25/05/2015
L'empire américain devient méchant envers les Européens
et George Friedman (Stratfor) s'en félicite :
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Les 13 points-clés de la géopolitique US selon George Friedman, président de l’agence de renseignement Strategic Forecasting, Inc. (Stratfor) basée à Austin, Texas :
<< 1 – L’Europe n’existe pas
2 – Seule une union Allemagne-Russie pourrait menacer les USA, mais ça n’arrivera jamais
3 – L’armée ukrainienne est une armée US, nous donnons nos médailles à leurs soldats méritants
4 – Nous livrons des armes dans tous les pays de l’est européen, même en Ukraine
5 – Notre but est d’installer un cordon sanitaire autour de la Russie
6 – Nous intervenons militairement dans le monde entier, nous dominons les océans et toute la terre
7 – Nous faisons battre nos ennemis entre eux, c’est cynique mais ça marche
8 – Les attaques préventives déstabilisent les ennemis, nous faisons ça dans toutes les guerres
9 – Nous installons des régimes favorables à nos intérêts
10 – Nous sommes un empire, nous ne pouvons pas nous relâcher
11 – L’Otan doit occuper tout l’espace terrestre entre la mer Baltique et la mer Noire
12 – Nous ne savons pas ce que va faire l’Allemagne, elle est dans une situation très difficile
13 – Nous ne voulons pas d’une coopération entre le capital financier et technologique allemand et les ressources de matières premières russes, les USA essaient d’empêcher ça depuis un siècle. Le destin de l’Europe dépendra de la décision des Allemands, où vont-ils diriger leurs exportations ? >>
09:32 Publié dans Europe, USA | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : états-unis, europe
Commentaires
LA CLÉ
> La clé en effet;
Si les USA sont l'ennemi principal des pays européens, que penser de la presse européenne servilement pro-US ? (cf. la désinformation permanente sur l'Ukraine, la Russie, le Proche-Orient etc) ?
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Écrit par : trofim / | 25/05/2015
GÉOPOLITIQUE DE B.D.
> Combien de raclées militaires faudra-t-il aux Américains pour comprendre enfin qu'ils n'ont jamais été une hyperpuissance, et qu'ils ne sont plus une superpuissance depuis avant la Baie des cochons ? Comment peut-on se ridiculiser au Moyen-Orient dans ces proportions, laisser derrière soi un chaos aussi abominable et continuer à rouler ainsi des mécaniques ?
Quant à l'idée d'une menace germano-russe, non seulement elle n'a géopolitiquement aucun sens (et historiquement, n'en parlons pas : "depuis un siècle" ? Mais d'où sort ce scénariste de BD ?), mais elle ne me paraît pas se fonder sur une vision très claire de la situation réelle de l'Allemagne actuelle.
Ces spécialistes du renseignement américains sont pour moi une source d'étonnement permanent. Leur analyse du monde ne me paraît pas dépasser le stade du pulp de SF bon marché. Il ne manque plus que les monstres baveux à tentacules sur la couverture.
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Écrit par : Christian Vennec / | 25/05/2015
@ Christian Vennec,
> Les Américains n'ont peut-être jamais été une hyperpuissance (quoique...via les multinationales type Monsanto ils sont en passe d'acquérir la maîtrise du vivant "merchandisé" ; ils sont les maîtres d'internet; + à eux seuls la moitié des dépenses en matière de défense dans le monde - même pour des résultats mitigés - ce qui n'est pas rien).
Mais une chose est certaine : de par leur situation géographique, ils sont globalement invulnérables.
Et ils ont cette capacité - que je qualifierais presque de "culturelle" - à intervenir militairement en limitant leurs pertes au maximum : pendant la Seconde Guerre mondiale, ils bombardaient de beaucoup plus haut que les Britanniques, quitte à "déborder" des objectifs militaires stricto sensu ; au Viêtnam, ils n'ont perdu "que" 58 000 hommes en 10 ans (à rapprocher, par exemple, des 27 000 morts français de la seule journée du 22 août 1914 ! )
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Écrit par : Feld / | 25/05/2015
@ Christian Vennec,
> Que les EU ne parviennent pas à établir un ordre au Moyen-Orient ne les ridiculise pas, hélas, car leur but semble surtout d'éviter l'existence d'Etats stables, fort et pourvus d'une volonté politique. Et qu'ils ne soient une hyperpuissance ou non est peu important: le danger est qu'ils sont persuadés de l'être.
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Écrit par : Pierre Huet / | 25/05/2015
"STRATFOR RACONTE N'IMPORTE QUOI"
> Cher Feld, d'accord avec vous : budget militaire colossal, gains maximums pour des engagements dérisoires (dès la guerre contre l'Espagne dont Chesterton disait que c'était "un triomphe à la Caracalla, c'est à dire un triomphe contre personne"), et pourtant leur position géopolitique s'affaiblit considérablement d'années en années.
Au Mali, les officines de Washington prônaient le non-engagement (et ricanaient d'une possible intervention française) parce que l'intervention terrestre africaine leur paraissait désormais longue, coûteuse et impossible.
Officiellement, nous avons les rodomontades des think tanks sur l'Empire, mais les forces armées (dont le matériel, les troupes et désormais les budgets ont été durement éprouvés) sont tétanisées par la stupeur d'échecs si répétés.
Il en va de même pour leur puissance économique (qui est du reste de moins en moins technologique, comme le faisait remarquer Patrice il y a quelques jours : nos économies financiarisées sont incapables d'investir dans rien, y compris la R&D, mais uniquement de prélever, et nous voici désormais dans le monde où les Dreamliners flambant neufs perdent des pièces au-dessus des aéroports après le décollage, ce qui n'arrivait pas du temps des frères Wright).
Dans le cas de Monsanto que vous évoquez par exemple (et quel plaisir j'ai, à chaque fois, de lire quelqu'un en dire du mal), on parle de compagnies apatrides s'exilant fiscalement de leur pays, se disloquant en structures géographiquement diversifiées pour ne pas rester sous une coupe gouvernementale unique et dénuées de tous les sens moraux, y compris le sens civique.
Quand Veolia se déshonore en attaquant l'Egypte qui vient d'augmenter les salaires minimums, je ne vois pas à quel moment elle sert les intérêts supérieurs de la France.
Il n'y a pas plus de haine pour Washington que chez les sociétés de la prétendue Silicon Valley (avec leurs rêves grotesques de micro-nations offshore) et on ne me fera pas croire que le gouvernement américain peut les manipuler à son avantage alors qu'il n'est même pas capable de leur faire payer des impôts. Monsanto joue pour Monsanto, et le gouvernement américain, quand il intervient en appui des compagnies nominalement américaines, joue aussi pour Monsanto, pas pour l'intérêt de la nation.
> Cher Pierre, je ne suis pas aussi convaincu que vous que les EUA aient tant le désir de régner par la déstabilisation, encore que, je vous le reconnais très volontiers, leurs atermoiements rendent difficiles d'identifier une ligne de conduite claire et de long terme. En tout cas, après 2003, je lisais les publications des think tanks prébendés, les rapports publics de la CIA ou les journaux de corps armés, et le but affiché n'était pas celui d'une déstabilisation mais bien d'une marshallisation, d'un assujettissement du Moyen-Orient, et après l'Irak c'est dans toute la région qu'ils voulaient irradier, militairement.
Ils ont incontestablement échoué. Et je pense vraiment qu'ils se sont publiquement ridiculisés. Souvenez-vous, dans les années qui ont suivi les premiers délires sur l'hyperpuissance, de la flopée de bouquins qui sortaient chaque mois (un de mes amis les collectionnaient : j'en suis heureux, ce sont des documents historiques) sur la manière dont les EUA allaient façonner un monde nouveau, sur la fin de l'Histoire, sur l'"Empire réticent" (The reluctant Empire) - et pas seulement chez les Américains, mais chez la poignée de néocons français depuis quelque peu rangés des voitures (le divertissant Yves Roucaute, par exemple, qui 5 ans après le début de la guerre en Irak commençait encore ses débats par "les Américains ont vaincu le nazisme, le communisme et vont bientôt vaincre l'islamo-fascisme").
Aujourd'hui, en dehors de quelques éruptions spasmodiques, tout cela a été envoyé au pilon. Ça fait un bail que je ne suis plus tombé sur un bouquin européen parlant sans rire de Pax Americana alors qu'on en voyait 10 par mois il y a dix ans.
Je doute que les EUA soient plus désormais qu'une grosse puissance régionale. Son apparence de puissance tient à beaucoup de marketing et à des réseaux de servilités étrangères, servilités qui ne sont pas populaires mais politiques et qui me paraissent aussi désolants que friables.
Seulement, il y a 70 ans, il représentait presque 50% de la production industrielle mondiale. Il y a 45 ans, ils marchaient sur la Lune. Ils étaient une superpuissance. C'est fini depuis longtemps.
> Cela dit, je vous rejoins tous les deux totalement sur le point essentiel : ils se croient toujours Napoléon et Bismarck en un seul homme, et, quelle que soit leur puissance effective, ils sont donc nuisibles et potentiellement dangereux. Je ne suis nullement en train dire qu'il n'y faut plus penser, hausser les épaules et passer à autre chose ! Je dis seulement que Stratfor raconte absolument n'importe quoi.
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Écrit par : Christian Vennec / | 26/05/2015
POLITIQUE DU CHAOS
> L'intelligence de la politique des USA, depuis le XIXe siècle, a été de ne pas tomber dans le piège d'un empire classique où la métropole s'épuise par l'effort de gérer directement les pays asservis. Par une politique de la canonnière toujours améliorée, en brandissant sans cesse la carotte et le bâton à la fois, elle réussit à faire travailler les institutions locales à son avantage. Elle a connu ainsi de grands succès en Amérique du Sud et aujourd'hui en Europe. Dans des cas plus épineux comme le Moyen-Orient ou l'Ukraine, l'instauration du chaos permet déjà de réprimer les velléités d'indépendance et d'enliser la concurrence.
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Écrit par : Guadet / | 26/05/2015
NINIVE
> J'espère la sortie de l'Europe du dominion Anglais. J'entendais l'autre jour dire qu'un diplomate anglais avait clairement dit que la position anglaise en Europe pouvait être comparée à un quidam qui va sur le quai de la gare sans aucun billet mais juste avec la volonté de s'assurer [comprendre: faire en sorte ?] que le train à quai ne parte pas.
J'ajoute qu'il est complétement utopique de vouloir construire une économie avec des pays qui ne veulent pas de l'Euro (Royaume-Uni, Norvège).
@ Christian Vennec:
> Les américains tendent à faire croire qu'ils ont vaincu le nazisme et le communisme. Evidemment ils y ont leur part, le sujet a déjà été abordé sur ce blog.
Nazisme : les pertes américaines sont 40 fois inférieures à celles des Russes.
Communisme: ce système, écrasant l'homme sous le parti, est aussi mort d' "auto-asphyxie", j'aimerai aussi que l'on s'interroge, outre du coût, sur l'impact psychologique de leur défaite après 10 ans de guerre en Afghanistan.
Par contre là où les USA ont gagné 2 victoires stratégiques, c'est à imposer le dollar comme la monaie mondiale, et à être propriétaire de l'essentiel des "tuyaux" dans lesquels transitent les flux financiers internationaux.
Discours d'adieu prononcé par le président Dwight David Eisenhower, le 17 janvier 1961 :
"... Dans les assemblées du gouvernement, nous devons donc nous garder de toute influence injustifiée, qu'elle ait ou non été sollicitée, exercée par le complexe militaro-industriel. Le risque potentiel d'une désastreuse ascension d'un pouvoir illégitime existe et persistera. ..."
Les hérésies* des labourages toujours plus important et des apport chimiques sur les terres agricoles sont le fruit du reconversions (partielles) des industries de guerre de la deuxième guerre mondiale
(*: cela va à l'encontre de la permaculture).
Hélas il est à peu près évident que les média, les politiques sont devenus dépendants de capitaux liés à ces industries et à celle des financiers.
Tant que l'on promettra des lendemains meilleurs à crédit sur fond d'hypothèses économiques illusoires les maîtres chanteurs financiers et militaires ont de beaux jours devant eux, et les peuples vont aller au devant de grandes désillusions.
Je ne vois que 3 hypothèses, la vérité finit par être annoncée (et les bonnes décisions prises), les peuples se révoltent, les peuples ne votent plus (pente actuelles) et de facto une dictature militaro-financière s'installe.
"Ninive sera jugée moins sévèrement..." Le pape François est-il le Jonas de notre époque ? Le monde l'écoutera-t-il ?
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Écrit par : franz / | 28/05/2015
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