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02/01/2017

2017 : un "front chrétien" face à l'idole Argent ?

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Bernanos rêvait d'un "front spirituel" face aux idoles et aux robots. Rien à voir avec ce que de "durs petits esprits" - disait-il -  mettent sous le mot "front" ! (une alliance obscène avec les idolâtres de l'Or et/ou du Sang). Petit florilège bernanosien pour l'an neuf : 


 

UN FRONT SPIRITUEL

 

<<  Ce sont les forces spirituelles qui en finiront avec la tyrannie de l’Argent parce qu’elles en délivreront les consciences, elles redresseront les consciences en face de ces maîtres comme en face de tous les autres. Alors sera vraiment constitué le front de la liberté.  >>  (Lettre aux Anglais)

 

<< Il y a un ordre chrétien. Notre ordre est un ordre de justice. Je prie les incrédules de bien vouloir un moment ne considérer que le principe même de cet ordre, d’oublier les échecs répétés de sa réalisation temporelle. Cet ordre est celui du Christ, et la tradition catholique en a maintenu les définitions essentielles. Quant au soin de sa réalisation temporelle, il n’appartient pas aux théologiens, aux casuistes, aux docteurs, mais à nous chrétiens. Or, la plupart des chrétiens paraissent absolument oublier cette vérité élémentaire. >>  (Nous autres Français)

 

<<  On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. Hélas ! la liberté n’est pourtant qu’en vous, imbéciles !  >>  (La France contre les robots)

 

 

FACE À L'IDENTITAIRE

 

<<  Il n’y a pas d’orgueil à être français. Au fond de tout orgueil, il y a ce vieux levain d’idolâtrie. Nous ne sommes pas un peuple d’idolâtres. […] Nous ne sommes nullement tentés de diviniser quoi que ce soit. Nous sommes le seul peuple qui en plein délire homicide ait dressé, non contre Dieu, mais contre lui-même, ainsi qu’un tragique témoignage de sa folie, un autel à la Raison Universelle. Diviniser la Raison n’est peut-être pas un acte d’idolâtrie. Mieux vaut diviniser la Raison que la Nature, ou la Race ; mieux vaut diviniser la Raison que se diviniser soi-même. >> (Nous autres Français)

 

<<  C’est de la sainte charité du Christ que le monde a peur : non de vous ni de vos "idées". >> (Les Enfants humiliés)

 

<< On a peur, on s'imagine avoir peur. La peur est une fantasmagorie du démon. >> (Dialogues des carmélites)

 

 

FACE AU TRUMPISME

 

<<  Les dernières chances du monde sont entre les mains des nations pauvres ou appauvries. C’est, en effet, la dernière chance qui reste au monde de se réformer, et si généreuse et magnanime qu’elle puisse être, une nation opulente ne serait pas capable de mettre beaucoup d’empressement à réformer un système économique et social qui lui a donné la prospérité. Or, si le monde ne se réforme pas, il est perdu. Je veux dire qu’il retombera tôt ou tard à la merci d’un démagogue génial, d’un militaire sans scrupules ou d’une oligarchie de banquiers. >>  (Le Chemin de la Croix des Ames)

 

 

FACE À LA POST-DÉMOCRATIE

 

 <<  Une Démocratie sans démocrates, une République sans citoyens, c’est déjà une dictature, c’est la dictature de l’intrigue et de la corruption. >>   (La France contre les robots)

 

<< La plus redoutable machine est la machine à bourrer les crânes, à liquéfier les cerveaux. Obéissance et irresponsabilité, voilà les deux mots magiques qui ouvriront demain le paradis de la Civilisation des Machines. >>   (La France contre les robots)

 

 

FACE À LA TECHNOLÂTRIE

 

<< Si le monde est menacé de mourir de sa machinerie, comme le toxicomane de son poison favori, c’est que l’homme moderne demande aux machines, sans oser le dire ou peut-être se l’avouer à lui-même, non pas de l’aider à surmonter la vie, mais à l’esquiver, à la tourner, comme on tourne un obstacle trop rude. >>  (Le Chemin de la Croix-des-Ames)

 

 

FACE AU BOURGEOIS DÉCHAÎNÉ

 

<<  D’une manière générale, il est juste d’écrire que la Bourgeoisie, depuis cent cinquante ans, peut être définie : la classe française dont le sort, dès l’origine, s’est trouvé lié à l’économie libérale, qui a défendu pied à pied le régime inhumain de l’économie libérale, qui s’est laissé arracher un par un, ainsi que des concessions gratuites, les réformes indispensables. >> (Nous autres Français)

 

 

FACE À LA PENSÉE ZÉRO

 

 <<  Le crime du monde moderne est d’avoir jeté dans la mêlée des partis, mis au service d’intérêts obscurs, inavouables, les mots les plus beaux du langage humain, liberté, honneur, droit, justice, les mots les plus innocents – comme les régimes totalitaires de droite ou de gauche rêvent de jeter dans la guerre, arment de fusils ou de mitrailleuses, les enfants de dix ans. >> (Le Chemin de la Croix-des-Ames)

 

<<  Même le plus optimiste des hommes sait maintenant qu’une civilisation peut devenir dangereuse pour l’humanité. Il suffit qu’elle se soit constituée et développée d’après une définition incomplète et même fausse de l’homme. >>  (La Liberté pour quoi faire ?)

 

<<  L’espérance, voilà le mot que je voulais écrire. […] La vie intérieure de l’homme moderne a un rythme trop rapide pour que s’y forme et murisse un sentiment si ardent et si tendre, il hausse les épaules à l’idée de ces chastes fiançailles avec l’avenir. […] Le monde moderne n’a pas le temps d’espérer, ni d’aimer, ni de rêver. Ce sont les pauvres gens qui espèrent à sa place, exactement comme les saints aiment et expient pour nous. >>  (Les Enfants humiliés)

 


FACE AUX "NOUVELLES MOEURS"

 

<<  La luxure est une plaie mystérieuse au flanc de l’espèce. Que dire, à son flanc ? A la source même de la vie. Confondre la luxure propre à l’homme, et le désir qui rapproche les sexes, autant donner le même nom à la tumeur et à l’organe qu’elle dévore, dont il arrive que sa difformité reproduise effroyablement l’aspect. >>  (Journal d’un curé de campagne)



 
POUR UN PRINTEMPS DES CATHOLIQUES

 

<<  La damnation ne serait-elle pas de se découvrir trop tard, beaucoup trop tard, après la mort, une âme absolument inutilisée, encore soigneusement pliée en quatre, et gâtée, comme certaines soies précieuses, faute d’usage ? >>  (Nos amis les saints)

 

<< Il y a un ordre chrétien. Notre ordre est un ordre de justice. Je prie les incrédules de bien vouloir un moment ne considérer que le principe même de cet ordre, d’oublier les échecs répétés de sa réalisation temporelle. Cet ordre est celui du Christ, et la tradition catholique en a maintenu les définitions essentielles. Quant au soin de sa réalisation temporelle, il n’appartient pas aux théologiens, aux casuistes, aux docteurs, mais à nous chrétiens. Or, la plupart des chrétiens paraissent absolument oublier cette vérité élémentaire. >>  (Nous autres Français)

 

<<  La justice qui n’est pas selon le Christ, la justice sans amour, devient vite une bête enragée. >>  (La liberté pour quoi faire ?)

 

<< M. Mussolini a écrit un jour qu’il respectait dans l’Eglise la "plus grande force conservatrice de l’histoire". C’est bien l’image que César s’est toujours faite de l’Eglise de Dieu, et nous savons aussi que cette image est fausse. Malheureusement, nous savons aussi que beaucoup de chrétiens la jugent vraie, qu’ils croiraient volontiers que le Christ est mort uniquement pour la sécurité des propriétaires... Je n’ai jamais été ce qu’on appelle si drôlement "un chrétien de gauche", [...] mais, à qui prétend me parler au nom de l’Ordre, je lui demande d’abord de montrer ses titres. Mon obéissance n’est pas à qui veut la prendre, n’a pas mon obéissance qui veut. […] Notre vocation, à nous autres Français, n’est pas de conserver mais de servir. >>  (La Chrétienté française, fidèle, fière et libre)

 

<<  Le péché nous fait vivre à la surface de nous-mêmes. Nous ne rentrons en nous que pour mourir et c’est là qu’Il nous attend. >> (Agenda personnel - 24 janvier 1948)

 

<<  Nous nous faisons généralement de la prière une si absurde idée ! Comment ceux qui ne la connaissent guère – peu ou pas – osent-ils en parler avec tant de légèreté ? […] Si la prière était réellement ce qu’ils pensent, une sorte de bavardage, le dialogue d’un maniaque avec son ombre, ou moins encore – une vaine et superstitieuse requête en vue d’obtenir les biens de ce monde, - serait-il croyable que des milliers d’êtres y trouvassent jusqu’à leur dernier jour, je ne dis pas même tant de douceurs – ils se méfient des consolations sensibles – mais une dure, forte et plénière joie ! Oh, sans doute, les savants parlent de suggestion. C’est qu’ils n’ont jamais vu de ces vieux moines, si réfléchis, si sages, au jugement inflexible, et pourtant tout rayonnants d’entendement et de compassion, d’une humanité si tendre. Par quel miracle ces demi-fous, prisonniers d’un rêve, ces dormeurs éveillés semblent-ils entrer plus avant chaque jour dans l’intelligence des misères d’autrui ? Etrange rêve, singulier opium qui, loin de replier l’individu sur lui-même, de l’isoler de ses semblables, le fait solidaire de tous, dans l’esprit de l’universelle charité !  >>

 

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 http://www.georgesbernanos.fr/citations/3471370

 

 

00:00 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : catholiques

Commentaires

BERNANOS CONTRE L'EXTRÊME DROITE

> « Je ne suis pas, je n’ai jamais été, je ne serai jamais 'national', même si le gouvernement de la République m’accorde un jour les obsèques de ce nom. Je ne suis pas 'national' parce j’aime savoir exactement ce que je suis, et le mot de 'national', à lui seul, est absolument incapable de me l’apprendre. J’ignore même son inventeur. Depuis quand les gens de droite s’appellent-ils 'nationaux' ? » ('Les Grands cimetières sous la lune', 1938)

« Je me permets de trouver qu’on a payé très cher, beaucoup trop cher, les coups portés par le nationalisme à la démocratie, dans ce petit monde intellectuel, jadis anarchisant, aujourd’hui communiste ou fasciste, qu’importe ? » ('Scandale de la vérité', 1939)

« Les nations ont un coeur, c’est-à-dire une sensibilité, et cette sensibilité est d’autant plus vive, plus délicate, plus nuancée, que les races qui la composent sont plus nombreuses et mieux amalgamées entre elles par une commune charité. » ('Le Chemin de la croix des âmes', décembre 1940)
______

Écrit par : a. ancelin / | 02/01/2017

2017

> Patrice,
Merci pour vos bons voeux.
A vous tous, "amis connus et inconnus",
je souhaite une année 2017 emplie
de la Lumière de petite Espérance,
de sa Présence et de celle de Jésus et de Marie.
Magnificat !
______

Écrit par : Pierronne la Bretonne / | 03/01/2017

SEPTANTE

> Merci pour vos vœux, cher Patrice, et de nous donner heureusement à réfléchir encore et toujours sur le monde qui va en 2017. Bonne et sainte année à vous (et joyeux anniversaire ; continuez à ouvrir nos intelligences à l’heure où vous franchissez ce cap des septante années, si symbolique, en la fête du Baptême du Seigneur !).
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Écrit par : Denis / | 03/01/2017

2017

> (pour continuer dans la série voeux). Pour 2017, La santé, la force et l'intelligence pour des rencontres qui soient enrichissantes et semailles, car l'homme est fait pour la rencontre et l'échange libres.
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Écrit par : franz / | 03/01/2017

BERNANOS NOUS QUESTIONNE

> Bonne année 2017 cher Patrice, ainsi qu'à tous les lecteurs de ce blogue.
Une citation que vous avez, si ma mémoire ne me fait pas défaut, déjà publiée ici:
"On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne, si l'on n'admet pas d'abord qu'elle est une espèce de conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure".
Attention, toutefois, à ne pas réduire les écrits de Bernanos (comme du reste ceux de Chesterton) à une mine de citations et mises en exergue, pour asséner une évidence je ne pense pas que Bernanos écrivait pour les joies du copier-coller des générations futures.
Le mieux est de ne pas laisser trop dormir ses ouvrages sur nos rayonnages, de les faire tourner autour de nous si nous estimons les avoir assez lus (idem pour Chesterton, au demeurant).
Permettez une citation sur Bernanos, cette fois-ci, de François Mauriac (journal):
"La plus grande aventure sera toujours la sainteté. Mais il y a loin de l'hagiographie au roman. Nous pouvons écrire une vie de saint, si nous avons je goût, nous ne pouvons imaginer le roman d'un saint, créer un saint: la Grâce ne s'invente pas. Seul Bernanos a su tirer de lui-même, et sans rien emprunter à l'hagiographie, tous ses prêtres crucifiés".
Mauriac pensait certainement au Curé de Campagne et à l'abbé Donissan de Sous le soleil de Satan.
Mais on peut adjoindre Chantal de Clergerie (de La Joie et de L'imposture), et, sans que cela ne soit trop capillotracté, Sœur Constance du "Dialogue des Carmélites", voire -pourquoi pas ? - la seconde Mouchette.
Je réfléchissais que ces personnages romanesques de sainteté, assez différents tous autant qu'ils sont, ne correspondent pas vraiment aux saints les plus régulièrement cités de nos jours.
Ils sont d'espèces, si j'ose écrire, différentes.
Là aussi, Bernanos (nous) questionne.
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Écrit par : Aventin / | 06/01/2017

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