OGM : un agneau-méduse fluo dans la chaîne alimentaire

Ce scénario de film-catastrophe vient de se réaliser en France :

 

 

Toutes les radios en parlent ce matin. Les laboratoires biotechnologiques de l'INRA avaient produit un agneau comportant un gène de méduse, ce qui avait modifié (notamment) le phénotype de l'animal au point de le rendre fluorescent aux ultra-violets* et de lui faire une peau transparente... En novembre 2014, un salarié de l'Unité commune d'expérimentation animale de l'INRA, voulant se venger de ses chefs, a subtilisé l'agneau-méduse et l'a introduit dans un groupe de moutons normaux partant à l'abattoir. L'animal transgénique fut tué, sa viande  fut vendue, et elle fut consommée par un particulier francilien.  

Il s'agit d'un délit  puni d'un an de prison et 75 000 euros d'amende : la « mise sur le marché d'un produit consistant en organismes génétiquement modifiés ou contenant de tels organismes ».  

Le parquet de Meaux a transmis l'affaire au pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Paris. L'INRA lance une enquête interne : l'affaire le concerne doublement, car elle implique non seulement le coupable direct mais un autre salarié, qui savait mais n'a rien dit...  D'autant que le cas de l'agneau-méduse n'est pas le premier dysfonctionnement au sein de l'INRA :  des faits répréhensibles ont été signalés depuis quelque temps sur d'autres sites de cet institut. Est-ce l'île du Dr Moreau ?

L'INRA veut nous  rassurer en déclarant que : 1. « la consommation de cette viande ne présente pas de risques sanitaires » (alors pourquoi tous ces protocoles de sécurité ?),  2. l'agneau-méduse avait été produit dans le cadre d'une « recherche en cardiologie humaine », ce qui est censé tout excuser. 

Néanmoins la presse s'indigne : « Le fait qu'un mouton modifié avec des gènes de méduse en laboratoire puisse se retrouver dans le commerce est simplement inacceptable », proteste l'éditorial du Parisien (journal qui a sorti l'affaire)...

Se plaindre des effets de causes que l'on vénère, c'est l'attitude libérale de nos médias. Le cas du mouton OGM vendu en boucherie est certainement scandaleux. Mais le dire ne suffit pas : il faut voir le contexte. 

Commercialiser des côtelettes d'agneau-méduse n'est pas plus scandaleux que de cultiver des plantes OGM en plein champ, ce qui diffuse les transgènes au gré des vents et contamine les cultures environnantes – comme l'a établi l'expérience américaine ! La seule différence est que la commercialisation de l'agneau-méduse est encore un délit à l'heure actuelle, alors que les transgènes en plein champ sont approuvés par la presse et protégés par les juges, qui condamnent très durement les faucheurs volontaires... Ces condamnations sont prononcées au nom des droits de « la science » ; le monde bien-pensant rabâche qu'il faut « laisser les chercheurs chercher » ; l'idéologie officielle prône en matière de végétaux ce que la loi interdit encore en matière de viandes ; et de toute façon Sarkozy II (s'il a lieu) tiendra les promesses de Sarkozy I : « l'écologie, ça commence à bien faire. » 

 

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* sous l'effet de la GFP (Green Fluorescent Protein).