Et voilà le vrai Trump : dérégulation à tout va !

"Déréguler pour que les banques prêtent à nouveau..."

Trump ne s'entoure que d'hommes de Wall Street (et de lobbyistes) :

 

 

On savait que Trump élu retournerait sa veste. On n'imaginait pas que ça irait aussi vite, et que ce serait aussi ostentatoire. La liste des personnages composant l'équipe Trump ressemble à un "retour des émigrés" : une revanche du clan ultralibéral qui avait provoqué la crise systémique de 2007-2008, et qui revient sans voir rien appris.

On croyait que Trump était seul ? Que non ! Voilà ses amis, tous dans l'équipe de transition présidentielle :

► Chargé par Trump d'organiser le démantèlement de la loi Dodd-Frank, texte de 2010 qui visait à empêcher une nouvelle crise des subprimes : le gros notable républicain Paul Atkins, qui fut membre de la Securities and Exchange Commission (la "gendarmerie de la Bourse") pendant la catastrophe de 2007... mais qui reste l'ennemi - intraitable - de toute régulation financière. Son idée fixe : "surveiller les entreprises serait nuire aux actionnaires."

► Eventuel secrétaire au Trésor : Jeb Hensarling, président de la commission des services financiers à la Chambre des représentants, qui milite pour l'abolition de la loi Dodd-Frank.

► Autre éventuel secrétaire au Trésor : Jamie Dimon, ex-PDG de JP Morgan Chase Co. Ennemi de toute régulation financière (vouloir réguler est "puéril et anti-américain"), ultralibéral de caricature, "Super-Jamie" Dimon est lui aussi un non-repenti de la crise de 2007 : il est interprété par le comédien Bill Pullman dans le film Too Big to Fail  (2011) et par Michael Brandon dans le film de la BBC The Last Day of Lehman Brothers (2009).

► Chargé du dossier de l'énergie :  le lobbyiste de l'industrie pétrolière Michael Catanzaro.

► Chargé du dossier de l'agriculture : le lobbyiste de l'industrie des sodas (American Beverage Association) Michael Torrey.

► Chargé du dossier des télécoms et de nommer leurs "régulateurs", Jeffrey Eisenach : lobbyiste du groupe Verizon, numéro 1 (en chiffre d'affaires) de la téléphonie mobile aux Etats-Unis...

 

Notamment au menu de leurs travaux, fixé par The Donald :

>  paralyser le Financial Stability Oversight Council (conseil de surveillance de la stabilité financière), qui avait été institué par la loi Dodd-Frank de 2010 pour surveiller les acteurs financiers systémiques ;

>  ôter aux régulateurs financiers le pouvoir de prendre le contrôle d'une entreprise financière en perdition (pouvoir qui leur avait été confié en 2010 pour empêcher qu'on ne sauve ce genre d'entreprises avec l'argent du contribuable, comme on le fit en 2008) ;

> saborder le Consumer Financial Protection Bureau (Bureau de protection financière des consommateurs), coupable - aux yeux de Trump - d'avoir infligé, le 8 septembre dernier, une amende de 185 millions de dollars à la banque Wells Fargo  pour avoir créé de faux comptes afin de booster ses résultats commerciaux...

 

Le monde sait désormais à quoi s'en tenir sur M. Trump.