19/12/2016
Noël, les crèches et l'espérance
Ma chronique de ce lundi à Radio Espérance :
Bonjour à tous. Cette semaine, les catholiques français pensent à la signification essentielle de la Nativité du Seigneur : la paix inimaginable et et la justice achevée de l'Alliance, maintenant et pour toujours. Comme l'annonce le prophète Isaïe : « un enfant nous est né, un fils nous est donné, son nom est Prince de la Paix... »
Répandue depuis deux siècles dans toute la France, la crèche provençale est un symbole de paix : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu'Il aime ! »
Ce symbole de la crèche rallume comme chaque année depuis deux mille ans la flamme de l'espérance surnaturelle. Il perdrait son sens s'il était utilisé à d'autres fins que le témoignage évangélique. N'est-ce pas ce que l'on risque, aujourd'hui, là où le symbole est pris pour un signe d'affrontement ?
Il est regrettable d'avoir vu se rallumer dans la presse, au lieu de l'espérance portée par la Nativité, l'idée que la crèche serait un signe de division et d'opposition. On ne peut pas imaginer plus total contresens. Comment est-il devenu possible depuis un ou deux ans ? Sans doute parce que notre époque occidentale, radicalement déchristianisée, ne peut plus comprendre les signes religieux que comme des affirmations minoritaires agressives. C'est le contraire des traditions chrétiennes de Noël, jadis signe de paix pour tout le monde.
Aujourd'hui la foi en l'incarnation du Sauveur n'est partagée que par une petite minorité de Français. Cette situation ne doit pas décourager. Elle doit encourager, à répondre à l'appel du pape François qui envoie vers les périphéries : tous les milieux extérieurs à la foi, et dont l'indifférence est souvent une attente inconsciente.
La nouvelle évangélisation est un appel de tous les jours et de tous les instants, particulièrement puissant à l'approche de la Nativité.
C'est un appel à vivre cette approche avec assez de sincérité pour qu'elle donne aux indifférents l'idée de « demander la raison de notre espérance », comme dit la première lettre de saint Pierre.
Encore faut-il que nous donnions l'impression que c'est une espérance, et partageable ! Non pas (comme disent les journaux) une simple expression de notre « identité », forcément perçue comme agressive – comme toutes les « identités » aujourd'hui – parce que c'est la tendance d'une époque qui remplace la sérénité par l'agressivité.
Pour que les crèches de Noël soit comprises pour ce qu'elles sont : une promesse de paix surnaturelle (donc de paix entre les peuples, les communautés et les individus), il faut qu'il n'y ait aucun quiproquo, aucun malentendu, et que les crèches – quand elles sont installées dans l'espace public – ne soient porteuses que du message de l'Evangile. Lui et rien d'autre !
La seule identité du chrétien est de suivre le Christ : « Il faut qu'il croisse et que je diminue » dit le Baptiste au chapitre 3 de l'évangile selon Jean. Que dans nos manifestations de Noël disparaisse la part de nostalgie, ou d'inquiétude devant l'avenir. Que soit visible la « petite fille espérance » du poème de Péguy : « Quelles ne faut-il pas que soient ma grâce et la force de ma grâce pour que cette petite espérance, vacillante au souffle du péché, tremblante à tous les vents, anxieuse au moindre souffle, soit aussi invariable, se tienne aussi fidèle, aussi droite, aussi pure ; et aussi invincible, et immortelle, et impossible à éteindre. »
00:00 Publié dans Témoignage évangélique | Lien permanent | Tags : crèches de noël