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05/10/2016

Quand la gauche met en cause "les assassins de l'école"

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L'Obs et Libé contre la destruction de la méthode syllabique de l'enseignement du français !  Premier signe de la fin des temps ? Après ça il n'y a plus que les trompettes de l'Apocalypse !


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Depuis plusieurs décennies les théoriciens de l'Education nationale avaient banni la méthode syllabique au profit d'utopies néo-pédagogiques (tout en niant l'avoir fait). Celui qui constatait la marée montante de l'analphabétisme était disqualifié pour "nostalgie" ;  on le jugeait infréquentable.

Stupeur soudaine ! Ecrit par une rédactrice en chef de L'Obs s'appuyant sur les travaux de "spécialistes engagés à gauche", applaudi ce matin dans Libération par Laurent Joffrin, un livre vient de paraître (Laffont) : il porte "un diagnostic effrayant de l'enseignement du français à l'école. En cause, le rejet de la méthode syllabique".

Il est bien tard pour s'apercevoir du saccage mental et de l'injustice sociale provoqués par l'utopie pédagogique. Mais lisons Carole Barjon présentant son enquête :

<<  20 % des jeunes Français savent à peine lire
Comment a-t-on pu en arriver là, dans une démocratie comme la France, longtemps enviée pour la qualité de son système éducatif ? Qui sont les véritables responsables de ce désastre ? De ce qu'on pourrait presque qualifier de « crime contre la société », au vu de la gravité du mal et de ses conséquences, constatées par tous les gouvernements, gauche et droite confondues, depuis maintenant plus de vingt ans, dans un bel aveu d'impuissance collective ? Pour m'expliquer l'origine de cette faillite, j'ai voulu connaître les auteurs, ou plutôt les fauteurs, des politiques éducatives qui y ont conduit. Les identifier, afin de comprendre ce qu'ils avaient en tête au moment ou ils ont conçu et/ou appliqué ces nouveaux contenus, ces nouvelles pratiques, ces nouvelles méthodes, ces nouvelles règles. À l'heure de la transparence et de la traçabilité dans tous les domaines, j'ai voulu savoir comment des gens en principe sains d'esprit ont pu engendrer de telles aberrations, ce que ces réformateurs mal inspirés pensent du résultat de leurs initiatives et s'ils en éprouvent aujourd'hui des regrets, voire des remords. Paradoxe terrible : ceux qui voulaient rendre l'école moins inégalitaire en sont arrivés à la rendre plus injuste. >>

 Et Laurent Joffrin :

<<  En faisant foin de la grammaire traditionnelle et des pédagogies répétitives, ce courant a produit des méthodes et des explications techniques qui inquiètent souvent les parents d’élèves, troublés par ce qui leur paraît un abandon des exigences habituelles en matière d’orthographe et de grammaire, le tout accompagné d’une rhétorique obscure et jargonnante à souhait. Journaliste politique à l’Obs, Carole Barjon est de ceux-là. Entendant les professeurs de ses enfants faire peu de cas des dictées et relativiser d’un ton condescendant la maîtrise de l’orthographe, qui lui paraissait néanmoins utile aux élèves, notamment pour se mettre plus tard à la recherche d’un emploi, elle a décidé de se renseigner par elle-même, à l’aide d’une enquête journalistique sérieuse, sur l’état de l’enseignement du français dans l’Education nationale. Compulsant les études nombreuses réalisées sur la question, consultant les programmes, les instructions et les circulaires émises par le ministère, interrogeant directement les anciens ministres, retrouvant les pédagogues, les sociologues ou les professeurs qui furent à l’origine des réformes, elle livre un diagnostic vivant et précis de l’apprentissage de la langue française par les élèves de la République. Le résultat est effrayant... >>

 

Le pire est la contradiction entre l'idéologie (détruire la méthode syllabique pour "démocratiser" l'école) et le résultat : enfermer les enfants des milieux populaires dans l'illettrisme, tandis que ceux de la bourgeoisie sont alphabétisés par leurs parents.

Et "le plus cruel" dans le livre de Carole Barjon, dit Joffrin, c'est le constat de l'insouciance des coupables :  interrogés vingt ou trente ans après, les promoteurs des réformes "admettent d'un ton primesautier leur échec historique", ou "nient que la méthode globale ait jamais été appliquée : ce qui est un faux-fuyant puisque l'on a avant tout rejeté la méthode syllabique au profit d'une pléiade de méthodes différentes". Conclusion : "La logique voudrait qu'on reconnaisse l'échec et qu'on redresse la barre..."

En effet, c'est ce que voudrait la logique. Proposons même à nos médias cet exercice :  examiner dans tous les domaines la gestion de la société française "depuis vingt ou trente ans". Faire la liste des "échecs historiques". Identifier leurs causes (souvent de même nature que celle qui asphyxie l'école). Et chercher comment "redresser la barre"...

 

 
     
     
 
     
 
 
 

Commentaires

MEIRIEU

> Des responsables de ce monumental saccage, au plus haut niveau ? Allez donc jeter un coup d'oeil à la carrière du très influent Philippe Meirieu en France, pédagogiste hors-pair, et à ce qu'en dit, par exemple, Liliane Lurçat, chercheuse et spécialiste de l'enfant.
Le constat de votre article, Patrice, est hélas partagé par de nombreuses personnes, particulièrement dans notre pays, qui a tellement reculé en quelques décennies. Mais jusqu'où dégringolera-t-il ? Il serait heureux et salutaire de se débarrasser une bonne fois pour toutes de ces ministres de l'éducation incompétents et prétentieux, et de leurs très mauvais conseillers.
L'histoire fera un jour le point sur cette vague d'arrogance qu'aura connue notre pays en matière d'apprentissage des fondamentaux...

Martial Versaux
(qui n'a jamais utilisé pour ses enfants une méthode globale)


[PP à MV - Samedi à 9 h sur France Culture, l'émission-débat de Finkielkraut mettra face à face Philippe Meirieu et Robert Redeker. Ce sera saignant. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Martial Versaux / | 05/10/2016

CRIMINELS

> Quelles crapules tous ces criminels de l'idéologie, qui sévissent à l'EN, au gouvernement et dans toutes les administrations !
Les historiens du futur seront ils assez sévères pour cette période toujours en cours depuis les années 70 qui a détruit ou cherche à détruire tous les fondements d'une société normale ?
Parlera t on un jour de la "France gauchiste" comme on parle actuellement de celle "de Vichy" ?
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Écrit par : jonathan / | 05/10/2016

UN PROF

> Je connais même un prof qui n'aurait pas pu avoir le brevet des collèges si la règle des 5 fautes = 0 avait été maintenue! Il n'enseigne pas le français, mais quand même...
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Écrit par : Philippe / | 05/10/2016

DANS L'EGLISE AUSSI

> Que la même chose aussi se produise dans l'Eglise. Que ceux et celles qui se sont plantés en suivant la mode de ce pédagogisme et des idées du temps, acceptent que ces méthodes aient nui dans l'Eglise. Qu'un véritable mea culpa honnête se fasse et Dieu dans sa miséricorde aidera au relèvement. Que nos yeux et nos fronts ne soient pas endurcis mais que nous reconnaissions humblement nos fautes pour permettre le relèvement.
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Écrit par : elgringos777 / | 05/10/2016

LEURS ENFANTS

> Si Libé et l'Obs le disent... ça va peut-être devenir vrai car, admettons que, lorsque c'était le Dr Wettstein-Badour qui le disait, il y a 30 ans au moins, cela passait pour des élucubrations de vieux réacs. Les enfants des "bobos" seraient-ils à présent menacés aussi d'illettrisme par rupture de transmission pédagogique ? http://dr-wettstein-badour-parcours.blogspot.fr/
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Écrit par : isabelle / | 05/10/2016

CHIFFRES

> Bah, tout va bien et la barre se redresse puisqu'en 2012, on lisait sur éducation.gouv.fr (http://www.education.gouv.fr/archives/2012/refondonslecole/sujet/la-priorite-donnee-a-lecole-primaire/):
"Ainsi, à l’issue de leur scolarité à l’école primaire, 25 % des élèves ont des acquis fragiles et 15 % d’entre eux connaissent des difficultés sévères ou très sévères." Passer de 40 à 20% c'est pas mal, non?
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Écrit par : Christophe Cuer / | 05/10/2016

25 ANS...

> On est le 1er avril? C'est bien une blague, non? Rassurez-moi, ce n'est pas possible que des bobos ouvrent les yeux? Cela fait juste 25 ans qu'une poignée de prof se bat contre ça, mais bon....
Par contre, je ne veux pas être pessimiste mais il y a de tels intérêts financiers derrière le désastre que cela peut expliquer ce livre. On se donne bonne conscience en gueulant un coup mais on sait bien, chez les "élites", que cela ne changera rien.
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Écrit par : VF / | 05/10/2016

> Meirieu catho de gauche qui a tenu une chronique dans un célèbre hebdomadaire chrétien...
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Écrit par : Ludovic / | 05/10/2016

ILLETTRÉS

> Pendant ce temps, à Vera Cruz... (allusion subtile à un chef-d'oeuvre du 7e art)... La réforme du collège commence à se mettre en place ; elle a suscité une opposition massive des profs ; nous allons bien voir ce qu'il en ressort. Comme prof de lycée, je m'inquiète de ce que sera le niveau en Français des élèves dans 4 ans : je ne peux pas m'empêcher de penser que, de 20% d'illettrés à l'entrée en 6e, on risque de monter à 40 voire 50 % d'illettrés à l'entrée en Seconde, quand je vois à quel point les heures de français ont été sabrées au collège.
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Écrit par : Alex / | 05/10/2016

DIALOGUE

> Dialogue :
- "Les profs sont des paresseux et des fonctionnaires. On leur offre des livres tout en couleur, et ils râlent. Maintenant on leur propose des outils informatiques. Avec tant de mois de vacances par année ! Il n'a pas besoin d'être très compétent, c'est un animateur, pas un dispensateur de savoir. Il faut aussi varier les méthodes, sinon le prof s'ennuie, coincé dans son degré".
- "Veux-tu être prof d'un jour pour te faire une meilleure idée?"
-"Ah non, jamais !"
-"Bon..."
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Écrit par : Théophile / | 05/10/2016

DÉLIBÉRÉ ?

> " la contradiction entre l'idéologie (détruire la méthode syllabique pour "démocratiser" l'école) et le résultat : enfermer les enfants des milieux populaires dans l'illettrisme, tandis que ceux de la bourgeoisie sont alphabétisés par leurs parents." lit-on.
Et si c'était délibéré? Et surtout, si cela entrait dans l'idéologie de déracinement?
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Écrit par : Pierre Huet / | 05/10/2016

EUX

> Quand la gauche met en cause "les assassins de l'école" : mais ce n'est pas eux justement "les assassins de l'école" ?
Ils sont "con", ou ils ont trouvé une entourloupe de formulation pour ne pas dire ... que c'est eux les assassins ?
Comme Najat Vallaud-Belkacem qui ne se rappelle plus qu'elle prônait l'enseignement de la théorie du genre (à l'école) il y a seulement cinq ans...
Alzheimer, quand tu nous tiens...
Cdt,
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Écrit par : Bergil / | 06/10/2016

ROUSSEAU

> En me remémorant les lectures de deux de ce qu’on appelait les Nouveaux Philosophes, précurseurs en leur temps de la mentalité hollando-bécassienne, j’acquiers l’impression que cette stupidité n’est pas d’abord à finalité économique, mais qu’il s’agit d’une systématisation de la pensée de J.J. Rousseau. Pour ce petit monde :
L’homme n’est certes pas isolé mais doit être libéré de tout lien qui ne soit pas consenti dans le cadre du fameux contrat social. Aussi les liens politiques acquis par culture, coutume, traditions, attachement à un terroir sont des entraves, des conditionnements - comme disait Peillon - à éradiquer. Un de ces conditionnements est bien sûr la langue maternelle. Un autre, l’attachement à une patrie. L’existence de nations héritées d’une Histoire lointaine est illégitime à leurs yeux. Sauf le petit nombre de celles qui se sont formées par l’arrivée d’immigrants qui ont en somme signé avec leurs pieds le contrat social, et au premier rang de celles-ci les Etats-Unis d’Amérique.
Quel rapport avec la destruction de l’enseignement ? Dans nos pays, les milieux sociaux dirigeant les multinationales, la mode, la communication sont par nature les plus ouverts à ce dépassement des patries. Les milieux plus modestes, peu mobiles, conservent davantage une tradition d’enracinement qui doit être combattue par l’ignorance de la langue et de l’Histoire commune et ils doivent être éloignés de possibilités d’ascension sociale qui les rendraient dangereux. L’Education Nationale s’organise donc en vue de l’Enseignement de l’Ignorance (formule d’Olivier Rey je crois).
Mais cette conception du monde a aussi des conséquences géopolitiques. Les peuples soumis à des Etats ou régimes ne résultant pas d’un Contrat ont « le droit d’être défendus. Les Etats-Unis étant la seule grande puissance légitime, il leur appartient de décider qui doit être défendu, comment et contre qui.
Et bien sur, seule leur langue possède une légitimité internationale.
______

Écrit par : Pierre Huet / | 06/10/2016

A Théophile:

> vous oubliez vos fondamentaux bon sang. L'INTERDISCIPLINARITÉ sacrebleu!!! C'est la condition pour sortir le prof du ghetto de sa discipline où il végète dans son élitisme.
Et pour parfaire la "démocratisation de l'école", il ne faut pas oublier que c'est l'apprenant qui est acteur de son savoir, boudiou!
Vous me copierez cent fois la lettre de rentrée de la ministre, non mais! Ah? Elle est sous format vidéo sur youtube?


A Pierre Huet:

> C'est délibéré. Il y a 20 ans, lors d'une pause café à une formation, la formatrice nous a lâché que l'abandon des méthodes syllabique était voulu sciemment. Si ces méthodes étaient si merveilleuses, pourquoi les élites, bobos compris, mettent leurs enfants dans les bahuts privés et pas dans les si merveilleuses zep?
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Écrit par : VF / | 06/10/2016

TAOKI

> Notre fils, en CP, a une très jeune maîtresse qui utilise une récente méthode purement syllabique, 'Taoki'. Interrogée sur un éventuel changement de doctrine dans la formation des instituteurs, elle a éludé, ne préférant visiblement pas entrer dans ce débat.
______

Écrit par : Alex / | 07/10/2016

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