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15/12/2016

En 2017, "Laurent Wauquiez installera le conseil régional dans une crèche géante"

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Laurent Wauquiez a encore frappé. Comme hier Robert Ménard et demain Marion Maréchal, ce regrettable "catholique pratiquant" transforme la crèche en arme politicienne :


 

 

Avec humour, Erwan le Morhedec (sur Facebook) prévoit qu'à la Noël 2017 M. Wauquiez "installera le conseil régional dans une crèche géante". C'est bien vu. La logique de M Wauquiez est démesurée : il instrumentalise sans frein.

Une crèche dans un édifice public, pourquoi pas : le Conseil d'Etat l'autorise dans un contexte culturel et patrimonial, ce qui est le cas dans cette région...

Mais une crèche pour se proclamer catholique alors qu'on multiplie par ailleurs les décisions et les déclarations tournant le dos aux positions de l'Eglise, c'est incongru. Voire obscène. Contrairement à ce que semblent croire M. Wauquiez, M. Ménard ou Mme Maréchal, le catholicisme ne se résume pas à la vie familiale et aux traditions bien de chez nous ; le catholicisme est une foi qui saisit tous les aspects de l'existence, y compris sociale, donc économique : et sur ce dernier plan (qui est grave), ce que dit l'Eglise n'a rien à voir avec les opinions libérales de M. Wauquiez, de M. Ménard et de Mme Maréchal. De même à propos du prochain à secourir.

Combien de temps durera l'imposture de ces "cathos de droite" qui se réclament "des traditions", voire de "la Tradition", tout en se faisant une religion à la carte - alors que tout est lié ? 

Il est vrai que ce "tout est lié" est une phrase de Laudato Si', encyclique du pape François... Une encyclique "qui passe mal", m'affirmait l'un de ces étranges catholiques il y a quelques jours ; et un pape dont certains cathos de droite se demandent s'il est vraiment pape, depuis qu'il a refusé de porter les mocassins rouges de chez Gammarelli.

M. Wauquiez est "catholique pratiquant", nous affirmait une chaîne d'infos à 13 h 35. C'est peut-être vrai. Mais qu'est-ce qu'un catholicisme tournant le dos à ce que demande le pape, et se répandant en déclarations hostiles à la simple charité ? Le scandale, au sens théologique du terme, est "ce qui fait perdre la vraie foi". Jésus en parle chez saint Matthieu (18,6) : "Celui qui est une occasion de chute pour un seul de ces petits qui croient en moi, il est préférable pour lui qu'on lui accroche au cou l'une de ces meules que tournent les ânes, et qu'il soit englouti en pleine mer." Ce n'est pas moi qui le dis. C'est Lui.

 

 

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Commentaires

INSUPPORTABLE

> L'attitude de certains "cathos de droite" est une imposture. Ils n'ont aucun sens de la foi chrétienne et se disent catholiques quand même. En janvier sort un livre écrit par l'un d'eux et accusant le pape de comploter le "suicide de l'Europe" : exactement l'accusation formulée contre l'Eglise par les anti-chrétiens "racialistes" !
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Écrit par : Valery Bazin / | 16/12/2016

> évidemment : ce qui compte pour ces "cathos" c'est d'être bien vu des racialistes. Quant à l'aspect antichrétien c'est un problème secondaire, comme l'écrivait en septembre un mensuel catho assez connu.
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Écrit par : jf.devred / | 16/12/2016

'VALEURS ACTUELLES'

> Ce livre est écrit par un "journaliste" de VA, il ne faut pas chercher plus loin. Mais comme je l'ai déjà dit, sous son vernis "Travail- Famille-Patrie" cette feuille n'est pas catho-compatible même si on la retrouve trop souvent hélas sur les tables basses des salons bourgeois de Versailles and co....
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Écrit par : Tangui / | 16/12/2016

EN CHOCOLAT

> "Marion Maréchal Le Pen réclame une crèche au Conseil régional" , "la libre-Pensée contre une crèche en chocolat" , etc.
Ces histoires de crèche ça commence à devenir lassant. Je pensais que la décision modérée du Conseil d'Etat allait apaiser les choses. C'était sans compter sur les laïcistes les plus zélés, qui font une indigestion à la vue d'une crèche en chocolat, mais aussi sans compter les récupérations politiciennes de la crèche (et de la religion en général). Je m'étonne quand même que des catholiques se réjouissent de voir la crèche transformée en décoration commerciale et en objet folklorique. La crèche, les santons représentant l'Enfant Jésus, la Sainte Vierge et saint Joseph, ne sont pas juste des objet culturels traditionnels. Ce n'est pas respectueux d'en faire de simples éléments décoratifs et folkloriques. Il ne faudra pas se plaindre lorsque nos églises seront transformées en musées du catholicisme et qu'on organisera des processions pour amuser les touristes comme les Africains font des danses traditionnelles et vendent des répliques des fétiches comme souvenirs de vacance.
Chaque chose à sa place , les crèches à l'église et chez les particuliers, là où l'on peut se recueillir, Marianne et le portrait de Hollande à la mairie.
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Écrit par : Professeur Tournesol / | 16/12/2016

LE PRIVÉ ET LE PUBLIC

> Vous semblez croire que L. Wauquiez, M. Maréchal ou R. Ménard se considèrent comme des porte-étendard de la foi catholique : ce n'est pas vrai. Qu'ils montrent un certain attachement pour le catholicisme, j'y vois un signe positif. Ils sont incohérents comme tout le monde, et ce sont des pécheurs invétérés, comme la plupart des membres de l'Église.

Ghislain


[ PP à Ghislain :
Je ne le "crois" pas : je constate que cette étiquette fait partie de leur fonds de commerce politique.
C'est un fait.
Et ça donne au public le droit d'attendre, de ces personnes publiques, qu'elles jouent loyalement le jeu vis-à-vis du catholicisme dont elles usent (voire abusent) dans leur carrière publique.
Or elles ne jouent pas le jeu loyalement. On ne se dit pas "personne publique catholique" quand on contredit par des actes et des paroles les positions de l'Eglise sur des questions publiques !
Il ne s'agit pas ici de "péché" personnel, domaine privé qui de toute façon ne nous regarderait pas. Il s'agit de l'usage public fait du catholicisme. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Ghislain / | 16/12/2016

PAS UNE MENACE ?

> Je ne pense pas que l'usage du catholicisme à des fins peu catholiques constitue une menace. L'Eglise n'est pas une marque de yaourts, qui serait menacée si on y associait des personnalités douteuses.

Ghislain


[ PP à Ghislain :
Vu sous cet angle vous auriez raison, mais ce n'est pas le seul angle - ni sans doute le principal. Justement parce que l'Eglise n'est pas une marque de yaourt !
- L'angle essentiel est le "tout est lié" du Magistère. On ne peut s'afficher (ou se laisser afficher) comme "politique catholique" si l'on contredit le catholicisme (l'Eglise) dans le domaine politique-économique-social.
- Si on commet cette contradiction, on rend un contre-témoignage : on suggère au public qu'être catholique ne veut rien dire, ou peu de choses : des "traditions" etc.
- Au contraire, l'Eglise déduit de sa vision spirituelle une "révolution culturelle courageuse" ('Laudato Si') pour le XXIe siècle : un humanisme plénier ("écologie intégrale") liant ensemble tous les aspects de la vie en société !
- Faire comme si le catholicisme n'avait pas cette ampleur, c'est mentir à son sujet. Et ça engage l'essentiel, jusqu'au noyau central de la foi.
- Et c'est effectivement autre chose que l'image commerciale d'une marque de yaourt... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Ghislain / | 16/12/2016

LENTEURS NORMALES

> Ces critiques contre le pape, au-delà de leur aspect vain et désagréable, montrent en fait, si j'ai bien compris, que nous sommes à un tournant où l'Eglise catholique entame l'une des plus grandes poussées doctrinales de son histoire : une véritable "révolution", comme je l'ai lu ici même, je crois, et il est donc normal que beaucoup soient lents à comprendre et à se convertir.
Le dessin ci-dessus de la Famille sainte se présentant à la Mairie, et se voyant répondre qu'"on n'accueille pas les migrants ici", vaut tous les grands discours. C'est, modernisé, ce qui est arrivé il y a deux mille ans. Et encore, la situation est globalement pire aujourd'hui, proche de l'explosion.
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Écrit par : Bégand / | 17/12/2016

DISCUSSION

> Bonjour,
vous avez tout à fait raison de dénoncer l'instrumentalisation de la religion et des traditions à des fins politiques, qui est détestable. Les cas que vous citez ne trompent je crois, personne, et bien souvent l'affichage ostentatoire d'une pratique ou de la foi peut cacher des intentions tout autres.
Cependant, je suis mal à l'aise avec votre jugement un peu abrupt sur qui est un bon chrétien ou non. Le pape François a justement dit "qui suis-je pour juger". De la même manière, je me permets de vous adresser cette question, sans aucune agressivité, je le précise.
Il me semble que notre religion, fondée avant tout sur l'humilité, la bienveillance, l'amour du prochain, est faite d'une multitude de chapelles, et que c'est cette diversité qui fait sa grandeur et sa richesse. Nous devons l'accepter, même quand cette diversité nous déplaît. Oui l'instrumentalisation est détestable. Oui aussi, nous sommes tous des chrétiens en chemin, ô combien imparfaits et perfectibles, contradictoires aussi entre le messages que nous recevons et que nous portons, et certaines de nos actions. Seule compte la vérité de ce que nous avons dans le cœur, et seul Dieu la connaît. Je crois que les catholiques de tout bord, embarqués malgré tout sur le même bateau, gagneraient à ne jamais perdre de vue cette bienveillance indispensable, et à s'écouter sans se dénoncer.
Je vous lis souvent avec intérêt, et cela fait quelque temps déjà que je voulais vous faire part de ces réflexions.

Benjamin


[ PP à Benjamin :
Merci de ces réflexions.
Permettez-moi de discuter un seul point.
Je ne "juge" pas "qui est un bon chrétien ou non". Quel titre aurais-je à le faire ?
Mais quand le pape a dit : "qui suis-je pour juger", il ne parlait pas du christianisme des gens :
je vous rappelle que cette phrase n'a été prononcée qu'à propos des tendances de la sexualité.
En revanche, quand il a condamné le "mur" anti-Mexicains de M. Trump, il n'a pas hésité à dire : "Cette idée n'est pas chrétienne" !
On n'a pas le droit de juger le for interne des gens ( seul Dieu le peut).
Mais on a le droit, et le devoir, de dénoncer leurs idées exprimées lorsqu'elles vont contre le bien commun ou les droits humains, c'est-à-dire aussi contre l'Evangile du Christ.
Je ne peux donc pas être d'accord avec votre avant-dernier paragraphe (le plus long) dans la mesure où il semble détourner de leur sens les notions d'humilité, de bienveillance, d'amour du prochain et de diversité légitime.
On doit bienveillance et charité aux PERSONNES.
On ne doit ni bienveillance ni charité aux IDÉES (aux programmes) contraires au bien commun et aux droits humains !
Confondre les personnes et les idées est une erreur de notre époque, excusez-moi de vous le dire, et c'est ce qui rend de plus en plus difficiles (voire périlleuses !) les controverses les plus légitimes. Si chacun se croit attaqué dans son intimité spirituelle quand il se voit contredit sur le terrain des opinions politiques, économiques et sociales, aucun débat n'est plus possible.
Et même sur le terrain spirituel : relisez les Actes des Apôtres et les lettres de saint Paul, vous y verrez recommander la correction fraternelle - qui n'a rien d'un relativisme...
Pardonnez-moi de vous dire ces choses. N'y voyez que l'inquiétude que ressentent beaucoup de catholiques français devant ce relativisme répandu sous le masque de la charité.
Rejeter l'enseignement économique et social du pape François tout en se proclamant "catho" ne fait pas partie des "diversités légitimes" ! Je suppose que vous condamnez comme nous cette posture, de même que vous condamnez à juste titre "l'instrumentalisation de la religion et des traditions à des fins politiques".
J'ajoute que cette instrumentalisation est en général commise par ceux qui rejettent l'enseignement économique et social du pape François ; que ceux-là sont des libéraux en économie ; et que le libéralisme économique est le contraire exact de la charité sociale :
ce que montrent certaines idées de M. Fillon ou de M. Macron.
Car "tout se tient", comme dit notre pape. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Benjamin / | 19/12/2016

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