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27/02/2017

Harcèlement dans un "collège catholique"

Ce récit  - achevé par un suicide - en dit long sur les réalités vécues aussi dans des établissements privés (même catholiques) :

http://www.parismatch.com/Actu/Societe/Harcelement-scolaire-la-detresse-d-Emilie-1197881#xtor=AL-23

http://www.lavoixdunord.fr/50337/article/2016-09-26/harcelee-au-college-emil

école,harcèlement

Voir le fil de commentaires ci-dessous :


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08:45 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : école, harcèlement

Commentaires

DES INTENTIONS AUX RÉALITÉS ?

> Il y a comme un décalage intentions-réalités quand on consulte le site du groupe scolaire en question (je respecte les majuscules du "projet d'établissement" ) :

- "Notre Dame de la Paix : un établissement pour toute la vie où les valeurs du respect, de l’écoute de l’autre et du partage sont vécues au quotidien...
- "Nous sommes un établissement catholique d’enseignement, ouvert à tous par son projet et nous adhérons aux orientations diocésaines.
- "Le respect absolu et l’accueil bienveillant de tous les élèves, qui nous font confiance pour leurs études, se feront quelles que soient leurs convictions dans le domaine religieux."
- " Notre projet est marqué par le souci d’ouvrir sur la vie et sur le monde dans une confiance mutuelle, de miséricorde, de simplicité, de joie et par une liberté joyeuse, très respectueuse de chacun et de ses dons. Il ne peut vivre qu’avec l’intervention d’une équipe de bénévoles (professeurs, parents, grands-parents, frères, sœurs ou anciens élèves) annuellement constituée."
- "Notre Collège décline pour l'ensemble des niveaux notre projet d'établissement : Apprendre, Vivre et Grandir ENSEMBLE"
- "Ce contrat scolaire, qui nécessite l'engagement de chacun, a pour objectif de favoriser dans le collège un climat de sérénité indispensable au travail et à la réussite des élèves. Il nous rappelle la nécessité de respecter les règles qu'impose la vie collective, de suivre les consignes qui permettent de travailler efficacement, et permet de mettre en pratique les principes qui mènent à davantage de réussite"
Etc.
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Écrit par : jf.devred / | 26/02/2017

TRIBU

> Houla PP, pour avoir parlé de ça on va encore vous accuser de trahir la tribu ! Que faites-vous de l'Image de Nos Chères Familles ???
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Écrit par : soeur Catalina de Araujo / | 26/02/2017

UN AUTRE CAS

> Ce que je viens de lire ressemble trait pour trait à ce que mon fils a vécu dans un établissement "privé" où nous l'avions inscrit pour son projet pédagogique "chrétien". Je passe sur les détails, je n'ai pas envie que l'on puisse identifier l'histoire sur ce blog. Cela n'est pas allé jusqu'au suicide, on a réalisé le problème avant, merci Seigneur. Mais là aussi déni de la hiérarchie, mise au ban par les catho-bourgeois que l'on connaissait. Il y a eu une intervention de l’évêque mais cela s'est arrêté là. Pas de remise en cause réelle.
Par contre, cela m'a conforté dans le fait que un certain nombre de ces établissements sont aussi durs que les établissements de banlieue où j'ai enseigné. De même, cela m'a renforcé dans l'idée que l'école n'a pas vocation à être chrétienne particulièrement.
Mais cela a renforcé en moi l'idée que suivre le Christ doit se voir et que j'en ai plus que marre (et je reste poli) de tous ces "cathos" qui, même si nous sommes tous pécheurs, affichent leur appartenance au Christ et à son Eglise mais sont de manifestes hypocrites, menteurs et suppôts de Satan car ils éloignent les brebis du pasteur !!!
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Écrit par : VF / | 26/02/2017

BLOUSES

> Il y a cinquante ans les collégiennes portaient des blouses. Ça rendait impossible le "racisme social" vestimentaire. Aujourd'hui au contraire il faut de la marque ! Pour soutenir la croissance bien sûr. Résultat, l'affaire de Lille (et bcp d'autres).
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Écrit par : Régis Launay / | 26/02/2017

RÉVOLTÉE

> Il est rare que je sois en désaccord avec vous, mais je suis absolument révoltée par votre analyse sur ce cas.
Le harcèlement scolaire est un fléau universellement répandu dans les milieux scolaires. Il a fait assez de victimes, dans tous les milieux, pour qu'on ne puisse pas y voir un symptôme propre aux établissements privés catho.
Vous me permettrez en outre de vous livrer ici un témoignage de "victime de harcèlement" : ce fléau ne date pas d'hier, ni dans le privé ni dans le public. J'en ai été victime pendant à peu près dix ans, de manière discontinue, dans deux établissements catholiques distincts, dans l'ouest parisien. Il se trouve que ces souffrances ont laissé des traces et que j'ai eu besoin depuis d'aller en discuter avec une psychologue, donc j'ai eu l'occasion d'y réfléchir et de prendre un peu de recul sur le sujet.
Une chose me frappe : mes principaux "bourreaux", à défaut de trouver un autre terme, étaient TRES rarement des enfants dans la pure ligne "catho bourge" de l'école. Ceux-là ont plutôt été pour moi une planche de salut, en m'intégrant dans des jeux collectifs ou en m'accordant leur amitié, alors que, je le sais, j'étais à l'époque un caractère difficile.
Les bourreaux, eux, avaient tous derrière eux des soucis familiaux :
- un garçon de sept ans qui avait visiblement déjà vu du porno (et c'était avant la généralisation d'internet dans les foyers)
- une fille dont la mère était une folle furieuse (dixit ma mère, qui s'en souvient encore quinze ans après - la fille a TRES mal tourné)
- plusieurs enfants dont les parents étaient en procédure de divorce, ou bien venaient de se remettre en couple après un divorce.
- plusieurs enfants qui passaient de nounou en nounou, et qui crevaient de pauvreté affective.
Le corps enseignant n'a rien vu du phénomène de harcèlement : les insultes, les coups, les petites phrases meurtrières, tout cela se fait loin des yeux des adultes. Le ministère de l'éducation nationale fait depuis quelques années des efforts de sensibilisation des enseignants à ces phénomènes, car il existe des signes indicatifs : mais à l'époque cela n'existait pas, on ne savait pas, l'expression "harcèlement scolaire" n'avait même pas été inventée - et puis, on considérait (mon propre père le premier !) que c'était normal, de l'auto-régulation de cour de récréation.
En revanche, les enseignants ont perçu ma solitude, et certains (dont quelques-uns qui passaient pourtant pour des sans-cœur) ont agi ou essayé d'agir pour que ma scolarité reste un moment tolérable, voire même agréable, et me conserver le plaisir d'apprendre. Je leur dois beaucoup - et notamment d'avoir fait les belles études que j'ai faites.
Je ne comprends donc vraiment pas le lien que vous faites entre l'entre-soi, la pression sociologique de ces lycées et l'inaction de l'un d'entre eux face à un problème majeur de harcèlement.

Edel


[ PP à Edel :
- Je n'ai fait aucune analyse : j'ai seulement donné le lien avec le terrible reportage de 'Match', parce qu'il m'a ému.
- Néanmoins : si vous avez lu l'article de 'Match' et celui de 'La Voix du Nord', vous savez que l'apparence vestimentaire de cette collégienne fut l'une des causes de sa persécution. Ce ne devrait pas être le cas dans un établissement chrétien.
Vous savez aussi que les démarches auprès du principal n'eurent pas de résultat... Là est le problème : dans cette indifférence d'éducateurs, chargés en principe de réaliser un "projet éducatif catholique". ]

réponse au commentaire

Écrit par : Edel / | 26/02/2017

PAS ÉTONNÉ

> Cet article ne m'étonne pas du tout.
@ Régis Launay : j'étais dans un établissement "à blouses" : ça ne change strictement rien à l'affaire...
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Écrit par : Fernand Naudin / | 26/02/2017

ESPRIT DU MONDE

> Combien de collèges catholiques sont devenus des établissements plus BCBG que catholiques : messe réservée à une minorité, valeurs humanistes et compatibles avec l'esprit du monde...
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Écrit par : Ludovic / | 26/02/2017

EXPÉRIENCE

> J'ai vécu une expérience de harcèlement scolaire qu'en j'étais en 3e. Et j'étais en collège catholique. Je suis heureux de voir que le problème tabou jusqu'à naguère est aujourd'hui en passe d'être un débat public.
Ils était 10 contre moi, un peu plus. Au signal, tout le monde se jetait sur moi pour me tabasser. Ça a duré quatre mois. Evidemment un harcelé à l'école est comme un lépreux. Il ne faut pas l'approcher sinon la malédiction est contagieuse, donc exit les amis. Soit il fuit dans un imaginaire exutoire, soit il n'en peut plus et se suicide. A l'époque, j'étais mordu de football donc l'actualité footballistique me servait de flotteur, le rap aussi.
Et le pire qu'il puisse lui arriver, c'est que des adultes s'en mêlent. En essayant de parasiter la relation entre les enfants, l'adulte empêche le harcelé de défendre sa place dans la société puisqu'il est confirmé dans son rôle de victime. Sauf cas de harcèlement gravissime (viol, racket...) l'adulte doit apprendre à l'enfant à se faire une place dans la société. Un bouquin écrit par Mme Piquet, psychologue scolaire intitulé "Te laisse pas faire" m'a beaucoup éclairé sur cette question 15 ans après les faits. Je le recommande vraiment.
Et surtout, il faut faire comprendre à l'enfant harcelé que ce n'est pas de sa faute s'il subi des violence mais bien de la faute de ses bourreaux. Ce qui n'est pas gagné.
Je n'en veux pas tant que ça aux adultes d'avoir laissé la situation pourrir car jusqu'à une époque récente, on était dépourvu de méthode face à ce genre de problème. Un adulte qui interférait dans un schéma de harcèlement se créait plus des problèmes qu'autre chose.
S'il y a bien une action de Najat Vallaud-Belkacem et de Vincent Peillon dont je ferais l'éloge, c'est ce plan d'action contre le harcèlement scolaire.
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Écrit par : Cyril B / | 26/02/2017

UN AN

> J'ai passé un an à Notre-Dame de la Paix, en classe préparatoire littéraire. C'était une bonne année, mais je peux très bien imaginer ce genre de comportements, et l'issue tragique.
J'ai passé toute ma scolarité jusqu'à ma majorité dans le privé sous contrat dans le nord de la France. Le « projet d'établissement » n'est pas systématiquement mis en œuvre par l'équipe enseignante. Parfois, dans l'esprit de ce projet, celle-ci peut se sentir autorisée à intervenir, d'une manière maladroite, pour redresser un élève, et parfois, voulant bien faire sans doute, et se sentant investie d'un droit de regard, dépasser la mesure. Mais tout compte fait, malgré ces prises d'initiatives maladroites, rien n'est pire que l'indifférence.
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Écrit par : Ghislain / | 26/02/2017

NOUS AVIONS 12 ANS

> Je viens pour ma part de la campagne, un établissement catho, certes, mais en Belgique ce n'est pas synonyme de "privé": la moitié des écoles le sont. J'étais en secondaire (comme on désigne en Belgique collège et lycée) dans les années 80. Aucun snobisme entre nous; avec mon papa ingénieur, je faisais partie des "nantis", avec le fils du radiologue. Très bonne expérience de mixité sociale, d'ailleurs, naturelle en ce sens que nous n'avions pas conscience que la mixité puisse être un enjeu.
Il n'en reste pas moins que nous étions aussi impitoyablement cruels que ce qui est décrit dans cet article. Et grosso modo pour les mêmes raisons: la victime chez nous était une fille de fermiers dont les vêtements sentaient fort la ferme, c'est-à-dire le fumier. Il y avait un ou deux leaders et les autres, dont j'étais, qui suivaient lâchement. Elle a tenu un an, sous les humiliations, a raté son année et est partie ailleurs. Ensuite, nous avons encore eu qq têtes de turc, mais plus aussi violemment. Quelques profs aussi, dont nous avons fait de la vie un enfer.
J'avoue que des choses que j'ai pu faire dans ma vie, ces épisodes d'adolescence sont ceux dont j'ai le plus honte. Je repense souvent à la petite fermière, je l'ai d'ailleurs retrouvée sur Facebook, mais sans prendre contact. Pour lui dire quoi? Nous avions 12 ans ... et nous avons irrémédiablement abîmé quelques vies.
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Écrit par : Luc / | 26/02/2017

@ Edel

> Je n'ai pas vécu ce qui arrivé à cette jeune fille, mais les établissements catholiques qui n'ont de catholique que le nom, où l'on rencontre pleins de gens de bonnes familles qui ne vont même plus à la messe et qui se comportent comme décrit dans les deux articles, existent. J'en ai rencontré, et beaucoup.
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Écrit par : ND / | 26/02/2017

TYRANNIES ACTUELLES

> Bien avant cette affaire, je passais assez souvent devant cet établissement en me rendant dans le Vieux-Lille. Nonobstant leur "look", à entendre les conversations de ces jeunes gens à la sortie des cours, on serait bien en peine de les distinguer de leurs homologues de ZEP : c'est con et superficiel ; ça ricane plutôt que ça ne rit.
On me dira que le collégien l'a toujours été plus ou moins (con) : l'âge bête, tout ça...
Du moins nous étaient épargnés deux impératifs totalitaires, qui aujourd'hui imposent leur dictature jusque dans les foyers par réseau social interposé : l'impératif du paraître (look, fringues, marques, nombre de "likes" et de "coms"...), et celui de la médiocrité (haro sur les premiers de classe, les trop bonnes notes, la culture autre que pop...).
Oserais-je le lien avec les désirs politiques de croissance et d'égalité ? Ou avec la main invisible du marché : viviers darwiniens de futurs esclaves ultra-compétitifs qui ne pensent pas. Pire, qui idolâtrent des pervers narcissiques érigés en star des plateaux, et là, il me faut ressortir le coup de gueule salutaire de Greg Allaeys : https://www.facebook.com/gregallaeys/posts/10155614210988521
Prions pour Émilie, pour que son témoignage fasse évoluer les choses, pour ses tortionnaires qui ne savent pas ce qu'ils font.
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Écrit par : Albert Christophe / | 26/02/2017

à Edel

> le harcèlement est vieux comme Hérode, ok. Mais là, on parle d'établissements dont le souci des faibles devrait être un des piliers car ils se disent CHRÉTIENS.
Ensuite, il y a eu des démarches d’alerte auprès des responsables et des profs et aucunes réponses, aucun suivi, aucune action pour remédier à la situation. Quant on n'explique par tranquillement aux parents qu'il n'y a aucun souci, que votre enfant exagère, voire qu'il a a des problèmes psy sans doute ! (parce que les harceleurs sont de la bonne bourgeoisie du coin).
Il est là le problème.
Ce n'est pas que les incendies existent, le problème : c'est que les pompiers tournent la tête et préparent le bal du 14 juillet pour faire bonne impression au lieu de lutter contre.
Ne nous trompons pas de combat. C'est comme pour la pédophilie, il y en a partout, ok, mais nous, chrétiens DEVONS être différents dans notre réaction devant ces souffrances de petits qui nous sont confiés.
Il est inacceptable voire insupportable qu'une école qui se dit chrétienne laisse cela se passer et surtout perdurer.
La pression sociologique est énorme dans ces établissement (cf une institution d'Aix je crois qui a interdit certaines marques de luxe ou semi-luxe car cela entrainait des effets de "racismes" et de "tribus" selon le responsables).
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Écrit par : VF / | 26/02/2017

DESTRUCTEUR

> Terrible affaire, mais est-ce propre à l'enseignement catholique ? La vie des "bouffons", bons élèves de certains collèges et lycées publics de banlieue (et même d'ailleurs) est aussi un enfer.
Pour avoir subi quelque chose d'approchant (en plus 'soft' heureusement pour moi) durant une bonne partie de ma scolarité secondaire : c'est destructeur, et ça vous poursuit longtemps...mais il est vrai qu'il y a encore 20 ou 30 ans, c'était considéré comme normal (l'apprentissage de la vie...).
ps : à la rentrée, mon fils aîné va intégrer (en 6ème) un collège catholique parisien plutôt connu. En classe non mixte. Assez content (l'enseignement y est connu comme étant de bon niveau), mais un peu peur quand même, s'agissant de la façon dont notre garçon pourra s'intégrer. Très clairement, nous n'appartenons pas au même milieu social que (je crois) l'immense majorité des élèves de l'établissement en question. So, wait and see...
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Écrit par : Feld / | 27/02/2017

VIGILANCE ET COHÉRENCE

> Que le démon s’agite pour pervertir de jeunes esprits dans des collèges catholiques, quoi d’étonnant ? Le problème, comme cela a été dit, c’est que l’encadrement de ces établissements scolaires ne soit pas davantage prévenu. Manque de vigilance et de cohérence, de formation chrétienne ou tout simplement de foi…
J’ajoute que le démon n’attaque pas seulement dans les établissements scolaires, chacun sait qu’il se déchaîne aussi parfois dans les familles.
Je sais, par expérience, ce qu’une famille ancrée dans la foi, ou revenant à la foi, peut susciter d’attaques, ne serait-ce que de la part de cousins pervertis par des choix de vie tout à la fois délétères et différents…
Posons-nous toujours – tous les jours – la question, si nous professons dans nos familles la foi en Jésus-Christ Seigneur et Sauveur ? Quel entourage, quel accompagnement, quelle perspective je donne à mon enfant, dans cette école, ce collège, ce lycée, ce club sportif, ce mouvement scout… et jusque dans ces vacances entre cousins gardés par la grand-mère ?
Parents, grands-parents, soyons vigilants !

Denis


[ PP à Denis - Le problème, dans le cas en question, vient de ce que l'établissement se présentait comme très catholique, avec pastorale et projet éducatif. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Denis / | 27/02/2017

PASSIVITÉ

> Affreux.
Mais les comportements collectif contre un bouc émissaire sont un péché collectif maintenant bien analysé et plus que fréquent.
Il m'est arrivé de participer à de telles attitudes contre un professeur, je ne me mets pas au dessus des autres.
Cette banalité et la connaissance qu'on en a maintenant rendent inexcusable la passivité de l'établissement à l'égard de ce type de comportement.
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Écrit par : Pierre Huet / | 27/02/2017

PAS CATHOLIQUES

> Mais pourquoi se voiler la face? Ces établissements ne sont PAS catholiques : un établissement qui, pour la manne publique, troque l'évangile contre les valeurs n'est PAS catholique, même si 20 pour cent de la classe va au caté inclus dans l'emploi du temps.
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Écrit par : Maud / | 27/02/2017

SAINT DÉNI

> Ce fléau de la violence en milieu scolaire est vieux comme l'immonde, et il tue au centuple et à petit feu, comparé aux Colombine et autres fusillades.
Il n'y a, au reste, nulle distinction à opérer entre enseignement public et privé.
Chez l'un comme chez l'autre, Saint-Déni est prié avec succès, au quotidien, par les directions des établissements scolaires, peu inquiétées de toute façon même en cas de faits avérés à caractère d'extrême gravité.
On y entonne aussi, chaque jour, le Credo du manque de moyens.
Et la saine pratique de la liturgie bien observée comprend, à chaque heure, l'adoration du pas vu, pas entendu.
D'autres pays semblent avoir pris le taureau par les cornes, ou, à tout le moins, la mesure de cette abjection:
http://www.francetv.fr/temoignages/harcelement-scolaire/chiffres-cles_47
(on ajoute que le suicide est la première cause de mortalité après les accidents de la route pour ce qui est de la France).
Il paraît qu'il ne faut pas ajouter un malheur à un autre malheur en punissant sévèrement les fautifs. Laissez faire, laisser passer...ne serait-ce pas du laisser-aller coupable plutôt ?
Il faudra bien d'autres Marion Fraisse, bien d'autres Mattéo (suicidé parce que roux...) http://www.bfmtv.com/societe/savoie-un-adolescent-pousse-suicide-quil-etait-roux-447962.html
pour que nos responsables, à qui nous confions nos enfants aux fins d'obligatoire éducation nationale, agissent de façon significative.
Et pourtant, vous verrez, il n'y aura pas un soir jusqu'au second tour de la campagne présidentielle sans qu'un ou plusieurs candidats ne nous bonnisse quelque électoral propos sur l'Éducation Nationale.
Peut-être, d'ici là, serions-nous inspirés de confier nos progénitures aux soins de l'Éducation Nationale norvégienne ou finlandaise...
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Écrit par : Aventin / | 27/02/2017

@ Cyril B

> "Et le pire qu'il puisse lui arriver, c'est que des adultes s'en mêlent." Il me semble que le pire qui puisse arriver c'est justement que les adultes ne s'en mêlent pas ! Le cas cité le prouve. A quoi servent alors les encadrants et la direction ? A faire leur travail de formateurs et de police qu'ils ne semblent pas avoir fait ici. Une intervention forte dès le début, avec renvois temporaires immédiats et définitifs ensuite, aide à calmer le jeu via quelques exemples qui feront réfléchir les autres. Certes il y aura risque perte de recettes pour l'établissement (pas sûr d'ailleurs vu les listes d'attente probable), et là est sans doute l'origine de l'inaction.
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Écrit par : BCM / | 27/02/2017

EMPATHIE

> Il existe des pédagogies qui permettent de prévenir et guérir du mal du harcèlement, en cultivant très concrètement l'EMPATHIE.
Tout d'abord en cessant de distribuer de l'amour en fonction des résultats, de l'obéissance,...car c'est ainsi qu'un jeune vit tout compliment, toute marque d'attention comme toute réprimande.
L'amour d'un parent comme l'affection et le respect d'un éducateur pour un jeune doivent être exprimés de manière INCONDITIONNELLE. Donc, s'il est nécessaire de reprendre, de sanctionner, il est dans le même temps vital pour l'enfant de lui faire passer le message: cela ne change rien à l'affection que j'ai pour toi, au contraire!
J'ai toujours une lettre de mon petit frère alors qu'il avait 11 ans (j'espère qu'il me pardonnera d'en reprendre un extrait!):
"En histoire-Géo avec Mademoiselle...(environ 25 ans, sympa, lis beaucoup de Tintin et d'Astérix) j'ai réussi à me faire changer de place 2 fois (souligné) en 1 seul cours (souligné) pour bavardage. Pourtant elle m'aime toujours! Ce matin pour expliquer le mot caractéristique elle a dit que ma caractéristique était de vouloir faire le malin."
Enseigner est un sacerdoce, parce qu'il s'agit d'abord de transmettre l'amour inconditionnel de Dieu pour chacun, en révélant à l'enfant la merveille qu'il est, et donc la merveille qu'est chacun de ses camarades, non par ce qu'ils font ou montrent d'eux, mais par ce qu'ils sont profondément, chacuns: des miracles de vie, des chefs d'oeuvre de la nature.
Le problème de beaucoup d'établissement dits catholiques, c'est que leur priorité n'est pas le savoir être, mais le niveau et la réputation. Là encore, c'est le système libéral qui corrompt, avec cette fausse loi de la nature que serait la compétition universelle. Aux écoles de se vendre pour attirer les élèves, et d'abord les meilleurs, aux professeurs d'enseigner l'esprit de compétition, aux élèves de se battre pour réussir.
Tant qu'on n'enseignera pas une culture de la coopération, mais qu'on diffusera l'idéologie de la compétition, (il faut voir comme elle règne entre établissements catholiques!!!) le système engendrera, avec la complicité de l'école, même "catho", de telles tragédies.
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Écrit par : Anne Josnin / | 27/02/2017

JAMAIS ?

> Que sait-on en fait de ce phénomène social ? Est-ce plus fréquent dans le mouvement d'internet, des réseaux sociaux et des torrents d'immondices sur Twitter ?
En un mot : qu'y a-t-il de "nouveau" finalement ? Je n'ai jamais vu ça pour ma part me semble-t-il.
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Écrit par : Roque / | 27/02/2017

à Aventin:

> "Il paraît qu'il ne faut pas ajouter un malheur à un autre malheur en punissant sévèrement les fautifs. Laissez faire, laisser passer...ne serait-ce pas du laisser-aller coupable plutôt ? "
En tant que prof en collège, j'ai du subir une formation il y a 4 ou 5 ans sur le thème du harcèlement scolaire. Une journée où deux jeunes doctes psy sont venues nous expliquer que:
a) l'institution scolaire est responsable du harcèlement notamment à cause de la violence psychologique que les système scolaire induisait.
b) les victimes de harcèlement sont en souffrance et à aider bien sur.
c) les vraies victimes sont les harceleurs qu'il ne faut surtout pas stigmatiser par des sanctions voire exclure. Il faut au contraire les écouter et les soutenir car en fait ils sont des victimes qui ne font qu'exprimer devant un public (complice) leur souffrance.
A) dura 1/2 heure, B) 10mn et le reste de la journée fut consacrée au C.
Ces charmantes personnes avaient à tout casser une trentaine d'années et bossaient au centre d'écoute et d'accueil de l'adolescence de ma sous-préfecture. Personnellement, j'avais déjà 20 ans de métier dont une dizaine en zep, rep etc; et plusieurs années de chef scout. Ceci pour dire que le dialogue fut impossible et qu'à mon expérience fut opposée les traditionnelles batteries d'études "scientifiques" dont je n'ai jamais eu les références.
Conclusion: les enfants sages, gentils, doux, on s'en fout. Les petits, les faibles, les sans défense (ceux qui n'ont pas de statut défendable comme les handicapés reconnus par exemple), on s'en fout. Le "système" scolaire qui nous parle sans cesse de bienveillance (mon Dieu que j'aimais ce mot avant!), de tolérance, d'écoute, est dans les faits, une jungle de plus en plus impitoyable. A quand des écoles vraiment humaines?
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Écrit par : VF / | 27/02/2017

@ BCM

> Il y a plusieurs façons d'interférer dans une relation de harcèlement scolaire.
- Soit vous grondez le harceleur. Et dans ce cas vous placez la victime dans une impasse. Il vit au crochet de l'assistance des surveillants. Il n'est plus capable d'exister par lui-même. Il devient un nourrisson qui ne vit que de la protection des adultes. Vous pouvez toujours essayer mais bien des enfants ont pâti du : "il faut que ce petit salopard arrête !". Nombreux sont les harceleurs qui raffolent d'être grondés et même exclus. Et chaque année des parents et des professeurs tombent dans le panneau.
- Soit vous prenez à part l'enfant harcelé et vous l'aidez à utiliser la force de l'adversaire contre lui. Le livre que j'ai cité dans mon commentaire regorge de ces exemples. Il prend confiance en lui et découvre que le prédateur peut s'avérer extrêmement fragile quand la proie se retourne contre lui. D'ailleurs, si le harceleur s'en prend à lui, c'est pour ne pas prendre de risque. Le jour où il découvre le risque, c'est lui qui devient vulnérable.
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Écrit par : Cyril B / | 27/02/2017

@ BCM (bis)

> J'ai oublié un détail. Et pas des moindres. Maintenant le harcèlement se fait sur internet. Encore pire qu'avant. On poste une photo de l'enfant harcelé caché derrière un pseudonyme en écrivant "un extraterrestre s'est échappé, attention, il est très dangereux, il pue de la gueule". Et bien sûr la photo est "likée" un million de fois et commentée autant de fois. Vous faites comment dans ces cas-là? Vous faites une action en référé pour retrouver l'auteur du post et de tous les commentaires? Pour un résultat d'une heure de colle? Cet acharnement fait la joie des harceleurs qui se jouent de toutes les réprimandes.
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Écrit par : Cyril B / | 27/02/2017

DANS LA FAMILLE

> La tenue vestimentaire ne peut suffire, à moins qu'elle aille de la tête aux pieds. Et quand bien même, autre chose serait trouvé. J'ai connu un collège où les tenues de marques étaient prohibées, les enfants ont reporté cela sur les chaussures !
Je n'ai jamais été confronté de façon aiguë au problème, je pense que cela ne peut survenir que dans les familles où il y a un déséquilibre tant du côté du harceleur, qui trouve ce moyen d'exhiber un non-dit, que du harcelé qui n'a personne à qui en parler.
La famille est la cellule de base de la société. S'il y a des problèmes dans la famille, ils resurgissent plus fort dans la société. Le premier lieu d'épanouissement est la famille et c'est sur elle que les enfants doivent pouvoir prendre appui. Mais si celui-ci a fait défaut, si cela a été dit/compris, l'enfant devenu parent ne saura pas cette importance.
Combattre le harcèlement c'est bien, mais c'est s'attaquer à la conséquence, et si en parallèle la cause n'est pas aussi prise en compte, ce sera un combat éternel.
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Écrit par : franz / | 28/02/2017

HARCÈLEMENT

> J'ai bien connu le harcèlement au cours de mes années de collège et au début du lycée, tous les deux enseignement sous-contrat.
Une partie des problèmes provenait de ma personnalité à la fois fragile psychologiquement et défensive de façon excessive.
Une autre partie, du problème... des garçons que je croisais le dimanche à la messe en tenue de scouts ou en enfants de choeur. Contraste saisissant.
Il y avait aussi d'autres facteurs qui sont en cause mais sur lesquels je ne m'étendrai pas.
Quand je lis le témoignage de cette jeune fille, ses écrits, je me souvenais de tout ça, de ces blessures profondes à la confiance en soi,l'enfermement en soi que cela cause et je pleurais pour elle.
Car j'ai eu la chance, contrairement à elle, d'avoir le soutien d'une partie des enseignants ou de l'administration qui ont fait du mieux qu'ils ont pu et qui ont su me maintenir la tête hors de l'eau alors que j'étais au fond du gouffre et m'enfonçais toujours davantage.
À ces personnes, ces enseignants, ces membres de l'administration, ces responsable de l'aumônerie qui ont vu une personne souffrante, je dis merci.
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Écrit par : AL / | 28/02/2017

CARÊME DE POSTS

> Dans la culture commune, les institutions religieuses d'enseignement sont souvent associées à la perversité...
Ce qui, hélas, part parfois d'un fond de vérité.
Ainsi, ne dit-on pas que le NKVD est né au séminaire de Gori, où a étudié le futur Staline ? Où celui-ci a pu constater des pratiques de délation, de violence psychologique et physique, ...d'une grande cruauté. Avec des abus sexuels sur les élèves les plus vulnérables...
ps : ce commentaire est a priori le dernier... jusqu'à Pâques. Pendant le carême, j'ai décidé de ne plus poster sur les blogs et forums où j'ai l'habitude de le faire. Sur FB : plus facile, car je n'y laisse jamais de commentaire (on ne peut pas le faire sous pseudo...).
Tiendrai-je jusqu'au bout ?
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Écrit par : Feld / | 28/02/2017

NE PAS RÉAGIR

> Après avoir été scolarisé dans le privé catho sous contrat, j'y ai enseigné quelques années, pas dans des établissements "bourgeois" mais ruraux et accueillants plus d'enfants d'agriculteurs et d'ouvriers que de cadres et de médecins.
Le harcèlement peut exister partout, mais surtout au collège, l'âge "bête" ou d'une part certains ados peuvent être méchants, et d'autres part où l'on est plus sensibles aux moqueries. Les enseignants sont souvent ignorants de la situation (le harcèlement se passe en récré, dans le car scolaire, etc) et lorsque ils sont au courant, ils ne savent pas trop comment réagir. Le risque existe en effet que l'intervention des adultes aggrave le problème, l'élève harcelé passe pour un "bébé" incapable de se défendre.
Ayant été moi même moqué au collège à cause de ma petite taille et de mon côté "intello", je donne ce conseil aux victimes de harcèlement de type moqueries (la violence physique c'est différent), ne plus réagir aux provocations. En effet ce qui amuse les harceleurs, ce n'est pas la moquerie en elle-même, mais la réaction du moqué, qui s'énerve ou essaie de répondre. Si l'élève moqué ne réagit pas, les moqueurs vont se lasser. Je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire, et que ce n'est pas toujours facile de rester stoïque.
Dans l'article les moqueries sont liés aux vêtements, ce pourrait être le surpoids, un physique ingrat, le bégaiement, etc. Mais tous les gros par exemple ne sont pas moqués, au-delà de telle caractéristique extérieure c'est surtout la personnalité qui compte. Si un élève est plus sensible ou manque d'assurance, s'il est complexé par sa taille, son poids, etc, c'est lui qui sera victime de moqueries. Au contraire, si l'élève est bien dans sa peau et qu'il se moque des moqueries, les moqueurs et les harceleurs chercheront une autre cible.
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Écrit par : Professeur Tournesol / | 15/03/2017

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