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23/08/2015

Le Thalys et la tour de Babel

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Réflexions sur Schengen et le cas Khazzani :  


 

Ce qui vient de se passer (dans le Thalys) est significatif. Ayoub el-Khazzani, profilé et fiché par plusieurs polices européennes – pour trafic de drogues et discours djihadistes – pouvait circuler librement à travers les cinq millions de kilomètres carrés de « l'espace Schengen », comme disent les journalistes et les politiciens. Sujet marocain, il était légalement expulsable. Personne ne l'a expulsé : notamment pas les autorités espagnoles, qui l'avaient pourtant arrêté, mais relâché, et qui font désormais savoir qu'elles l'avaient « signalé aux autorités françaises », etc.

Khazzani a-t-il résidé en France en 2014 et fait un aller-retour France-Syrie, avant de gagner la Belgique puis les Pays-Bas ? Ce point est sans doute à éclaircir.

Mais le problème n'est pas là, même si l'inefficacité de la « surveillance » française est patente depuis les affaires Merah, Kouachi et Ghlam.

Le problème, c'est « l'espace Schengen ». Terrain de jeu de tous les réseaux criminels (terrorisme, drogue, armes, migrants clandestins), Schengen a un vice de construction : c'est d'être, précisément, un « espace ». Ce mot date. Il renvoie à l'idéologie imbécile des années 1990, quand nos « leaders d'opinion » – autre expression datée – martelaient à longueur de médias qu'abattre les « barrières » allait garantir la « croissance économique » et la « liberté de circulation ». Il fallait donc « supprimer les frontières », comme on supprimait les normes sociales, les normes financières et toute les normes en général, jusqu'aux identités sexuées...

Ce n'était pas une question d'organisation : c'était une question de philosophie – ou plutôt, d'idéologie. Le libéralisme repose sur son propre élargissement sans limite. Ainsi furent gommées, en 1990 (accord de Schengen) puis en 1999 (convention d'application), les frontières de 26 Etats européens, pour former un « espace unique de voyages sans contrôle aux frontières internes ». Les contrôles – ou ce qui allait en tenir lieu – étaient reportés aux frontières « externes » : notamment la Grèce, les Etats baltes, la Pologne, bientôt la Bulgarie... Sachant que depuis 2010 le passeport albanais dispense de visa pour entrer dans « l'espace Schengen », et que la même faculté doit être accordée au passeport kosovar, on voit le degré de fiabilité du système.

Mais le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker (d'autant plus sans-frontières qu'il est l'ex-patron du Luxembourg), reste formel : « la liberté de circulation est une des libertés fondamentales des traités ». Comme si la libre circulation dépendait du concassage des Etats pour former un terrain vague, et comme si les Européens avaient eu des difficultés à circuler avant 1999...

Je ne me fais pas le partisan d'un « repli national », comme disent les théoriciens libéraux : ce blog guerroie suffisamment contre les replis pour qu'il n'y ait aucune équivoque.

Je constate simplement, comme l'avouait un haut fonctionnaire bruxellois en juillet, que « Schengen n'était pas conçu pour la situation actuelle ». C'était un bateau fait pour le beau temps.

On peut en dire autant du libéralisme dans tous les domaines.

J'en reviens à l'idéologie qui préside à tout ça. Beaucoup de catholiques français se sont laissés prendre naguère à la rhétorique du sans-frontiérisme, prenant pour de l'humilité (« renoncer aux prétentions nationalistes ») ce qui était de l'orgueil : ne former qu'un seul peuple et « construire une tour qui aille jusqu'aux cieux »... Rappelons-nous ce que fait l'Eternel – dans la Bible – pour casser cet orgueil : il arrête la croissance de la tour de Babel, et il disperse les hommes en nations dotées de langues diverses !

L'humilité, c'est de reconnaître nos limites comme étant les piliers de la condition humaine. Transgresser cette condition se paie : quelquefois cher.

 

Commentaires

LES DEUX PROBLÈMES

> Je ne suis pas certain que l'absence de frontières soit le problème. Même avec des frontières cadenassées, le passage est relativement facile : regardez la frontière USA-Mexique ....! Le problème est l'assimilation ou plutôt la non-assimilation de nombreux immigrants !
Les former à notre culture et leur donner du travail. Encore faut-il le vouloir !

BrunoK


[ PP à BrunoK - Les deux problèmes coexistent et s'aggravent mutuellement : c'est bien pour ça que la situation est sombre. ]

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Écrit par : BrunoK / | 23/08/2015

HONNEUR AUX TROIS AMÉRICAINS DU THALYS

> D’accord avec vous sur ce « sans-frontiérisme » irénique qui nous ramène à Babel. Cependant, sur cette affaire du Thalys… et contre tous les orgueils, je voudrais saluer cette jeunesse de cœur qu’ont montré les ressortissants américains, anglais, français (qu’ils aient 22 ou 62 ans en l’occurrence) réunis dans cet acte de bravoure du Thalys Amsterdam-Paris.
Si seulement elle pouvait inspirer nos gouvernants !
Hollande, Obama, Cameron et les autres pensent sans doute avoir garanti leurs arrières – je parle ici du jugement de l’Histoire – en mettant sur pied une coalition internationale contre Daesh. Mais chacun voit aujourd’hui l’hypocrisie de ce déploiement dont font partie des émirs sunnites par ailleurs largement responsables de la constitution et du déploiement ravageur de « l’Etat islamique ».
Les djihadistes de Daesh se comportent comme des monstres, ils égorgent, ils violent, ils détruisent et pillent au nom du dieu, forcément pervers à nos yeux, qu’ils appellent Allah. Ils déstabilisent l’ensemble du Moyen-Orient, multiplient les crimes contre l’humanité… et pendant ce temps-là Obama et ses alliés européens ne pensent qu’à défier la Russie coupable de ne pas s’incliner devant la force militaire et marchande, de ne pas céder devant l’ultralibéralisme esclavagiste concocté par l’Oncle Sam à coups de traités commerciaux léonins.
Oui, si une leçon est à tirer des événements du Thalys, c’est cette jeunesse de cœur au service de la justice.
A un moment ou à un autre de l’Histoire, il faut être capable de cibler le véritable ennemi, et d’agir en conséquence. Face au monstre Daesh, les nations coalisés du « club » atlantique se contentent de tournicoter en plantant quelques banderilles, alors qu’il faudrait, comme diraient Alek, Spencer et Anthony, les jeunes soldats du Thalys, lui « taper sur la gueule » franchement, directement, intensément. Avec l’aide de tous : Russes, Iraniens, Syriens légalistes. Mais non, nos gouvernants tergiversent et font le jeu de l’Etat islamique.

Denis


[ PP à Denis - L'internationale des gens de cœur n'a rien à voir avec Babel ! Honneur aux trois Américains. ]

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Écrit par : Denis / | 23/08/2015

LEURS CONNAISSANCES

> Le point qui m'interpelle également est l'échec des services de renseignement. Mais si leur connaissance du fait religieux en général et de l'islam en particulier est comparable à celle des journalistes, je commence à comprendre les raisons de cet échec...
Voici deux extraits d'un article de 'la Libre Belgique' sur Ayoub al Khazzani qui valent leur pesant d'or.
Source: http://www.lalibre.be/actu/international/fusillade-dans-un-thalys-mais-qui-est-vraiment-ayoub-el-khazzani-55d985ce35708aa437ae8086
1- "Hormis une affection particulière pour la religion, en apparence, il ne donnait pas l’impression d’être marginalisé à outrance".
L'affection pour la religion comme indicateur de la marginalisation...
2- "Sur les réseaux sociaux, il n’était néanmoins pas du genre à étaler sa vie privée, mentionnant uniquement qu’il habite à Madrid et reprenant sur son profil cette phrase pour le moins interpellante : "Ansaroo rasoulo Allah". En arabe,..."compagnon du prophète de Dieu"...."
C'est vrai que cette phrase sur la page FB d'un musulman est interpellante... presque autant qu'un crucifix dans la maison d'un chrétien...
Il y a du boulot !

Pascal


[ PP à Pascal - La sous-culture dominante est coincée entre ses deux axiomes : 1. "tout croyant est un suspect", 2. "aucun musulman ne saurait être suspect". Allez vous débrouiller avec ça... ]

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Écrit par : Pascal / | 23/08/2015

"REPLI" ?

> "Je ne me fais pas le partisan d'un « repli national »"
Il faudrait pourtant oser poser la question. Les écologistes poussent à consommer les produits locaux, les politiques à acheter français ; la sobriété indispensable à notre survie nous obligera à restreindre les transports internationaux ; les Grecs expérimentent que le retour à la monnaie nationale serait moins catastrophique que l'Euro et qu'elle serait un meilleur gage d'entente entre les peuples européens. Pourtant, toute idée de repli national est considéré comme une monstruosité criminelle.
Ça me rappelle une pièce de Marcel Aymé, La Convention Belzébir, où la légalisation du droit au meurtre est devenue la base principale du système, et où ses opposants sont poursuivis comme de dangereux terroristes. L'idéologie de la mondialisation néolibérale s'impose de la même façon : elle devient un absolu de morale et de rationalité, malgré le caractère de plus en plus évident de sa nuisance, et toute opposition est vue comme une perversité dangereuse.

Guadet


[ PP à Guadet - Mais qu'appelle-t-on "repli" ? Tout ce quoi est national n'est pas repli... ]

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Écrit par : Guadet / | 23/08/2015

LE MARCHÉ DE LA GUERRE CIVILE

> Laisser sciemment circuler librement un terroriste chez nous est criminel, non seulement à l'égard des futures victimes, mais à l'égard de l'ensemble de la population arabe et/ou musulmane. Ah, les belles guerres civiles, ethniques et religieuses, qu'on nous prépare!!
Il y a un marché immense dans l'auto-défense, la bunkerisation des quartiers, la protection para-militaire,...
D'autre part, puisque l'Espagne, la Belgique, la France avaient fiché cet homme, évidemment que les Etats-Unis, qui nous espionnent ouvertement et ont l'alarme terroriste paranoïaque le savaient. D'où la question du "hasard" de la présence de ces militaires américains. Au moment-même ou la Commission Européenne refuse de prendre en compte le million de signatures contre TAFTA... Si nous ne devons notre sécurité qu'aux Américains, ils sont en droit de nous envahir de leurs produits comme de nous imposer leurs logiciels d'espionnage, non?
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Écrit par : Anne Josnin / | 23/08/2015

REPLI ET SUBSIDIARITÉ

A Guadet,

> Ce que vous nommez "repli", pour la monnaire, pour les circuits plus courts en économie etc ne pas plutôt de l'ordre de la subsidiarité dont par la DSE ? Et pour parler dans un langage plus simple, ne pourrait on pas dire que cela relève du respect de limites raisonnables ?
C'est sûr que les ultralibéraux et cie ont intérêt à parler de "repli" pour disqualifier tout remise en cause de leur beau système.
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Écrit par : Aurélien Million / | 23/08/2015

TONGS

> -Sur un site humoristique: "Le moment gênant ou tu découvre que trois Américains en tongs et short sont plus efficaces que tous les Vigipirates".
Qu'en pense-t-on place Beauveau ?

-repli? Ce peut-être une bonne stratégie.

@Guadet:

> "mondialisation néolibérale ": pléonasme. Que pourrait-elle être sinon ?
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Écrit par : Pierre Huet / | 24/08/2015

SANS LIMITES

> Cela me rappelle cette excellente personne avec qui je discutais de la crise grecque et de l'euro. Outre sa propension à rejeter l'intégralité des fautes sur le peuple grec (avec un raisonnement à peu près aussi subtil que "après avoir subi un harcèlement moral en règle qui lui a fait perdre vingt-cinq kilos et toute estime de lui-même, même au moment de se jeter du haut d'un pont, un suicidaire garde toute la liberté de contrebalancer par son comportement les actions de ses harceleurs"), ce monsieur a trouvé l'argument ultime pour défendre l'euro (et l'austérité qui permet de maintenir cette monnaie à flot) : avec l'euro, son voyage de plusieurs semaines dans six pays d'Europe s'était excellemment déroulé et il n'avait pas eu besoin de changer de la monnaie avant de partir. Si les monnaies nationales avaient encore existé, son voyage en eût été compliqué.
Quand je lui ai fait remarquer que c'étaient préoccupations de riches et que les classes moyennes et pauvres soumises aux politiques d'austérité payaient d'un bien grand prix son désir de pouvoir voyager aussi aisément à travers l'Europe, je n'ai bizarrement obtenu aucune réponse.
Les désirs de voyage de cette personne aisée ne devaient connaître aucune limite, et toute autre considération était du repli sur soi nationaliste et xénophobe.
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Écrit par : Mahaut H. / | 24/08/2015

@ PP

> "repli" est un mot employé pour donner une connotation péjorative à tout retour au cadre national. Pourtant, ce retour sera sans doute indispensable à notre avenir.
Quel genre de "repli" pouvons-nous craindre ? Un repli identitaire ? Ce n'est pourtant pas pire que l'insécurité identitaire. Rien ne pousse plus à la violence que la peur de perdre son identité. Il est probable qu'un repli identitaire sera la meilleure condition de paix pour les prochaines décennies. Il ne peut pas y avoir d'amour du prochain ou de fraternité entre les peuples si chacun n'est pas respecté et même encouragé dans son identité.

Guadet


[ PP à Guadet - Un chrétien n'achète pas les yeux fermés tout ce qu'on lui présente sous le nom d' "identité". Sinon c'est le brouillard mental... Or on le voit se répandre, en ce moment, chez de jeunes catholiques français de droite. Ne nous satisfaisons pas du brouillard pourvu qu'on y entende battre un tambour. Relisons Bernanos. ]

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Écrit par : Guadet / | 24/08/2015

INFOS

> Bonjour et bien que cela n'aie rien à voir, je me permets une question :
http://www.conseilnational.fr
Avez vous plus d'infos là-dessus ?
Pourquoi ne pas s'élancer dans cette proposition (enfin une !) constructive ?
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Écrit par : Nathanaël / | 24/08/2015

@ PP

> Tout-à-fait. Il faut s'attacher à dissiper le brouillard. Raison de plus pour ne pas laisser au FN et aux cathos de droite la question de l'identité. Il faut prendre le taureau par les cornes et ne pas fuir les problèmes sous prétexte que des impies en parlent.
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Écrit par : Guadet / | 25/08/2015

"Je ne suis pas certain que l'absence de frontières soit le problème"

> J'en conclus que chez vous la porte est toujours ouverte voire qu'il n'y a ni porte ni fenêtre, ni rien ?
Merci de me donner votre adresse je voudrais m'installer chez vous.
On verra ensuite si je m'assimile.
Pour cela vous me donnerez votre meilleure chambre car vous êtes chrétien.
Vous n'aviez pas pensé à ça ?
Malheureusement beaucoup de chrétiens n'y pensent pas car ils pensent que l'amour du prochain c'est voir l'autre comme un saint.
ou bien vous ne voyez pas le rapport ? hélas bcp de chrétiens ne le voient pas.
Ils ne comprennent pas que le Seigneur roi de l'univers les a voulus de toute éternité non seulement dans telle famille mais aussi dans tel pays, à telle époque.
Nous sommes solidaires autant de notre pays que de notre famille.
C'est valable pour tous : ressortissants de pays d'immigration comme de pays d'émigration. Dans les deux cas, on ne laisse pas tomber son pays, son peuple.
L'immigration est soit un drame subi parce qu'on y est obligé ou parce qu'on abandonne les siens pour aller voir ailleurs et là c'est subi par les autres; soit c'est une possibilité à vivre passagèrement. On l'a complètement oublié. L'amour c'est d'abord celui du prochain.

Pour nous pays d'immigration, il faut être convaincu que la solidarité avec ses proches n'est pas incompatible avec celle envers le monde, au contraire, elle la débute.
C'est ce que ni les universalistes ni les nationalistes ne comprennent.
Ni ouverture, ni fermeture : contrôle et entraide.
"moi je te dis, à celui qui te demande, donne!"
"le paresseux, qu'il ne mange pas"
Il n'y a aucune contradiction entre les deux.
Il y a la même justice : celui qui est pauvre n'a pas reçu ce qui lui revenait de droit et celui qui ne remplit pas sa part est indigne de recevoir quoi que ce soit (ce serait priver les autres)

Le contrôle au frontière permet l'assimilation, comme la maîtrise des naissances permet la bonne éducation des enfants.

Croire que catholicisme =universalisme, croire que l'absence de contrôle de l'immigration est la seule attitude chrétienne est aussi erroné que croire que le nombre d'enfants est le signe de la sainteté d'une famille.
Les époux doivent prendre les moyens d'une vie de famille dédiée à tous comme les gouvernements doivent prendre les moyens d'une vie nationale sereine.
Si accueillir un enfant de plus fera que papa et maman s'engueuleront tous les soirs : stop !
L'immigration, c'est pareil.
dans son orgueil la France refuse d'admettre qu'elle n'en a plus les moyens.
Qui en fait les frais ? pas les bobos ! eux ça va bien, merci.
Et si malgré tout un bébé pointe son nez ? eh bien il faut l'accueillir, il n'a rien demandé, lui.
Les réfugiés c'est pareil, ils n'ont rien demandé.
Surtout quand ils doivent quitter leur pays à cause de la politique stupide menées chez eux par les pays où ils veulent se réfugier...

"Le droit d'ingérence" de Kouchner c'est de la violation de souveraineté.
C'est comme cela que la colonisation a commencé, voyez la controverse de Valladolid et les discours auto-grisant de Léon Blum, Hugo ou Ferry.

Bref, vous voyez, c'est toute notre vision de notre pays qu'il faut baptiser et cela commence par le voir comme l'extension, comme l'ensemble de nos familles dans l'ensemble plus vaste du monde, autrement dit par recommencer à parler de "patrie" c'est-à-dire ce qui vient du Père.
Nous sommes tous frères, tous les peuples sont frères en Dieu le Père.
Mais si mon frère débarque tout le temps chez moi, c'est que quelque chose ne va pas.
La question à se poser est : est-ce justifié ou non ? que se passe t-il ? comment résoudre le problème ?
Vider l'Afrique en Europe ne résout pas plus le problème que refuser de voir ce qui s'y passe.

Et puis pourquoi aujourd'hui toutes ces questions sur les migrants qui traversent la Méditerranée ?
Se les poserait-on s'il n'y avait pas déjà tant de tensions du fait de l'absence de contrôle de l'immigration ?
Bien sûr que non.
La question à se poser n'est pas relative à ces migrants forcés, à l'immigration de nécessité mais à l'immigration d'intérêt, bien plus large et qui elle, n'a aucune justification morale car elle est une démission.
Une démission des pays d'émigration (on ne va pas s'embêter à développer chez nous) et des pays d'immigration (on ne va pas s'embêter à les aider et on se donne bonne conscience)

Le contrôle des frontières est simplement un début et ne résout pas la question plus grande et qui est la racine du problème :
-le désir des Africains de vivre comme des "occidentaux" qui est déjà un problème moral en soi
-mais qui est aggravé par le fait qu'ils cherchent à le résoudre sans passer par le développement de leur propre pays et en allant prendre le train en marche là où l'herbe est plus verte
-les pays d'immigration sont mis au pillage économique par une poignée de grands groupes qui s'en partagent les ressources
-et pour produire des biens pour qui ? pas pour les Africains ou du moins pas pour ceux qui en ont le plus besoin
-les assos qui se comportent comme les idiots utiles du capitalisme mondial qui a besoin de mains d'oeuvre pas chère et œuvrent pour l'absence de contrôle
-les gouvernements africains qui se comportent comme des prédateurs
-les pauvres petits chéris européens qui ne veulent pas tenir certains emplois ("le paresseux qu'il ne mange pas")
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Écrit par : E Levavasseur | 25/08/2015

EYES WIDE SHUT

> Les commentaires sur l'Ecosse étant fermés, je réagis ici, puisqu'il s'agit de Babel et, dans les commentaires, de Brouillard, sombre B&B, car l'article de Reporterre m'a fait bondir.
Malgré l'affection que j'ai pour nos vielles populations gaëliques (dont la 1ere implantation en Europe fut notre croissant nord-alpin, de Hallstadt à La Tène), la position des écologistes écossais est une incohérence totale, est-ce le brouillard ou "le secteur de l'alimentation et de la boisson" qui en est la cause, embrumant leurs têtes?
Prétendre défendre l'environnement et lutter contre les OGM en détruisant les Etats-nations par l'Europe des régions sans poids géopolitique ni pouvoir réel, être "ouvertement pro-européen", bref, est un déni de l'histoire et de la réalité. Le seul frein au libéralisme est la souveraineté affirmée des Etats. Et c'est bien pour cela que, de la Babel Européiste au Proche Orient "on" s'acharne à les détruire.
Si les Ecossais veulent être indépendants, qu'ils le soient réellement.

PH


[ PP à PH - C'est justement ça qui est intéressant. L'Ecosse était europhile pour contrer l'Angleterre europhobe. Mais elle découvre que sa volonté de devenir un petit Etat-nation, y compris dans sa politique agraire, se heurte à Bruxelles. Les Ecossais vont-ils ouvrir les yeux sur ce qu'est l'UE ? ]

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Écrit par : Pierre Huet / | 26/08/2015

SCHENGEN

> Certes, Schengen mérite un droit d'inventaire.
Mais je doute très fort que la situation pré-Schengen aurait significativement gêné d'une quelconque façon les déplacements de terroristes ou de criminels et délinquants un tout petit peu organisés, sauf à attendre d'eux qu'ils choisissent de doctement passer les frontières à un poste de douane... On y attrapait effectivement de temps à autre quelques "petits poissons", mais rarement des "gros".
L'argumentation tient seulement dans la mesure où on déciderait de construire tout le long des frontières nationales une sorte de "mur" se rapprochant du rideau de fer ou du "mur de séparation" israélien (qui, soit dit en passant, provoque également des dégâts écologiques incommensurables, au-delà des souffrances humaines occasionnées)...
Est-ce souhaitable, et le cas échéant, en avons-nous les moyens ?
Et si on va au bout de cette logique, on contrôlerait encore bien mieux le crime organisé et les candidats terroristes en réinstaurant également - après tout, pourquoi pas ? - des "clôtures" internes, comme des octrois aux portes de chaque grande ville ou autres "murs des fermiers généraux" ?
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Écrit par : jwarren / | 26/08/2015

@ Anne Josnin

Sans oublier le passager français qui tombait à pic et curieusement a gardé l'anonymat. Il y était "par hasard".

@ Guadet et PP

On ne peut non plus sous-estimer le rôle de la mondialisation dans la dégradation sociale et environnementale:

-nous consommons bien plus par la mise à disposition de produits bon marché venu d'ailleurs.D'ou l'emballement des demandes de matières premières et d'énergie.
_les transports fret se sont accrus de la même façon.
-les transports de passagers, aériens surtout, se sont accrus non seulement par le tourisme mais, énormément par les déplacements professionnels dit voyages d'affaires, et aussi, de plus en plus, par les voyages familiaux. De même que l'exode rural des XIX et XXème s. a créé ici un trafic ferroviaire puis routier de retrouvailles familiales, les migrations intercontinentale alimentent et alimenterons de plus en plus le trafic aérien. Un passager Paris-Brazza consomme autant d'énergie que 70 Paris-Marseille Il ne faut pas croire que les familles renonceront à se rencontrer et on ne peut pas l'exiger ! En attendant d'en avoir les moyens, la téléphonie mobile marche à tour de bras! Même les SDF sans papiers en font usage! On peut même en voir munis de tablettes!
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Écrit par : Pierre Huet / | 27/08/2015

ACTION

> Les média ont loué l'intervention des américains.
Mais je n'ai pas entendu dire que leur succès n'avait été possible que par 2 facteurs
- oser une action active (et non passive telle que la fuite)
- se parler pour y aller à plusieurs
(et cela sans armes, alors que les lobbies de l'armement s'empressent de réclamer que les forces de l'ordre hors service puissent avoir les armes chargées ... en attendant de demander d'étendre de droit au reste de la population quand on aura constater l'inefficacité de la chose).
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Écrit par : Franz / | 28/08/2015

PATRIE ET PATRONS

> "et cela sans armes". Bien vu !
Je reviens de la Chaise-Dieu où j'ai eu une discussion sur le Traité Transatlantique avec un paysan (à votre avis qu'en pense t-il ? )
"C'est les entreprises qui font la loi aux pays maintenant. On a plus voulu de patrie, alors on a les patrons. Avant la loi c'était le bien de tous... bon... plus ou moins mais quand même ! Eh bien maintenant, la loi c'est l'intérêt des grands groupes et c'est officiel. Et puis alors, ils s'arrangent pour que ce soit respecté là !"

"On a plus voulu de patrie, alors on a les patrons " : excellent résumé du TTIP !______

il m'a également dit "aujourd'hui, quand deux choses sont différentes, on croit qu'elles s'opposent forcément : les hommes et les femmes, les noirs et les blancs, l'intellectuel et le manuel
-la science et la religion...
-exactement !** et puis les homosexuels et les autres. Vous dîtes que vous êtes écolo -je ne parle pas des autres cons, hein ?!- on dit que vous êtes contre le progrès.
ll aurait été d'accord avec PP sur le repli national qu'on fout à la gueule de quiconque parle de contrôle.

** nous nous sommes vus à la sortie de la messe.
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Écrit par : E Levavasseur / | 31/08/2015

PS : je n'étais pas à la Chaise Dieu dans le cadre du festival.
______

Écrit par : E Levavasseur / | 31/08/2015

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