'y a-t-il qu'en France qu'on est atteint du prurit de la créativité liturgique à tout prix ?
Heureusement il y a beaucoup de belles choses en France, dans le Renouveau, Gouzes, ou encore les "Dei Amoris Cantores", alias DAC.

Alex


[ PP à Alex - Le syndrome de créativité sévit en effet. Dans certaines paroisses, les chants changent si souvent que l'animatrice les chante en solo : ce qui ne crée pas un bon climat... ]

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Écrit par : Alex / | 15/03/2017

SYLVANÈS

> Oui, il faut saluer le travail remarquable des DAC (Dei Amoris Cantores) dont les enregistrements sont de grande qualité ; malheureusement seules les partitions de leur premier CD sont éditées.
Et beaucoup plus étendu, il y a le corpus liturgique très complet d'André Gouzes (Liturgie Chorale du Peuple de Dieu ; Sylvanès) qui a renouvelé le chant liturgique en français en puisant aux sources de la Tradition, tant du chant byzantin et des chorals de la Réforme que du chant grégorien ; une œuvre magnifique que nous avons beaucoup de bonheur à chanter avec notre chorale liturgique, la Schola Saint Martin : http://scholasaintmartin.free.fr
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Écrit par : Michel de Guibert / | 15/03/2017

DÉFORMÉS

> Il semble qu'en matière de chants, le pire soit derrière nous. Cependant dans les paroisses rurales bretonnes que je connais, la qualité laisse à désirer. Les anciens jeunes des années 60 qui constituent les équipes liturgiques continue d'utiliser certaines "chansonnettes".
Le problème est aussi que la liturgie est une chose trop sérieuse pour être confiée au premier venu, animateurs et membres des équipes liturgiques ne sont pas assez formés, ou ont été déformés dans les années 70.
Un problème récurrent est que les chants de l'ordinaire sont trop souvent remplacés par de vagues adaptations, par exemple "Gloire à Dieu ... joie du Ciel sur la Terre..." en guise de Gloria.
Les "chansonnettes" sont particulièrement utilisées lors des mariages et des enterrements, vu qu'on fait choisir les chants par des fiancés ou des familles qui mettent rarement les pieds à l'église, cela contribue à donner une image ringarde auprès des non-pratiquants.
Idem pour les messes pour les enfants, avec les cantiques des années 70 que les mamies catéchistes trouvent modernes, et les panneaux et autres coloriages qui font ressembler l'église à une annexe de l'école maternelle, ça plait peut être aux jeune enfants, mais dès qu'ils grandissent ils trouvent cela ringard.
Quant aux tradis, ils pourraient aussi faire le tri dans leurs cantiques, ceux du XIXe n'ayant rien à envier à ceux des années 60-70 en matière de superficialité et de mièvrerie. "Au Ciel, au Ciel, au Ciel, j'irai la voir un jour" ou "C'est le mois de Mari-i-euuuu" cela n'est quand même pas d'une grande profondeur spirituelle.

Pr T.


[ PP à Pr T. - Parfaitement d'accord sur tout ça, y compris la question des cantiques 1900 encore en usage dans des chapelles traditionalistes... et dont la mièvrerie musicale et religieuse ne le cède en rien (dans une autre coloration) à celle des ringardises des années 1970.
Vous en citez deux exemples. On pourrait en ajouter bien d'autres, dont l'indicible
"Rendez mon coeur
rendez mon coeur
semblable au vôôôôtre"
sur un air de valse lente chaloupée, façon café-concert Belle Epoque !
Pour ne rien dire de création tradis (même dans ce milieu il y en a) : tel le chant qui proclame "la sainte horreur de la vulgarité" (quel rapport avec la foi ?) et que j'entendis de mes oreilles, à la fin d'une messe, un dimanche soir à Versailles en 1992. Quant on est capable de ce genre de confusionnisme, on ne donne pas de leçons de rigueur doctrinale. ]
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Écrit par : Professeur Tournesol / | 15/03/2017

SUPPRIMER LES ANIMATEURS

> La solution est simple : supprimer l'animateur de chant. Pour avoir un certain temps exercé cette fonction, je ne peux que constater que cela pousse à l'innovation permanente, à la volonté d'imposer à la communauté un goût ou ce qu'il convient. Les instances diocésaines ne changent rien à l'affaire, car le répertoire pour le carême ou l'avent ou n'importe quel temps liturgique est justement choisi par un club d'animateurs de chant vénérables.
En Italie ou en Allemagne, pas d'animateur de chant. On chante toujours un peu la même chose, au moins à l'échelle d'un temps liturgique. Mais est-ce si grave? C'est ce bougisme qui choque les tradis.
Enfin, musicalement, les chants de l'Emmanuel peuvent être totalement à côté de la plaque pour la messe (ce qui ne veut pas dire que cela ne serait pas sympathique en marchant vers Chartres/Lourdes/Le Mont Saint Michel ou que sais-je).
On peut faire toute une catéchèse de Noël rien qu'avec les paroles d'Adeste fideles (belle traduction française). Aucun chant récent n'est pour l'instant équivalent.
En sens inverse: dans ma paroisse de province où une messe ordinaire est orientée et en latin, on réanime un répertoire de chants à la Vierge du XIXe très oubliable et gnangnan à souhait.
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Écrit par : Maud / | 16/03/2017

@ Maud :

> quand tu dis "musicalement, les chants de l'Emmanuel peuvent être totalement à côté de la plaque pour la messe", je suis d'accord. Ils sont d'abord conçus pour le groupe de prière. Autant je plaide pour qu'on sorte tous les instruments, jusqu'à la batterie et au worship rock, dans un groupe de prière, autant je pense que la messe doit d'abord chercher la sobriété et l'intériorité. Pas de mélodie pop, donc...
On en revient toujours à Ratzinger dans 'L'Esprit de la liturgie', n'est-ce pas ? L'orgue, des chants simples, des paroles sensées et christocentrées (afin que la communauté ne se chante pas elle-même dans quelque 'nous' malencontreux...)
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Écrit par : Alex / | 16/03/2017

CANTIQUES BRETONS

> Ça me fait drôle de lire que la Bretagne serait le musée des chansonnettes des années 1970. Enfant dans ces années-là, j'ai en effet entendu et sans doute chanté "je crois en Dieu qui chante", mais je l'avais complètement oublié et c'est cette discussion qui me l'a rappelé.
Ce que je n'ai jamais oublié en revanche, ce sont les cantiques bretons qui existaient aussi dans les années 1970, comme dans les années antérieures et postérieures. Quand 'Da feiz hon tadou koz' fait résonner les voûtes de l'église de Locronan le dernier dimanche de la troménie, vous ne l'oubliez pas (je me souviens de 2007 sous la bruine entre autres). Et puis le Folgoat en septembre '(Patronez dous ar Folgoat'), Rumengol...
La collaboration de Michel Scouarnec et Jo Akepsimas a donné de belles choses aussi.

Jean-Michel


[ PP à Jean-Michel - Rien n'est plus beau que les cantiques bretons. Et le duo orgue-bombarde donne un frisson sacré. ]

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Écrit par : jean-michel / | 16/03/2017

LE P. SEVIN !

> La noble horreur de la vulgarité, c'est un chant du père Sevin, en bonne voie pour être béatifié. Mais ça n'est pas ce qu'il a le mieux réussi.
Un autre problême des cantiques tradis c'est l'héritage du nationalisme des années 1890-1900. "Catholique et français toujours"...

Edel


[ PP à Edel -
Vous me rassurez : dans mon souvenir c'était "sainte" au lieu de "noble" - et ça aurait constitué une vraie ânerie théologique ! (Reste que le P. Sevin fut mieux inspiré à d'autres moments).

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Écrit par : Edel / | 17/03/2017

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