NKM : "ma candidature n'est pas fantaisiste"

(photo-légende empruntée au tweet de N. Lambda)

Quatre brèves sur l'affaissement de l'institution présidentielle :

 

 

► Mme Kosciusko-Morizet candidate, le nombre des pseudo-présidentiables à droite atteint (ou dépasse?) la dizaine : et ce n'est pas fini. N'importe quel politicien de carrière doit prétendre au sommet. Se confirme ainsi la dégénérescence de l'institution créée par de Gaulle : ceux qui, disait-il, cuisent leur petite soupe sur leur petit feu dans leur petit coin, sont tous portés à vouloir que ce coin soit l'Elysée.

 

► L'élection du chef de l'Etat au suffrage universel direct était censée doter la France d'un exécutif à la fois souverain, efficace et branché sur le peuple en corps.  La formule a presque aussitôt dégénéré. Dès Giscard, ce quasi-présidentialisme est passé au service des modes transatlantiques. Le roi Mitterrand ne s'attacha qu'à défaire : c'est ce qu'annonçait son slogan « la France est notre patrie, l'Europe est notre avenir ». Chirac ne fit en deux mandats qu'une seule chose honorable, résister à GW Bush sur l'Irak ; première chose qu'allait annuler son successeur qui voulait qu'on l'appelle « Sarko l'Américain ». Ne parlons pas de l'actuel qui a consommé l'effacement de la fonction...  Aggravant le plus néfaste du mandat Sarkozy, le mandat Hollande achève de transformer l'exécutif en outil du CAC40 : c'est-à-dire en annexe du casino global.

 

► D'où le naufrage de toute politique, spécialement dans le domaine extérieur, et le dédain manifesté à la France par un Obama (lui-même incarnation du déclin américain).  M. Ayrault exprime son irritation de voir Moscou maître du jeu au Proche-Orient. Il est aveugle. Autrefois la France était un acteur non négligeable dans cette région ; elle a choisi de s'annuler, à la fois pour plaire à l'Amérique et parce que la « construction européenne » exige de ne plus avoir de politique extérieure – ou plutôt, de la remplacer par une agitation artificielle (contre des Satan successifs), étrangère à toute politique réelle.

 

► Cette abdication est le résultat de l'affaissement de la fonction présidentielle.Tant vaut l'institution, tant vaut sa politique : une institution affaissée produit une non-politique. Nous en sommes là. L'apparition de NKM ne fait qu'ajouter au ridicule de la situation.