14/05/2016
Manifestations : chose vue le 9 avril
Denis nous envoie cette photo prise par lui, avec ce commentaire :
commentaire de Denis :
<< Pour moi qui ai manifesté aussi bien contre la loi instituant le mariage pour tous que contre la loi Travail, l’organisation des tensions par la police en tête ou en marge des manifs n’est pas un scoop. Ainsi, cette photo que j’ai prise lors de la manifestation contre la loi Travail du 9 avril dernier, à la Bastille, légitime-t-elle la question suivante, que la préfecture de police, sans doute, éclaircira sans tarder : qui sont, parmi les forces de l’ordre casquées – au casque cerclé de bleu (1er plan) à la différence des CRS au casque cerclé de jaune (arrière-plan) qui sont, eux, au contact des jeunes les plus excités de la manif – ces autres "casques bleus" en civil marchant d’un même pas avec le groupe de policiers, ainsi que les trois hommes en jeans et capuches, portant un blouson et une capuche noirs, qui accompagnent leur mouvement ?
(A noter, au sein de ce groupe, qui contournait la manifestation pour prendre position quelque dizaines de mètres plus loin, au moins une femme: à l’exact centre de la photo, avec l’anorak beige).
Denis >>
Précision de Denis : « Il y a trois types qui suivent le mouvement de marche de gauche à droite du groupe casqué de bleu (deux bandes bleues sur les casques), ces types ne sont pas casqués ; l'un à gauche : jean bleu, blouson à capuche et gants noirs ; le deuxième au centre : anorak noir capuche et foulard sur la bouche ; le troisième moins visible, dissimulé par la dame à la casquette en jean, qui, lui, porte casquette noire sous capuche et blouson également noir. Ces trois gars faisaient partie du groupe des casqués ; simplement ils ont un autre look, ils sont plutôt habillés comme les "casseurs". Le gars de dos avec casquette au premier plan, ne fait pas partie du groupe, pas plus que le chauve de dos avec son amie à casquette en jean. »
10:28 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : manifestations
Commentaires
Merci Denis
> ...pour cette photo.
Jeudi à notre NuitDebout Saint-Omer nous revenait de Lille un des nôtres.
- les Nuitdeboutistes voyagent beaucoup et vont d'une NuitDebout à l'autre. Les infos circulent ainsi, sous forme de témoignages,on retrouve là quelque chose de la vieille et belle tradition des colporteurs, encore une fois il faut le vivre pour comprendre-.
Donc le nôtre est un jeune, un doux géant à visage d'enfant, look d'étudiant sage, pas vraiment le style casseur, et il était encore sonné en arrivant. Il était assis sans parler depuis un moment, tout pâle, ( à Saint-Omer, si si, nous restons debouts!), quand je suis allée le voir, me demandant ce qu'il avait. Il m'a raconté, encore sous le choc, comment alors qu'ils avançaient pacifiquement dans la rue ils avaient subi une charge par deux colonnes de policiers, comment il s'était pris des coups au genou en tentant de s'enfuir, puis s'était retrouvé gazé. Il a pris des vidéos, que je n'ai pas encore pu voir posément. S'il y en a d'exploitable, elles seront sur notre mur facebook.
Ce soir c'était un zadiste qui, voyant nos panneaux, est venu à notre rencontre. Short déchiré, gros godillots para mili, lunettes réparées de manière astucieuse avec de la ficelle, il tenait plus du baroudeur à la scout que du rasta "habituel". Il nous a expliqué qu'il avait quitté un bon job dans l'informatique à Paris, "je gagnais bien ma vie mais ça n'avait pas de sens", pour vivre avec le RSA en allant de ZAD en ZAD. "Avec le RSA on a plus que ce qu'il faut. En ZAD, on n'a pas besoin d'argent". Clown activiste, il nous a raconté ce qu'ils font. On le sentait paisible, profondément libre.
On rencontre ainsi chaque jour de nouvelles personnes qui ont choisi de prendre le large par rapport à la société de consommation et qui pérégrinent sur nos routes de France, d'Europe, du monde.
Jeudi c'était aussi Samuel Allo, conteur, saltimbanque itinérant breton, marchant de pays en pays, jusqu'en Chine, sans argent ni moyen de locomotion, une flûte pour demander au soir, en toquant chez l'habitant, un bout de toit pour la nuit.
Tous se vivent en frères des migrants.
Benoît-Joseph a une multitude de jeunes disciples laïcs, dont la vie témoigne contre le grand orgueil progressiste de notre Occident, sa tyrannie hygiéniste qui javellise nos quotidiens comme nos cerveaux, qui gaze le peuple comme elle pulvérise les champs, comme jadis la sainteté du pouilleux d'Amettes avait renvoyé à ses vanités le Siècle des Lumières, ses poudres, ses perruques, et ses bonnes manières.
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Écrit par : Anne Josnin / | 14/05/2016
LIEN
> http://www.cgtnord.fr/2016/05/provocations-et-les-violences-policieres-csr-lille-13-mai-2016.html?utm_source=_ob_share&utm_medium=_ob_facebookpage&utm_campaign=_ob_share_auto
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Écrit par : Anne Josnin / | 15/05/2016
EXTRACTEURS
> Dans ma grande naïveté, je n’avais pas lu cet article de 'Libération' – http://www.liberation.fr/france/2016/03/30/des-policiers-masques-en-toute-legalite_1442953 – du 30 mars dernier, où une magistrate légitime l’action des unités en civil chargées d’ « extraire les éléments perturbateurs ».
Reste qu’il est bien difficile voire impossible de distinguer un agent « extracteur » d’un agent « provocateur ».
On ne compte plus les types en blouson et capuchon noirs saisis de loin par nos médias en train d’arracher une caméra de surveillance ou de briser des vitrines. Flics ou voyous ?
Il nous reste à espérer, s’il s’agit de policiers ayant reçu pour mission de provoquer, un sursaut de conscience de leur part… et qu’un jour ou l’autre, ils brisent l’omertà sur ces pratiques…
Catalyseurs de la violence, ils font basculer à chaque manifestation des jeunes, parfois des adolescents, fragiles et manquant de repères.
Les pires fauteurs de haine étant bien entendu dans leur hiérarchie. Celle qui leur dit sans doute tous les jours combien ils peuvent être fiers de leur boulot…
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Écrit par : Denis / | 16/05/2016
@ Anne
> Un autre point de vue sur les "Nuit debout", que je ne suis pas loin de partager :
http://www.koztoujours.fr/etat-durgence-2
Le signe de la décomposition d'un Etat qui n'est plus capable de faire respecter quoi que ce soit... J'ai peur, oui, j'ai peur...
ps : les gens qui vont de ZAD en ZAD après "avoir pris le large par rapport à la société de consommation" restent quand même liés à la "société tout court"...ne serait-ce que pour percevoir le RSA.
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Écrit par : Feld / | 16/05/2016
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