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04/10/2015

L'affaissement du niveau des ministres (2)

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Pourquoi les bébés-Hollande sont les jumeaux des bébés-Sarkozy :


 

Après Le Monde du 3/10 et sa symptomatique séquence élyséenne, Le Monde du 4/10 enchaîne sur la prospective : « François Hollande met en avant ses sabras pour 2017 ». L'article révèle que la campagne 2017 de M. Hollande verra l'irruption massive d'une « nouvelle génération de trentenaires », qui seront tous du calibre de Mme Pellerin – et qui ont, paraît-il, vocation à occuper toutes les places dans les années à venir.

Le Monde les appelle sabras parce qu'ils sont nés politiquement dans la Hollandie. Ce territoire est un désert culturel, et même mental, où flottent des mirages de « technologies » et de «progrès sociétaux» style LGBT  (le marketing des comportements : du good business selon Lloyd Blankfein, ce qui ne mène pas très loin vers la gauche).

Les sabras de M. Hollande s'appellent Fleur, Najat, Emmanuel, Myriam*. Et derrière eux il y en a d'autres... L'article fait le portrait glaçant de ces « jeunes ministres aux dents longues », sans autres convictions que le good business ; arrivistes que seuls les militants de droite continue à prendre pour des « socialistes ». « Ils sont plus apolitiques que leurs aînés », constate Le Monde : « ils appartiennent tous peu ou prou à cette nouvelle gauche dite “moderne”, qui préfère le “pragmatisme” gestionnaire aux grands débats théoriques de la gauche. »

En d'autres termes : ces inquiétants 35-40 ans sont des opérateurs du libéralisme économique. « Ils se sentent sûrement de gauche mais c'est une notion assez floue pour eux », confie un élyséen au Monde. Cette « gauche floue » n'est pas politique : elle se résume à booster le marketing sociétal des nouvelles moeurs, présenté par eux comme « de gauche » mais lié aux multinationales transatlantiques. (On l'a vu en avril 2015 à la Cour suprême de Washington et dans l'affaire de l'Indiana).

La « nouvelle gauche » se caractérise ainsi par le fait qu'elle est... de droite. Ou plus exactement : elle se caractérise par sa gémellité avec la droite, au sein du même libéralisme.

La gauche et la droite se sont vidées politiquement en devenant des succursales du système économique. Devenues identiques dans le manque de substance, elles tentent l'une et l'autre de garder pignon sur rue. La gauche brandit les nouvelles moeurs, pensant ainsi faire oublier qu'elle a abdiqué les idéaux économiques et sociaux qui faisaient son identité. A droite, M. Juppé ne trouve à brandir que son « expérience »et personne de sincère (ou de désintéressé) ne prétend que les promesses de M. Sarkozy survivraient à sa réélection.

Relisons Laudato si,§ 175 :

« ...Le XXIe siècle, alors qu’il maintient un système de gouvernement propre aux époques passées, est le théâtre d’un affaiblissement du pouvoir des États nationaux, surtout parce que la dimension économique et financière, de caractère transnational, tend à prédominer sur la politique... »

Et § 181 :

« ...Sans la pression de la population et des institutions, il y aura toujours de la résistance à intervenir, plus encore quand il y aura des urgences à affronter. Qu’un homme politique assume ces responsabilités avec les coûts que cela implique, ne répond pas à la logique d’efficacité et d’immédiateté de l’économie ni à celle de la politique actuelle ; mais s’il ose le faire, cela le conduira à reconnaître la dignité que Dieu lui a donnée comme homme, et il laissera dans l’histoire un témoignage de généreuse responsabilité. Il faut accorder une place prépondérante à une saine politique, capable de réformer les institutions, de les coordonner et de les doter de meilleures pratiques qui permettent de vaincre les pressions et les inerties vicieuses. Cependant, il faut ajouter que les meilleurs mécanismes finissent par succomber quand manquent les grandes finalités... »

Répétons-le à des catholiques mieux intentionnés qu'informés (telle cette dame qui m'expliquait l'autre jour que l'encyclique était sûrement admirable et qu'il fallait donc s'inscrire chez M. Sarkozy) : lisez Laudato si, découvrez le discours de Santa Cruz ; vous verrez que le pape nous appelle à réinventer le politique. Pas à nous fourvoyer dans des boutiques obscures.

 

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* Parmi ces trentenaires froids aux dents longues, presque tous sont sans compétence pour le poste auquel on les nomme. La nomination de Myriam El-Khomri à l'Emploi en 2015 fut aussi symptomatique que la nomination de Fleur Pellerin à la Culture en 2014.

 

 

Commentaires

NÉONS

> Des "boutiques obscures", voilà une référence qui restera sans doute obscure pour Mme Pellerin. Cela dit, on peut aussi voir dans les partis politiques de grands supermarchés vides cruellement éclairés par des néons multicolores aux slogans flatteurs.
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Écrit par : sven laval / | 04/10/2015

PRÉMICES ?

> Et vous trouvez les mêmes, dupliqués à des centaines d'exemplaires, dans les cabinets ministériels !
Dents souvent (très) longues (si dents trop courtes, pas trop possible tenir longtemps en cabinet...), mais quand même des êtres humains...à qui Dieu parle au coeur, j'en suis persuadé.
Dans un mèl d'il y a quelque temps, Patrice, je vous avais fait part des propos tenus en comité restreint par un jeune (et compétent, soyons honnête) apparatchik de la rue de Solférino, membre d'un cabinet. Prémisses d'une gigantesque effusion de l'Esprit Saint sur notre pays ?
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Écrit par : Feld / | 04/10/2015

DES MOTS

> La confiscation par le monde politique (se disant de gauche) de ce qui est populaire et aussi l'usage exclusif d'un certain vocabulaire à des fins de communication (c'est-à-dire de propagande) de mots comme "solidarité", fait que les cathos se défient des mouvements populaire, de la solidarité.
Idem, l'usage des mots "nation", "France" (les autres parlent de "république") par le FN, l'usage par l'UMP/Républicains des mots "dynamisme", "initiative" a contaminé ces mots et par ricochets ce qu'ils représentent.
Nous faisons comme si "populaire" signifiait "plébéien" et "France" "nationalisme".
Comme si "action populaire" signifiait "émeutes, liste de proscription".
Comme si "solidarité" signifiait "esprit de caste", "protections des privilèges des membres du cercle fermé" (n'est-ce pas les pilotes d'Air France ? les dockers de Marseille ?)
A la fin tout cela est un bon prétexte ! on feint de croire que ces mots représentent des choses mauvaises ou bien des choses qui ne nous concernent pas, pour ne pas avoir à nous en mêler.
On est d'accord pour faire des ventes de charité.
C'est humain de concevoir la charité comme le noble libéral (au sens étymologique "généreux") qui donne de son surplus, se montre charitable en descendant de son château =descendre de son piédestal ; donc on ne vit pas parmi les autres mais orienter sa vie à la charité...
Or le christianisme est un mouvement populaire.
Véritablement populaire : ils s'adresse à tous, pas seulement aux catégories sociales dites "populaires".
Nous sommes populaires et transmetteurs d'un message de conversion donc de changement : nous ne sommes donc pas conservateurs.
Cette conversion est une vigilance, à se conformer à l’Évangile : nous ne promouvons pas un changement pour le plaisir de changer comme les Libéraux ou les Trotskystes et leur révolution permanente
(c'est pour cela qu'ils passent de l'un à l'autre, c'est pour cela que dans les années 90, l'internationalisme socialiste est passé sans s'en rendre compte, à la globalisation libérale)
Il y a un "trop grand respect des institutions" chez les cathos, une défiance envers tout ce qui est populaire, tout cela à cause du passé. Mais nous ne sommes pas faits pour vivre dans le passé.
A certains vous pouvez parler de la France mais dès que vous leur dites que "la France", qu'un peuple, n'est pas une idée mais ce qu'on en fait, que parce conséquent il faut agir ensemble et ne plus rêver, ne plus fantasmer le passé, arrêter d'imaginer notre peuple comme un ensemble de gens comme nous (et c'est valable pour tous les milieux -> "le peuple de gauche"=les électeurs socialistes/l'Union pour un Mouvement Populaire= la bourgeoisie libérale), quand on dit qu'il faut agir ensemble sans distinction de milieu, les gens prennent la tangente parce qu'ils ne veulent pas se mêler les uns aux autres, il y a une gêne à se côtoyer, on ne se connait plus.
-"le peuple", c'est bête
-"les bourgeois" sont des salauds.
"peuple", "bourgeois" : ce vocabulaire est du XIXe !
L'union des cathos est primordiale (donc le Diable s'acharne).
"Que notre âme, chargée de crimes ne soit privée du don de la vie, tandis que sans penser à l'éternité, elle s'embarrasse dans les liens du péché."
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Écrit par : E Levavasseur / | 05/10/2015

PRIER

> Association de parrainage d'élus par la prière :
www.prierpourlespolitiques.com/
si l'on ne prie pas pour eux, on n'a pas le droit de se plaindre.
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Écrit par : E Levavasseur / | 05/10/2015

FRENCH-AMERICANS

> Pour info : ces trois "merveilleuses personnes" appartiennent toutes à la fondation franco-américaine (French American Fondation). On notera aussi que d'autres personnalités aussi nulles y ont été formées : Hollande, Fillon, Moscovici, Kosciusko- Morizet...
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Écrit par : zitoun13 / | 05/10/2015

OLIGARCHIE

> En relation avec ceci dans la mesure ou les ministres sont la fine pointe de la tendance que vous décrivez, j'ai trouvé ce texte, que vous connaissez probablement:
"Les "éduqués supérieurs finissent par se croire réellement supérieurs. Dans les pays avancés émerge une nouvelle classe pesant 20% de la structure sociale et 50% sur le plan monétaire. Cette nouvelle classe a de plus en plus de mal à supporter la contrainte du suffrage universel. La poussée de l'alphabétisation nous avait dans le monde de Tocqueville , pour qui la marche de la démocratie était "providentielle" [....] La poussée de l'éducation supérieure nous fait vivre aujourd'hui une autre marche "providentielle", et calamiteuse: vers l'oligarchie. C'est un surprenant retour au monde d'Aristote dans lequel l'oligarchie pouvait succéder à la démocratie."
Emmanuel Todd - Après l'Empire - 2002
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Écrit par : Pierre Huet / | 09/10/2015

OLIGARCHIE

> Savez-vous pourquoi il y a autant de pub pour les lessives, qui sont un produit très simple et autant de marques alors qu'en fait très peu de fabricants ? Tout simplement pour empêcher l'entrée de nouveaux arrivant. Ce marché est ainsi verrouillé, le ticket d'entrée est bien trop élevé.
La politique est devenue pareille : faire campagne coûte de plus en plus cher. Aussi sans appareil pas possible d'émerger ; les partis, ne pouvant se payer les campagnes ni offrir des salaires concurrentiels au privé, sont prisonniers de leurs "généreux" donateurs qui posent leurs exigences économiques.
L'économie est de plus en plus entre les mains du privé et les politiques ont de moins en moins de poids sur l'économie.
Il est donc normal que, droite ou gauche, on retrouve la même "politique" économique.
En réalité l'économie n"est plus politique (lié à la société), elle est de en plus aux ordres de quelques groupes. Notre système démocratique est de plus en plus une façade pour un système oligarchique (voir la politique de QE {Quantitative Easing] américaine : elle ne profite qu'au système financier et encore pas à tous).
Voir la politique de l'Etat le plus puissant de la planète : de plus en plus création de foyers soi-disant d'importation de démocratie : soit il y a réussite, et leurs multinationales débarquent, soit il y a échec et ce sont les industries d'armement qui triomphent. Bon ou mauvais le résultat est toujours au profit du prédateur (et malheureusement c'est plus souvent le pire qui arrive). Il y a guerre quand il y a prédation, nous sommes depuis longtemps dans cette Troisième guerre mondiale.
Les politiques ne sont plus que ceux qui détournent l'attention. Quand on voit que M. Sapin ministre des finances prend la parole à l'assemblée nationale pour demander la suppression du mot "race", on se demande quelle est sa fonction (d'autant que sur ce sujet cela revient à casser le thermomètre).
Bienvenue en oligarchie, dès lors on comprend que ce qu'on attend d'un ministre ait de moins en moins de lien avec son poste.
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Écrit par : Franz / | 11/10/2015

ROBOTS

> Trouvé sur le blog Insolentiae, cette photo et cette video pathétiques en provenance du site des Echos.
http://insolentiae.com/2016/03/21/edifiant-la-ministre-qui-murmurait-a-loreille-du-robot-ledito-de-charles-sannat/
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Écrit par : Pierre Huet / | 24/03/2016

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