13/05/2016
Un CRS accuse le gouvernement...
...de miser sur les violences de rue :
Nous posions la question (ici, sur Facebook et sur Twitter) depuis plusieurs semaines. Voilà qu'un CRS répond. C'est dans Le Point* et le JDD.
Citations :
« J'ai l'impression d'être devenu un pion politique... »
« [Le 9 avril à la manif contre la loi travail, un commando encagoulé « bien connu des services de renseignement » prend la tête du cortège parisien ] : « On avait un signalement précis. On s'est dit qu'on n'allait pas les laisser passer... On n'a jamais reçu l'ordre... Au lieu de ça, on les a laissés progresser tranquillement. Ce jour-là, un collègue a été blessé gravement à la jambe par un tir de mortier. »
« [Le CRS accuse l'exécutif de vouloir « pourrir le mouvement »] : « Une manifestation qui se passe bien, on parle du fond. Quand vous avez des casseurs, on se focalise sur les violences et les vitres cassées... »
« On interpelle juste pour les images du 20 heures, pour faire croire qu'il y a de la fermeté de la part du gouvernement... »
Moralité :
► Ce témoignage fait comprendre pourquoi les CRS semblaient ne pas réussir à maîtriser d'infimes groupes de casseurs : « une dizaine » hier à Nantes, disaient ce matin les radios.
► Matignon use de l'arme classique de tous les gouvernements : face à un mouvement social, « jouer le pourrissement »...
► … en misant sur les commandos masqués de noir, toujours présents pour faire dégénérer les cortèges syndicaux ou les manifestations de défenseurs de l'environnement (Nantes, Rennes, hier Sivens) ; commandos dont les membres sont parfaitement connus de la police – et certains en font partie, comme dans tous les groupuscules violents.
► Matignon mise aussi sur la bêtise de la droite, qui chaque fois tombe dans le panneau et ressort les slogans du 30 mai 1968 : « violence des anarchistes », « République en danger... » Faute de pouvoir accuser désormais l'URSS** ou la RDA, la droite clame que la France vit sous la terreur des « Khmers verts », etc.
De tout ça comme du reste, ne soyons pas dupes :
la post-démocratie est un théâtre d'ombres.
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* http://www.lepoint.fr/societe/loi-travail-les-revelations...
** La droite ne se console pas de la disparition du si commode épouvantail.
Il y a aussi la méthode (internationale) des agents provocateurs :
Québec...
Etats-Unis...
Royaume-Uni...
Malaysia...
20:26 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : loi el khomri, manifestations
Commentaires
ROMAN
> Dans son dernier roman ('Victor Hugo vient de mourir') Judith Perrignon, qui a puisé aux sources de l'époque (rapports de police, journaux, courrier préfectoraux et ministériels, etc.), met en scène la tension, factice pour une part, entretenue par le pouvoir, entre la mort et les obsèques nationales grandioses du poète. Elle s'amuse notamment avec les rapports des journalistes soi-disant anarchistes, "indic" de la police.
En 1885, les anarchistes faisaient surtout du bruit ; puis il y eut, quand même, à partir de 1892, des attentats à la bombe, un président de la République assassiné, les "lois scélérates"...
Dans l'état actuel de notre dissociété, jusqu'où la violence sociale peut-elle aller ?
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Écrit par : Alex / | 13/05/2016
BLOG
> Concerne la note "Ce qui se dit aussi dans la cathosphère", mais comme les commentaires n'y sont pas ouverts :
Patrice , je ne connaissais pas ce blog. Vraiment, du très très bon... Merci !
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Écrit par : Feld / | 14/05/2016
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