15/09/2015
Europe-Ecologie : la direction politicienne déserte
La désertion des chefs du parti laisse en plan ceux des écologistes qui s'y trouvaient encore – c'est-à-dire à la base, laquelle (depuis longtemps) n'avait plus de langage commun avec la direction :
Cette direction est en train de disparaître. La plupart de ses notables (Placé, Rugy, Bresson, Rossignol) sont partis se réfugier dans les bras de François Hollande ; Duflot est la seule à se voir en candidate 2017.
Quant à la « ligne » qu'ils avaient imposée au parti... Laissons la parole à un connaisseur, Noël Mamère, qui écrivait ceci à Reporterre pour défendre Bové que toute la direction d'EE-LV attaquait à bras raccourcis :
<< Je condamne comme José Bové l'impasse technologique des plantes pesticides : bricolage coûteux et périlleux, qui contredit les approches scientifiques pour nourrir l'humanité en préservant l'environnement. Et je critique l'expérimentation humaine pour concevoir des enfants délibérément privés de leurs origines (anonymat du géniteur) en exigeant abusivement le concours de la biomédecine, ou la fabrication d'enfants sur mesure (tri des embryons)... Les questions de la vie, des origines de la vie, des manipulations génétiques, ne doivent pas être prises à la légère. Dans un monde où la troisième révolution industrielle passe, entre autres, par les biotechnologies, nous devons nous souvenir qu’une des dimensions historiques essentielles de l’écologie politique résulte de la critique de la technique... [C'est] un élément essentiel à l’heure où les sciences de la vie deviennent l’enjeu d’une guerre commerciale impitoyable. L’objectif des entreprises n’est pas de défendre la vie humaine et la biodiversité, mais de les rendre rentables. Défendre la modernité, ce n’est donc pas se soumettre à la modernisation capitaliste et aux modes éphémères qu’elle génère... À Europe-Ecologie-Les-Verts, aucune réflexion n’est menée sur le fond. Il n’y a ni commission ni groupe de travail à ce sujet. Ce sont les commissions féministes ou LGBT (lesbiennes, gays, bi-sexuels et transsexuels) qui alimentent le programme à partir de leurs revendications, certes légitimes, mais ne partant pas toujours de la philosophie écologique en la matière... »
EE-LV, « c'est la gauche libérale américaine plus l'environnementalisme », ironisait Mamère. Il précisait : l'écologie n'est pas cela, elle est « un paradigme en soi », qui ne peut pas se soumettre au « culte du progrès »...
Qu'un pur médiatique comme Mamère en vienne à tenir ce discours, c'était le signe d'une évolution non de sa part mais de celle d'une partie du public, et notamment de la base d'EE-LV : celle qui se plaignait depuis longtemps d'être snobée par la direction.
La leçon vaut pour tous ceux qui se fourvoient dans le politicien. Les partis ne servent qu'à faire la carrière d'un petit nombre ; les idéaux militants ne servent qu'à fournir des prétextes provisoires à ce petit nombre. Ce qu'ont vécu les écolos sincères à la base d'EE-LV n'est pas différent de ce que vivent les chrétiens de gauche sincères entrés dans le PS, ou les chrétiens de droite sincères entrés dans la sarkomachine.
Le politique est à réinventer : hors de l'engrenage du système.
12:28 Publié dans Ecologie, Idées, Politique | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : verts, écologie
Commentaires
LEUR NUISANCE
> Et il faut aussi souligner qu'au dela de leur simple inefficacité les gens d'EELV ont énormément nui à la sensibilisation du public sur les questions environnementales. L'incorporation prioritaire de la pensée LGBT dans leur parole ne pouvait être qu'un repoussoir. Or, les grands médias qui façonnent l'opinion et on besoin de simplifier ont lié écologie à idéologie libertaire, elle même du reste partagée par la gauche "de gouvernement".
Pas étonnant que les cathos aient eu du mal à s'intéresser à la question.
Que cette funeste représentation de l'écologie coule! Bon débarras.
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Écrit par : Pierre Huet | 15/09/2015
URGENT
> "Le politique est mort en Europe, il faut le réinventer à zéro. Et cette tâche ne peut se mener qu'en dehors des partis."
"Le politique est à réinventer : hors de l'engrenage du système."
Voilà qui est absolument nécessaire et deviendra de plus en plus urgent!
Et bien entendu, rappelons dans la foulée qu'il n'est pas de "grands hommes", de roi, d'empereur ou de guide salvateurs à porter au pouvoir.
Que Jésus nous préserve des idoles et des idéologies!
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Écrit par : Pierronne la Bretonne / | 15/09/2015
LIBÉRALISME
> A Paris le 17 octobre, il y a tout un colloque sur "Laudato Si" et l'écologie intégrale.
Très bien mais parmi les intervenants il y a le risible J-Y Naudet et Larminat le torpilleur, Lauzun le gentil
Soupir...
Pour ceux qui s'étonnent de ces qualificatifs
-Naudet : parle d'économie depuis 35 ans depuis son amphi, il n'a jamais travaillé en entreprise ; prises de position bêtassonnes en conséquence : "soutenir que les spéculateurs rendent un vrai service, ce n’est pas politiquement correct, mais c’est scientifiquement prouvé"
-Larminat : grand dialecticien, as de la désinformation et du combat par débordement, il ne contredit jamais frontalement l'enseignement de l'Eglise mais comme les progressistes des années 70, en jouant sur les mots pour la siphonner de toute sa dimension céleste.
Tous les deux considèrent que le libéralisme est le meilleur outil pour l'épanouissement de la personne ce qui est une bêtise.
Il est vrai qu'on est libre d'être bête.
Or toute liberté est défendue jusqu'à la dernière cartouche par le Libéralisme.
Mais s'il l'on se dit catholique ce ne peut être vrai.
D'une part parce que la foi est l'adhésion de l'intelligence à la Vérité révélée , on ne peut donc être bête et catholique, ni être catholique et ne pas tenir compte des réalités
D'autre part et plus prosaïquement parce que le libéralisme a été condamné par tous les papes depuis 1890.
Tous les deux considèrent comme stalinien un Etat qui ne reçoit pas ses ordres des entreprises.
Or depuis l'Antiquité gréco-latine, on le sait, les marchands ayant déjà le pouvoir de fait que donne l'argent, ils ne doivent pas en plus avoir le pouvoir politique.
Tous les deux retiennent de l'enseignement des papes que ce qui les arrange.
De Benoit XVI, ils ne retiennent que le 2e partie de :
« Dans les grandes décisions stratégiques et financières, d’acquisition et de vente, de redimensionner ou de fermer les implantations, dans la politique des fusions, on ne peut se limiter exclusivement à des critères de nature financière ou commerciale. Il est nécessaire que l’activité de travail redevienne le milieu où l’homme peut réaliser ses potentialités en faisant fructifier ses capacités et son génie personnel, et il dépend en grande partie de vous, les entrepreneurs, de créer des conditions plus favorables pour que cela se produise… »
De Jean-Paul II, ils ne retiennent que la 1e partie du point 35 de Centesimus Annus :
""L'Eglise reconnaît le rôle pertinent du profit comme indicateur du bon fonctionnement de l'entreprise. Quand une entreprise engendre du profit, cela signifie que les facteurs productifs ont été dûment utilisés et les besoins humains correspondants convenablement satisfaits. Cependant, le profit n'est pas le seul indicateur de l'état de l'entreprise. Il peut arriver que les comptes économiques soient satisfaisants et qu'en même temps les hommes qui constituent le patrimoine le plus précieux de l'entreprise soient humiliés et offensés dans leur dignité. Non seulement cela est moralement inadmissible, mais cela ne peut pas ne pas entraîner par la suite des conséquences négatives même pour l'efficacité économique de l'entreprise. "
- Lauzun : c'est le monsieur gentil, qui ne comprend pas la raison de la hargne des milieux financiers contre le pape.
Il est tellement gentil qu'il déclare à RND, qu'il considère comme "dirigeant chrétien" Jean-Claude Trichet dont la politique anti-inflation a mis à la rue des masses d'Européens : pour ce grand chrétien, la monnaie valait plus que l'Homme.
J-C Trichet qui est aussi un grand intellectuel : "Nous constatons une volatilité accrue de la volatilité sur de nombreux marchés" disait-il en janvier dernier.
Oui vraiment cela est vrai, la bêtise est une liberté et le Libéralisme la défendra jusqu'au bout.
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Écrit par : E Levavasseur / | 15/09/2015
LE P.S.
> On peut supposer aussi que le PS favorise autant que possible l'effondrement d'EELV, qui est devenu un concurrent électoral dangereux pour les régionales et surtout pour passer le 1er tour des présidentielles de 2017.
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Écrit par : Pierrot / | 16/09/2015
@ E. Levavasseur
> Bêtise? Oui, mais pas à l'état pur car liée à la fascination de la puissance, penchant vieux comme le péché originel. C'est de la bêtise scientiste et technolâtre version libérale, mais avant l'échec du socialisme réel, la technolâtrie se voulait planificatrice.
Si on évite de parler de "mystique du développement" de nos jours, on y pense toujours.
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Écrit par : Pierre Huet / | 17/09/2015
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