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03/01/2017

Parler de "la famille" et de "la vie" sans comprendre que c'est un problème de système économique...

Avant : "Nous ferons tout pour protéger ta vie".   Après : "Assisté ! trouve-toi un job !"...

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"Les incohérences de certains catholiques ultras en politique..." Extrait d'une note du blog d'Henri Hude (qui traite par ailleurs de contradictions internes au FN) :


 

http://www.henrihude.fr/approfondir/theme1/460-a-propos-de-marion-marechal-le-pen

 

<<  Ils ont souci de la famille et de la vie, mais ils n’ont pas assez souci du travail, ni surtout conscience qu’il y a là un seul problème à deux dimensions : une de justice sociale / familiale et une de justice économique. Quand le pape le leur dit, ils pensent qu’ils savent mieux que lui ce que sont le catholicisme et la doctrine sociale de l’Eglise.

Ils voient peut-être que la famille est objectivement une valeur transpartisane, mais ils ne voient pas qu’en séparant les questions de famille et les questions économiques, ils réduisent la famille et la vie à des thèmes partisans, connotés d’une sensibilité de classe ou de caste.

Ils savent que catholique signifie universel, mais leur premier réflexe est toujours de fermer la France sur elle-même. Ils perdent ainsi la dimension évangélique du catholicisme et le transforment en pharisaïsme.

Ils croient en la puissance du Saint-Esprit, mais ils se sentent constamment menacés et pensent avant tout à exister en défense, à se protéger contre les dangers.

[...] Ils sont conservateurs, mais ils ne sont pas sociaux, ils ont peur du peuple et de la démocratie.

[...]  Quand ils ont perdu la partie, ils se prennent pour des saints et des martyrs alors qu’ils ont simplement été mauvais... >>



 

Sur le même sujet, le livre d'Erwan Le Morhedec (sortie le 13/01) :

couverture_identitaire_lemorhedec.jpg

 

 

Commentaires

AU DELÀ

> Cela va au delà d'une incompréhension de la dimension économique. La plupart des cathos ultras sont bloqués dans un libéralisme d'école de commerce d'il y a dix ou vingt ans. Ils ne veulent pas voir que le libéralisme implique l'émiettement individualiste de la société donc la dislocation du familial. Quand on le leur dit ils répondent en décrivant un libéralisme imaginaire impossible, qui respecterait ceci et cela, etc.
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Écrit par : Louis-Ch. / | 03/01/2017

DISCUSSION

> J'ai d'abord été interpellé par la caricature qui illustre votre article. Même si elles appartiennent grossièrement au même camp, les personnes qui encouragent la mère à garder l'enfant et celles qui refusent de l'aider par la suite sont rarement les mêmes. Pour viser juste et être drôle, une caricature doit avoir une part de justesse. Les personnes qui animent les groupes pro-vie ont en général des idées sociales. L'alliance entre libéraux et conservateurs (ceux qui font preuve de cohérence intellectuelle) est une alliance fortuite, de circonstance. Les derniers sont les alliés objectifs des premiers, et à ce titre complices, mais ce ne sont pas les mêmes. Si vous parlez des électeurs, et des politiciens, qui ne font que refléter les idées confuses (ou l'absence d'idées) de ces électeurs, c'est autre chose.

Ghislain


[ PP à Ghislain :
Vous avez raison en ce qui concerne les vrais : les bénévoles, engagés concrètement dans l'aide aux futures mères, etc.
Hélas il y a aussi les autres : ceux qui n'aident pas mais qui prennent la pose. Pour le voir, il suffit de parcourir des sites qui parlent nuit et jour de "défense de la vie" mais professent, simultanément et ostentatoirement, des opinions économiques ultralibérales. Et s'esclaffent dès qu'il est question de social.
Posture incohérente, absurde, indécente ; contre-témoignage avéré... Mais c'est un fait et il se prolonge depuis des années.
Pour ne prendre qu'un exemple (connu de tout le monde) : au FN, le label "pro-vie" est arboré par ceux qui arborent en même temps le label "libéralisme" ! Lorsque par hasard on leur signale que c'est contradictoire - ce dont ils sont conscients -, ils esquivent et répondent à côté (comme Mme Maréchal en 2015 à la Sainte-Baume)...
On pourrait ajouter de nombreux autres exemples de groupes, cercles et sites, acharnés à se porter à l'avant-garde du Pro-Life à la française mais sans vouloir admettre que les agressions contre la vie sont liées à la conception libérale de l'existence (et au système économique qui lui correspond).
Et ces gens ne sont pas des citoyens lambda victimes de la confusion ambiante : au contraire, ils se posent en leaders d'opinion "plus informés que les gros médias".
Si vous n'avez jamais croisé de personnages de ce type, vous avez de la chance - et je vous souhaite qu'elle se prolonge.
Dieu soit loué, un nombre croissant de catholiques français prennent conscience du problème : je vous suggère de lire l'article d'Henri Hude sur le FN (lien dans ma note précédente). Et, la semaine prochaine, le livre d'Erwan Le Morhedec. ]

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Écrit par : Ghislain / | 03/01/2017

@ Louis-Ch.

> "La plupart des cathos ultras sont bloqués dans un libéralisme d'école de commerce d'il y a dix ou vingt ans. "
D'où, à mon sens, l'intérêt que l'appel à la 'sobriété volontaire', à la 'décroissance', ne soit pas porté seulement par des personnalités de la sphère alternative.
Ainsi... des profs de business schools (on pense à PY Gomez, mais il y en a d'autres, je n'ai plus les noms en tête). Cela permet de toucher un autre public, n'en déplaise à certaines publications - au demeurant excellentes- qui ont l'"écotartufage" facile...
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Écrit par : Feld / | 04/01/2017

Sous la forme que vous voudrez, c'est très intéressant.
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Écrit par : PP à ND / | 04/01/2017

LA FAUTE DE L'EGLISE ?

> S’il y a lieu de critiquer le libéralisme de nombre de catholiques, il est intéressant et important de se demander comment on en est arrivé là, afin de corriger le tir.
Que le libéralisme ait été condamné de longue date par nos papes ne pèse finalement pas assez face à une immunodéficience certaine. Et cette déficience, qui n’est pas de l’ordre de la foi ni même de l’intelligence mais du réflexe, du comportement, d’où vient-elle ? Et si c’était du discours même, sinon de l’Eglise, du moins de foules d’ecclésiastiques, journalistes et militants de toutes sortes.
Car, lorsque ceux-ci parlent de politique, une des notions, un des mots qui reviennent le plus souvent et celui de "démocratie", employé sans délimitation ni réserve, à tel point que lorsqu’on veut récuser des positions non conformes, on parlera de « populisme » pour ne pas ternir la quasi idole. Mais la démocratie, c’est la possibilité pour chacun de choisir un programme politique et des hommes pour l’appliquer. Du point de vue du comportement, est-ci différent du consumérisme ? Si on choisit un chef d’Etat, ne peut-on pas choisir librement la voiture ou les croquettes du chat ?
Une autre idée du discours dominant jusque dans certains cantiques est l’abaissement des barrières, des frontières entre les hommes. Il y a ici un multiculturalisme sous-jacent, et l’illusion que la mondialisation peut se prendre à la carte alors que c’est un menu forfaitaire. Et la mondialisation multiculturelle, c’est la destruction de la fonction politique.

OH


[ PP à PH :
Je ne suis pas d'accord avec vous sur ce point précis.
La causalité ne désigne pas l'Eglise.
Qu'une partie de la hiérarchie ait suivi le mouvement idéologique ambiant à partir des années 1960, c'est un fait : mais ce fait est un effet, non une cause... (De Gaulle accusait les évêques de 1965 - Lecanuet ! - d'être "à la remorque" du lobby européiste : pas d'en être le cerveau).
D'autre part, attention quand on s'en prend au "sans frontières". Il y a un sans-frontières fondamental dans la Révélation (cf. saint Paul), et c'est de lui que parlent les chants liturgiques
- sauf une seule exception à ma connaissance : un chant très vaseux, mais qui n'est plus en usage depuis une dizaine d'années.
N'oublions jamais que l'Eglise est une Internationale : et même "la seule Internationale qui tienne" comme disait... Maurras.
ps - Je connais une paroisse de la banlieue ouest de Paris où les jeunes chantent des cantiques... en américain. Là aussi on est dans le vaseux : mais là aussi c'est un effet, non une cause. Un milieu social acculturé (ou dé-culturé) déteint sur la messe du dimanche soir. ]

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Écrit par : Pierre Huet / | 04/01/2017

@ PP

> Loin de moi l’idée d’occulter la condamnation du libéralisme par l’Eglise, mais simplement je cherche à comprendre pourquoi, au moins en France, elle est si peu opérante auprès de ce qui reste de catholiques.
Il importe peu que les évêques soient le cerveau ou le relais du lobby européiste, ce qui compte c'est qu'il y a bien une absence de résistance au libéralisme, vous n’êtes pas le dernier à la constater et la combattre.
Essayer de comprendre pourquoi est une question cruciale.
De plus, de par mes (mauvaises ?) fréquentations de droite comme de gauche, je constate que cette ouverture des catholiques au libéralisme peut scandaliser certains et entraver l’évangélisation.

PH


[ PP à PH :
- D'accord avec vous.
- Cette "absence de résistance au libéralisme" vient de la sociologie : la réduction démographique massive du catholicisme populaire (pas partout mais en grande partie) a réduit le catholicisme hexagonal aux dimensions d'une certaine bourgeoisie. Celle-ci adhère en bloc au libéralisme économique. Pour refuser qu'on le mette en cause, elle l'affirme compatible avec les "valeurs" : ce qu'elle croit prouver en l'enrobant de moralisme sexuel et de caritatif, bizarre mélange.
- Vous me direz : les évêques doivent en être conscients, néanmoins ils ne font rien pour remédier à cet entourage un peu trop homogène.
- Je vous répondrai qu'ils font avec ce qu'ils ont ; et que le document 'Retrouver le sens du politique' montre une évolution de la CEF vers une certaine rudesse, inédite de sa part, en matière de jugement socio-politique. Rudesse qui a irrité la bourgeoisie en question (j'en ai encore eu une preuve hier). ]

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Écrit par : Pierre Huet / | 04/01/2017

ET LES CURÉS ?

> Je trouve que nos évêques "l'ouvrent" de plus en plus dans la résistance au libéralisme mais sont-ils entendus ?...
Ils le seraient s'ils étaient un peu plus relayés en chaire par nos curés
Mais ces mêmes abbés sont assez souvent issus de cette bourgeoisie, et ils semblent ne pas vouloir "désespérer Versailles"...
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Écrit par : Tangui / | 05/01/2017

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