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24/11/2016

'Le Monde des religions' interroge l'étiquette "catholique" de François Fillon

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Sur le site du mensuel, judicieuse analyse de Martin Brésis :


 

http://www.lemondedesreligions.fr/une/francois-fillon-cat...


Extraits :

 

<<  L’attachement de François Fillon à des critères d’inspiration catholique dans la définition de son projet politique, s’il est assez flagrant ces dernières semaines, devient toutefois plus relatif quand on observe ses prises de position tout au long de sa carrière. Le mariage pour tous, par exemple, ne l’a pas toujours effarouché. Le 2 février 2012, sur France 2, dans l’émission Des paroles et des actes, il a déclaré : « Je suis favorable à ce que l'on aille beaucoup plus loin que ce qui a été fait aujourd'hui dans ce qui est le PACS et qui pourrait être considérablement amélioré, avec notamment une cérémonie en mairie. » Une position confirmée le 14 novembre 2012, sur RTL, au micro de Jean-Michel Aphatie : « Il y a le mariage entre deux hommes, deux femmes (…) je n’ai pas d’hostilité à cette question-là. »

[...] Le 26 novembre 2014, il a fait partie des 27 députés de l’UMP qui ont voté favorablement à une proposition de résolution socialiste « visant à réaffirmer le droit fondamental à l'Interruption Volontaire de Grossesse en France », alors même que la majorité des députés n’a pas pris part au vote (151 votants sur 577 députés). Les parlementaires qui ont voté aux côtés de François Fillon ce jour-là ont été vivement sermonnés par un contributeur de l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon, évoquant « des noms que devraient retenir les électeurs catholiques lors des prochaines élections législatives, afin d’empêcher leur réélection. »

François Fillon ne s’est par ailleurs pas opposé au projet de loi « pour l’égalité entre les hommes et les femmes », présenté le 28 janvier 2014, qui a renforcé le droit à l’avortement, en créant notamment un délit d’entrave à l’IVG. Délit qui vise explicitement des « commandos » intégristes catholiques, et qui concerne aussi bien l’entrave « matérielle » que « psychologique ».

[...]  Laïcité qu’il a d’ailleurs beaucoup plus souvent abordé sous un angle combatif, « laïcard » diraient certains, qu’ouvert et libéral. Il souhaite, par exemple, depuis longtemps « étendre la laïcité aux entreprises privées », comme il l’expliqua dans une tribune du Monde, et comme il le propose dans son programme.

Enfin, certains sites catholiques intégristes, à l’image de celui de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, lui reprochent d’avoir favorisé ce qu’ils estiment être « l’enseignement de la théorie du genre à l’école », lorsqu'il était Premier ministre : « Cette théorie a déjà bel et bien été introduite dans les programmes de sciences naturelles, notamment en classe de Première, dès 2011. C’était sous le gouvernement de François Fillon et la présidence de Nicolas Sarkozy. »

Pendant près de trente ans, Gérard Fretellière, conseiller municipal (Front de gauche) de Sablé-sur-Sarthe, a été son opposant local le plus constant. Il n’a pas constaté chez François Fillon de prosélytisme catholique particulier. « C’est un élu de droite classique, sans excès, témoigne-t-il. En conseil municipal, ou en campagne électorale, il n’a jamais mis spécialement sa foi catholique en avant. Il est très représentatif de la petite bourgeoisie provinciale. C’est plus un gestionnaire qu’un idéologue. » Gérard Fretellière lui trouve bien une caractéristique particulière, pas vraiment religieuse : « Il a tendance à aller dans le sens du vent. Sur des sujets importants, on l’a vu changer deux ou trois fois d’avis... »

Patrice de Plunkett, blogueur et essayiste catholique, ancien directeur du Figaro Magazine converti à l’écologie façon pape François, apporte une nuance d’un autre ordre. Il souligne que les propositions économiques et sociales de François Fillon, ne sont, elles, pas du tout d’inspiration catholique, si l’on s’en tient à la ligne dictée par le Vatican : « Le programme de Fillon, plus encore que celui de Juppé, tourne le dos aux critiques du pape envers le système économique, et contredit ses appels à sortir du néolibéralisme. »

Cela s’illustre notamment, selon lui, dans la question de la lutte contre l’exclusion et la pauvreté : « Non seulement la question de la pauvreté de masse n'est pas "prioritaire" aux yeux de la classe politique, mais la dérive libérale - à gauche et à droite - dissout cette question dans l'idéologie Medef. L'Eglise catholique voit les choses autrement. Pour que les choses aillent mieux, elle ne pense pas qu'il faille "libérer l'économie de ses blocages français". Elle pense qu'il faut redéfinir le sens de l'activité économique et de la vie en société. »

Patrice de Plunkett va un peu plus loin encore, s’adressant ici à tous les candidats qui se revendiqueraient du christianisme, en évoquant une récente homélie du pape François, pour la clôture de l’année de la Miséricorde : « Le pouvoir est la pire tentation pour le chrétien ! »   >>

 

 

 

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18:52 Publié dans Idées, Politique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : fillon

Commentaires

CHESTERTON

> Judicieuse analyse en effet, à ceci près que M. Fillon pourrait avoir changé d'avis depuis les propos cités. Mais son programme économique ne porte pas à le penser.
Ces étiquettes que se collent MM. Fillon et Juppé rappellent un personnage évoqué par Chesterton au premier chapitre de son autobiographie : cet homme, un ami de son grand-père, se pavanait dans les rues tous les dimanches matins, un livre de prières à la main, sans entrer dans quelque église que ce fût. C'était, disait-il, pour montrer l'exemple...
______

Écrit par : Sven Laval / | 24/11/2016

> Un premier point. Le pape François a donné le droit à tous les prêtres d’absoudre le péché de l’avortement, dans la lignée de l’année de la Miséricorde. Il n’est cependant pas partisan de l’avortement. S’il est certainement plus compréhensif à l’égard de celles qui ont eu recours à l’avortement, pourvu qu’elles le regrettent, je doute fort qu’il ait autant de mansuétude à l’égard des hommes politiques qui votent des lois en faveur de l’avortement.
On rappellera à ce propos ce que disait Benoît XVI :
"L'action législative en faveur de l'avortement est incompatible avec la participation à l'eucharistie. Les hommes politiques [qui la soutiennent] s'excluent eux-mêmes de la communion."
Je peux me tromper, mais je serais surpris que le pape François le désavoue sur ce point.
François Fillon s’est vanté sur Europe 1 d’avoir voté toutes les lois qui facilitent aux femmes l’accès à l’avortement. C’est à écouter là : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/11/23/francois-fillon-repeint-en-rose-les-annees-thatcher_5036651_4355770.html Il dit à propos de l’avortement : « J’ai même voté tous les textes qui permettaient d’en faciliter l’accès pour les femmes, y compris le dernier qui a été proposé par un gouvernement de gauche » (voir la video à 2’23).
Lire aussi : http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2007/05/10/au-bresil-benoit-xvi-met-en-garde-la-classe-politique-favorable-a-l-avortement_908171_3222.html
François Fillon a dit :
« J’entendais Alain Juppé préférer le pape François à la Manif pour tous. Je ne suis pas sûr qu’il ait totalement écouté et lu le pape François parce que sur la plupart des sujets sur lesquels Alain Juppé semble vouloir me contester, le Pape François dit la même chose que moi ». voir : http://www.toulouse7.com/2016/11/22/pape-francois-juppe-fillon/
François Fillon a, selon lui totalement lu et écouté le pape François. C’est bien ce qu’il dit, puisqu’il pense qu’Alain Juppé ne l’a peut-être pas fait. On comprend donc en contrepoint que lui-même l’a fait : il a totalement lu et écouté le pape François. Dans ce qu’il exprime il parle de sujets qu’Alain Juppé semble vouloir lui contester et sur lesquels « le pape François dit la même chose que lui ». Il ne parle pas pour autant des points qu’Alain Juppé ne lui conteste pas, et on ignore sur ces points, ce qu’ils sont, et ce qu’il en pense explicitement.
François Fillon se réclame de Margaret Thatcher. Margaret Thatcher était libérale, se réclamait de Hayek et de Milton Friedman, économistes libéraux.
Les libéraux croient en la « main invisible » du marché : l’égoïsme de chacun profite à tous et les désirs égoïstes des uns et des autres se coordonnent comme par enchantement en un lieu que l’on appelle le marché fixant ainsi un prix d’équilibre réputé être ce qu’il y a de plus juste et objectif ; en clair pour reprendre une formule chère aux libéraux : « les vices privés font les vertus publiques »
Rien de moins catholique.
La main invisible est la pierre de touche du libéralisme avec le mythe du ruissellement. Le pape François a dit clairement que la main invisible du marché n’existe pas et relève d’une « conception magique du marché » et également que le ruissellement n’existe pas, dans l’encyclique 'Laudato Si'.
De cela François Fillon ne parle pas.
On est cependant en droit, puisque François Fillon se réclame de Margaret Thatcher, de penser qu’il y a là un désaccord.
Peut-être Monsieur Fillon essaye-t-il d’entretenir le flou sur ce sujet pour attirer à lui un électorat chez qui le pape François est populaire, tout en faisant concrètement le contraire de ce que ce dernier pense.
Il existe ici deux possibilités :
- ou François Fillon a lu et écouté tout ce que pense le pape François,
- ou il ne l’a ni lu ni écouté. Dans ce dernier cas, il mentirait : c’est gênant pour ceux qui votent pour lui, et pour tous les Français s’il est élu.
En admettant qu’il l’ait lu et écouté, on se demandera alors s’il l’a compris.
S’il ne l’a pas compris, c’est inquiétant pour un futur président (comprendra-t-il les lois qu’il promulguera, la situation de la France ? etc…).
S’il l’a compris, arrive alors la question de savoir s’il est d’accord avec lui ou non, sur tous les points qu’évoque le pape François.
Je vais donc admettre deux propositions : une que je prête au pape François, issue de l’encyclique Laudato Si : « la main invisible du marché n’existe pas ». Et une de François Fillon : « la main invisible du marché existe » ; « existe » s’entend ici comme « est existant ».
On peut ainsi mener les raisonnements suivants :
- Aucune main invisible du marché n’existe (pape François)
- Or, quelque main invisible du marché existe (François Fillon)
- Donc, quelque chose qui existe n’existe pas. (conclusion absurde)
Ce premier syllogisme peut se ramener à un syllogisme dit de première figure, plus parfait quant à la rigueur de la démonstration. Il nous faut pour cela convertir sa mineure, qui est « quelque main invisible du marché existe », en « quelque chose existante est la main invisible du marché ».
Ce qui nous donne le raisonnement suivant :
- Aucune main invisible du marché n’existe (pape François)
- Or, quelque chose existante est la main invisible du marché (François Fillon)
- Donc, quelque chose existante n’existe pas. (conclusion absurde)
On pourrait multiplier à l’envie les syllogismes sur ce point, mais je m’arrête là.
Si François Fillon pense comme Madame Thatcher que la main invisible du marché existe, il est patent qu’il est en désaccord avec le pape François, comme en attestent les conclusions absurdes auxquelles on parvient.
Sauf peut-être pour François Fillon à refuser le principe du contradictoire que nous appris Aristote : une chose ne peut, en même temps et sous un même rapport, être et n’être pas ce qu’elle est.
Le philosophe Edmund Husserl, dit, de mémoire, dans ses 'Recherches logiques', en s’attelant à réfuter le psychologisme, qu’il se trouve peut-être que le principe de non-contradiction soit aboli chez les fous. François Fillon ne semble pas être délirant. Il doit donc être en désaccord avec le pape François.
Maintenant se pose une dernière question : ment-il lorsqu’il dit qu’il est en accord avec le pape François ?
Son propos est des plus flous.
Il exprime combien lui est en accord avec le pape François, sur les points qu’Alain Juppé mentionne, contrairement à ce dernier.
Pour ce qui est des autres points qu’il passe sous silence, on ne sait rien.
Il y a toutefois un indice : il dit avoir lu et écouté tout ce que dit le pape François. Sauf pour lui de ne l’avoir pas compris, il sait donc ce que pense le pape François, y compris sur la question de la main invisible du marché, et sur la théorie du ruissellement, etc . Or on l’a vu, il ne peut être qu’en désaccord avec le pape François sur ces points.
En suggérant avoir lu et écouté tout ce que dit le pape François, il affirme qu’il est en désaccord avec ce qu’en pense Alain Juppé, mais aussi il semble suggérer- c’est le point le plus important- qu’il est en accord avec tout le reste, il laisse penser qu’il est en accord avec le pape, y compris le fait que pape François pense que la main invisible n’existe pas, et que le ruissellement n’existe pas. Or on l’a vu, ce n’est pas le cas puisqu’il est dans la lignée de Thatcher.
Je ne connais pas le for interne de François Fillon, mais vu de l’extérieur, cela fait penser à un mensonge par omission, pour attirer l’électeur.
Le mensonge par omission est celui par lequel on sait devoir dire ou faire quelque chose, qu’on ne dit pas ou ne fait pas. Le pape François pense que la main invisible du marché n’existe pas, et François Fillon pense le contraire - mais passe, pour l’instant, ce point sous silence. Il serait bon qu’il clarifie sa position sur cette question.
Pour moi, à défaut de le faire, il commettrait un mensonge par omission, et tout simplement manipulerait ses électeurs ignorants sur ce point, leur dissimulant une vérité qu’il sait devoir leur dire pour obtenir d’eux quelque chose qu’il n’obtiendrait pas sans ce silence coupable et intéressé, à savoir leurs suffrages : ce serait bien du mensonge et de la manipulation.
Pour l’éviter, il devrait leur dire une vérité qui pourrait s’énoncer ainsi :
- je ne suis pas d’accord avec le pape François, je suis libéral et je pense que la main invisible du marché existe, et que le ruissellement existe.
Pour un candidat catholique, on peut mieux faire.
Pour l’instant il est impossible de savoir avec certitude si François Fillon ment, tout juste peut-on conjecturer qu’il est possible qu’il mente, ou qu’il est possible qu’il ne mente pas. Le futur nous le dira.
A défaut pour lui de nous éclairer sur ces zones d’ombre, il est certain que je ne voterai pas pour lui.
Et s’il s’avère qu’il nous avoue penser que la main invisible du marché existe et que le ruissellement existe, je ne voterai pas pour lui.
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Écrit par : ND / | 24/11/2016

FRENCH-AMERICAN

> Rappelons que jupé et Fillon sont issus de la French-American Foundation et qu'ils appartiennent au groupe mondialiste libéral Bilderberg... Tout un programme en ces deux appartenances, inutile d'aller chercher plus loin, tout le reste est verbiage et mascarade médiatique.
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Écrit par : zitoun / | 25/11/2016

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