03/02/2017
Trump : feu vert à la prochaine crise systémique
Première mesure contre la régulation financière :
Donald Trump vient de trahir un peu plus son électorat. Le 1er février, il a signé un décret lançant le démantèlement de la "loi Dodd-Frank" encadrant le secteur bancaire : système de régulation du secteur financier, adopté après 2008 pour éviter une nouvelle (et fatale) crise systémique, et pour éviter à l'Etat fédéral de devoir renflouer les banques à coups de dizaines de milliards de dollars pris aux citoyens.
L'ordre exécutif signé Trump donne 120 jours au secrétaire au Trésor pour mettre sur pied l'opération. Au menu : saborder la règle Volcker qui limitait la capacité des banques à spéculer avec leur propre argent ; et supprimer la fiduciary rule qui obligeait les courtiers à privilégier les intérêts de leurs clients. Ce qui aura pour conséquence immédiate une surchauffe massive de la spéculation actionnée par les banques : feu vert à une crise plus grave que celle de 2008, et à laquelle les gouvernements ne pourront plus faire face. C'est ce que redoute Charles Evans, président de la réserve fédérale de Chicago : la loi Dodd-Frank avait "largement contribué à stabiliser le secteur financier", proteste-t-il. En vain.
"Trump trahit sa promesse à ceux qui furent saignés par Wall Street et qui constituaient le pilier de sa base électorale", constate Public Citizens (association de défense des consommateurs). C'est ça le problème des populistes : dès qu'ils sont au pouvoir, ils n'ont plus d'yeux que pour la Bourse.
20:17 Publié dans Trump | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : trump, finance
Commentaires
CONTRE SON PROPRE ÉLECTORAT
> abolir complètement Dodd-Frank implique un vote du Sénat.
Au Sénat, il y aura une résistance pro-Dodd-Frank : les élus des Etats les plus sinistrés par 2007-2008. Parmi lesquels des élus républicains.
Les sinistrés de 2007-2008 ont voté en majorité pour Trump. Il entre ainsi en guerre contre son propre électorat.
Combien de temps avant l'impeachment pour démence peroxydée ?
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Écrit par : molly maguire / | 04/02/2017
CRÉDIT A SOI-MÊME
> Le danger nait quand une institution financière peut financer des opérations d’investissement par la création monétaire. Dit autrement, se faire crédit à soi même (banque d’investissement), par un simple jeu d’écritures (banque commerciale appartenant au même groupe) car la création monétaire, c’est tout simplement un jeu d’écriture, quand un banquier fait un crédit de 100, il ne ponctionne pas 100 ailleurs, c’est bien de la création ex nihilo ; le problème pour le système bancaire va se poser au niveau de son tiroir caisse (la trésorerie) si les investissements faits ne génèrent pas une trésorerie suffisante (et non pas une trésorerie attendue, l’objectif réel étant de se constituer un patrimoine de premier plan avec des billets de monopoly, la « trésorier attendue » est le cadet de leurs soucis, sachant que le système, mouillé jusqu’au cou – et les politiques en première ligne, car l’abrogation du Steagle Act ne pouvait se faire sans eux, Clinton pour ne pas le nommer… - ne pourra pas faire autrement que de mettre à contribution les banques centrales dont il a également le contrôle.
En d’autres termes plus triviaux, on se fait crédit à soi-même, comme on sait que c’est de la monnaie de singe, on l’investit dans des actifs de qualité et en particulier dans l’immobilier, parce que l’immobilier c’est un actif tangible et de valeur, mais dans l’immobilier des grandes capitales, et comme cet argent n’a rien coûté sinon un jeu d’écriture, on n’est pas regardant sur le prix des actifs, d’où … la formidable hausse apparemment incompréhensible – pour ceux que cela arrange de ne pas comprendre - de l’immobilier depuis les années 2000. Après, comme par hasard, la fin du steagle act en 1995 (sauf erreur sur la date) par le démocrate Clinton qui a ainsi ouvert la boîte de pandore, fermée depuis les années 30, et a aboutit à la crise de 2008, laquelle crise risque d’être relativement modeste à côté de celle qui nous attend, quand soudain on s’apercevra que la masse phénoménale de liquidités (monnaie de singe là-aussi) fournie par les banques centrales pour maintenir la trésorerie…des banques à l’équilibre (équilibre artificiel car soutien de tout le système qui a joué avec le feu en ne voulant pas – et on comprend pourquoi – maintenir la séparation entre l’investissement et le crédit). Aussi, les « régulations » mises en place depuis 1995, leur intérêt de fond par ailleurs réel est anecdotique et sert de paravent à une certaine folie, ce sont du pipeau pour noyer le poisson et gagner du temps. La véritable régulation, c’est un mur infranchissable entre banque d’investissement et banque commerciale.
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2016/11/15/97002-20161115FILWWW00022-usa-la-reglementation-financiere-dans-le-collimateur-de-trump.php
"Il ne faut pas oublier que les républicains sont ceux dont le projet en août prévoyait le rétablissement du +Glass Steagall act+", avertit un grand banquier. Cette autre loi emblématique des années 1930 a imposé jusque dans les années 1990 la séparation des banques de dépôts et d'investissement. Elle avait été abrogée par le président démocrate Bill Clinton.
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Écrit par : jean / | 04/02/2017
LIENS
> Pour documenter, trois articles intéressants à lire
http://www.lesechos.fr/09/05/1995/LesEchos/16894-112-ECH_l-abolition-du-glass-steagall-act-de-1933-a-l-ordre-du-jour-au-congres.htm
http://www.lesechos.fr/12/05/1995/LesEchos/16897-089-ECH_alan-greenspan-plaide-pour-l-abrogation-du-glass-steagall-act.htm
https://www.catallaxia.org/wiki/Alan_Greenspan:Analyse_de_Georges_Lane
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Écrit par : jean / | 08/02/2017
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