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25/05/2015

Les paysans du Burkina-Faso dénoncent l'illusion des "OGM qui aident les peuples pauvres"

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Manifestation à Ouagadougou le 23 mai :


 

Manifestation dans la capitale du Burkina-Faso samedi dernier : petits paysans et agronomes ont crié « virez Monsanto !». C'était la journée mondiale de résistance aux OGM : et, là, les bien-pensants ne pourront pas dire que la résistance à Monsanto est le fait d'intellectuels de l'hémisphère nord. On avait vu les évêques de l'Inde demander l'interdiction totale des OGM dans le sous-continent « pour protéger les paysans pauvres » ; voici des Africains qui demandent la même chose.

L'ex-président Compaoré avait fait du Burkina-Faso le seul pays ouest-africain à cultiver en plein champ le coton transgénique (OGM insecticide Bt). Aujourd'hui cet OGM couvre 73 % de la production nationale. Sa généralisation a été opérée – comme ailleurs – avec des promesses de rendements mirobolants... Puis, comme ailleurs, les paysans se sont aperçus que le sol perdait sa fertilité au fil des récoltes. Et ils ont découvert concrètement ce qu'implique le système Monsanto : devoir racheter tous les ans les semences OGM, vingt fois plus chères que les semences traditionnelles ; devoir acheter toujours plus d'engrais, le sol perdant sa fertilité ; et devoir acheter des insecticides de complément,  parce que même l'efficacité anti-insectes du Bt est aléatoire ! La pauvreté du paysan burkinabé ne lui permettant pas de faire ces achats, il est obligé d'emprunter.

Sans compter que la qualité du coton diminue avec l'OGM Bt, dont la fibre est « plus courte que celle du coton traditionnel »...

Résultat, explique le syndicaliste paysan Issouf Sanou (Libération, 25/05) : « C'est une prison, ce système ! Il faut tout le temps produire du coton pour payer tes dettes ! » Cette situation touchant les 3,5 millions de Burkinabés qui vivent du coton, les manifestants de Ouagadougou réclament « un moratoire de dix ans sur les OGM » : le temps de réaliser les expertises indépendantes... que Monsanto esquive, partout et depuis toujours.

Il faut faire circuler cette information : pour éradiquer – là où elle persisterait encore – la vieille fable bien-pensante des « OGM qui nourrissent les peuples pauvres ». Et le non moins vieux scrupule bien-pensant : « gardons-nous de paraître critiquer la Technique... »

 

 

 

http://burkina24.com/2015/05/23/marche-contre-les-ogm-a-ouagadougou-proces-en-regle-contre-mosanto/

 

http://news.aouaga.com/v/37965.html

 

 http://www.jeuneafrique.com/Article/DEPAFP20150524113247/

 

 

 

Commentaires

MA PAROISSE

> Merci de cette info. Elle va m'aider dans ma paroisse à déblayer les préjugés pro-business !
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Écrit par : paul-marie / | 25/05/2015

UNE ARME DU SYSTÈME FINANCIER

> Ce que beaucoup ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre c'est que les OGM sont une arme de guerre. Cette arme permet au de soumettre les peuples au système financier. Si chez l'Uncle Sam l'endettement commence pour les étude et dure toute la vie, pour le plus grand bien du système bancaire, il fallait bien trouver un moyen d'y assujettir tous les peuples. Il y ont penser, Monsanto et consort l'ont fait.
Il est plus facile de croire ou de faire semblant de croire que les OGM vont permettre de nourrir les peuples pauvres et de s'en donner bonne conscience, que de prendre vraiment le problème pour se qu'il est vraiment et de trouver de vraies solutions.
Nous sommes en fait sur la même problématique que pour votre post sur le parrainage de "climato-sceptiques" par l’académie des sciences. Quels sont les moyens de ne rien faire tout en donnant l'illusion d'agir en fonction de données scientifiques. Pas besoin que celles-ci soient vraies. Le tout est de les rabâcher suffisamment avec l'aide de media complaisants (publicité oblige) pour qu'elles le deviennent. Le public est alors perdu dans un flot d'informations contradictoire et les pompes à phynances peuvent tourner à plein régime.
" Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front (signe d'un culte rendu), et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom."
Apo 13:16-17
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Écrit par : Jean-Philippe B / | 25/05/2015

CE QU'ILS NOUS DISENT

> Oui, c'est comme quand ils nous ont dit que le système faisait reculer la pauvreté dans le monde. Je pense que c'est tout le contraire.
Avant, un paysan pauvre d'Afrique faisait pousser de quoi nourrir sa famille et il avait un peu de surplus qu'il vendait au marché. Donc il gagnait très peu dans l'année en équivalent dollars. Parfois, il arrivait que les récoltes soient mauvaises et qu'il souffre de la faim mais les autres années, tout le monde avait à manger.
Maintenant, il fait pousser pour l'exportation. Généralement, il est ouvrier agricole car la terre ne lui appartient plus. Il gagne certes un nombre de dollars plus conséquent, mais ce n'est plus suffisant pour nourrir convenablement sa famille car il doit acheter sa nourriture. La faim, c'est tout le temps maintenant. Mais on nous dit : voyez, la pauvreté a reculé.
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Écrit par : Bernadette / | 26/05/2015

ÉCONOMISTES

> Entièrement d'accord avec Bernadette, et on pourrait dire que l'illusion est encore plus sombre : le paysan qui fait vivre sa famille avec son lopin de terre (autarcie) fait entrer zéro dollar dans le PIB mais n'est pas malheureux ; tandis que celui qui trime sans arriver à faire vivre sa famille, par son salaire, par ses achats, fait apparaître des montants supplémentaires dans le PIB. Et donc nos vibrant économistes peuvent bomber le torse et affirmer chiffres à l'appui que la misère recule puisque le PIB augmente.
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Écrit par : franz / | 30/05/2015

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