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12/06/2016

Ce n'est pas en pratiquant la Loi que l'on devient "juste"

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...écrivait Paul aux Galates, en l'an 48 après Jésus-Christ :


 
 
 
Galates 2, 16-21 :
 
<<  Nous avons compris que ce n’est pas en pratiquant la Loi [de Moïse] que l’homme devient juste devant Dieu, mais uniquement par la foi en Jésus Christ ; c’est pourquoi nous avons, nous aussi, placé notre confiance dans le Christ Jésus pour devenir des justes par la foi au Christ, et non par la pratique de la Loi, puisque personne ne sera juste devant Dieu [psaume 143,2] par la pratique de la Loi. Mais si, en cherchant à devenir des justes grâce au Christ, nous avons montré que nous étions des pécheurs nous aussi, cela veut-il dire que le Christ est complice du péché ? Loin de là ! Car si je revenais à la Loi que j’ai rejetée, j’attesterais que j’ai eu tort de la rejeter. Par la Loi, je suis mort à la Loi afin de vivre pour Dieu. En effet, je suis crucifié avec le Christ. Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ma vie en tant qu'homme, je la vis maintenant dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi. Il n’est pas question pour moi de rejeter la grâce de Dieu [en  revenant à la Loi]. En effet, si c’était par la Loi qu’on devenait juste, alors le Christ serait mort pour rien... >>
 
 
 
Hans Urs von Balthasar :
 
<< Paul est un pharisien et un pécheur, qui a été pardonné. Jésus l'a convaincu de son péché ("pourquoi me persécutes-tu ?"), et son zèle en sens inverse a été transformé par la grâce [*] en un zèle authentique. Ainsi est-il "mort à la Loi par la Loi" ; par la persévérance sur le chemin de la Loi (qui produit le péché, Romains 7), il est parvenu à la fin de la Loi, non par ses propres lumières, mais par la grâce de celui qui s'est révélé à lui comme le Crucifié - crucifié par la Loi, mais pour moi - et l'a crucifié avec lui. Crucifié dans l'amour du Christ, amour qui (Paul le sait) est l'unique cause de ma conversion au pur don de moi-même. Maintenant, ne sont plus face à face mon moi et la Loi que je dois observer, mais Celui qui m'aime, le Christ qui se donne pour moi, et ma foi (c'est-à-dire mon don total) en Lui. Ou mieux : ce face à face est  dépassé par le fait que le Seigneur qui m'a porté, moi et mon péché, me possède en Lui, si bien que je ne vis plus du tout en moi-même, mais en Lui ; ou mieux encore : "C'est le Christ qui vit en moi". >>
 
 
 
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[*]  Similaire transformation du péché par la grâce dans l'évangile de ce dimanche (Luc 7, 36-50 : la femme et le parfum, aux pieds de Jésus). Balthasar le souligne : "Si elle était une amante coupable, elle était et reste une femme qui aime d'une certaine manière, non une femme installée dans sa 'justice' [**]. Et c'est dans son amour non encore purifié, que la grâce divine de pardon aura sans doute trouvé un point d'attache, pour la pousser à cette merveilleuse attestation de repentir..."  -  "Dans le petit amour de celui qui se croit juste, l'amour de Dieu qui pardonne ne peut s'accrocher que difficilement et insuffisamment" ;  mais dans le cas de cette pécheresse repentie, "le concours entre la grâce toujours prévenante et l'amorce d'un amour authentique chez la femme reste un tout que nous ne devons pas chercher à dissocier".
[**]  Cf le témoignage de Marthe Robin : "L'âme est comme la terre, il faut qu'elle soit déchirée pour être féconde."
 
 
 

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