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08/04/2016

"Nuit debout" : version 2016 d'un phénomène mondial

nuits debout

Un mot sur les Nuits debout de Paris et d'ailleurs :


 

 

Hier, les Indégivrables du Monde faisaient dire aux manifestants de la place de la République : « Nous nous rassemblerons ici tous les soirs jusqu'à ce que nous sachions pourquoi. » Satire facile, surtout venant du Monde qui est le gendarme du conformisme ! Ces manifestants irritent Le Monde parce qu'ils contestent la doxa libérale : Le Monde les accuse donc de ne pas penser.

Il est vrai que leurs rassemblements ne portent pas à la synthèse philosophique... Mais c'est justement ce spontanéisme qui constitue un symptôme.

1. Ce type de rassemblements spontanés est international et récent : on a vu successivement Occupy Wall Street, les Indignados espagnols, les Veilleurs français (avant qu'une partie d'entre eux* ne retombent dans l'imposture libérale-conservatrice), les milliers de veilleurs sud-coréens antilibéraux et antiproductivistes. Voici maintenant les Nuits debout.

2. Partout où il éclôt, ce phénomène international se produit selon la même formule, qui contredit les normes de notre société consumériste d'information-spectacle :

peu organisées, sans noyau hiérarchique, ces manifestations ne sont ni violentes ni bruyantes, donc elles sont peu « spectaculaires » ;

elles misent sur l'obstination, donc sur la durée, alors que notre société du spectacle mise sur l'éphémère et l'instantané.

Ces manifestants apportent en vrac leurs craintes (et leurs rêves) pour les confronter et « voir ce que ça donne » ? je ne vois pas au nom de quoi on disqualifierait le phénomène.

Sur Twitter et Facebook, beaucoup de chrétiens font les mêmes constatations que moi : nombre de messages comparent les Nuits debout et les Veilleurs de 2014. Ils y voient des convergences**. Le débat est ouvert.

 

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* versaillaise, faut-il s'en étonner ?

* Cette idée de convergences irrite à la fois les sectaires de la gauche et les cathos-de-droite version Medef. Leur irritation cache deux impostures. Les sectaires de la gauche de gauche  soutiennent les réformes « sociétales » (enfumage libéral), bien qu'ils se croient hostiles au libéralisme... Schizophrénie également dans la droite catho version bourgeoisie d'affaires : fidèles à l'Eglise "en tout", sauf sur la finance et l'économie.

 

 

nuits debout

 

12:45 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : nuits debout

Commentaires

POURQUOI

> On pourrait compléter la phrase du 'Monde' : "Nous nous rassemblerons ici tous les soirs jusqu'à ce que nous sachions pourquoi nous EN sommes là" et non pas "pourquoi nous sommes là" comme le suggère la satire...
Ces rassemblements sont symptomatiques de la saturation d'une frange de la population : saturation de bruits, d'images, de "buzz", de petites phrases, de superficiel, de consumérisme, d'agitation et de déclarations vides de sens.
L'expression de cette saturation est sans doute maladroite et peut-être aussi inefficace (à court et moyen terme) mais elle est prometteuse, et on ne peut que se réjouir de ces convergences inattendues entre mouvements aussi divers.
Mais ce mouvement comme d'autres ne va-t-il pas être très vite récupéré par des groupes qui sous couvert de "lutter contre le système" le rendent toujours plus fort et tentaculaire (parce qu'ils y trouvent leur compte...) ? Vigilance, donc !
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Écrit par : Isabelle Lagrange / | 08/04/2016

CHOUARD ET TESTARD

> J'ai écouté la conférence d'Etienne Chouard et Jacques Testard sur "comment créer une nouvelle constitution vraiment par le peuple". On y retrouve la quête des nuits debouts.
http://chouard.org/blog/2016/04/03/la-video-de-la-conference-de-lyon-et-de-latelier-constituant-a-deux-avec-jacques-testart-est-disponible/
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Écrit par : Pascal / | 08/04/2016

SEAUX

> à certains : pourquoi jeter des seaux d'eau froide sur tout ce qui est nouveau ? pourquoi ne pas avoir de la bienveillance envers ceux qui cherchent comme ils peuvent ?
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Écrit par : emmeline / | 08/04/2016

AMBIANCE

> Puisque je suis passé cette semaine Place de la République pour évaluer #NuitDebout sur le terrain, voici mon "relevé d'ambiance" :
http://www.ichtus.fr/nuitdebout-linsurrection-qui-vient/
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 08/04/2016

CHOSES VUES

> Intéressant témoignage de Guillaume de Prémare sur la Nuit debout, qu'il est allé voir de près à la République. A lire ici : http://www.ichtus.fr/nuitdebout-linsurrection-qui-vient/

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Écrit par : luça / | 08/04/2016

Merci Guillaume

> ...pour ce témoignage! Sur Calais, où les débuts sont modestes, on retrouve à l'initiative des jeunes tendance EELV promoteurs du vélo, dont ils ont choisi de vivre en en faisant leurs métiers, des syndicalistes et cartés plus âgés,toujours prêts!, et surtout des bénévoles actifs réguliers auprès des migrants, très impliqués auprès d'eux.
Ainsi certains hébergent chez eux des migrants parfois plusieurs mois (en ce sens, je m'interroge: quelles familles sont les plus proches de ce à quoi nous invite le pape François dans Laetitia Amoris: les étiquetées cent pour cent catho qui vivent refermées sur elles-mêmes, ou celles éloignées de tout sacrement qui pratiquent la charité chrétienne sans le savoir?).
Sont passés également des étudiants venus en stop de Nantes, (où certains fréquentent la ZAD de ND des landes) de Rennes, du Mans pour passer leurs vacances dans une association oeuvrant auprès des migrants.
Cher Nicolas, j'ignore si vous êtes snob, mais vous êtes mal informé. Ici ce sont les apôtres zélés de la charité laïque que l'on y retrouve, pas des fils à papa bobos. Il y a aussi un formidable travail de communication à faire auprès d'eux sur ce que propose notre Pape! Ce que cela donnera ne nous appartient pas, mais notre mission de chrétien si. Il y a là des âmes magnifiques en faim de Dieu, qui ont beaucoup à nous apprendre, et d'abord sur notre propre foi.
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Écrit par : Anne Josnin / | 08/04/2016

AUTRE POINT DE VUE

> En contrepoint, un autre point de vue, pas inintéressant, sur "Nuit debout" :
Les racines libérales de la Nuit Debout http://www.eric-verhaeghe.fr/racines-liberales-de-nuit-debout/
La Nuit Debout ou le crépuscule des bobos http://www.eric-verhaeghe.fr/nuit-debout-crepuscule-bobos/
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Écrit par : Benoît Girard / | 10/04/2016

EUH

> Euh, comment peut-on écrire que Nuit Debout "contredit les normes de notre société consumériste d'information-spectacle" ?
Quant à saluer des manifestations "peu organisées, sans noyau hiérarchique, (...) ni violentes ni bruyantes, donc elles sont peu « spectaculaires »...
Je vois que votre note date de vendredi, mais quand même...
Ce serait bien d'être un poil plus critique et attentif...
On aimerait qu'il ne suffise pas pour vous de se parer d' "anti-libéralisme" pour être du bon côté de l'histoire !

stanislas


[ PP à Stanislas :
- Vous auriez dû aller y faire un tour (au lieu de vous informer sur les sites "mort-aux-rouges"), afin de regarder et surtout d'écouter.
- Quant aux violences... Les nervis cagoulés ressemblent aux veilleurs de "Nuit debout" à peu près autant que les excités fachos, réels ou policiers, ressemblaient aux manifestants LMPT (dont je faisais partie, comme vous je suppose).
- Libre à vous de tenir des propos désobligeants à l'égard de mon sens critique et de ma capacité d'attention ; mais vous devriez craindre l'effet que produisent ces attaques sous X (vous ne signez pas). Les lecteurs risquent de penser que vous avez plus de réflexes que d'arguments, et plus de hargne que d'informations. ]

réponse au commentaire

Écrit par : stanislas / | 11/04/2016

FOULE ESCLAVE DEBOUT !

> Le premier avril, cette année, en France, a été politique. Au lieu des habituels paris, sur l'évolution positive des requins de la police radicale de France-Allemagne, des maquereaux et morues de l'alliance monétaire économique des jeune et vieille Europe, du dieu abyssal des nations de la sage et puissante Amérique du Nord, bref au lieu des mille discours lénifiants sur un changement souhaitable de tous les gros poissons du vieux monde des dictateurs et libéraux réunis, en êtres humains, il a été affirmé, dans la rue, où est la place de tous ceux mis au ban des institutions : nous ne voulons plus être des marchandises. Vos lubies, vos caprices, vos manies, vos humeurs, vos nerfs, stop ! Ça suffit ! Vous avez fait plus que votre temps. Vous avez eu cent mil milliards de chances et vous n'avez ni changé ni rien changé d'autre que l'argent en plus d'argent. L'avenir nous appartient.
Pour commencer par le commencement :
En douze jours, La Nuit Debout a déjà cristallisé contre elle :
- le gouvernement français qui ne trouve rien de mieux à faire qu'à envoyer la police faire le ménage, place de la République, à Paris et cela dans la continuité des violences policières à l'encontre des étudiants et lycéens. Que le gouvernement ait à résoudre des problèmes aussi mineurs, c'est au fond une bonne nouvelle. Tout va bien.
- les droites françaises, socialistes à portefeuilles compris, en état d'apoplexie, que leurs propres scandales ni n'étouffent ni n'étranglent d'indignation, parce qu'au fond, pour ces gens-là qui prient combattent et travaillent, escroquer le peuple, c'est de bonne guerre, c'est normal, faut être réaliste. Ce petit-monde-là, comme il s'en vante d'ailleurs absurdement, n'est pas Toubisou, Tougentil, Harmonie, c'est plutôt le genre Abominable, avec un A comme Je dois rentrer dans mon Argent.
- la lie du journalisme français, ce troupeau conformiste qui bêle contre Le Pen pour l'euro pérenne, hait littéralement tout ce qui ne s'aligne pas sur les institutions européennes, le cabinet général des Etats européens exploiteurs de la misère du monde, qui a fini la Grèce, comme font les chasseurs de fourrures, sur la banquise, à coups de battes de base-ball. Cette chienlit-là qui a envahi tous les médias et lance des appels à la soumission n'hésite jamais à mentir, pour notre bien. Et ils n'ont nul besoin de manifester physiquement leur violence, puisque la police et les bandes de fascistes de tous poils le font pour eux. Cette boite à fayots a de surcroît l'amour des électeurs du Front National. S'ils sont fascistes, ce n'est que dans l'isoloir d'abord et ensuite c'est pas de leur faute, les pauvres ! Ils ne sont pas gâtés par la nature démocratique. Et donc les traiter de fascistes, c'est de la morale !
Fort de cet enseignement hors-normes, nous lançons donc immédiatement l'avis qui suit.
Avis à la population
qui se fait traiter de bougnoules, de putes, de négros, de juifs,
entends ce que les bons enfants des médias te disent :
pas la peine de prendre la mouche, c'est juste un jugement moral !
Ok ! D'accord !
Et donc ne pas en faire un fromage électoral.
Mais en faire un enjeu de lutte, national et international anti-capitaliste !
Cette coalition trouble d'éléments bien connus des services fiscaux, cette Sainte-Alliance incontrôlable est un sûr indicateur de ce que représente potentiellement La Nuit Debout quels qu'en soient par ailleurs les initiateurs et les manques et les hésitations politiques. S'arracher à des décennies de léthargie politique, maintenue à coups de poisons électoraux qui sèment le trouble dans la population et attisent en elle la haine et la division réclame du courage et de la détermination. Le courage manifestement existe. Et la détermination s'acquiert dans la lutte. Personne pour l'instant, ne peut dire ce qu'il adviendra de ce mouvement d'opposition à la main-morte politique du capitalisme français et international. Ce qui est sûr c'est qu'il n'a pas surgi ex nihilo, mais dans le sillage de la mobilisation et des manifestations contre la loi-travail et en-deçà du socle de la rigueur constitutionnalisée par Maastricht et des réformes économiques mises en œuvre, en France, depuis 1983 et exclusivement menées en faveur des entreprises et leurs patrons et managers.

L'entrée en scène de l'électoralisme new-look

Mais La Nuit Debout ne fait pas que des pus et repus aigris amers, leur démocratie au final les dégoûte, elle attire aussi à elle toutes les sirènes élevées dans les urnes électorales qui frétillent d'aise et lancent en l'air de nobles trémolos. En elles le haut et le bas sont bel et bien réconciliés. Soudainement affectées par une intime conviction qui a valeur de grande transformation, elles s'agglomèrent, en un nouveau groupe de population civile, potentiellement préjudiciable aux vieux présidentiables et en vue de cette fin inouïe : continuer le combat à l'intérieur des institutions responsables du malheur français, confirmant ainsi le fait qu'à quelques bonnes élections malheur est bon. Ont été désigné, pour ce faire, six princes et princesses-consorts placés à la tête d'une sorte de château-d'eau espagnol, la société civile, qui invite La Nuit Debout, à son bal des primaires. Sa façon d'être ne diffère donc pas de celle des bons vieux politiciens. Mais comme ils affichent leur intention de blanchir la République franco-panaméenne, ses six prétendants à la présidentielle de 17, en tant que police présidentielle de secours s'entend, se sentent pousser des ailes électorales de géant. Un vent de liberté les tire maintenant hors de la bouse tiède des personnes morales entrepreneuriales, qui va à-la-va-comme-je-te-pousse civiquement, et amortit les sursauts d'indignation des défenseurs moyens des classes moyennes. Et du coup tout ragaillardis, devant micros et caméras, ils sautillent à pieds-joints, avec de la jute jusqu'aux yeux, en direction du centre de l'oeil de la vie politique : l'élection présidentielle. La Nuit Debout leur apparaît comme une urne gigantesque, dont ils exigent qu'elle leur dise tout ce qu'ils ont toujours voulu savoir sur leur avenir, sans jamais oser se l'avouer. À savoir qu'ils sont les meilleurs individus du monde et d'entre tous les Français. Donnons, en passant, comme ils désirent être reconnus eux aussi, quelques exemples de spécimen d'individualisme présidentiel, en passant. Il y a le Jardin, botanique et tricolore, le Posternak qui vend sa biographie chagrin sur le net, la Lepage, une fille sage qui rebondit dans l'environnement, Le Nicolas Doucerain qui dispense la loi qui fait aimer la loi-travail, Le Foucauld, ex-commissaire au plan, la bonne monnaie, et le Cavada qui fait l'article présidentiel du siècle. Leur mission est à la fois simple et complexe : organiser une « primaire des Français » afin de choisir un candidat hors parti pour la présidentielle de 2017.
Que répondre à ces grands docteurs d'Europe et d’Égypte qui aiment les juifs, les musulmans, les éoliennes, la terre-mère vue du ciel, les nouvelles technologies de Noël, l'orange secouée,... nous en passons et de bien meilleures et plus poétiques ? Notre réponse sera donc simpliste mais sans complexe :
Nous n'avons pas besoin de président pour vivre et lutter pour nous et nos enfants.
La Nuit Debout, quant à elle, si elle veut être une assemblée permanente des luttes, a à faire ses preuves.
Elle n'a pas à se soumettre aux échéances électorales et aux poisons de l'électoralisme.
Elle n'est ni locale ni nationale par ce qui la touche et qui vaut pour tous ici comme ailleurs.
Et si elle est locale et nationale, c'est uniquement par l'histoire et la langue au travers desquelles elle s'organise et qui sont les conditions de son ouverture politique au monde.
Elle n'est pas un état dans l’État. Et sa souveraineté est dans une action politique qu'aucune puissance du vieux monde ne saurait contenir ni accepter sans en faire sa chose, son esclave, un cadavre.
Elle a à devenir une force agissante, doté d'un programme propre qui oriente sa lutte.
Elle doit agir pour une Internationale des Luttes Ouvrières et du Travail.
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Écrit par : valentini / | 12/04/2016

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