11/02/2017
1980-2017, érosion sociologique du catholicisme français. C'est l'heure des choix...
Réduction du catholicisme français à un milieu social aisé, diminution du catholicisme populaire ? c'est "l'effondrement sociologique" analysé par Marc Rastoin s.j. dans la revue Civiltà Cattolica. Et c'est l'heure des choix. L'heure, aussi, de lire le témoignage du P. Wresinski et le commentaire de Hans Urs von Balthasar sur l'évangile de ce dimanche :
P. Joseph Wresinski (Heureux vous les pauvres, 1984), Parole et prière 02/2017
<< Aller vers l'Evangile avait été pour moi, depuis toujours, comme de retourner vers une terre natale. Dans l'univers où allait et venait le Seigneur, je me retrouvais chez moi, comme dans un environnement familier, tout à fait présent. Enfant pauvre, grandissant dans un foyer où nous mangions rarement à notre faim, auprès d'une mère constamment humiliée pour son dénuement, je retrouvais dans l'entourage de Jésus les visages et les voix des miens, comme je ne les retrouvais pas à l'école ni parmi les habitants plus aisés du quartier Saint-Jacques où j'habitais. C'était dans le monde qui m'entourait, plutôt que dans l'Evangile, que j'avais besoin de traductions. >>
Marc Rastoin s.j., La Civiltà cattolica 28/01 (imprimatur de la Secrétairerie d'Etat)
<< Aujourd'hui l'Eglise catholique en France est principalement soutenue par les classes moyennes-hautes... Le noyau de catholiques pratiquants se restreint de plus en plus à un milieu socialement homogène... Les cadres religieux cherchent à maintenir l'unité d'un troupeau à la fois de plus en plus petit et de plus en plus divisé, sur le fond d'un "glissement à droite" de plus en plus marqué (que les attentats des dernières années n'ont fait que renforcer)... Confrontée plus précocement que d'autres Eglises à la sécularisation, l'Eglise de France constitue une sorte de laboratoire. Elle vit une mutation considérable et souvent douloureuse, le passage d'une majorité tranquille [...] au statut de minorité devant vivre dans un environnement de plus en plus éloigné de sa foi, de ses rites et de ses valeurs... Le lecteur étranger sera peut-être perplexe : du verre à moitié vide (l'incontestable effondrement sociologique) au verre à moitié plein (le dynamisme des catholiques pratiquants), que faut-il retenir ? On ne peut que lui recommander de garder les deux yeux ouverts. De tenir ensemble lucidité et espérance. >>.
(L'article paraîtra fin février dans l'édition française de La Civiltà cattolica (Parole et Silence)
Hans Urs von Balthasar, sur Matthieu 5:17-37
<< La nouvelle Loi [du Christ] n'est rien d'autre que ce qui dévoile les intentions et conséquences ultimes de l'ancienne. Cette dernière, Jésus la purifie de la rouille qui s'est déposée sur elle du fait des hommes, et il montre le sens clair que Dieu avait depuis toujours placé en elle : celui que les pharisiens n'avaient pas compris dans leur justice de par soi, c'est pourquoi leur justice doit être dépassée en direction de Jésus... Ou bien je me cherche moi-même et ma performance, ou bien je cherche Dieu et son service : la mort ou la vie. "Devant les hommes sont la vie et la mort, à leur gré l'une ou l'autre leur est donnée" (première lecture)... >>
12:25 Publié dans Bible, Témoignage évangélique | Lien permanent | Commentaires (40) | Tags : jésus-christ, évangile, bible
Commentaires
DES MISSIONNAIRES
> Cette réduction sociologique appelle une réflexion quant aux communautés nouvelles. j'ai le sentiment qu'elles se retranchent de plus en plus dans cette entre-soi confortable (pas toutes bien sur). Les paroisses sont abandonnées bien souvent, du moins en zone rurale ou périphérique (géographiquement ou sociologiquement). Je me trompe sans doute par rapport aux métropoles, mais par chez-moi (la zone bleue de la carte, au centre de la France) ainsi que dans d'autres régions que je connais, on ne voit pas l'ombre d'un prêtre issu de ces communautés. Il nous faut des missionnaires et pas des "pôles" religieux.
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Écrit par : VF / | 11/02/2017
POPULATIONS
> Nous avons deux catégories de population à évangéliser en France : les générations désorientées et azimutées de notre époque libertarienne (schématiquement depuis 1968), dont les ancêtres ont été chrétiens, mais qui ne savent plus grand-chose du contenu de la foi – rapporté à la population française actuelle, une masse de 50 millions de personnes –, et les communautés non chrétiennes, musulmanes en tête : environ 10 millions de personnes.
Par où commencer ? Par la prière partagée et la rencontre avec le prochain. Les paroisses et organismes ecclésiaux vivants sont celles et ceux qui, selon une formule du pape François en conclusion de selon Message pour le Carême 2017, s’efforcent de « faire grandir la culture de la rencontre au sein de l’unique famille humaine ». Se rencontre-t-on dans nos emails, sur Twitter et les « réseaux sociaux » du Net ? Bien mal, en vérité. Nous devons sortir de chez nous, multiplier les propositions de rencontre (parcours alpha, café Théo, RV de prière, évangélisation de rue…). Et fournir aux brebis perdues un premier équipement pour s’ouvrir à la grâce.
A propos d’équipement, justement, le Net peut tout de même aider, préparer la rencontre : ainsi, je voyais, tout à l’heure, la montée en flèche de la consultation d’un article du site catho Aleteia, intitulé « Quand le pape Jean Paul II appelait l’archange saint Michel au secours de l’humanité ». Cet article a pour l’essentiel une vertu. Rappeler l’aide puissante que fournit l’archange Saint Michel à tous ceux qui retrouvent le goût de chercher Dieu, notamment à travers la prière donnée par le pape Léon XIII*. L’être humain a besoin de cette aide, cette semence pour les luttes du quotidien, il la désire ardemment mais ne sait toujours où la trouver. A défaut de pouvoir graver cette prière à Saint Michel archange – et le « Notre Père », et le « Je vous salue Marie »… – sur les façades et clochers de nos églises, l’heure est sans doute venue de les distribuer, non seulement via Internet, mais aussi sur les parvis et dans les rues de nos villes et villages de France. La prière est un bien qui ne fait pas de bruit. Le premier de tous les biens.
* « Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat, soyez notre secours contre la méchanceté et les embûches du démon. Que Dieu lui retire tout pouvoir de nous nuire, nous vous en supplions. Ô Prince très saint de la milice céleste, repoussez en enfer, par la puissance divine, Satan et ses légions d’esprits mauvais qui rôdent dans le monde, en vue de perdre les âmes. Amen. »
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Écrit par : Denis / | 11/02/2017
LE SOUCI
> Résumé de la situation en fin d'émission par Mgr Vingt-Trois sur KTO, "Sans Langue de Buis". "Si des années de catéchisme, des années d'homélies, des années de lecture et des années de prière ne réussissent pas à faire progresser les gens dans le souci de leurs semblables, tout ce qu'ils peuvent dire par ailleurs n'offre pas de grand intérêt" !
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Écrit par : isabelle / | 11/02/2017
ÉVANGÉLISER
> Tout est bon pour l'évangélisation mais il y a au moins 3 pistes simples et pas très difficiles et qu'on peut mettre en place tout de suite :
- la 1ère est de catéchiser tous les enfants (je dis bien tous les enfants) qui viennent dans les écoles qui se disent catholiques
- la 2ème est de remettre en place des patronages pour les jeunes dans toutes les paroisses, surtout en province et en milieu rural
- la 3ème serait que les prêtres apprennent à prêcher comme le faisaient St Vincent de Paul ou le Curé d'Ars ou même le Père Michel-Marie Zanotti etc.. S'ils savaient si bien remplir les églises, pourquoi tous les prêtres ne le feraient-ils pas eux aussi ? Excusez-moi, je rêvais ! Y a-t-il en France des évêques qui se soucient de ce problème ?
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Écrit par : goupil / | 11/02/2017
CATHOLIQUES
> "Catholique pratiquant" est défini comment dans cette enquête ?
Roque
[ PP à Roque - Je l'ignore pour l'instant. Je suppose que le critère est plus réaliste que celui des instituts de sondage, car un catholique "peu pratiquant" est un catholique peu croyant...
(et un "catholique non pratiquant" n'est pas un catholique du tout. C'est par ailleurs dans cette dernière catégorie qu'on trouve les plus "identitaires" : cqfd. ]
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Écrit par : Roque / | 11/02/2017
NOUVELLE ÉVANGÉLISATION
> Pour avoir vécu à mon micro-niveau d'adolescente la récupération de cette chance pour l'Eglise qu'était le renouveau charismatique, dans les années 80, voilà ce que j'en tire comme leçon pour aujourd'hui.
Une confusion entre discernement des esprits et volonté de contrôle.
Le discernement des esprits est accueil bienveillant de l'inattendu, de l'étranger, de l'inconfortable qui met en péril tous nos acquis parfois si patiemment récoltés pour nous remettre dans le grand vent de l'Esprit dont on ne sait jamais ni d'où Il vient ni où Il va, mais dont la voix nous appelle irrésistiblement.
J'ai reçu le don des larmes à 12-13 ans, lors d'un we du renouveau à Ploërmel, pour 15-30 ans, et heureusement qu'alors nous étions tous accueillis sans condition!, à travers un jeune adulte sorti de la rue, déjà ravagé par l'alcool et la drogue sans doute, maigre et tremblant (sida?), qui louait et parlait avec une force que je ne j'avais jamais vue dans aucune église ni groupe pieux jusque là. Lorsqu'il a prié pour moi, les digues de mon coeur gonflé de chagrins secrets de triste enfance bourgeoise ont rompu.
Imagine-t-on aujourd'hui laisser nos enfants sous la prière non homologuée de SDF inconstants dans leurs cures, multirécidivistes de la bouteille et du banc public (qui vont peut-être leur donner la gale?)?
Il y avait de tous les milieux sociaux dans nos rencontres bretonnes de l'Emmanuel d'alors, et une joie fraternelle que je n'ai pas retrouvée ensuite, ni à Tours, ni à Rambouillet, encore moins à Paris où là aucun effort n'était fait pour accueillir même la jeune provinciale pourtant recommandée.
Mais j'ai vu partir par la petite porte, parfois des familles entières d'âmes chrétiennes magnifiques, qui ne se retrouvaient pas dans le moule bourgeois, et que les "gens bien" oubliaient inconsciemment d'inviter, de saluer, hors des activités communautaires, où on les rentabilisait comme on sait faire dans les milieux dirigeants, sans les assimiler à la grande tribu de plus en plus cyrillus.
Jeune pour Jésus enthousiaste, partout où notre famille se posait je lançais un groupe. Arrivée à Rambouillet, j'étais alors en terminale, le groupe monté avec l'aide et les conseils de la communauté locale, qui nous avait confié à une membre avec qui je travaillais avec joie, j'appelle la responsable parisienne, ( une "star" de l'Emmanuel, pour qui j'ai une immense admiration, qui ne me connait pas évidemment!), toute à notre hâte, selon l'esprit JpJ lancé depuis une session de Paray quelques années auparavant, d'aller dans les établissements scolaires témoigner auprès d'autre jeunes de notre foi en Jésus. Douche froide. On vous interdit d'intervenir où que ce soit. Vous n'aviez pas à prendre l'initiative de monter un groupe sans vous en référer à nous. Aucun mot chaleureux, aucune proposition de rencontre, de la guillotine administrative.
De fait j'apprendrai plus tard que l'Emmanuel était en négociation de "normalisation" auprès des diocèses parisiens, et les JpJ, cette initiative non contrôlée, sans doute sans listing ni cotisations à jour, sans garantie aucune de sérieux dans les engagements prononcés dans le feu d'une veillée de pèlerinage ou de session, disparaissaient âmes et biens.
Et au fur et à mesure que se perdaient les grâces sauvages du début qui faisaient trop peur et dont on se hâtaient de faire des slogans inoffensifs, se développaient les technique de managing from America, Steve Jobs remplaçant David Wilkerson, les responsables CGT des premières sessions laissant place à Michel Camdessus.
On a confondu discernement des esprits, parce qu'on a eu peur!!!, et gestion d'entreprise, exercice des charismes et développement personnel, communauté chrétienne et start up, évangélisation et communication, bref en tout on a cherché à endiguer, contrôler, labelliser, séparer le bon grain de l'ivraie (pour les résultats calamiteux que l'on connait aujourd'hui au regard des scandales de ces communautés "intégrées"!!).
Au fond du fond, c'est toujours cette peur du peuple, cette part de vitalité première, caricaturée en animalité primaire, que l'on cherche à étouffer en nous, dans nos églises, comme dans nos communautés politiques, comme au secret de nos personnes.
Parce que la vie ne se contrôle pas, elle s'accueille. Elle n'est pas investissement, elle est don.
Aussi, c'est tellement plus confortable de vivre en petit groupe minoritaire d'identiques bien au chaud dans nos chapelles forteresses, que d'ouvrir les portes aux tempêtes de notre monde en fin de civilisation!
Ce phénomène n'est donc pas propre à l'Eglise, on l'a vu à l'oeuvre à la Révolution française qui a vu le triomphe de la société bourgeoise contre les aspirations du peuple, on l'a vu de nouveau à l'oeuvre après 68 avec la récupération de cette force rebelle de la jeunesse au service d'un système on ne peut plus conservateur dans les inégalités, dans le féminisme argument du contrôle de la femme par la techno-médecine, etc
Mais la vie première (et premier don de Dieu!) toujours finit par reprendre ses droits sur ses administrateurs-tortionnaires.
Nous catholiques avons donc plus que jamais besoin d'une Nouvelle Pentecôte, pour nous plonger de nouveau dans le peuple universel de la grande diaspora que devient le monde, sans attendre l'effondrement de l'empire que nous n'avons pas à craindre, pour y laisser l'Esprit semer ce que la Providence seule peut prévoir! Sans chercher à contrôler, mais en gardant l'esprit éveillé par la louange perpétuelle.
Et pour tout cela, nous avons plus que jamais besoin de Marie.
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Écrit par : Anne Josnin / | 12/02/2017
Un peu hors sujet ...
> De 8 à 18% de catholiques pratiquants ça me paraît beaucoup. Ces "catholiques pratiquants" sont-ils des "catholiques allant chaque dimanche à la messe" ?
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Écrit par : Roque / | 12/02/2017
LA SITUATION
> L'abandon d'un catholicisme populaire par les clercs est une des explications de cette situation.
Je trouve difficile de reprocher à une certaine bourgeoisie d'être pratiquante, le problème est que les classes populaires ne le soient plus.
Ludovic
[ PP à L. - Bien sûr ! Personne ne reproche à cette bourgeoisie d'être pratiquante : le problème est qu'elle devient sur-représentée par disparition du catholicisme populaire. Et comme toute classe sociale, elle confond ses "mots de la tribu" avec les réalités générales. Exemple : l'invasion du vocabulaire pastoral par le langage anglo-globish des écoles de commerce... ]
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Écrit par : Ludovic / | 12/02/2017
APPRENDRE
> L'évangélisation devrait se passer vers ceux qui sont là et ceux qui viennent (sacrements): rencontre personnelle avec le Christ, conversion dans toute leur vie (au sens large, version Laudato si), évangélisation, formation, vie de prière. Il y a beaucoup à apprendre de James Mallon (côté catho) et des évangéliques (Cf Rick Warren, Ulf Elkman par exemples).
Quand un nouveau peuple se reformera, là il touchera également les musulmans ou les autres hommes.
EG
[ PP à EG - Ulf Elkmann nous l'apprendra d'autant plus aisément qu'il est désormais catholique ! (cf son livre avec Henrik Lindell). ]
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Écrit par : elgringos777 / | 12/02/2017
VISIBILITÉ
> A force d'accepter de n'exprimer ses idées que chez soi , d'avoir des prêtres en civil, de se tarie, l'Eglise n'est plus visible. Au collège, au lycée, il n'y a plus de distribution de papier pour information sur les inscriptions (ne serait-ce que l'existence) d'aumônerie. En écrivant cela, je réalise qu'il n'en est pas non plus fait mention (ou trop discrètement ?) dans les feuilles paroissiales. Et comme 1 à 2 % pratiquent tous les dimanches, les jeunes ont vite fait de sortir du chemin (mais peut-être se poserait alors la questions du nombre d'adultes pour les encadrer et instruire). Enfin qui prie pour que cela change ?
Bref ne récoltons nous pas ce que nous semons ?
(je me rappelle d'une émission citant JP.II recevant des jeunes au Vatican "leur demandant de prier parce que ici il n'y en avait pas bcp qui priaient!")
franz
[ PP à Franz :
Bon exemple, la question des aumôneries de l'enseignement public.
Nombre d'établissements secondaires en sont démunis actuellement, en dépit de la loi de 1905. Pourquoi ? Parce que les parents catholiques ne connaissent pas cette loi, donc ne réclament pas d'aumônerie.
C'est en effet à eux de faire la démarche auprès du principal ou du proviseur.
Il se trouve que j'ai participé récemment, en tant qu'intervenant journaliste, à une réunion diocésaine sur cette question (l'épiscopat a en effet conscience du problème et veut le résoudre). Qui connaît la loi de 1905 et ses textes d'application récents ?
Précisions de la circulaire EN du 22/04/1988 :
dans le cas des collèges et lycées publics n'ayant pas d'aumônerie reconnue par le rectorat,
des parents d'élèves (ou des élèves majeurs) peuvent demander l'ouverture d'une aumônerie.
Dès réception du premier agrément, l'aumônier doit rencontrer le chef d'établissement ("ils règlent ensuite ensemble le calendrier de leurs rencontres, en fonction des nécessités légales et des événements de l'établissement ou du quartier)". Contenu de cette rencontre :
- faire connaissance entre éducateurs d'adolescents dans un même quartier,
- relever les correspondances entre le projet de vie scolaire du collège ou lycée et le projet éducatif de l'aumônerie,
- demander le calendrier de l'établissement (voyages scolaires, échanges linguistiques...),
- si besoin, relire ensemble les textes de loi,
- décider ensemble des modalités d'application de la loi dans l'établissement.
Précision des diocèses aux parents : "En cas de difficultés, le chef d'établissement comme l'aumônier auront intérêt à faire remonter l'information, au rectorat pour l'un, au Vicariat Enfance Adolescence du diocèse pour l'autre. Ces tiers pourront utilement intervenir."
Précision EN de 2004 : un aumônier, présent dans un établissement scolaire public, est autorisé (contrairement aux élèves) à porter une tenue ou un signe manifestant son appartenance religieuse : cela permet que n'aillent à sa rencontre que les élèves qui le souhaitent. ]
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Écrit par : franz / | 13/02/2017
MINORITÉS
> Ayant vécu aux États-Unis, en Chine et à présent à Taïwan, j'ai pu y observer l'existence d'un catholicisme minoritaire (pour ce qui est des É.-U.) voire ultra-minoritaire en Extrême-Orient. Néanmoins, le réflexe naturel des minorités est de redoubler d'efforts pour ne pas se fondre dans la masse et affirmer sa particularité.
Sous l'angle de l'évangélisation, cependant, force est de constater que, tant en Amérique qu'en Asie, l'Église catholique donne parfois l'image d'une institution peu tournée vers les non-chrétiens ou vers les non-catholiques, se contentant de faire paître les âmes qui lui sont offertes. En cela, elle n'a pas le même dynamisme que les chrétiens évangéliques, que vous connaissez bien, cher Patrice, pour les avoir observés pendant un an avant de produire l'excellent ouvrage que l'on sait. À côté des Églises "anciennes" - catholique, luthérienne, réformée, anglicane -, les évangéliques (comme les mormons, d'ailleurs, mais sont-ils encore chrétiens ?) font preuve d'un activisme et d'une force de conviction qui, couplés à un certain effet de mode, font déplacer les foules, en particulier les jeunes professionnels et les étudiants. Je me souviens qu'en poste à New York, j'avais été convié il y a dix ans par un collègue (catholique !) à assister à un culte évangélique dans l'Église du Rédempteur (Redeemer Church). L'auditorium était plein à craquer ; le pasteur Tim Keller, façon télévangéliste, a proposé une intéressante lecture du livre de la Genèse, dans une intervention de plus d'une heure, débout, faisant activement participer son auditoire. Pourtant, ce type de spectacle m'est apparu relativement superficiel ; les sacrements en étaient évidemment absents, baptême excepté, et les instruments les plus modernes de communication (prospectus sur papier glacé, rappels incessants sur messagerie électronique) ne faisaient guère de place à la prière individuelle ou collective. Certes nettement moins "clinquante", l'Église catholique n'en est pas moins profonde, a fortiori.
Écrit par : Philippe de Visieux / | 13/02/2017
à Ludovic:
> Personne ne reproche à la bourgeoisie d'être pratiquante mais je lui reproche d'être fermée sur elle-même. Fermée sociologiquement, culturellement et spirituellement. Comme le raconte Anne Josnin (et j'ai un peu vécu la même expérience du moins par rapport à l'accueil), ce milieu ne s'ouvre que rarement et souvent ce sont des individualités : mais en paroisse il faut être comme eux, prier comme eux, penser comme eux etc.
Si on parle de ceux qui essaient vraiment de vivre leur foi, ils sont souvent bloqués dans leur moule et ils font peur aux petits, aux modestes. Il faudrait arriver à leur ouvrir le coeur aux autres, notamment aux blessés, aux bancals, à ceux qui ont besoin du Christ.
L'Eglise hôpital de campagne, voilà l'image qui me parle et si il ne reste que des bcbg comme personnel soignant, je ne vois pas comment on va faire... à part prier l'Esprit.
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Écrit par : VF / | 13/02/2017
ATTENTION
> Peut-on faire un parallèle entre:
1)une gauche socialiste (Terra Nova) qui a "stratégiquement" abandonné les classes populaires pour les élites bobos car mettant en avant le sociétal plutôt que le social
2)et une Eglise désertée par "un petit peuple" car moins considéré par les clercs que les fidèles bcbg
philou
[ PP à Philou :
Attention. Si la majorité de la population a déserté les églises en beaucoup d'endroits, les causes en sont multiples et principalement sociologiques.
La déspiritualisation de masse frappe toutes les classes sous diverses formes, mais la dé-culturation de masse frappe surtout les classes moins aisées ; elle a aboli entre autres la référence religieuse en tant que "coutume".
Ce phénomène se complique de la raréfaction du clergé, effet de l'amenuisement du nombre des vocations de prêtre diocésain...
D'où un cercle vicieux.
Mais ne disons pas que le clergé "préfèrerait" les fidèles bcbg : ce serait gravement injuste à son égard ! ]
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Écrit par : philou / | 13/02/2017
CHARISMES
> Est-ce à dire que les catholiques devraient, en France comme ailleurs, se "télévangéliser" ou, tout au moins, adopter certaines méthodes des évangéliques ? Je ne crois pas : nous avons un charisme qui nous différencie des protestants en général.
Cependant, il me paraîtrait tout à fait regrettable de laisser la plus grande part des étudiants et des jeunes professionnels passer aux évangéliques par manque d'action de nos propres troupes. J'éprouve toujours le même sentiment de regret et d'amertume lorsque j'entends tel ou tel ami (et ils sont hélas très nombreux !) demander le baptême dans une Église pentecôtiste ou presbytérienne. J'essaye parfois de lui préciser que son geste est admirable, mais qu'il ne trouvera dans cette Église qu'une Vérité partielle...
L'ami en question m'écoute parfois et accepte mon invitation à assister à une messe, mais devant l'absence de spectacle auquel il est accoutumé (avec scène illuminée, synthétiseurs, jeunes camarades l'entourant), il retourne en toute bonne logique au culte évangélique.
C'est sur nous, masse invisible des baptisés, que cette évangélisation repose. N'attendons plus de nos prêtres, en nombre trop réduit pour le faire, qu'ils y prennent une part active. Si nous ne pouvons pas (et, d'ailleurs, ne souhaitons pas) organiser des spectacles à l'américaine à même d'attirer un public pour qui l'image prime l'écrit, la pensée ou la prière, nous pouvons démarcher plus simplement, mais non moins efficacement, en invitant amis ou collègues à une messe ou à partager un repas avec un prêtre. C'est ce premier pas qui permet ensuite à l'Esprit Saint de passer à l'oeuvre.
Outre votre très bon opus sur les évangéliques à la conquête du monde, je souhaiterais citer ici le remarquable ouvrage de fond du frère Thierry-Dominique Humbrecht, o.p., sur l'évangélisation impertinente au pays des post-modernes.
Pour finir, une question, Patrice, si vous le permettez : vous avez étudié les évangéliques il y a dix ans. Ceux-ci continuent leur essor. Côté catholique, au plan paroissial (pape François mis à part), avez-vous perçu une prise de conscience de cette rivalité dans le travail d'évangélisation et, si oui, nos pasteurs sont-il à la recherche de nouveaux modes de communication permettant aux évangéliques de ne plus s'emparer de la plus belle part du gâteau : les étudiants et jeunes professionnels ?
PV
[ PP à PV - Je n'ai constaté aucune rivalité. En revanche, j'ai constaté une certaine influence évangélique sur les catholiques : mais plus dans le domaine des chants que dans celui de l'évangélisation de terrain... La pseudo-politisation de ces dernières années a fait beaucoup de mal au spirituel : elle l'a éloigné du terrain (priorité au pseudo-politique !), ce qui l'a "désincarné" et transformé en référence trop lointaine pour inspirer une action. ]
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 13/02/2017
ÉVANGÉLIQUES
> [Toutes mes excuses pour ces envois à répétition ; le serveur m'indique une erreur persistante, ce qui ne m'a pas permis de vous envoyer le message en entier du premier coup...]
Ayant vécu aux États-Unis, en Chine et à présent à Taïwan, j'ai pu y observer l'existence d'un catholicisme minoritaire (pour ce qui est des É.-U.) voire ultra-minoritaire en Extrême-Orient. Néanmoins, le réflexe naturel des minorités est de redoubler d'efforts pour ne pas se fondre dans la masse et affirmer sa particularité.
Sous l'angle de l'évangélisation, cependant, force est de constater que, tant en Amérique qu'en Asie, l'Église catholique donne parfois l'image d'une institution peu tournée vers les non-chrétiens ou vers les non-catholiques, se contentant de faire paître les âmes qui lui sont offertes. En cela, elle n'a pas le même dynamisme que les chrétiens évangéliques, que vous connaissez bien, cher Patrice, pour les avoir observés pendant un an avant de produire l'excellent ouvrage que l'on sait. À côté des Églises "anciennes" - catholique, luthérienne, réformée, anglicane -, les évangéliques (comme les mormons, d'ailleurs, mais sont-ils encore chrétiens ?) font preuve d'un activisme et d'une force de conviction qui, couplés à un certain effet de mode, font déplacer les foules, en particulier les jeunes professionnels et les étudiants. Je me souviens qu'en poste à New York, j'avais été convié il y a dix ans par un collègue (catholique !) à assister à un culte évangélique dans l'Église du Rédempteur (Redeemer Church). L'auditorium était plein à craquer ; le pasteur Tim Keller, façon télévangéliste, a proposé une intéressante lecture du livre de la Genèse, dans une intervention de plus d'une heure, débout, faisant activement participer son auditoire. Pourtant, ce type de spectacle m'est apparu relativement superficiel ; les sacrements en étaient évidemment absents, baptême excepté, et les instruments les plus modernes de communication (prospectus sur papier glacé, rappels incessants sur messagerie électronique) ne faisaient guère de place à la prière individuelle ou collective. Certes nettement moins "clinquante", l'Église catholique n'en est pas moins profonde, a fortiori.
En ce qui concerne le continent asiatique, les chrétiens évangéliques sont également présents et particulièrement actifs. Lors d’un séjour d’études à l’université de Pékin, en 2006, un ami coréen m’avait convié à assister à un groupe de prière (‘fellowship’). Des pasteurs coréens, jeunes, mariés, issus de milieux aisés, réunissaient dans leurs appartements une foule d’étudiants chinois pour des lectures de bible, souvent clandestinement. On y priait les uns pour les autres après avoir lu un passage biblique ; surtout, des bibles étaient distribuées aux nouveaux arrivants pour qu'eux-même évangélisent à leur tour auprès de leurs camarades, parents, amis. L'effet de mode jouait à nouveau : il fallait rejoindre ces assemblées pour être dans le vent. Les évangéliques sont très bien financés, et ce malgré l'absence de structure ecclésiale qui les caractérise. Avec leur activisme légèrement agressif (mais jamais directement anti-catholique, en tout cas je ne l'ai jamais perçu comme tel), l'excellence de leurs réseaux de financement est sans doute l'une des premières raisons de leur essor.
Est-ce à dire que les catholiques devraient, en France comme ailleurs, se "télévangéliser" ou, tout au moins, adopter certaines méthodes des évangéliques ? Je ne crois pas : nous avons un charisme qui nous différencie des protestants en général. Cependant, il me paraîtrait tout à fait regrettable de laisser la plus grande part des étudiants et des jeunes professionnels passer aux évangéliques par manque d'action de nos propres troupes. J'éprouve toujours le même sentiment de regret et d'amertume lorsque j'entends tel ou tel ami (et ils sont hélas très nombreux !) demander le baptême dans une Église pentecôtiste ou presbytérienne. J'essaye parfois de lui préciser que son geste est admirable, mais qu'il ne trouvera dans cette Église qu'une Vérité partielle... L'ami en question m'écoute parfois et accepte mon invitation à assister à une messe, mais devant l'absence de spectacle auquel il est accoutumé (avec scène illuminée, synthétiseurs, jeunes camarades l'entourant), il retourne en toute bonne logique au culte évangélique. C'est sur nous, masse invisible des baptisés, que cette évangélisation repose. N'attendons plus de nos prêtres, en nombre trop réduit pour le faire, qu'ils y prennent une part active. Si nous ne pouvons pas (et, d'ailleurs, ne souhaitons pas) organiser des spectacles à l'américaine à même d'attirer un public pour qui l'image prime l'écrit, la pensée ou la prière, nous pouvons démarcher plus simplement, mais non moins efficacement, en invitant amis ou collègues à une messe ou à partager un repas avec un prêtre. C'est ce premier pas qui permet ensuite à l'Esprit Saint de passer à l'oeuvre.
Outre votre très bon opus sur les évangéliques à la conquête du monde, je souhaiterais citer ici le remarquable ouvrage de fond du frère Thierry-Dominique Humbrecht, o.p., sur l'évangélisation impertinente au pays des post-modernes. Pour finir, une question, Patrice, si vous le permettez : vous avez étudié sur les évangéliques il y a dix ans. Ceux-ci continuent leur essor. Côté catholique, au plan paroissial (pape François mis à part), avez-vous perçu une prise de conscience de cette rivalité dans le travail d'évangélisation et, si oui, nos pasteurs sont-il à la recherche de nouveaux modes de communication permettant aux évangéliques de ne plus s'emparer de la plus belle part du gâteau : les étudiants et jeunes professionnels ?
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 13/02/2017
ASIE
> Pour ce qui est de l'Asie, les évangéliques y sont également omniprésents. Alors étudiant à Pékin, il y a une dizaine d'années, j'avais été convié par un ami coréen à assister à un groupe d'étude de la Bible. Des pasteurs, jeunes et mariés, de milieux généralement aisés, venus en nombre de Corée, réunissaient une large population étudiante dans des appartements proche des universités, le plus souvent de manière clandestine. On y priait les uns pour les autres après avoir lu un passage biblique ; surtout, des bibles étaient distribuées aux nouveaux arrivants pour qu'eux-même évangélisent à leur tour auprès de leurs camarades, parents, amis. L'effet de mode jouait à nouveau : il fallait rejoindre ces assemblées pour être "dans le vent". Les évangéliques sont très bien financés, et ce malgré l'absence de structure ecclésiale qui les caractérise. Avec leur activisme légèrement agressif (mais jamais directement anti-catholique, en tout cas je ne l'ai jamais perçu comme tel), l'excellence de leurs réseaux de financement est sans doute l'une des premières raisons de leur essor.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 13/02/2017
@ pp
" Mais ne disons pas que le clergé "préfèrerait" les fidèles bcbg : ce serait gravement injuste à son égard "
> Au fond bien d'accord avec votre analyse. Je voulais surtout mettre le zoom sur la désertion des classes populaires.
Oui déspiritualisation et déculturation. Concurrence aussi des" attraits" de la modernité. Le "beau" et la "communion" il y a un siècle se situaient surtout dans les églises le dimanche. Maintenant la télé, la mobilité, les stades, le divertissement sont de rudes concurrents et à la portée de tout un chacun. Bernanos l'avait pressenti: le monde moderne=une conspiration contre la vie intérieure. Et comment se convertir (et convertir) en mettant le boisseau sur cette vie intérieure en restant en surface.
Concurrence aussi des églises évangéliques et de l'islam ou les prières intègrent une forte participation gestuelle qui renforce le sentiment d'appartenir à une communauté bien tangible ce qui donne rapidement force et cohésion.
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Écrit par : philou | 13/02/2017
à VF
> Je ne peux que souscrire à votre propos sur l'"entre soi" grandissant, ayant vécu 40 ans dans la ville du Roi soleil, je ne peux que confirmer ce glissement vers un communautarisme, de plus, pour ne pas trop bousculer nos paroissiens, les abbés nommés viennent très souvent du même moule social. la boucle est bouclée...
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Écrit par : Tangui / | 13/02/2017
EXERCICES SPIRITUELS
> L’Eglise de France est essentiellement composée de personnes de milieux aisés. L’Eglise des milieux populaires a quasiment disparu en France. C’est un fait.
- A mon sens, il faudra dans un premier temps dénoncer le premier responsable. A tout seigneur, tout honneur : mai 68. L’Eglise des milieux populaires s’est enfoncée dans ce que Mgr Schoyaans appellerait un concordisme de mauvaise qualité avec le marxisme. Quelques mots se ressemblent vaguement de part et d’autres. Vous avez dit « solidarité », nous aussi, vous avez dit « justice », nous aussi, etc. Donc on veut la même chose, donc vous et nous c’est pareil… Sauf que les mots n’ont jamais eu le même sens de part et d’autre. Mgr Schoyaans fait remarquer que les marxistes sont toujours sortis gagnant de cette tactique de rapprochement. Les précédents sont célèbres. Staline a cessé momentanément les persécutions contre l’Eglise orthodoxe pendant la seconde guerre mondiale, car cela lui était bien utile pour relancer la fibre patriotique contre les nazis. S’imagine-t-on pour autant que l’URSS aura changé ? Certainement pas. L’Eglise orthodoxe russe a été le dindon de la farce, rien de plus.
- Ensuite viennent à mon sens en seconde position, les media. Jean XXIII a lancé le Concile de Vatican II. Les media se sont amusés à faire croire que leurs aspirations (vaguement marxisantes, socialisantes, libertaires, libérales, etc..) allaient trouver leur accomplissement dans l’application du Concile Vatican II ; l’Eglise va être une démocratie, ce qui compte c’est de s’aider, etc… (il y a bien un lien entre la démocratie et l’Eglise, mais il n’a rien à voir avec les années 60, ni avec les chrétiens de gauche de cette époque ; voir : https://www.franceculture.fr/emissions/concordance-des-temps/les-monasteres-au-moyen-age-une-source-de-nos-democraties). Les media ont ainsi inventé ce que Benoît XVI a appelé à juste titre le Concile des media : une fausse image du Concile reflétant surtout les idées des journalistes, et n’ayant aucun rapport avec le Concile.
- Par la suite, le clergé (désolé, mais il faut bien le dire). J’avais entendu, quelqu’un me dire : qu’a-t-il pu advenir pour qu’une génération qui avait des prêtres et des religieux, religieux, dans chaque clocher, chaque aumônerie, chaque service pastoral de je ne sais quoi, etc… ait finalement porté si peu de fruits ? Voilà qui interroge pour le moins. Pourquoi des prêtres se sont-ils laissé embarquer par les fadaises du Concile des media ?
Résultat des courses : une religion qui n’a plus aucun sens, des messes avec une liturgie « franchement laide » (c’est rude, mais il faut dire ce qui est), etc… Je le sais, c’est l’Eglise que j’ai vécu étant jeune. Un truc complètement creux, parfaitement incohérent, qui ne donne strictement aucun sens à la vie, qui vous flanque plutôt le désespoir et le dégoût de la vie, qui ne répond strictement à aucune question, etc… J’ai vu tous mes camarades de classe partir de l’Eglise les uns après les autres, au fur et à mesure des années. Je ne les en blâme pas ; plutôt, je les comprends.
...A la fin, on se retrouve être le dernier des Mohicans, y compris au sein d’une école chrétienne très réputée, qui n’a au final plus de catholique que le nom. Pour toutes ces écoles, qui portent le nom d’un saint, on pourrait retirer le mot « saint » ou « sainte », et ne laisser que le prénom, ça ne changerait pas grand-chose. On pourra bien faire une salle de sport dans la chapelle (c’est du vécu).
Maintenant il y a l’Eglise des milieux aisés. Elle croit. Elle enseigne la plupart du temps ce qui est juste (mais pas toujours, et parfois même cela ne va, à mon avis, pas assez loin). J’ai l’impression que le problème ne se situe pas tellement là. Les enfants y font des écoles de commerce, des écoles d’ingénieurs, des études de médecine,… Est-ce vraiment la volonté de Dieu ?
Pour le peu que j’en connaisse, saint Ignace de Loyola, écrit au début de ses exercices spirituels, un texte connu sous le nom de « Principe et Fondement » ; il donne son sens à toute démarche de discernement. Le voici :
« L'homme est créé pour louer, respecter et servir Dieu notre Seigneur et par là sauver son âme, et les autres choses sur la face de la terre sont créées pour l'homme, et pour l'aider dans la poursuite de la fin pour laquelle il est créé. D'où il suit que l'homme doit user de ces choses dans la mesure où elles l'aident pour sa fin et qu'il doit s'en dégager dans la mesure où elles sont, pour lui, un obstacle à cette fin. Pour cela il est nécessaire de nous rendre indifférents à toutes les choses créées, en tout ce qui est laissé à la liberté de notre libre-arbitre et qui ne lui est pas défendu ; de telle manière que nous ne voulions pas, pour notre part, davantage la santé que la maladie, la richesse que la pauvreté, l'honneur que le déshonneur, une vie longue qu'une vie courte et ainsi de suite pour tout le reste, mais que nous désirions et choisissions uniquement ce qui nous conduit davantage à la fin pour laquelle nous sommes créés. »
Si on lit bien, l’homme est créé pour servir et louer Dieu et par là sauver son âme.
Et les choses ne servent qu’à cela.
Et il faut vouloir la volonté de Dieu à tel point que qu’on ne désire (c’est rude) pas plus la maladie (vénérable Marthe Robin) que la santé, une vie longue qu’une vie courte (saint Dominique Savio, saint Maximilien Kolbe, Marcel Van,…), la richesse que la pauvreté (saint François d’Assise), etc. On pourra compléter comme saint Ignace invite à le faire : être médecin, qu’ouvrier du BTP, être ingénieur qu’employé à la sécurité sociale, être pauvre (que l’on songe à saint Benoît Joseph Labre) qu’être chef d’entreprise, être syndicaliste qu’être trader, être caissière au supermarché que travailler dans la publicité…
Il n’y a dans tout ce que je viens de citer rien d’immoral ; or on ne discerne qu’entre des choses bonnes. Dieu qui existe est plus efficace que la main invisible du marché qui n’existe pas.
Il est donc surprenant qu’Il veuille, comme par hasard, que tout le monde soit médecin, ingénieur, ait fait une école de commerce, et que plus personne ne soit prêtre, syndicaliste, humble employé de bureau, etc.
Saint Ignace parle de se « rendre indifférent ». Peut-être est-ce là le problème. Se rendre indifférent dans la démarche du discernement de la volonté de Dieu, c’est ne pas mettre de préalable notamment affectif, pas de « ah, non pas ça » ; il convient au contraire, momentanément de se dégager de ce qui pourrait nous entraver, et notamment de nos désirs (de devenir médecin, ingénieur, de se marier, de ne pas être syndicaliste, de ne pas être caissière de supermarché, de ne pas rentrer au monastère, de ne pas être artiste, etc..).
Que l’on se rassure, il n’y a rien d’immoral dans cette affaire. Il s’agit de prendre une distance vis-à-vis de ce que l’on désire, être prêt à choisir ce que Dieu pourrait vouloir pour nous, et non pas notre propre volonté. Le résultat, dans la suite de la démarche de discernement peut être assez surprenant. Normalement, il n’y a pas lieu d’être inquiet. Sinon, si l’on a peur, c’est que l’on ne croit pas en Dieu, que l’on a pas confiance en Lui, en son désir de combler le cœur humain, qu’on pense même qu’il n’est pas capable de le faire, y compris par des moyens qui nous déroutent. En clair, cela veut dire que l’on croit le diable sur parole. Ce dernier cas échéant, voilà qui ferait de nous de biens étranges chrétiens.
Ce n’est pas rien, cette affaire : il est question de sauver son âme. Sinon, on sera médecin, ingénieur, etc. On aura, ce que l’on aura voulu. Et rien de plus. On comprend pourquoi, le pape François veut étendre les Exercices spirituels à toute l’Eglise.
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Écrit par : ND / | 13/02/2017
@ VF
> Le prêtre de votre paroisse n'est plus issu de la communauté de l'Emmanuel ? Il me semblait en avoir entendu beaucoup de bien, y compris des « cathos de gauche » du coin et il était pour moi un exemple de ces prêtres issus de communautés nouvelles qui n'hésitent pas à aller se frotter à des réalités plus difficiles que le centre-ville BCBG.
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Écrit par : Marie / | 13/02/2017
à ND
> si en soi il est indifférent d'être ingénieur ou ouvrier, avocat ou AVS, dans le contexte actuel ce n'est pas indifférent. C'est pourquoi dans nos choix-mêmes de vie doit se penser l'option préférentielle pour les pauvres. De quelle manière, au regard de mes talents, puis-je le mieux servir mes frères les plus pauvres? N'y a-t-il pas risque, en étant de la caste des privilégiés (par rapport à la masse du peuple),de me couper, même involontairement, de lui, et au final de servir le système, le justifier même par les oeuvres de charité chrétienne de ma paroisse ou de ma communauté?
Jésus aurait davantage aidé les pauvres en étant roi d'Israël, en chassant les Romains. Il a choisi de se faire l'un d'entre eux. (ce qui n'a pas empêché qu'on le regarde, le craigne et le condamne comme roi). Un médecin catholique qui choisirait de vivre avec le SMIC, là cela toucherait les coeurs! Un avocat qui défendrait avec autant de talent que pour les riches ceux qui ne peuvent le payer, et on aurait un nouveau Saint Yves! Mais un avocat et un médecin qui militent contre l'avortement depuis leur gentilhommière, c'est un contre-témoignage désastreux.
Autre point: les associations caritatives de l'Eglise Catholique sont aujourd'hui remplies de bénévoles et salariés magnifiques et...non catholiques. Au Secours Catholique, à Emmaüs, à l'Action Catholique,... Où sont les pasteurs pour leur faire découvrir que ce qu'ils font aux plus petits au quotidien, avec un dévouement, une persévérance, un courage parfois héroïque, c'est à ce Jésus qu'ils ne connaissent pas qu'ils le font? (voir la guerre déclarée de la mairie de Calais contre le Secours Catholique qui cherche à venir en aide aux migrants à la rue dans le plus total dénuement aujourd'hui).
La fine fleur de notre clergé est à mon grand désarroi prise dans les filets des mondanités, et ne peut souvent plus toucher que des "convaincus" gavés de retraites et sermons édifiants, qui en demandent toujours plus et se comportent en enfants gâtés et bruyants, quand des âmes sont à l'abandon parce qu'elles ne réclament rien et oeuvrent en silence, sans chercher leur récompense dans des communautés chrétiennes où on leur dit: "Ouaouh, c'est extraordinaire ce que le Seigneur fait par toi, alléluia!"
La moisson est abondante, j'en suis personnellement témoin tous les jours, tant et tant qui n'attendent qu'un pasteur pour la Rencontre! Mais les moissonneurs sont occupés, veuillez rappeler ultérieurement.
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Écrit par : Anne Josnin / | 13/02/2017
@ Anne Josnin
> à l'appui de votre: "on l'a vu de nouveau à l'œuvre après 68 avec la récupération de cette force rebelle de la jeunesse au service d'un système on ne peut plus conservateur dans les inégalités, dans le féminisme argument du contrôle de la femme par la techno-médecine [...]" ce fait divers dérangeant pour la bien-pensance, sur fond de loi sur le (sic) "délit d'entrave numérique à l'IVG" http://www.sudouest.fr/2017/02/14/bordeaux-amputee-des-quatre-membres-apres-une-ivg-la-victime-temoigne-3196364-4696.php
(Projet de loi qui n'est pas surveiller et punir, mais sur-punir et y veiller.)
En cette année de centenaire des apparitions de Notre-Dame à Fatima, souvenons-nous qu'elle apparut à des enfants pauvres, pour ainsi dire quasi-illettrés. http://www.fatima100.fr/
Et, d'une façon générale, voyons à qui la Vierge est apparue à Guadalupe, à Lourdes, etc... (toutes les apparitions mariales, à ma connaissance, mais détrompez-moi le cas échéant, "évitèrent" ceux qui -disons- tiennent le haut ou même la mi-distance du pavé).
Souvenons-nous des professions, des rangs sociaux, de ceux que le Christ choisit pour disciples.
Il me semble que dans la pauvreté il y a celle des faibles revenus, mais aussi une pauvreté intellectuelle chronique, transversale aux strates sociales celle-là, résultat de notre époque consumériste et liberta -riste, -ire ou -rienne, comme vous voudrez.
Que là aussi sont "nos" pauvres, des pauvres à plusieurs milliers d'euros de revenus mensuel pour nombre d'entre eux, que nous devons compter parmi ceux dont Jésus dit: "des pauvres, vous en aurez toujours avec vous" (Matthieu 26:11).
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Écrit par : Aventin / | 14/02/2017
TABLEAU D'ENSEMBLE
@ Anne Josnin
> Je suis assez d’accord avec vous. Je nuancerai cependant un point : lorsque vous dites, où puis-je servir le mieux les plus pauvres, en utilisant mes talents, alors ne faut-il pas être un bon avocat qui défend les pauvres, un bon médecin qui s’occupera des pauvres…qui vivra parmi eux pour ne pas s’en couper, etc ? Peut-être, mais pas uniquement. Saint François d’Assise, aurait pu un créer un ordre riche qui aurait subvenu aux besoins des pauvres. Il lui aurait suffi d’accepter l’héritage paternel. Il ne l’a pas fait. Dieu ne l’appelait pas à cela. Je connais quelqu’un qui a fait une grande école d’ingénieur et qui aujourd’hui est ouvrier dans le BTP. Vous pouvez aussi penser au jeune homme riche de l’évangile.
Pour le reste je suis d’accord.
J’ajouterai ce qui suit : la coupure d’avec les pauvres ne concerne pas que les communautés nouvelles, je dirais même- c’est mon expérience- que c’est là que c’est le moins dramatique dans l’Eglise de France.
Cette coupure concerne l’Eglise de France et même la société française.
Pour l’Eglise de France, PP nous en parle depuis des années. Il me souvient des JMJ à Rome, où j’ai logé dans une petite paroisse populaire, aux pieds des immeubles… Ca n’existe plus en France, ou alors vous aurez le droit au Concile des media (du moins ce qu’il en reste) . Je pense que cette coupure concerne effectivement toute l’Eglise. Mais je crois que c’est quelque chose qui est plus général. J’ai regardé une video du père Gaël Giraud, sur le site des Chrétiens Indignés : il le dit, le problème c’est que les gens qui ont fait des études, se marient essentiellement avec des gens qui ont fait des études. Ils deviennent alors comme parfaitement imperméables au reste de la population et à ses préoccupations. Il ajoute que la classe politique ne se préoccupe pour sa part que de ceux qui ont fait des études supérieures.
Autre exemple : j’ai eu l’occasion de m’entretenir récemment avec quelqu’un qui a fait son service militaire à l’époque où cela existait encore. Cette personne me dit : il y avait de tout, des gens de tous les milieux, dans un contexte difficile (l’armée) et cela vous crée une très forte cohésion, une très forte solidarité. La personne de milieu aisé était comme tout le monde, elle était aidée des autres, comme les autres l’aidaient, il n’y avait plus de distinction, on dormait dans la même chambre, on était dans la même galère. Voilà : on a supprimé le service militaire pour des raisons budgétaires : on a supprimé un lieu de brassage social, de socialisation, etc…
Les personnes de milieux aisés se coupent inexorablement toujours plus des milieux modestes. Cela ne peut pas bien finir. L’Eglise n’en est pas exempte, c’est peut-être même là que c’est le pire.
Cette césure est, à mon avis, quasiment "inconsciente". J’ai l’impression qu’elle est du même ordre que ce qui se passe lorsqu’un couple catholique se marie pour de mauvaises raisons : milieu social, raisons financières, peur de rester seul(e), pression du milieu…
Le problème c’est que c’est très difficile à débusquer. Je n’ai donc pas cité les Exercices Spirituels par hasard.
Je vais même aller plus loin : un petit ouvrage sur le discernement intitulé « Décider ! », de Johannes-Maria Steinke, dans la veine de saint Ignace, aborde un critère de discernement important, à savoir la sincérité.
Voici ce qu’écrit l’auteur à ce sujet :
« Le cinquième critère est celui de la sincérité. Il s’agit de l’attitude intérieure par laquelle vous faites consciemment l’expérience des nombreuses motivations et raisons qui vous font agir. Désirs, attentes, espérances, passions, réflexions, calculs- tout cela fait partie de ce que nous sommes et se retrouve dans chaque processus décisionnel. Plus d’une fois cependant nous ne voulons pas nous avouer certaines choses. Nous avons des raisons cachées ou nous justifions par des arguments factices des motivations d’une tout autre nature. Nous devons prendre conscience de ces mouvements intérieurs et les assumer ouvertement. Bien sûr, cela peut faire mal de s’avouer certaines choses ou d’accepter que nous poursuivons des objectifs qui ne sont qu’à moitié bons ou même intrinsèquement mauvais. Cependant, si vous découvrez que quelque chose influence votre processus décisionnel de manière insidieuse, vous devez prendre le temps de l’examiner paisiblement. Soyez sincère avec vous-même. Les questions suivantes peuvent vous y aider : 1-Etes-vous capable de vous avouer clairement vos motivations ?2-Pouvez-vous en parler à une personne de confiance ? »
Il me souvient d’un article de presse qui expliquait combien les jeunes qui entraient en école de commerce pour beaucoup n’étaient pas intéressés par ce qu’ils y apprenaient : ils évoquaient un décalage entre leurs prépas où notamment ils avaient étudié des matières comme la philosophie. Certaines écoles menaient paraît-il une réflexion pour ré-introduire des cours de philo dans leur cursus. Il n’est pas impossible que de jeunes catholiques se soient retrouvés dans ce cas ; que dire alors de leur discernement ? Et peut-être même pour les autres ? Voilà qui laisse songeur.
Enfin, l’écart est aussi dû, selon moi, aux études profanes et aux formations professionnelles.
Les écoles de commerce, par exemple, diffusent une espèce de sous-culture de bas de gamme. Chez elles la culture n’est intéressante que pour faire de l’argent ; le niveau s’en ressent inévitablement. La formation en entreprise me fait la même impression. Exemple : j’ai eu l’occasion d’assister, au sein de l’Eglise, à une mini-formation à l’écoute. Je ne vais pas me moquer de la personne qui a fait cela. Mais néanmoins, se posent quelques questions. Cette personne nous a expliqué, après un petit exercice où chacun de nous devait visualiser un objet (exemple : une table), puisqu’aucun de nous ne se représentait la table de la même façon, cela voulait dire que chacun se représentait la réalité de façon différente : on frise bientôt avec l’idéalisme, aucune réalité objective, rien de moins catholique. Je n’ai pas voulu semer le désordre, sinon j’aurais demandé si le Christ est réellement présent dans l’Eucharistie. Cette personne a fait prépa HEC, grande école de commerce, et beaucoup de ces formations bidons qui propagent une culture bas de gamme. C’est le monde des affaires.
Voilà pourquoi je dis que les catholiques bien souvent ne sont pas assez formés, et que les études profanes les déforment. Ajoutez cela à ce que j’ai dit plus haut, et vous avez le tableau d’ensemble.
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Écrit par : ND / | 14/02/2017
LE CUBE ET LA CATHÉDRALE
> Pour mémoire, je souhaiterais mentionner l'excellent ouvrage de George Weigel, 'The Cube and the Cathedral : Europe, America, and Politics Without God' (non traduit en français, à ma connaissance), paru il y a une dizaine d'années.
Weigel, que j'ai eu l'occasion d'écouter au centre catholique de Harvard en 2006, avait alors affirmé que le christianisme européen récolterait dans les décennies suivantes le fruit d'un siècle de laïcisme (au mieux) voire d'athéisme (au pire) militants. L'image du Cube (la Grande Arche de la Défense) et de la Cathédrale (Notre-Dame), comme deux visions de l'Europe se faisant face, l'amenait à affirmer que le Cube avait évincé la Cathédrale, reléguant les chrétiens d'hier, majoritairement catholiques, à devenir, pour la première fois en mille cinq cents ans, une minorité.
Vision hélas confirmée aujourd'hui, même si Weigel omet de signaler que les deux rives de l'Atlantique baignent depuis quarante ans dans le même nihilisme : l'Amérique protestante des GAFA penche elle aussi davantage du côté du Cube que de celui de la Cathédrale.
PV
[ PP à PV - C'est le défaut de nombre d'intellectuels américains, même catholiques : ils restent tributaires de l'idéologie US. On retrouve ça chez Cavanaugh qui ne peut voir l'Etat-nation autrement que comme une création du diable... Dans le cas de Weigel, s'y ajoute une attitude - très yankee - d'hostilité au pape : 1. argentin, 2. suspect de "socialism". ]
réponse au commentaire
Écrit par : Philippe de Visieux / | 15/02/2017
DENEEN
> Exempt de ce défaut : Patrick J. Deneen, beaucoup plus proche que Weigel de la doctrine sociale de l'Eglise. Sur la vraie nature du capitalisme il est plus lucide que la moyenne des universitaires nord-américains.
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Écrit par : churubusco / | 15/02/2017
ND,
> ici entièrement d'accord avec vous. Des personnes qui renoncent à de belles carrières, j'en côtoie plein...à NuitDebout, comme j'ai eu la chance d'en connaître quelques uns par les Chrétiens indignés, mais là ils sont l'exception dans ce petit monde catholique d'où je viens.
Nous sommes aujourd'hui appelés à une radicalité dans nos modes de vie, et cela est infiniment plus simple avec des revenus modestes, au bas de l'échelle sociale, qu'en étant médecin ou avocat. Plus on est haut, plus faire le choix de renoncer aux réflexes du milieu, en soignant à perte, en défendant contre sa carrière d'avocat,... demande un héroïsme du quotidien que je ne saurais avoir. On est beaucoup plus libre je pense en bas. Et beaucoup plus heureux!
Pour les motivations inconscientes, pour le besoin de formation, d'accord aussi.
La notion de structure de péché est aussi à appliquer à notre psychisme, prisonnier de déterminismes inconscients qui nous viennent de notre histoire personnelle, familiale comme de notre classe sociale.
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Écrit par : Anne Josnin / | 15/02/2017
AVEC LES ÉVANGÉLIQUES
> Pour évangéliser les classes populaires, si les évangéliques y arrivent mieux que les cathos, alors je suggère de s'en réjouir et peut-être mettre de collaborer en nous mettant à leur service...
C'est là une porte qui nous est grande ouverte pour rejoindre les classes populaires.
Petit rappel le but de l'évangélisation n'est pas de mener les gens à l'Eglise Catholique mais au Christ.
D'autant plus que collaborer avec des évangéliques et nous émerveiller de leur propagation de la foi auprès des plus pauvres, nous aide à rester humble et à purifier notre foi de ses incohérences. Et permettre cette amitié leur permet à eux aussi de s'interroger sur l'Eglise catholique et de purifier leur foi.
(Cela n'empêche pas des missions d'évangélisation catho, il y a tellement de monde à évangéliser qu'il y en a pour tous...)
PS : Merci Anne Josnin pour vos réflexions (celle-ci et bien d'autres).
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Écrit par : Isabelle Meyer / | 15/02/2017
@ Anne
>
"On est beaucoup plus libre je pense en bas. Et beaucoup plus heureux! "
Je dirais : oui et non.
Pour prendre mon cas personnel (cadre dans une grande administration centrale parisienne) : adopter un mode de vie radical est pour moi un rêve, auquel j'ai dû renoncer. Je suis prisonnier, et, comme pour beaucoup,mon geôlier le plus zélé est ...ma banque. Qui m'a prêté de quoi pouvoir loger ma famille mais qui, en échange, exige chaque mois, à date fixe, une preuve d'amour... (pour rendre les peuples dociles, la dette est un moyen génial !). Et, à côté, il faut bien que je paye les études de mes enfants, que...je vive, quoi !
Je crois qu'on est beaucoup, dans les classes dites moyennes , à crever de cette façon, à petit feu. De dégoût du monde et surtout de soi.
Tout au bas de l'échelle sociale, la situation est-elle meilleure ? Un employé d'Amazon, un chauffeur de VTC, aux horaires déstructurés (chez Amazon, d'après les auteurs qui se sont penchés sur la question, ceci serait voulu, pour empêcher les agents d'avoir une vie sociale...en-dehors de l'entreprise ), payés au lance-pierre, en mode "survie", ont-ils encore le temps et l'énergie de changer le monde ?
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Écrit par : Feld / | 16/02/2017
LES ÉCOLES PRIVÉES (DE QUOI ?)
> Ce témoignage plus personnel, si vous le permettez, cher Patrice.
Tout récemment, une recherche sur internet m'a amené à visiter le site de mon ancien lycée, établissement catholique presque doublement centenaire situé en banlieue de Nancy. Jadis "pépinière de prêtres" selon l'expression consacrée, il en a perdu quasiment toute dimension catholique, ne se distinguant des lycées publics que par la présence de quelques cours de culture religieuse (où sont abordées toutes les religions du monde, de l'hindouisme à l'islam, le christianisme étant enseigné parmi d'autres).
Ma visite sur ce site internet me permit de constater que l'ancien sigle du lycée (que j'avais connu il y a vingt ans comme lycéen) avait été remisé pour laisser la place à... un logo affreusement moderniste, sans âme, un "truc de publicitaire" à peine digne des lycées publics. On n'y a retenu que le "M" de "Malgrange" (le nom du lycée), jetant aux orties rien de moins que la Bible (l'Écriture), l'Épi de Blé (l'Eucharistie), et surtout le Chrisme qui surmontait le tout (les lettres grecques X et P, les deux premières lettres du Christ en grec). On a liquidé, en d'autres termes, tout ce qui était chrétien.
Si l'évêque de Nancy (comme d'autres !) a laissé passer une chose pareille, il ne faut pas s'étonner si, dans notre pays, les chrétiens se réduisent à la portion congrue... C'est en effet
aux pasteurs de ne pas mettre "le drapeau dans la poche" : le message évangélique, ça se transmet !
Ancien logo : http://img.over-blog-kiwi.com/0/27/39/30/201212/ob_604d47873d76b40642dd581d322e278c_logomal4.png
Nouveau logo : http://pigier.com/media/k2/items/cache/534577daae595169aca5c922e3a5d6a3_XL.jpg
La rubrique "Pastorale" du site internet (http://www.lamalgrange.net/index.php/2015-04-26-19-54-20/projet-pastoral) est également très peu convaincante. On remarquera que le terme "Christ" y est soigneusement évité (!), tout comme le sont "Dieu", "Esprit Saint", "Évangile"... Tout au plus mentionne-t-on timidement, tout en bas, la "Parole de Dieu". On n'y parle que de convivialité, de solidarité, de s'ouvrir aux autres, d'opération bol de riz, d'impliquer davantage l'assemblée.
Fort bien, mais... pour Qui le fait-on ? Si on n'indique pas aux jeunes (et aux moins jeunes !) que le Christ doit être le cœur même du projet, qu'est-ce qui nous distinguera d'un établissement public, pour le coup farouchement "laïque" ?
PV
[ PP à PV :
- De tels établissements ne servent plus à rien sous l'angle catholique. Il conviendrait de les dé-référencer.
- Mais j'ignore dans quelle mesure les diocèses ont encore voix au chapitre envers ces établissements-là.
- Il y a aussi l'aspect sociologique : les "écoles privées" ne servent (à nombre de parents des diverses bourgeoisies) qu'à fuir l'enseignement public. Ne mettant leurs enfants dans ces établissements que pour des raisons utilitaires, les parents agnostiques font pression pour qu'il ne soit pas question du catholicisme. Surtout si c'est celui du "pape communiste"...
- Et il y a l'aspect "écoles sous contrat" : elles sont étroitement surveillées par l'EN et astreintes à recruter le même corps enseignant que les écoles publiques. Nombre d'enseignants font donc, eux aussi, pression pour que tout contenu catholique soit définitivement oublié. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Philippe de Visieux / | 17/02/2017
@ PP répondant à PV
> Vu aussi: Des enseignants en lycée public se gardant bien de toute critique de quelque religion que ce soit, quand dans le même temps des enseignants en lycée «catholique» attaquaient de front la doctrine de l'Église (sur plusieurs points).
La laïcité a du bon parfois.
(Encore que, pour des parents attentifs, les attaques de front sont bien plus faciles à contrer que des attaques sournoises).
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Écrit par : olivier / | 17/02/2017
CLASSE MOYENNE
> En attendant la publication complète en français, il faut manier cette étude avec précautions.
Qu'appelle-t-on classe moyenne? De plus en plus, on a appliqué ce terme à qui a un emploi stable. Le postier venu de La Réunion ou la puéricultrice venue du Congo sont-ils des "bourgeois"?
Et dans les catégories les moins favorisées, nombreux sont de familles musulmanes. La problématique n'est pas la même. ..
La carte jointe est très différente de celle de la prosperité des régions.
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Écrit par : Pierre Huet / | 17/02/2017
à Philippe de Visieux:
> Vous touchez là au coeur du problème. La foi n'est plus le coeur de la vie de certains. Devenue culturelle elle s'efface au gré des évolutions de société et des besoins sociologiques.
J'ai connu une institution Don Bosco qui portait le nom d'un généreux donateur et avait effacé toutes traces visible du saint tout en s'en revendiquant dans leur document de présentation, cela faisait bien, mais pas trop quand même.
Si les gens ne veulent plus dire qu'ils sont adepte du Christ, ils le trahissent.
Mais là où c'est dur, c'est que je ne voit pas le martyre en vue pour eux. Où sont les assassins, les tueurs qui les menacent et pourraient m'amener à comprendre une telle trahison? Ils ne s'agit pas d'une quelconque tradition, d'une identité de je ne sais où, mais d'une personne que l'on aime et adore, le Christ. C'est Lui qu'ils abandonnent! Ont-ils entendu le cri du coq ?
Idem pour Pax Christi. Si j'ai bien suivi, une AG a voté l'abandon du mot Christi... cela veut tout dire...
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Écrit par : VF / | 17/02/2017
REGARD
> à Pierre Huet - Il suffisait de regarder les gens dans les MPT. A moins de mauvaise foi, on doit bien dire qu'on était trois quarts de bourgeoisie bcbg. Je sais de quoi je parle.
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Écrit par : Anne-Sophie H. / | 18/02/2017
à Anne-Sophie:
> Certes, mais du coup la question est comment évangéliser les bcbg? Comment les amener vraiment au Christ pour qu'ils aillent à leur tour Le faire connaître aux autres ?
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Écrit par : VF / | 18/02/2017
@ Anne-Sophie H.
> Les MPT, c'est une partie de la réalité du catholicisme actuel, certaines paroisses de diocèses de banlieue, c'en est une toute autre.
Autre réalité: la carte ci dessus, ou on voit peu de pratiquants dans des zones relativement prospères comme Montpellier et environs, et beaucoup dans le bassin industriel Lorrain pourtant mal en point.
La carte met en évidence de vieux clivages de la France profonde qui n'ont rien a voir avec les CSP: terres protestantes devenue "rouges" par tradition de contestation, ou au contraires pays chouans et vieux pays d'Empire épargnés par la contestation janséniste et plus ouverts à la Contre Réforme, etc
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Écrit par : Pierre Huet / | 18/02/2017
@ PP répondant à PV
> "les "écoles privées" ne servent (...) qu'à fuir l'enseignement public. Ne mettant leurs enfants dans ces établissements que pour des raisons utilitaires, les parents agnostiques font pression pour qu'il ne soit pas question du catholicisme."
Il est vrai aussi que tout le monde n'a pas la "chance" d'accéder à un établissement du type de l'Ecole alsacienne, à Paris. Très "sélect" et - sauf erreur de ma part- un des rares établissements sous contrat d'association avec l'Etat dont le projet "pastoral" est quasi-officiellement en phase avec celui de la Libre pensée...
Feld
[ PP à Feld - Mais l'Ecole alsacienne n'est pas d'origine catholique. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Feld / | 19/02/2017
En réponse à VF et Feld
> Le démantèlement pastoral de l'école catholique, voulu et acté depuis une trentaine d'années, est l'une des causes de ce que le frère Humbrecht désigne sous le nom de "rupture de transmission" dans son ouvrage sur l'évangélisation impertinente.
Je l'ai vécu au début des années 1990 dans l'établissement décrit dans ma note. Alors dirigé par un prêtre diocésain (le dernier d'une longue liste, ses successeurs ayant tous été issus du laïcat), ce lycée n'était pas particulièrement haut de gamme au plan sociologique, accueillant, comme les lycées publics, des élèves de tous les horizons. En sept ans de présence, je n'ai jamais vu la chapelle ouverte durant la pause de midi. Le directeur aurait très bien pu y dire sa messe quotidienne, comme c'était vraisemblablement le cas il y a cinquante ans (où, pour le coup, la présence à la messe était obligatoire pour tous les élèves, ceux-ci la servant à tour de rôle !). Mais non : porte close. L'aumônerie du lycée, en terminale, accueillait (en tirant à hue et à dia !) une petite dizaine d'élèves. La chapelle ne servait que deux fois dans l'année : pour une messe de rentrée, puis pour la messe des Cendres. Vide sidéral entre ces deux liturgies.
Je devais être, avec deux ou trois, le seul chrétien de ma classe de terminale ; l'immense majorité ne revendiquait aucune vie spirituelle particulière.
Cette proportion reflétait somme toute celle de la société française dans son ensemble... mais l'école catholique n'était-elle pas là pour porter haut l'étendard du Christ ? Pourquoi tant de tiédeur ?
Sans doute effectivement parce que les parents n'y tenaient pas et que les enseignants eux-mêmes n'étaient plus chrétiens, pour la majorité d'entre eux en tout cas.
Il ne faut pas s'étonner, devant le naufrage pastoral des établissements sous contrat, que pullulent des écoles hors contrat, parfois à la lisière de l'intégrisme, mais nettement plus actives dans la volonté d'évangéliser les générations perdues.
L'épiscopat porte vraisemblablement une part de responsabilité en ayant laissé le relativisme ambiant s'emparer d'établissements qui, jusqu'à il y a trente ans, formaient encore des chrétiens. Ces mêmes écoles ne forment aujourd'hui plus que des bacheliers.
Le nivellement spirituel des établissements chrétiens n'est pas une singularité française. Au cours de deux années d'études à Harvard, j'ai découvert que l'université, toujours officiellement protestante, ne l'était plus dans la réalité. L'ancienne devise, "Veritas Christo et Ecclesiae" (la Vérité pour le Christ dans l'Église), a ainsi été tronquée de son élément le plus emblématique pour devenir simplement "Veritas", en d'autres termes la vérité, qu'elle soit chrétienne, juive, bouddhique ou aristotélicienne, et non plus la Vérité du Christ. On nage en plein relativisme puisque l'idée même de dogme est réfutée. Évidemment, la chapelle de l'université, où le culte était autrefois obligatoire pour tous les étudiants chaque matin, est beaucoup moins utilisée.
La postmodernité crée des consommateurs, des financiers et des commerciaux, pas des chrétiens ; à ces derniers, certes peu nombreux, le rôle d'évangéliser à nouveau une terre labourée de nihilisme.
Commençons par ne pas "mettre le drapeau dans la poche", pour paraphraser Mgr Georges Colomb MEP, nouvel évêque de La Rochelle et évangélisateur de terres lointaines !
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 21/02/2017
LES STATUTS
> Concernant l'enseignement catholique, il ne faut pas négliger le rôle important des statuts, qui ont changé tout récemment. Les évêques y ont affirmé plus fermement leur autorité, et président plus directement l'Enseignement catholique de leurs diocèses.
Aujourd'hui donc, plus qu'il y a 20 ans, un évêque qui s'en donne les moyens peut faire quelque chose. Cela nécessite une présence importante à des réunions souvent fastidieuses, à de multiples inaugurations et bénédictions de locaux, de l'énergie pour réunir les Chefs d'établissements lors de temps forts ou de pèlerinages, pour leur transmettre sa vision, son dynamisme évangélisateur, et surtout une conscience ecclésiale et diocésaine.
C'est ce lien humain qui souvent fait défaut qui peut faire changer les choses : qu'un curé aille visiter les établissements catholiques de sa paroisse régulièrement, des portes s'ouvriront, des choses bougeront...
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Écrit par : Pema / | 21/02/2017
> Eclairage complémentaire dans le N°2037, fin janvier, de 'Famille Chrétienne', dossier "9-3 Terre d'Espérance".
(dont la couverture me rappelle nombre de souvenirs familiaux!)
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Écrit par : Pierre Huet / | 24/02/2017
LE P. GRÉA
> Sur l'affaire du père Gréa : le départ de ce prêtre met un peu à mal les "éléments de langage" de l'Eglise depuis grosso modo 30 ans, sur la crise des vocations. A savoir que l'on a substitué la qualité à la quantité. Les jeunes gens que l'on ordonnerait depuis les années 1980, peu nombreux mais suivis tout au long de leur parcours de formation, seraient sûrs à 100 %. Tu parles ! Entre celui-ci et le prêtre libertin et proxo dont on a récemment parlé en Italie...
Patrice, entièrement d'accord avec ce que vous avez dit à ce sujet au dernier 'grand débat'. Le scandale ne tient pas tant au "changement de cap" du P. Gréa que dans le fait qu'il semble s'en glorifier, en estimant que son mariage est, d'une certaine façon, dans la droite ligne de son ministère sacerdotal.
Que répondre maintenant aux hommes engagés dans le mariage qui se sentiraient "appelés par Dieu" à aller voir ailleurs ?
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Écrit par : Feld / | 27/02/2017
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