07/09/2016
Le souci écologique naît de la foi au Christ
Réponse à un lecteur :
L'un d'entre vous écrit : "Mais cette histoire d'écologie n'est pas surajoutée au catholicisme ? Ce n'est pas un effet de mode ?"
Non. Comme le souligne l'encyclique Laudato Si', la responsabilité du chrétien envers la créature et toute la création (l'écologie intégrale) "jaillit de sa rencontre avec le Christ". La vision chrétienne de la création traverse toute la Bible, de la Genèse à saint Paul.
Genèse 2, 15 montre Dieu confiant la Terre à l'homme "pour qu'il la cultive et la garde" : non pour qu'il la saccage comme si elle lui appartenait.
Genèse 2, 19-20 montre Dieu confiant à l'homme la charge de constater - donc maintenir - la biodiversité des espèces.
En Genèse 4, 10-12, Dieu annonce à Caïn - qui a versé le sang d'Abel sur le sol - que ce sol "ne te donnera plus toutes ses ressources". C'est la révolte de l'environnement contre la violence pécheresse de l'homme...
En Genèse 11, 1-9, l'histoire de la tour de Babel est une prophétie (trente siècles avant nous) contre la technolâtrie, le sans-limite de l'idole Croissance et la globalisation : le chantier de la tour est conçu par une humanité ne parlant "qu'une seule langue" avec "les mêmes mots". Pour arrêter ce chantier et restaurer la condition de l'être créé, Dieu sépare les hommes en diverses cultures. C'est une allégorie de l'écologie humaine... Diversité culturelle, biodiversité de l'environnement, "tout est lié" !
Ces idées se retrouvent dans les psaumes et les livres des prophètes, qui mettent en cause - avec insistance - le rôle idolâtrique de l'argent. Elles culminent dans saint Paul (Romains 8, 19-23) avec l'annonce de la transfiguration de toute la création en même temps que les créatures humaines, au dernier jour :
...quand le Christ viendra "tout" récapituler en lui, dit aussi la lettre aux Ephésiens (1,10). Souvenons-nous en effet qu'en s'incarnant dans la matière, Dieu a épousé sa propre création : le Christ est la cellule inaugurale du monde à venir, un monde créé matériel et qui le restera, transfiguré dans le Christ à travers nous. Ce qui a pour effet de rendre l'humain toujours plus solidaire et responsable du reste de la création !
Ainsi l'écologie chrétienne est une responsabilité pour l'avenir éternel. Donc le contraire d'une nostalgie... C'est aussi le cas de notre vie spirituelle à chacun qui est une "course" (saint Paul) vers l'éternité : une révolution permanente en chaque âme.
La révélation chrétienne fait de l'homme le "prêtre" de la création, en écho aux paroles de l'eucharistie. Le christianisme consacre l'unité de l'homme et du cosmos comme le savait déjà saint François d'Assise, et avant lui sainte Hildegarde de Bingen et les autres grands médiévaux...
La véritable écologie profonde, c'est la Révélation.
12:42 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Tags : écologie, christianisme