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10/02/2017

Pour en finir avec la bourde de "l'obéissance due seulement aux dogmes et à l'infaillibilité"

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Deux extraits de Christifideles laici  qui dissipent cet enfumage :


 

 

Les divagations bergogliophobes sur Facebook et Twitter sont un utile symptôme : elles révèlent l'ignorance religieuse des hyper-cathos les plus énervés. Un sur deux justifie son burkisme en affirmant que le catholique ne doit pas obéissance au pape, sauf dans le domaine du "dogme" et de "l'infaillibilité". Cette idée reçue était chère à une certaine bourgeoisie 1900 : elle permettait à monsieur de tripoter en Bourse et d'entretenir une cocotte, tandis que madame allait à la messe contempler les dogmes. C'était très commode.

En réalité, le catholique est tenu à beaucoup plus qu'une adhésion aux vérités de foi (les "dogmes", peu nombreux). Le pape engage très rarement son "infaillibilité" dogmatique ; s'il devait s'en tenir au domaine de cette "infaillibilité", il ne gouvernerait pas l'Eglise, et l'Eglise ne pourrait pas être "unie au pape"  dans les questions pastorales et sociales dont la papauté est l'organe de régulation mondial à l'usage des catholiques [1].  Le Catéchisme de l'Eglise catholique  (§ 892) demande aux fidèles "l'assentiment religieux de leur esprit" au Magistère ordinaire du pape, qui pourtant n'engage pas d'infaillibilité extraordinaire - et qui s'étend au domaine social et moral. Dans l'encyclique Caritas in veritate,  Benoît XVI souligne (§ 67) "le lien entre les sphères morale et sociale, entre la politique et la sphère économique". Dans l'exhortation apostolique post-synodale Christifideles laici (1988), saint Jean-Paul II précisait ceci :

 

§ 60 - <<  ...Il est tout à fait indispensable, en particulier, que les fidèles laïcs, surtout ceux qui sont engagés de diverses façons sur le terrain social ou politique, aient une connaissance plus précise de la doctrine sociale de l'Eglise, comme les Pères synodaux l'ont demandé à plusieurs reprises dans leurs interventions. Parlant de la participation politique des fidèles laïcs, le Synode s'est exprimé en ces termes: «Pour que les laïcs puissent réaliser activement ce noble projet dans la politique ( à savoir le projet de faire reconnaître et apprécier les valeurs humaines et chrétiennes), il ne suffit pas de les exhorter, il faut leur offrir les moyens voulus pour former leur conscience sociale, spécialement dans la doctrine sociale de l'Eglise, qui renferme des principes de réflexion, des critères de jugement et des directives pour l'action (cf. Congrégation pour la doctrine de la foi, Instruction sur la liberté chrétienne et la libération,  § 72). Cette doctrine doit se trouver déjà dans le programme de base de la catéchèse et être expliquée dans des sessions spécialisées ainsi que dans les écoles et universités. Il convient de noter que la doctrine sociale de l'Eglise est dynamique, c'est-à-dire qu'elle s'adapte aux circonstances de temps et de lieux. Les pasteurs ont le droit et le devoir de proposer des principes de moralité en matière d'ordre social comme en d'autres domaines; tous les chrétiens doivent s'employer à la défense des droits de l'homme... »

§ 61 - <<  ...L'oeuvre éducative est avant tout le fait de l'Eglise universelle; le pape y exerce son rôle de premier formateur des fidèles laïcs... Non seulement les paroles qu'il prononce lui-même, mais aussi celles que transmettent les documents des divers dicastères du Saint-Siège demandent à être écoutées avec une docilité aimante par les fidèles laïcs.  >>

 

 

La soustraction d'obédience à laquelle prétendent les ultras n'a donc aucune légitimité.

 

__________

[1]  gag : ceux qui proclament aujourd'hui ne devoir obéissance au pape "qu'en matière de dogme", sont ceux qui clamaient hier que certains points de la doctrine sociale de l'Eglise (qui par définition ne fait pas partie du dogme) étaient "non négociables" !  On s'y perd. Les Hommes de Fer de l'Occident seraient-ils des étourneaux ?

 

17:29 Publié dans Idées | Lien permanent