"Intégrale ou menteuse, l'écologie"

 

Sur une fertile formule de l'abbé de Tanoüarn : 

 

Denis nous signale une note de blog de l'abbé de Tanoüarn, qui parle de l'encyclique avec cette formule remarquable de complexité dans sa concision : « Intégrale ou menteuse, l'écologie ».

Oui. Tout est là :

► menteurs schizoïdes (en tant qu'écologistes), ceux qui acceptent que l'on fasse à l'humain ce dont ils veulent protéger le reste de la nature !* Ils mentent parce qu'il n'y a qu'une seule écologie : la science qui étudie la biosphère... et qui fonde toutes les résistances au saccage marchand du vivant.

► Mais menteurs aussi (dans le camp d'en face), ceux qui brandissent « l'écologie humaine »** comme moyen de refuser l'écologie environnementale ! Ils contredisent de plein fouet le pape François. Citons-leur cette encyclique qu'ils ne veulent pas lire*** :

 139. Quand on parle d'environnement, on désigne en particulier une relation, celle qui existe entre la nature et la société qui l'habite. Cela nous empêche de concevoir la nature comme séparée de nous ou comme un simple cadre de notre vie. Nous sommes inclus en elle, nous en sommes une partie, et nous sommes enchevêtrés avec elle. Les raisons pour lesquelles un endroit est pollué exigent une analyse du fonctionnement de la société, de son économie, de son comportement, de ses manières de comprendre la réalité... Il n'y a pas deux crises séparées, l'une environnementale et l'autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale. Les possibilités de solution requièrent une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pour rendre la dignité aux exclus et simultanément pour préserver la nature...

(Soulignons que le pape – définissant ici les priorités – mentionne : la pauvreté à réduire, les exclus à promouvoir, la nature à préserver. Celui qui a des oreilles, qu'il entende !).

 

On objectera : au lieu de dire « intégrale ou menteuse, l'écologie », l'abbé de Tanoüarn aurait dû dire : « intégraux ou menteurs, les écologistes ». En effet l'écologie comme telle ne peut pas mentir (devenir schizoïde) : si elle le faisait, elle s'annulerait et disparaîtrait en tant qu'écologie. Mais une partie de ceux qui se réclament de l'écologie sont des menteurs et des imposteurs... Conformistes partisans de la GPA et des manipulations technologiques de l'humain, M. Placé, Mme Duflot, M. de Rugy et Mme Pompili sont donc écologistes comme je suis financier.

En revanche, José Bové et d'autres – tous ceux qui ont déclaré la guerre à l'artificialisation marchande – sont sur la voie de l'écologie intégrale. C'est d'abord avec eux que les catholiques doivent engager et développer « le dialogue avec toutes les pensées de l'écologie » : dialogue auquel les appelait le cardinal Ratzinger en 2003 dans sa lettre à la revue L'Ecologiste.

 

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* <<  La cohérence fait défaut à une partie des milieux écologistes : plus proches en réalité du libéral-libertaire que de l'écologique, ils acceptent que l'on fasse à l'humain ce qu'ils refusent que l'on fasse à l'environnement. Mais que des zadistes de Notre-Dame-des-Landes puissent militer – par esprit LGBT – en faveur d'une industrie biotechnologique qu'ils devraient combattre, demeure un non-sens : c'est une emprise de l'artificialisation marchande sur un camp qui lui est prétendument hostile... La posture de ces écologistes-là est schizoïde, fragile, exposée aux mêmes dérives que beaucoup de postures contemporaines – mais en plus caricatural : quoi de plus aberrant que de voir des militants du « respect de la nature » se mettre au service du saccage de la nature humaine? >> (Cathos, écolos, mêmes combats ?, Peuple libre 2015, coll. Les AlterCathos).

** cf. ma note d'hier.

*** pas plus qu'ils n'ont lu le « Magistère antérieur », dont ils se gargarisent mais qui fonde l'encyclique...