31/01/2017
Bétonnage du littoral : la droite LR passe à l'attaque
La côte française demain (vue par Les Républicains).
Les députés examinent un texte "bétonnisé" par les sénateurs :
Votée à l'unanimité en 1986, la "loi littoral" limite les constructions nouvelles dans les communes riveraines de la mer et des grands lacs. C'est une loi aimée des citoyens : mais elle n'est pas aimée des bétonneurs... ni d'un certain nombre d'élus locaux.
Le vent étant à l'écolophobie chez les "bourgeois bourrins" de LR, ceux-ci tentent un coup de force à l'Assemblée et au Sénat : détourner une proposition de loi PS sur "l'adaptation des territoires littoraux aux changements climatiques" (la montée des océans qui ronge les côtes), et en faire une arme contre la préservation du littoral ! L'écologie ça commence à bien faire, disait le regretté Sarkozy.
L'opération a été préparée au Sénat en première lecture. Le 11 janvier, les amis de M. Retailleau (bien sûr) ont introduit dans la proposition de loi "la création de zones d'activités économiques nouvelles" : autrement dit, le sabordage de la loi littoral.
D'où protestations dans toute la France : une pétition "ne touchez pas à la loi littoral !" a recueilli 160 000 signatures en trois jours. L'initiateur de la pétition, Jean-Laurent Felizia, souligne l'indignité de la manoeuvre LR : "Je ne suis pas surpris, mais là c'est un comble, alors que l'on cherche justement à établir un cordon sanitaire face à l'érosion ! Ils jouent aux apprentis-sorciers face au changement climatique..." Aux députés qui réexaminent le texte en deuxième lecture, la Fédération des parcs naturels demande d'annuler les amendements du Sénat : ceux-ci donnent en effet "la possibilité d'urbaniser davantage le littoral, fragilisant ainsi les équilibres écologiques, socio-économiques et paysagers de ces espaces sous pression..." France Nature Environnement sonne l'alerte : "Si 91 % des Français plébiscitent la loi littoral, c'est qu'elle a su protéger au mieux les espaces naturels tout en organisant le regroupement des activités économiques et l'urbanisation. La responsabilité des élus est d'abord de protéger leurs populations face aux risques naturels et d'anticiper l'adaptation de leurs territoires aux changements climatiques. Certains amendements déposés sont totalement contraires à l'esprit de la proposition de loi, et doivent être retirés !"
Il y a même eu un juste dans la Sodome de droite : le sénateur LR Jérôme Bignon, ancien président de l'Agence des aires marines protégées, s'est "désolidarisé" de l'opération Retailleau.
Mais les députés LR raisonnent comme une bétonneuse. Ils appliquent la directive lancée en 2016 : être le parti des OGM, du gaz de schiste, de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes etc. Saborder la loi littoral au profit du BTP se pare des grands mots libéraux : "briser un tabou", "revenir sur des contraintes", "moderniser l'obsolète" (disent par exemple les députés Chevrollier et Sermier)...
Et même si l'Assemblée supprime les ajouts sénatoriaux, ils seront rétablis au Sénat en deuxième lecture le 13 février. Ne doit-on pas en finir avec cet "insupportable frein à la Croissance" qu'est "la dictature verte" ? La voie n'est-elle pas montrée par Donald Trump, le Cher Leader de l'Occident ?
18:26 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : écologie, droite
Commentaires
L'HABITAT TRADITIONNEL URBAIN EST EN DANGER AUSSI
> En ce qui concerne le bétonnage, je suis tout aussi écœuré que pour mon précédent paragraphe. Droite et gauche ont jeté aux orties les principes minimum de décence. Les lois écolophobes de Madame Royal sur l'isolation des bâtiments anciens ont pour seul but de relancer le Bâtiment (isolation par l'extérieur, fenêtres etc.) et sont des non-sens sur du bâti ancien ou assez récent (années 70): les murs en sont plus ventilés correctement ce qui entraine des moisissures à l'intérieur... Sans parler de l'esthétique des façades.
Il y a aussi par exemple la fin des secteurs sauvegardés qui protégeaient de grandes zones de la furie des BTP. En région parisienne, le mot d'ordre du gouvernement et des préfectures est la "densification" dans un périmètre de 500 m. des gares!!! Donc à peu près partout. Résultat, les logements individuels et familiaux font place à des immeubles aux petits appartements et les familles sont toujours plus écartées des gares. La droite ne fait en la matière que de la surenchère pour satisfaire les lobbys du BTP et de l'artisanat. Sans parler des normes d'accessibilité qui deviennent ridicules.
Le littoral n'est donc pas seul en danger, l'habitat traditionnel urbain l'est aussi. Mais pas d'inquiétude, nos élus peuvent encore se loger dans Paris dans de grands appartements.
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Écrit par : Benoît Constensoux / | 01/02/2017
@ Benoît Constensoux
> Vous avez raison. Et tout cela s'habille de préoccupation sociale: habitat social, mixité etc.
Une consolation, les décrets d'application de la loi sur l'isolation par l'extérieur en limitent l'application aux construction en parpaing, béton, brique creuse et en excluent les périmètres de protection des monuments historiques.
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Écrit par : Pierre Huet / | 02/02/2017
FUMISTERIE
> Je vous comprends mais je n'arrive pas à me consoler. Les habitats postérieurs à la Seconde Guerre mondiale n'ont pas été conçus pour être hermétiques. C'était avant le choc pétrolier. Changez les fenêtres ou isolez par l'extérieur comme c'est la mode dans de nombreuses copropriétés et la moisissure s'installe. Il faudrait en même temps installer une VMC mais dans de petites chambres d'une douzaine de m2 et au plafond bas, il n'y a pas de place pour ces volumineuses tuyauteries. De plus, tous ces travaux sont tellement coûteux qu'on ne peut espérer rentabiliser les économies d'énergies générées. Bref, c'est une belle fumisterie. Les lobbies ont le sens de la com'!!!
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Écrit par : Benoît Constensoux / | 02/02/2017
TEMPÊTES
> C'est pour accueillir quantité de migrants, ces projets ?
N'aurait-il pas suffi de réquisitionner les résidences secondaires, certaines sont inoccupées jusqu'à onze mois l'an -sur la base d'un volontariat pécuniairement incité, ça va de soi ?
Plaisanterie mise à part, je ne suis pas tout à fait sûr d'être contre le principe du bicamérisme, à vertus équilibrantes parfois, la navette parlementaire permettant de retoquer certains textes, de les mûrir, et aussi -idéalement- de prendre le pouls de l'opinion avant promulgation. J'écris bien: idéalement et j'écris bien: parfois.
D'où ce message est envoyé, nous attendons 160 km/h de vent, peut-être plus, dans les heures qui viennent, soit davantage que Klaus ou Martin, pour mémoire Klaus avait mis en péril les installations de la centrale nucléaire de Braud et Saint-Louis qui fut en état d'urgence, une telle montée des eaux de l'estuaire n'était pas anticipée, mais ça nous ne l'avons su que beaucoup plus tard.
Je crois que ce coup de tabac tombe fort à propos, adroitement utilisé, en cette période de pré-campagne propice, il peut être le petit coup de pouce permettant un répit provisoire aux assauts des bâtisseurs littoraux.
Un petit coq-à-l'âne pour signaler que, prudence météo oblige, je n'ai pu me rendre ce soir à Bordeaux à la conférence-débat "La fabrique des bébés" avec Jacques Testart et Fabrice Hadjadj que Patrice a annoncée sur ce blogue.
Je me promettais de laisser quelques mots de commentaire, il est possible mais non certain que vous trouviez écho de cette conférence sur le site des organisateurs, dans quelques jours, l'Institut Pey-Berland https://institutpeyberland.fr/debattre-avec-nos-contemporains/des-conferences/rencontre-avec-le-pere-emile-shoufani-cure-de-nazareth-le-lundi-16-novembre-2015-au-bouscat
Ou ailleurs du reste.
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Écrit par : Aventin / | 04/02/2017
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