21/01/2017
"Pas de partis dans l'Eglise !"
Hans Urs von Balthasar commente les lectures de ce dimanche. "Les appelés quittent tout, même leurs opinions particulières..." :
1. Le salut n'est pas national-religieux (Isaïe 8:23, Matthieu 4:12-23)
<< En Judée, pleine de zèle pour la Loi et d'où le salut était attendu, la Galilée passait pour une région spirituellement obscure : la "Galilée des nations [*]" de la première lecture (Isaïe 8:23). "De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ?", dit Nathanaël en Jean 1:46... Mais c'est justement sur ce carrefour des "nations" et non sur la ville sainte que la lumière se lève. Et que Jésus provienne de cette région mi-juive, mi-impie, qu'il commence là-bas à exercer son activité, est comme une prédiction. Jusqu'à présent, les juifs comme les autres peuples ont habité le "pays de l'ombre" (Isaïe 8:23), seul l'Unique peut se désigner comme la "lumière" du monde et de la vie (Jean 8:12). >> [Le salut n'est pas national :] << Le "rayonne !" dit par Isaïe (60:1) à Jérusalem est eschatologique, il est adressé au Messie, car ceux qui revenaient au pays soupiraient : "Nous attendions la lumière et ce sont les ténèbres ; la clarté, et nous marchons dans l'obscurité..." (Isaïe 59:9).
2. D'abord "comprendre ce que fait le Maître" (Matthieu 4:12-23)
<< Jésus, lumière qui se lève, ne veut pas procréer seul : tout homme, même l'Homme-Dieu, est homme avec les autres. Il se cherche aussitôt des aides, auxquels Il promet de faire d'eux, simples pêcheurs, des "pêcheurs d'hommes". Ils le suivent aussitôt... Mais il faut d'abord qu'ils apprennent à regarder et comprendre ce que fait leur Maître : ensuite seulement ils pourront annoncer le message du Royaume de Dieu, et, par là, guérir les hommes de leurs maux. Ils sont d'abord contemplatifs, afin de pouvoir agir pour les fins que Jésus veut atteindre. >>
3. Pas de partis dans l'Eglise ! (1 Corinthiens 10:13-17)
<< Sont tout à fait exclus dans l'Eglise les partis qui se désignent d'après certains chefs... Les récits de vocation montrent que les appelés quittent tout (même leurs opinions particulières antérieures) pour le seul amour du Christ, et sont d'un seul esprit dans un même regard sur Lui, l'unique tête. Aller avec le Christ signifiera finalement suivre le chemin qui mène nécessairement à la croix... >>
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[*] "Nations" est une traduction française obsolète. En hébreu et araméen l'expression est "Galilée des goyim" : les "peuples" autres que celui des "fils d'Abraham, d'Isaac et de Jacob". C'est la notion préchrétienne de "religion-héritage" à substrat ethnique. La venue du Christ change cette perspective. Tout nationalisme religieux dans le christianisme est donc vu par les Eglises comme une déviance grave (voire une hérésie pour les orthodoxes, qui l'appellent "phylétisme").
12:00 Publié dans Témoignage évangélique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : jésus-christ, christianisme
Commentaires
QUITTER
> "Quitter tout même les opinions particulières". Problème actuel en France chez les cathos. Ceux qui refusent le pape refusent de "quitter leurs opinions particulières".
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Écrit par : Jérôme Besse / | 21/01/2017
C'EST UNE IDOLÂTRIE
> Sur le même thème :
http://www.letempsdypenser.fr/la-tentation-identitaire-ou-la-tentation-de-lidolatrie/
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Écrit par : Louis-Charles / | 23/01/2017
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