10/07/2015
"Eglises mosquées" ? Beaucoup de bruit pour rien...
Réflexion sur un non-événement :
Au cours d'une interview, Dalil Boubakeur, notable ignoré des musulmans (et dont les opinions tiennent des Lumières plus que du Coran), évoque l'idée de transformer en mosquées des « églises vides ». C'est incongru de sa part. Hué par les uns, non soutenu par les autres (musulmans), M. Boubakeur retire ce qu'il avait dit. Le vacarme continue ! Une pétition est lancée : elle s'intitule Touche pas à mon église, mais son véritable sens n'est pas d'aider l'Eglise. On y trouve la signature de gens qu'on ne voit guère à la messe : Pascal Bruckner, à qui Laudato Si donne de l'urticaire ; Nicolas Sarkozy, qui consultait ses SMS en présence de Benoît XVI ; Jeannette Bougrab, qui porte le deuil du plus cathophobe des dessinateurs parisiens... On y trouve aussi des gens en désaccord avec le pape, tel Jean-Robert Pitte, qui doit partager la répulsion de Bruckner envers l'encyclique*, ou André Bercoff, auteur (sous Jean-Paul II) d'un livre intitulé Le nouveau catéchisme veut-il tuer l'Eglise... Tout ce petit monde, mû par une phobie, la dissimule derrière l'amour du patrimoine. Bref : c'est une réédition de la campagne « pour sauver nos églises » lancée autrefois par Maurice Barrès, qui lui non plus n'y mettait pas les pieds et dont l'idéologie n'était pas chrétienne, à moins de confondre christianisme et nécrophilie.
Pourquoi y a-t-il des églises vides en France ? Parce que la grande majorité des Français, même baptisés, n'y mettent pas les pieds. Et pourquoi n'y mettent-ils pas les pieds ? Parce qu'ils n'ont pas la foi en Jésus-Christ ! Le seul vrai problème est la chute de la foi en France**. La seule vraie réponse est la nouvelle évangélisation.
Mais si vous dites ça aux susnommés signataires de la pétition, vous avez peu de chances d'éveiller leur intérêt. Il s'agit en effet de toucher les coeurs et les intelligences, non de sauver des murs ! Tourner des coeurs et de intelligences vers la personne de Jésus-Christ, dans l'esprit évangélisateur que définissait magnifiquement le pape François dans son homélie de Quito (notre note du 08/07), ce n'est pas la priorité de ceux que Mgr Daucourt appelait les « athées pieux »... Ceux-là « défendent l'Eglise » (qui ne leur a rien demandé) pour des raisons qui n'ont rien à voir avec Jésus-Christ, et qui, parfois, ne sont pas compatibles avec le christianisme. Il en découle une confusion des esprits, un enfumage qui cherche à faire écran entre l'Eglise réelle et l'opinion publique ; un enfumage qu'il va falloir dissiper. C'est notre devoir. Comme disait la vieille chanson des zouaves pontificaux : « En avant, marchons ! En avant, marchons ! Le pape nous regarde ! »
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** La chute de la foi a des causes subliminales multiples, dont beaucoup tiennent aux conditions de vie sans horizon formatées par le capitalisme actuel. A ce sujet je recommande le livre du Pr Hartmut Rosa : Aliénation et accélération, vers une théorie critique de la modernité tardive (La Découverte/Poche, 2015). Mais si certains préfèrent croire que les églises sont vides à cause d'un complot, ils peuvent toujours rejoindre la pétition.
10:22 Publié dans Témoignage évangélique | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : églises, christianisme
Commentaires
SIGNATAIRES
> D'autant que les mêmes signataires sont pour l'ouverture des magasins le dimanche : "la croissance avec les dents' !
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Écrit par : emmeline / | 10/07/2015
PAS D'ACCORD
> Soit. Je note que le "non événement" a suscité une réaction au journal 'Libération'.Qui trouve que oui, ce serait un signe de partage et de solidarité que de céder les églises aux musulmans.
Je note qu'A Hidalgo parle "de patrimoine culturel français", à propos du Ramadan.
Je termine en disant qu'il est TRES intéressant de voir que des non chrétiens,( musulmans, juifs,athées..) se mobilisent pour sauver nos églises.
MarieC
[ PP à MC :
- Il ne s'agit pas de "nos églises", mais d'églises vides.
- Elles ne sont menacées que par des municipalités (nullement musulmanes) qui en ont assez de payer pour des églises vides.
- Et pourquoi ces églises sont-elles vides ?
- Question subsidiaire : quel est votre degré d'engagement personnel dans la nouvelle évangélisation ? (pratiquez-vous : a) l'évangélisation de rue, b) les réunions de maison, c) les parcours alpha, d) la formation biblique, e) les actions de solidarité sociale ? ]
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Écrit par : Marie C / | 10/07/2015
RURAL
> Les églises vides, c'est dû en premier lieu à la désertification rurale... Dans les grandes villes, les églises sont pleines, et dans certaines banlieues nouvelles il faut construire de nouvelles églises !
MG
[ PP à MG - Ce qui relativise encore plus la "proposition" de M. Boubakeur, dans la mesure où les musulmans de l'Hexagone sont peu ruraux... ]
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Écrit par : Michel de Guibert / | 10/07/2015
'VALEURS ACTUELLES' ET SARKOZY
> Cette pétition ressemble à s'y méprendre à un coup politique préparant la campagne de Nicolas Sarkozy. Qui l'a lancée? 'Valeurs Actuelles' qui soutient le "futur" candidat assez ouvertement et régulièrement.
De plus, l'ouverture des signatures est réservée à certains: pas de membres du FN dans les 30 premiers signataires.
C'est la même ficelle que pour la manif post 'Charlie Hebdo' : on excite la foule sur un sujet sensible pour récupérer son adhésion politique en prenant soin d'exclure certain parti.
Bref, si ce n'est pas du siphonage de voix... Problème, Sarkozy est détesté de ce même électorat qui n'a pas oublié sa présidence calamiteuse. Bon, il est vrai que les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent. Reste à savoir, qui écoutera ?
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Écrit par : Benoit C / | 10/07/2015
ZOMBIES
> Très juste. Étonnant ces "athées pieux", comme dit PP.
Todd a peut-être raison de parler de "catholiques zombies".
C'est vraiment une agitation stupide, loin de la réalité et qui pourrait bien, pour une fois, relever vraiment de l'islamophobie.
Personnellement, je préférerais qu'une église accueille une mosquée plutôt qu'elle soit détruite ou transformée en hangar, comme cela arrive de plus en plus souvent. Si la plupart des églises concernées sont loin des populations musulmanes, le cas peut se produire où la question se pose. Il suffirait d'imposer un certain respect du lieu et de son décor (facile si l'édifice, antérieur à 1905, appartient à la municipalité) et l'opération ne serait que positive :
- continuité de prière
- conservation du patrimoine national.
- conservation d'un lieu de mémoire de la France chrétienne.
- évangélisation discrète des musulmans.
- marque d'ouverture et de fraternité inter-religieuse de l'Église catholique.
On ne parlerait pas tant de la présence musulmane en Andalousie s'il ne restait pas les mosquées transformées en églises. Je crains même qu'il soit très malheureux que l'idée de Dalil Boubakeur n'ait pas été mieux accueillie et qu'il ait cru bon de se rétracter.
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Écrit par : Guadet / | 10/07/2015
LES ÉVANGÉLIQUES
> Bel article, merci
"Le seul vrai problème est la chute de la foi en France**. La seule vraie réponse est la nouvelle évangélisation." Ou de l'évangélisation tout court, annoncer le Christ vivant, appeler à la conversion.
Bon...et puis si jamais les amis cathos veulent vendre leurs églises, qu'ils n'oublient surtout pas les frères évangéliques, qui parfois cherchent désespérément des lieux de culte, cela se fait un peu mais pas beaucoup !! Afin que l’Évangile du Ressuscité, ses miracles, sa divinité, ses exigences éthiques (suivez mon regard) puissent toujours interpeller dans ces beaux lieux.
Je rêve....?
Amitiés
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Écrit par : Philippe Fauveau / | 10/07/2015
COLLUSION
> Tout à fait d'accord, cependant il ne faut pas sous estimer la collusion Grand Orient-Moyen Orient islamiste pour se débarrasser définitivement de chrétiens de plus en plus dévitalisés. La proposition d'église-mosquée ressemble fortement à un ballon sonde envoyé dans un espace social déserté par le sens. Une réponse rapide à la provocation s'imposait quand même. Pour le long terme et plus profondément, la prière d'ouverture d'aujourd'hui donne clairement la vraie priorité : "Fortifie notre cœur de la force du Christ, mets en nous le feu dont brûle son cœur. Nous lui ressemblerons alors d'avantage...". De manière plus générale le rôle des médias consiste essentiellement à nous obliger à regarder ailleurs. Pendant qu'on laisse les "christianistes" monter au filet, les vrais chrétiens d'Orient sont massacrés avec la complicité d'occidentaux qui jouent aux échecs avec les peuples et achètent du pétrole à bas prix, les inégalités véritables (pas celle des 'sexualités' mais celle du niveau de vie) s'accentuent scandaleusement et le 49.3 devient un mode privilégié de gouvernement.
A ce sujet la nouvelle revue de propagande "Le 1" présente notre ministre des finances comme un grand humaniste, disciple d'Aristote et de Paul Ricœur. "Emmanuel Macron ne parle ni taxi, ni autocar, ni motion A, ni Jean- Vincent Placé mais Aristote, Descartes, Pascal, Kant, Ricœur. La politique sans la philosophie, explique- t-il en substance, n'est qu'un cynisme, un nihilisme."... Merveilleuse philosophie qui permet de vendre le travail du dimanche et de procéder à l'enterrement définitif du droit du travail péniblement acquis ! Mieux encore pour plaire à une certaine droite, la phrase suivante : "«Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du Roi". Cette évocation déchaîne à l'égard d'Emmanuel Macron une flambée d'amour de la part de certains nostalgiques, donnant à son auteur une légitimité quasi monarchique. Macron, notre prochain roi ???? http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2015/07/09/31001-20150709ARTFIG00295-emmanuel-macron-l-eleve-d-aristote.php
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Écrit par : isabelle / | 10/07/2015
DES CAS
> Il y a néanmoins des exemples d'églises prêtées aux musulmans ou d'églises transformées en mosquées :
http://www.francetvinfo.fr/societe/a-graulhet-on-se-felicite-de-l-eglise-transformee-en-mosquee_956031.html
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Écrit par : Michel de Guibert / | 10/07/2015
@ guadet
> Je ne crois pas que l'on parle beaucoup de la présence chrétienne en Turquie au motif qu'il resterait des églises transformées en mosquées !
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Écrit par : Michel de Guibert / | 10/07/2015
DISCUSSION
> Cher Patrice, nous avons un point de divergence lorsque vous dites "Il s'agit en effet de toucher les coeurs et les intelligences, non de sauver des murs !" - J'ai passé moi-même un nombre d'heures considérable dans la réfection, le sauvetage du patrimoine sacré, oh, de petites choses, vraiment des gouttes d'eau. Je ne crois pas que ce ne soit "que des murs" mais le continuum, visible, offert à la vue de tous, de la Chrétienté. Et que celui-ci aide à évangéliser.
Vous connaissez sans doute l'article de Marcel Proust intitulé "La mort des Cathédrales" où il expose ceci:
« On peut dire que grâce à la persistance dans l’Eglise catholique des mêmes rites et, d’autre part, de la croyance catholique dans le cœur des Français, les cathédrales ne sont pas seulement les plus beaux monuments de notre art, mais les seuls qui vivent encore leur vie intégrale, qui soient restés en rapport avec le but pour lequel ils furent construits »
et encore ceci:
« Quand le sacrifice de la chair et du sang du Christ ne sera plus célébré dans les églises, il n’y aura plus de vie en elles ».
A une toute autre échelle, la plus humble:
Ce qui sauve encore ces couvents, églises, chapelles, calvaires, etc... dans l'espace rural c'est bien souvent leur inscription au patrimoine, ce qui ne les met pas à l'abri de la vente, d'un usage détourné, d'une affectation autre au sens large, de l'aliénation, mais du moins aide à la préservation des lieux en l'état, ou à peu près.
Bien souvent il suffirait de peu de choses pour qu'il soit à nouveau possible de les affecter à la Liturgie.
Peu de choses pour qu'on puisse encore affirmer que nous n'avons que moyennement à subir le reproche " Ne faites pas de cette maison de prière une maison de trafic. "
Et continuer ce très humble travail, qui a ses peines, ses joies, ses difficultés sans nom, en dépit de la quasi-absence de moyens qui y sont affectés (sauf élément remarquable, classable, au patrimoine) ne permet pas que de faire le lien visible avec un passé Chrétien et monumental ("nos chères vieilles pierres", il permet d'évangéliser, du moins le crois-je.
Votre commentaire coïncide avec l'Evangile du jour (vous faites le lien direct avec l'évangélisation en commentaire):
Mt 10, 16-23 http://www.homelies.fr/lecture,1418,5195.html
Je tiens pour certain que, parmi les suiveurs réguliers de ce blogue, nous sommes en totalité impliqués aujourd'hui (ou fûmes naguère) dans l'évangélisation. Ce qui présente beaucoup d'obstacles, énormément de difficultés. Peu de recettes-miracles, l'empirisme vaut parfois même la méthodologie appliquée (pas toujours, loin de là, nous sommes d'accord !).
Voici une appréciation. Je suis de la toute dernière génération, sans doute avais-je la chance de grandir dans un endroit un peu "attardé" (sic) dans le contexte de la seconde moitié du XXème siècle en France. Mais il y avait un presbytère, habité par un prêtre, le curé du village. Qui était une autorité, un "notable" si vous voulez, une présence avec laquelle les villageois, le maire, l'instituteur devaient compter. Et qu'on voyait au quotidien.
Aujourd'hui, la même campagne est desservie par un prêtre qui "couvre" cinquante clochers. Il y a toujours le maire, l'instituteur, les villageois.
Je veux croire que l'église, entretenue, ouverte autant que faire se peut, un oratoire fleuri et nettoyé, un calvaire débroussaillé et honoré, font signe évangélisateur.
Tenez, et même un humble modillon roman, à l'aspect tellement poli par les ans qu'il est impossible de deviner ce qu'il figure, parle encore, peut toucher le coeur et contribuer à l'ouvrir à la Foi, s'il n'est pas livré au lierre et aux ronces. Mais, et je vais faire bondir, plutôt livrer au lierre, aux ronces qu'à l'édification d'une résidence secondaire ou qu'à l'Islam.
C'est un peit appui, ne le négligeons pas.
Aventin
[ PP à Aventin :
Ne vous méprenez pas !
Je n'ai pas dit que sauver les murs n'a pas d'intérêt en soi.
J'ai dit que la nouvelle évangélisation ne consiste pas à sauver des murs (c'est évident) mais à toucher des cœurs et des intelligences.
Et, à l'inverse, que les pétitions du genre de celle-là n'ont rien à voir avec la nouvelle évangélisation, parce qu'elles regardent la religion comme Barrès la regardait...
Tandis que Proust avait un autre regard que Barrès. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Aventin / | 10/07/2015
EX-ÉGLISES
> A Lagny sur Marne, dans le 77, une église du centre ville a été partiellement transformée depuis deux siècles en café restaurant; dans la même ville, une petite chapelle du XIXe siècle est désormais devenue un restaurant elle aussi. Est-ce mieux qu'une mosquée ?
Un certain nombre d'églises catholiques, après la Révolution, sont devenues des temples protestants (monastère des Billettes, oratoire du Louvre ou temple Ste Marie à Paris).
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Écrit par : B.H. / | 10/07/2015
DEVINEZ
> La transformation d'églises en boîtes de nuit ne choque pas nos petits Charles Martel. Ils n'en ont qu'après les mosquées. Devinez pourquoi.
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Écrit par : Quiniou / | 10/07/2015
CHANTIER
> Il est sûr que les communes et associations qui se démènent pour sauver des églises désertées ne le font pas que par élan religieux, loin de là. Mais il se peut que cet attachement à un patrimoine soit signe d'un manque et donc une pierre d'attente de nouvelle évangélisation. En tout cas, nous ne pouvons pas dédaigner ce chantier, sans pour autant laisser tomber les autres.
Pour être franc, je ne suis pas neutre là-dessus étant impliqué dans une telle association.
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Écrit par : Pierre Huet / | 10/07/2015
CONVERSION
> Plutôt que de rester à l'extérieur de nos églises pour en interdire l'accès : "Touche pas à mon église", Véronique Lévy préconise d'y rentrer afin d'être incorporés à l’Église avec un E majuscule. Elle adresse cette prière aux chrétiens :
V. L. : "Avoir confiance, ne pas avoir peur, même dans des situations difficiles ; affirmer sa foi, oser porter la croix. Annoncer la Bonne Nouvelle d'un Dieu qui nous a sauvés, rayonner son amour, diffuser sa Grâce. Par un regard, un sourire, un silence. Être sel, être levain. Ne pas s’affadir pour ne pas être foulés aux pieds ! Les églises ne se vident pas. Il y a de plus en plus de conversions, au contraire ! Mais on ne le dit pas ! Je supplie les chrétiens de ne pas abandonner leurs églises, de les habiter, de les fleurir, de les soigner. Elles sont le Corps qui nous nourrit. Jésus y repose. Il nous attend dans le silence de l’Adoration, palpitant dans l’hostie diaphane ; Il nous étreint de sa Miséricorde dans le sacrement du pardon ; nous enveloppe et nous attire à Lui dans l’Eucharistie. Brûlons d’un zèle jaloux pour le Seigneur car Il nous demandera par trois fois au seuil du face à face : "M’aimes-tu ? J’avais froid et tu ne m’as pas réchauffé de ton amour. J’étais nu et tu ne m’as pas revêtu de tes larmes. J’étais seul dans le tabernacle et tu ne m’as pas visité. Ni consolé de ta présence. J’ai traversé la mort pour te rejoindre et te donner ma Gloire. Mais toi, où étais-tu ?".
http://www.aleteia.org/fr/societe/interview/veronique-levy-je-supplie-les-chretiens-de-ne-pas-abandonner-leurs-eglises-5889786787135488?page=4
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Écrit par : isabelle / | 10/07/2015
PROUST
> Ne faudrait-il pas en fait regarder cette préservation des églises dans le giron de l'Eglise comme une nécessité architecturale intrinsèque, pleine et entière, c'est-à-dire débordant vers la spiritualité ? Je crois que Proust n'aurait pas dit autre chose, lui qui visitait un jour les ruines d'une chapelle abandonnée dans la campagne (dans un tome de "La Recherche") avec une si grande sensibilité littéraire. Et c'est pour cette raison qu'il faut, au contraire, construire des mosquées pour les musulmans, mais garder aux lieux chrétiens, même désertés et dévolus dorénavant au silence, leur destination originelle - qui fait sens, évidemment.
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Écrit par : jem / | 10/07/2015
EX-ÉGLISES (suite)
@ B.H.
> Vous oubliez à Paris l'église Sainte Geneviève transformée en "Panthéon" !
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Écrit par : Michel de Guibert / | 10/07/2015
ANICONIQUE
> Guadet, j'ai du mal à vous suivre sur le "respect du lieu et de son décor" : pensez-vous sérieusement qu'une religion aussi strictement aniconique que l'islam peut s'accommoder d'un patrimoine statuaire ou verrier existant, constituant autant "d'idoles" à ses yeux ? Dans le reportage sur Graulhet dont Michel de Guibert a posté le lien, on voit bien que tout est refait pour se conformer aux "standards" de la mosquée. Les "vitraux" conservés ne sont que des verrières blanches. Hors les murs, que subsiste-t-il de ce vestige de "patrimoine national" ?
Dès lors, je ne vois pas non plus comment vous envisagez concrètement "l'évangélisation discrète des musulmans" à partir de ce contexte. À moins d'un tabernacle secret pour soumettre en continu et à leur insu les fidèles d'un nouveau genre à la Présence réelle ? (quand bien même, ce ne serait éventuellement efficace que si l'un de nous se coltine le nécessaire boulot d'évangélisateur)
Laissons de côté la "continuité de prière", je ne suis pas sûr qu'on pense à la même chose...
Sur le fond, d'accord avec PP, toute cette affaire n'est que du buzz pour agiter de mauvaises passions que les uns ou les autres tentent de manœuvrer selon leurs visées.
Si une église désertée a une vraie valeur patrimoniale, soit les catholiques autoproclamés se bougent pour la repeupler, soit on met en valeur son patrimoine, quitte à se résigner à ce qu'elle ne soit plus qu'un lieu de tourisme - mais à partir duquel, là en effet, il sera possible d'entamer une (ré-)évangélisation.
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Écrit par : Albert Christophe / | 10/07/2015
OU RESTAURANT
> Mosquée ou restaurant? Le fait est qu'il est beaucoup plus souvent question de repas dans le Nouveau Testament que dans le Coran.
Dans le Coran, on parle de mets délectables et de servantes. Dans le NT, du bonheur d'être ensemble auprès de Dieu.
Finalement, il vaut peut-être mieux un restaurant.
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Écrit par : Pierre Huet / | 10/07/2015
@ Albert Christophe
> Si une appropriation en mosquée conduit à une destruction, il ne faut pas l'accepter, c'est bien ce que je voulais dire. Le problème est ici que le refus était a priori.
Le pape François l'a bien dit : il faut accueillir, mais ça ne veut pas dire qu'il faille tout accepter de l'accueilli. Ne pas se montrer accueillant, en revanche, c'est couper toute possibilité de dialogue.
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Écrit par : Guadet / | 11/07/2015
@ Guadet
> Rappelons l’attitude du calife Omar lors de la prise de Jérusalem en 637, qui invité par le Patriarche de la ville à faire sa prière dans l’enceinte même de l’église, a décliné l’invitation, pour préserver ce lieu de culte, en prononçant sa célèbre phrase : « J’ai peur que demain d’autre musulmans réclameront de force, de faire la prière dans cette église, sous prétexte qu’Omar l’avait déjà fait ! »
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Écrit par : Michel de Guibert / | 11/07/2015
LA PEUR
> Je suis dubitatif sur cette affaire. Pétition ou pas pétition ? Mosquée ou restaurant ? J’ai lu différents points de vue et il m’a semblé que l’on n’y abordait pas les vraies questions, notamment la montée significative de la peur de l’islam dans la population française. Je ne parle pas simplement de la peur du terrorisme et de l’islam radical, mais bien de la peur de l’islam comme religion ; et comme religion qui progresse en nombre, en visibilité et en exigences. La "proposition Boubakeur" porte une force symbolique particulièrement puissante, mais il y a aussi toutes ces petites informations du quotidien : comment l’homme de la rue réagit-il quand il lit dans la presse que trois personnes ont été condamnées au Maroc pour rupture publique du jeûne du Ramadan ? Et comment réagit-il quand il lit dans le même journal que telle ou telle personnalité politique française s’est rendue à une rupture du jeûne ? Eh bien l’homme de la rue réagit ainsi : « Je ne veux pas de cette religion » et « On est en train de se faire bouffer », dit-il. Les responsables musulmans abordent ce rejet croissant sur un registre victimaire - il s’agirait simplement de renforcer la lutte contre le racisme et la haine - sans jamais s’interroger sur ce qui produit ce rejet. Le consensus politico-médiatique moyen se contente de répéter à l’envi « pas d’amalgame », « laïcité » et « valeurs républicaines ».
Tout ceci ressemble à un théâtre d’ombres qui laisse de côté le véritable enjeu : un fossé se creuse, qui porte la possibilité réelle de la violence et fait le lit d’un djihadisme intérieur. On préfère enterrer et ignorer le rapport Boutih, qui porte pourtant une certaine pertinence en termes de constats, à défaut de pistes solides de solutions. Même entre chrétiens, nous esquivons le problème. La pression est forte : quiconque pose le problème sur la table prend le risque d’être classé dans le « camp du mal », quand bien même serait-il porté par une volonté de paix et voudrait-il réfléchir aux conditions d’un véritable bien.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 16/07/2015
LE MAÎTRE DE LA TERRE
> En fin de compte, ce serait beaucoup de bruit pour rien si bien des catholiques français, dont je suis, n'étaient pas convaincus que, pour le milieu dirigeant, le christianisme, sous ses formes latine et orientale, est le principal ennemi à abattre et que tout vaut mieux que ce christianisme, en particulier l'Islam y et les "sagesses" orientales.
Aussi l'élimination physique des Chrétiens, fut-ce par Daesh n'est qu'un dommage collatéral du Progrès.
Lire "Le Maître de la Terre" de Benson, auquel le pape François s'est, dit-on, déja référé.
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Écrit par : Pierre Huet / | 16/07/2015
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