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02/01/2016

Sociétal : "le capitalisme tend à transformer tout homme en particule élémentaire sans référentiel stable..."

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Que les catholiques français comprennent les causes économiques de ce qui les alarme (à juste titre) sur les plans éthique et sociétal : 


  

 

<< Jamais jusqu'ici les cadres dans lesquels les hommes avaient inscrit leur vie n'avaient été remis en cause autant qu'ils le sont aujourd'hui. C'est le cas déjà du cadre national et des frontières, et des cadres territoriaux (région, département, commune) en réforme perpétuelle. La mémoire nationale est bouleversée par les nouveaux programmes d'enseignement de l'histoire non chronologiques. La justice est travaillée par des idéologies mettant en cause la distinction du bien et du mal... La théorie du genre s'en prend aux repères sexués. Les rites de passage (service militaire, baccalauréat) sont affaiblis ou supprimés. Le calendrier traditionnel (repos dominical, fêtes chrétiennes) est ébranlé ; le contrat de travail devient précaire. En bref, le capitalisme tend à transformer tout homme en ''particule élémentaire'' sans référentiel stable. Les Européens d'aujourd'hui, surtout ceux des milieux populaires, sont gravement perturbés et certains cherchent dans des partis extrêmes une parole forte. La société ne leur donne plus de cadre stable, les Etats (et les institutions européennes) sont les premiers à détruire ces cadres : pris d'une frénésie de réforme, ils tendent à bouleverser en permanence les fondamentaux de la vie... La miséricorde n'est pas seulement le pardon des péchés : elle est aussi de prendre en pitié ce ''troupeau sans pasteur'', dramatiquement en perte de repères, qu'est devenue l'Europe. >>

 

Roland Hureaux : La miséricorde par temps de trouble (revue Résurrection n° 161, pour le synode sur la famille - www.revue-resurrection.org)

 

Commentaires

DANS 'LIBÉ', UN MORCEAU DE PENSÉE-ZÉRO


> Caricaturale illustration de ce qui précède, l'éditorial de 'Libération' de ce jour, par l'euro-libéral-libertaire Jean Quatremer (extraits ci-dessous, suivi chacun de mon commentaire entre crochets) :


- «  Crise après crise, l'Europe fonce vers l'abîme »

[Selon JQ, ces crises ne sont pas de la faute du système de construction européenne... Pas plus que la crise de 2008 n'était de la faute du système financier.]


- « L’Union européenne passera-t-elle l’année 2016 ? Jamais depuis le début de la construction communautaire, dans les années 50, elle n’a encaissé une telle succession de chocs... »

[ Est-ce que par hasard l'OPA de l'ultralibéralisme global sur Bruxelles et les divers Etats, à partir de la fin des années 1980, n'y serait pas pour quelque chose ? Mais non, bien sûr...]


- Face à la « polycrise » (économique, financière et géopolitique) «...ce qui a été possible à dix-neuf pays... ne l’a pas été à vingt-huit : la crise des réfugiés, qui est loin d’être terminée, a révélé des fractures béantes entre l’Est et l’Ouest, montrant à quel point l’élargissement avait été bâclé... »

[ Mais cet élargissement, calqué sur le dogme ultralibéral d'extension permanente du marché, est devenu la définition même (la seule définition) de l'UE : seule entité ''politique'' au monde à refuser d'avoir une assise géographique et culturelle, et même de définir ses propres intérêts comme le font par exemple – et avec quelle rigueur – les Etats-Unis !]


- « Après 1929, plusieurs pays ont pensé que le fascisme était la meilleure réponse aux défis du temps. Quatre-vingts ans plus tard, les peuples sont pareillement tentés par des solutions extrêmes que l’on appelle désormais "populisme"... »

[Donc (selon JQ) ce qu'il appelle « le repli sur le carré national » ne serait pas la conséquence du vice de construction de l'UE, mais la cause de l'échec de cette construction. Question : à supposer qu'il y ait réellement et concrètement "repli national", tombe-t-il de la Lune ? est-il le fruit d'un complot ? L'artificialité et l'incapacité de la machine UE (conçue pour fuir le politique et servir le financier) n'en seraient-elles pas un peu la cause ?]


- « Autant dire que le projet européen fondé sur la paix, la tolérance, la liberté, l’Etat de droit et l’ouverture au monde n’a pas le vent en poupe : l’heure est à la défense des intérêts nationaux les plus étroits, les plus immédiats, les plus illusoires... »

[ A qui fera-t-on croire que l'UE est fondée sur de nobles idéaux ? Il suffit de voir Bruxelles (et les gouvernements) assujettis aux lobbies, pour discerner la vraie nature de la machine...]


- « Plus rien ne semble devoir endiguer le retour du national qui a pourtant mené l’Europe à l’abîme. »

[ Affirmer que la double catastrophe européenne du XXe siècle a pour seule cause « le national », c'est un dogme officiel depuis cinquante ans. Mais l'affirmation est creuse. On sait depuis les années 1920 que les rhétoriques nationalistes de 1914 étaient instrumentalisées par l'économie. Aujourd'hui l'économie instrumentalise la ''construction européenne''... Ainsi la même emprise a suscité deux effets successifs (hystériser les peuples en 1914, nier les peuples à partir de 1990) : mais cette succession apparemment contradictoire n'a fait que traduire l'évolution du capitalisme global.
Il serait temps en 2015 de regarder cette réalité en face et de renoncer aux slogans européistes moralisateurs, âme d'une Europe sans âme - et mensonge grossier. ]

réponse au commentaire

Écrit par : PP / | 02/01/2016

SCIENTISME

> Il est très significatif que le terme de populisme, qui désignait à l'origine une veine d'inspiration - on parlait du cinéma populiste italien par exemple - soit devenu si péjoratif: c'est presque du fascisme. Cela montre la distance, peut-être sans pareille depuis l'Ancien Régime, qui s'est établie entre les élites autoproclamées et le pays profond. Ce qui risque de mal finir !
Sur la double Guerre Mondiale parfois appelée 2ème Guerre de Trente Ans, peut-on dire qu'il y a eu, en plus des causes économiques une dérive du scientisme qui a abouté, dès avant 1914 à classer et hiérarchiser cultures et races humaines ?
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Écrit par : Pierre Huet / | 02/01/2016

> Dieu sait (grâce à Dieu nous savons), depuis Charlemagne, que les Francs sont capables de voir grand.
Je veux bien, moi le lozéro-manchot-marnais (et autre…) me faire franco-italo-germano-austro-portugo-hispano-belgo-luxembourgo-batave – liste non exhaustive – et ce, dans une coopération renforcée notamment économique, sociale, fiscale voire militaire (vu l’insécurité ambiante), si ça peut éclairer le monde actuel et accessoirement relancer l’Europe.
Mais d’abord faudrait-il que des leaders européens aient le courage d’envisager ce qui véritablement unit et identifie tous ces peuples qui seraient appelés en l’occurrence à une puissante intégration économique, fiscale, sociale et militaire, comme membres d’une même communauté.
A mes yeux, cette union et cette identification restent inefficaces tant que l’Europe ne reconnaîtra pas que la réponse de liberté intrinsèque au message chrétien a fondé l’organisation démocratique du continent et permis l’épanouissement politique, économique et social des nations qui le constituent. Que les libertés conquises l’ont été à l’aune des « racines chrétiennes » des communautés nationales. A la lumière des évangiles où l’amour et la miséricorde sont inséparablement unis.
Les communautés démocratiques peuvent-elle vivre durablement sans en appeler au pardon (guerres franco-allemandes) ? Nous savons que non. Peuvent-elle vivre sans en appeler à la justice ? Les iniquités économiques, sociales et sociétales du libre-échangisme esclavagiste imposé d’outre-Atlantique, qui déstabilisent aujourd’hui nos démocraties, nous montrent que non. Ces communautés de liberté peuvent-elles tout simplement exister là où l’amour et la miséricorde sont dissociés, ce qui est le cas, me semble-t-il, dans la plupart des pays musulmans ? Encore une fois, non.
Nous devons d’urgence tirer les leçons de la guerre mondiale en morceaux que nous vivons : d’un côté, un ultralibéralisme broyeur des personnes, des économies et du lien social ; de l’autre, la volonté expansionniste d’un islam totalitaire et violent incapable d’intégrer notre régime de libertés… Hyperindividualisme nombrilique des adorateurs du Veau d’or (imposé par la mondialisation libérale). Néofascisme soumis à l’Allah du plus fort (fantasmé par les monarchies pétrolières). Au milieu, l’appel des chrétiens persécutés au pardon et à la paix, le seul qui vaille. Le pape et le peuple chrétien, pour l’incarner… De quoi désespérer ? Non pas. Grâce à Dieu, nous vivons dans ce monde, sans en être… pour y apporter, pauvres instruments, fragiles porte-flambeau, un peu de la lumière du Christ. Rien d’autre !
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Écrit par : Denis / | 02/01/2016

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