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23/01/2017

Fin de cycle

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Et la fracture oppose deux courants aussi artificiels l'un que l'autre :


 

 

► A-t-on assisté à une primaire hier ? Plutôt à une sorte de congrès, qui a constaté la fracture du parti en deux courants "irréconciliables" (comme disait Manuel Valls) ; parti dont l'identité se réduit aux questions "sociétales", depuis qu'il a renoncé à exister sur le terrain politico-économique face au système néolibéral mondial. 

La fracture oppose deux courants aussi artificiels l'un que l'autre :

-  le courant Valls (libéralisme enrobé d'autoritarisme creux), germe d'un futur "parti démocrate progressiste" ;

- le courant Hamon (résignation [*] socio-économique enrobée de verbiage), germe d'un futur "PS refondé".

On voit mal comment, dimanche prochain, Valls appellerait à voter Hamon ou vice-versa.

D'autre part, Valls et Hamon sont ringardisés par la concurrence extérieure. Le premier par Macron, candidat du CAC 40 ; le second par Mélenchon, candidat d'un "éco-socialisme" moins incohérent que les contorsions d'un ex-ministre (deux fois) de François Hollande.

Macron joue sur deux registres puissants chez les Français : la futilité new look et le côté rassurant. Il séduit une foule craintive.

Mélenchon joue sans le dire sur un populisme de gauche, symétrique du lepénisme. Les populistes séduisent des gens furieux.

Que se passera-t-il en avril ? Nul n'en sait rien.

Certains commentateurs pronostiquent une apothéose des furieux, qui porterait Le Pen et Mélenchon.

D'autres une domination des craintifs qui porterait Macron et Fillon : Macron si son micro-climat d'euphorie vide réussit à durer deux mois ; Fillon s'il se soustrait à l'emprise de M. de Castries, assurance - si j'ose dire - de défaite en avril.

 

► Ces gesticulations masquent le vrai problème : personne ne sait plus pourquoi vivre en société.

Le clientélisme communautariste n'apporte pas de réponse.

Ni le fantôme du "progressisme des Lumières". 

Ni l'imposture d'extrême droite : les fainéants qui dupent les chômeurs ! (lire la cinglante interview du pape dans El Pais).

Les radios affirment que les gens ont "une envie de politique", ce qui se traduirait en français par : "virons les vieux et après on verra..."  Que verra-t-on, si l'on ne sait pas où vouloir aller ?

 

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[*]  La résignation s'exprime dans l'utopie du revenu universel. Vice de cette utopie :  enfermer dans un ghetto d'assistés les êtres humains rejetés par "le système du déchet" (comme dit le pape). Logique du système : 1. dans l'immédiat, le "moins d'emplois" présenté comme condition du "retour de la croissance" ; 2. dans le futur, la "croissance sans emplois" grâce à la robotique. Le ghetto d'assistés serait alors de plus en plus peuplé.

 

 

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Commentaires

DEUX ÉCHECS MÉRITÉS

> Il reste que je me réjouis du double échec de Peillon, laïcard exotique mais qui aurait pu devenir malfaisant, et de Valls menteur et violent à l'égard de la Manif pour tous; ce dernier avait dans son staff le député-maire d'Annonay (07) qui avait proposé il y a quelques années de supprimer toute aide sociale aux parents d'enfants trisomiques qui auraient refusé l'avortement!
Quant à Hamon il a quelques lueurs positives sur les méfaits de la GPA et sur les trafics financiers associés à cette pratique, et il me semble aussi sur la recherche d'un nouveau modèle de développement.
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Écrit par : B.H. / | 23/01/2017

SOCIAL-LIBÉRALISME

> A propos de l'utopie du revenu universel, on pourrait fort bien y voir un parfait exemple de "social-libéralisme" : après avoir sacrifié des travailleurs au divin marché, l'Etat leur versera une pension. Et tout le monde aura bonne conscience. Cette utopie est bien peu riante.
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Écrit par : Sven Laval / | 23/01/2017

LÉTAL

> Deux idées dans le "débat de gauche: le revenu universel, comme vous le mentionnez, et aussi l'euthanasie.
C'est complémentaire, il faudra bien limiter les dépenses.
Donc, anesthésier les chômeurs, supprimer les vieux.
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Écrit par : Pierre Huet / | 23/01/2017

LE PIÈGE DU REVENU UNIVERSEL

> Sur le revenu universel, je note avec inquiétude que l'idée semble « prendre » non seulement à gauche, mais même dans le camp de la décroissance.
Une de mes connaissances donnait une conférence sur le sujet la semaine passée au Québec et présentait l'idée comme tout à fait valable tout en reconnaissant qu'elle pouvait être un piège.
Lorsque je l'ai interrogé à cet effet, je me suis rendu compte qu'il distinguait entre un « mauvais » revenu universel proposé par les néo-libéraux qui en profiteraient pour supprimer toute autres aides et allocations, et un « bon » revenu qui lui ne ferait que s'ajouter à ce qui est déjà en place. Surtout, un tel revenu permettrait de « gagner du temps ».
Malheureusement, il m'est plutôt avis que le prix à payer pour ce « temps gagné » sera de scier une partie de la branche sur laquelle nous sommes assis, dans la mesure où le concept de décroissance devrait s'appuyer, comme l'indique Vincent Cheynet, sur le principe d'un certain « sevrage » : sans compter les effets délétères éventuels d’une telle dévalorisation du travail (et donc ultimement d’une partie des travailleurs devenus assistés perpétuels) …
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Écrit par : François Sarrazin / | 24/01/2017

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