Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/11/2015

Face aux mauvais coups, aidons François !

pape françois,vatican

Ceux qui minèrent le pontificat de Benoît XVI récidivent : 


   

Le mot curie [1] désigne depuis le XIe siècle les organes du gouvernement pontifical à Rome. Il vient du latin  curia qui désignait le Sénat romain pape françois,vaticanantique, milieu complotiste s'il en fût. Cette étymologie retrouve donc une actualité : on ne peut comprendre les affaires de fuites vaticanes dans la presse (sous Benoît XVI puis sous François) si l'on ne voit pas que la Curie, officiellement administration de l'Eglise universelle, est en réalité – et de longue date – infiltrée par des intérêts peu religieux et strictement italiens. C'est ce que “révèlent”, une fois de plus et toujours à grand fracas, deux nouveaux livres de journalistes d'investigation [2] : Gianluigi Nuzzi (Corriere della Sera, photo ci-contre) et Emiliano Fittipaldi (L'Espresso). Au même moment, on apprend l'arrestation de deux ex-membres de la commission d'audit financier de la curie – dont un monsignore espagnol – accusés d'avoir soustrait et divulgué des documents confidentiels ; on apprend aussi que l'ordinateur du nouveau contrôleur général des finances du Saint-Siège a été cambriolé.

Ces affaires ressemblent à celles qui ont miné la fin du pontificat de Benoît XVI : trahisons au sein du Vatican – et fuites dans la presse avec intervention des mêmes journalistes “d'investigation”, notamment Nuzzi.

Au temps de Benoît XVI, les intrigues vaticanes contre ce pape étaient incompréhensibles du monde extérieur. On croyait savoir que son cardinal secrétaire d'Etat Tarcisio Bertone s'était fait haïr du reste de la curie, mais cette explication était insuffisante ; et la présence de personnalités conservatrices dans les intrigues montrait qu'il ne s'agissait pas de menées “progressistes”. Les hypothèses s'orientaient plutôt vers la banque du Vatican (IOR), que le pape Ratzinger avait tenté d'assainir. Son échec dans ce domaine avait eu de multiples causes, dont l'erreur d'avoir confié la tâche au financier ultralibéral Gotti-Tedeschi qu'il fallut débarquer ensuite ; mais surtout les intérêts mafieux, entrés en campagne contre les intentions réformatrices du pape.

Au temps de François, les raisons de trahir le pape sont beaucoup plus évidentes. Ce non-européen a fait tomber les masques lors du discours de Noël 2014 aux membres de la curie, qui a enchanté le reste du monde [3], mais sonné comme un tocsin dans les bureaux de ceux qui, disait Jean-Paul II, « font semblant de travailler pour faire semblant de m'obéir ».

Les lobbies financiers et mafieux peuvent agir dans la curie parce qu'elle n'est qu'un labyrinthe impossible à contrôler : peuvent s'y déployer « les intérêts les plus troubles » selon l'expression de Cécile Chambraud (Le Monde daté d'aujourd'hui). C'est donc la structure même de la curie qu'il faut modifier, et radicalement, afin d'en faire une administration “désitalianisée”, allégée, recentrée autour d'une seule mission : aider réellement le pape et les évêques du monde dans l'évangélisation du XXIe siècle. C'est pour cette tâche que les cardinaux des cinq continents ont élu François. Les remous actuels visent à l'en empêcher en le discréditant... Une fourberie parmi d'autres a consisté à répandre le bruit d'une maladie du pape, pour mettre sa volonté de réforme sur le compte d'un esprit dérangé ; la fourberie suprême de bureaucrates consiste à faire fuiter des informations sur leur propre gabegie, pour donner l'impression que le pape n'arrivera pas à faire de réforme – et le pousser, lui aussi, à donner sa démission.

Pour que François parvienne (et c'est David contre Goliath) à refouler l'idole Argent hors du Vatican, le peuple catholique doit lui manifester son soutien moral et spirituel.

 

_______________

[1] L'ensemble des dicastères (congrégations, conseils, offices divers) censés « assister le pape dans le gouvernement de l'Eglise ».

[2] On sait quelles ambiguités recouvre ce terme.

[3] Cf mon livre Face à l'idole argent – La révolution du pape François (Artège, en librairie le 5 novembre).

 

Commentaires

ASILE

> La France a déjà été terre d'asile pour les Papes: ici dans nos Hauts de France, on n'a pas Avignon et son palais, mais Amettes et la maison de Benoît-Joseph, qui est toujours soigneusement entretenue pas la modeste association des amis du saint, et qui est libre d'habitant. Notre saint vagabond est mort à Rome, et nous avons aussi une dette envers la papauté qui l'a alors honoré. Oui, il a toute sa place chez les pauvres et les petits de chez nous!
______

Écrit par : Anne Josnin / | 04/11/2015

SOUHAIT

> Trois messages en moins d'un mois... renoncerais-je à mon vœu de ne plus intervenir en réaction à cette boue qui tend à nous submerger ? ...
Enfin, bref. Ces individus, quels qu'ils/elles soient, en sont à un tel point de confusion que c'est à se demander s'ils ont encore conscience de faire partie d'une communion, une Église en l'occurrence... je leur souhaite un franc repentir et un temps d'Avent réellement de jeûne et de SINCÈRE pénitence !
______

Écrit par : Jean-Christophe / | 04/11/2015

COULAGE

> la curie c'est aussi le coulage financier. Le livre de Nuzzi dit que l'argent du denier de St Pierre passe en frais de fonctionnement au lieu d'aller au caritatif. Et autour du Vatican, si on auditait les finances de certaines organisations caritatives quoique "mondaines" comme dirait François, on aurait des surprises. Immobilières par exemple.
______

Écrit par : balian d'ibelin / | 04/11/2015

ESQUIVE

> Pas que le coulage d'ailleurs, l'esquive aussi. Combien de plaintes canoniques très bien établies par les meilleurs juristes et envoyées au dicastère concerné terminent au fond d'un placard sans qu'il y ait même d'accusé de réception ?
_____

Écrit par : balian d'ibelin / | 04/11/2015

CONFÉRENCES

> d'où la nécessité d'organiser -par exemple- d'excellentes conférences sur une encyclique du pape pour contre à notre niveau la désinformation

PP vous pensez aux 5/6 lignes de présentation de la conf Laudato Si ?

EL


[ PP à EL - Le message sur répondeur était inaudible et mon mail ne semble pas vous être parvenu. Pouvez-vous me re-mailer la date ? ]

réponse au commentaire

Écrit par : E Levavasseur / | 04/11/2015

EN FRANCE

@ Anne

> En voilà une idée qu’elle est bonne ! Si François, le bien nommé, en a assez de la curie, qu’il vienne donc s’installer en France, avec ceux de son gouvernement qui voudront bien le suivre !
Amettes, patrie de saint Benoît-Joseph Labre, est une belle idée, mais votre inspiration, Anne, de conjuguer Rome et Amettes, sied plus au prédécesseur de François, le cher Benoît-Joseph Ratzinger, qui a, lui aussi, déposé son fardeau à Rome. Pour des raisons de logistique ecclésiale, une aire urbaine plus renommée ferait davantage l’affaire. Oui à François en France… à Reims, Chartres ou même Tours, en cette Année Saint Martin qui s’ouvre mardi prochain ?
______

Écrit par : Denis / | 04/11/2015

CHOUAQUI

> Qui a embauché la sulfureuse donzelle Chouaqui avec des émoluments pris aussi sur l'argent des pauvres?

MMCM


[ PP à MMCM - Il faudrait en effet savoir qui a commis cette erreur. ]

réponse au commentaire

Écrit par : MarieMCM / | 04/11/2015

NOTRE AFFECTION

> Ceux qui ne cessent de dire que l'Eglise "devrait s'adapter au monde d'aujourd'hui " devraient se réjouir : visiblement c'est ce que fait (au moins une partie de) la curie.
Il faut manifester notre affection filiale au saint Père, prier et faire dire des messes pour lui.
______

Écrit par : E Levavasseur / | 05/11/2015

BENOÎT EN SA RÈGLE :

> "Si un frère a été souvent repris pour quelque faute, si l'on a été envers lui jusqu'à l'excommunication et qu'il ne se soit pas amendé, il faudra lui infliger une correction plus rude, c'est‑à‑dire procéder contre lui par un châtiment corporel. Si même ainsi il ne se corrigeait pas, ou si, ce qu'à Dieu ne plaise, il venait à se laisser emporter par l'orgueil jusqu'à vouloir défendre sa conduite, l'abbé fera alors ce que fait un sage médecin. Après avoir employé des procédés calmants, le baume des exhortations, la médication des divines Écritures, enfin le cautère de l'excommunication ou la meurtrissure des châtiments corporels, s'il voit que tout son savoir-faire n'a rien pu obtenir, il devra employer alors une thérapie plus efficace : sa prière pour lui et celle de tous les frères, afin que le Seigneur, qui peut tout, rende la santé à ce frère malade. Mais si ce moyen n'opérait point la guérison, que l'abbé prenne alors le fer qui retranche, selon la parole de l'Apôtre : Ôtez le mal du milieu de vous. Et encore : Si l'infidèle s'en va, qu'il s'en aille, de peur qu'une brebis infectée ne contamine tout le troupeau."
Règle de Saint Benoît
- Chapitre 28 : Ceux qui, souvent repris, n'ont pas voulu s'amender"

***

WIKIPEDIA sur Marcial MACIEL

> "... le Saint-Siège dénonce explicitement les délits du père Marcial Maciel, le rapport le concernant faisant état de comportements très graves et objectivement immoraux, confirmés par des témoignages incontestables. Les actes commis par lui démontrent, selon le Saint-Siège, une vie sans scrupules et une absence de sentiment religieux authentique."
En quoi le comportement de tant de cardinaux est-il si différent qu'il ne mérite le même traitement, les mêmes sanctions ?

JC


[ PP à JC - Regardez ce qu'a fait Maciel. Je ne vois pas de cardinaux gangsters ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : Jean-Christophe / | 05/11/2015

VENIN

> Pour défendre François, il faudrait peut être commencer par le défendre sur la première radio chrétienne à savoir RND, je ne vois pas l’intérêt d'inviter régulièrement un invité qui distille régulièrement "son venin" contre le pape, heureusement Victor Loupan (orthodoxe) prenait sa défense ce matin...!
______

Écrit par : Tangui / | 06/11/2015

POURTANT

> Francesca Chaouqui : on nous avait pourtant assurés que tout irait mieux dans l'Eglise si on donnait une large place aux femmes…
______

Écrit par : Thomas Mousset / | 07/11/2015

à PP

> Vous écrivez:
«Les hypothèses s'orientaient plutôt vers la banque du Vatican (IOR), que le pape Ratzinger avait tenté d'assainir. Son échec dans ce domaine avait eu de multiples causes, dont l'erreur d'avoir confié la tâche au financier ultralibéral Gotti-Tedeschi qu'il fallut débarquer ensuite…»
Ce passage me chagrine. Que Gotti-Tedeschi soit un «ultralibéral» est une chose; qu'il soit, ou ait été malhonnête, en est une autre. Son «débarquement», vous le savez, a été suivi d'un procès d'où il est ressorti intégralement blanchi. Or il a été débarqué précisément après avoir proposé un plan de réforme radicale de la gouvernance de la banque vaticane (IOR). Et comme par hasard, il avait été tenu à l'écart d'une totale modification de la loi anti-blanchiement, initiée et ratifiée par la Secrétairerie d'Etat (le cher Bertone…), qui minait les efforts de réforme de l'IOR.
Je n'arrive pas à comprendre comment la mise à l'écart de Gotti-Tedeschi ne s'inscrirait pas, conformément au tableau que vous dressez par ailleurs, dans le contexte de la résistance farouche des «ennemis intérieurs» du pape à toute transparence. Gotti-Tedeschi avait la confiance de Benoît XVI; il s'est montré d'une loyauté sans faille, attendant même 2 ans et demi, après son «débarquement» et sa mise en accusation, pour s'exprimer publiquement. En tous cas cette prise de parole de Gotti-Tedeschi mérite d'être prise en compte:
http://www.catholicherald.co.uk/issues/january-9th-2015/what-cardinal-pell-needs-to-know-about-the-vaticans-finances/
Elle n'infirme pas votre analyse. Elle me conduit seulement à entretenir l'idée que le problème de Gotti-Tedeschi n'était pas d'être «ultralibéral», mais simplement de vouloir faire sérieusement ce que le pape lui avait demandé. Ou bien y a-t-il des détails et des faits qui m'échappent?

Ph.


[ PP à PH. :
Je ne dis pas du tout que G-T ait été "malhonnête" !
Mais ce qu'on sait de lui n'en fait pas un ami loyal. Son ultralibéralisme l'aveugle.
Peu avant d'être évincé, il avait publié un éditorial vipérin contre le cardinal Turkson (Justice et Paix) parce que celui-ci demandait une réforme politique du système financier mondial.
En juillet dernier, il a publié un article non moins vipérin sur le pape François et contre l'encyclique, accusée par lui de pactiser avec "l'écologie" (qui est, selon G-T et le reste de la droite catho ultralibérale, un complot contre l'Eglise catholique...)
Indéfendable personnage ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : Philarête / | 08/11/2015

LES DEUX SEXES

> "Francesca Chaouqui : on nous avait pourtant assurés que tout irait mieux dans l'Eglise si on donnait une large place aux femmes…"
Ce n'est pas ici une question de sexe, mais de malhonnêteté... Domaine dans lequel les deux sexes, dans l’Église comme ailleurs, sont hélas également représentés.
______

Écrit par : Laurence / | 08/11/2015

Les commentaires sont fermés.