Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/03/2015

Vote en France / Théâtre d'ombres à Paris

  planche_conte_2.jpg

     Concours d'illusionnisme entre Valls et Sarkozy :


 

La rhétorique anti-socialiste de Sarkozy ne date pas de 2012, elle date de 1982. Il nous a déclaré hier soir que l'UMP allait rédiger un programme « pour mettre fin au socialisme le plus archaïque d'Europe » !  C'est le théâtre d'ombres. De deux choses l'une : ou Sarkozy dispose d'informations secrètes (révélant que le gouvernement est « socialiste » malgré Macron, Valls et Hollande). Ou bien l'ex-président tient les Français pour des cons : et c'est ce que le reste de son propos tend à confirmer. « Nos idées peuvent l'emporter partout », a-t-il dit. Il faudrait d'abord que l'UMP ait des « idées » ! Ce n'est pas son métier : l'UMP est une broyeuse. Si par hasard on y entre avec des idées, on les abandonne très vite sous la pression des règles de fonctionnement.*

Et c'est exactement la même chose au PS : si ce parti était « socialiste », il ne serait pas déchiré comme il l'est. Ni patronné par Cambadélis... Si le gouvernement Valls était « socialiste », il ne serait pas dirigé par Valls.

Donc, théâtre d'ombres aussi chez Valls : son discours d'hier valait celui de Sarkozy. Il nous a déclaré qu'il avait fait reculer le FN (ce que démentent les chiffres**), et qu'ayant écouté les attentes des Français (qui venaient de lui infliger une déroute personnelle), il n'allait rien changer à sa politique... Une politique inflexiblement vouée à lutter « pour l'emploi », a-t-il dit ; ce qui, dans son langage, signifie autre chose et presque le contraire : une politique vouée à imposer à la gauche les exigences de Pierre Gattaz.

Si c'est ce que Sarkozy appelle « le socialisme le plus archaïque d'Europe »,  alors les mots n'ont plus  de sens  dans ce microcosme ; ce sont les dragons et les chevaliers du théâtre d'ombres chinoises.

Ou bien, en changeant de métaphore : c'est la sonnette de Pavlov pour faire saliver le chien... Mais le chien ne joue plus : la moitié du chenil est restée couchée hier.

 

_______________

* Tel jeune monsieur LMPT entre à l'UMP pour y « faire de l'entrisme ». Trois mois plus tard, pour garder son investiture aux départementales, il devra refuser de signer... la charte électorale LMPT. C'est ainsi que fonctionnent les partis.

** Mais globalement le FN a plafonné d'un tour sur l'autre, comme l'analysait Benoît Pellistrandi ce matin à RND. De quoi est-ce l'effet ? Du mode de scrutin ? D'une porosité moins grande que prévue du côté des électeurs UMP ? Du profil (ou de l'absence de profil) de candidats FN ?

 

  

11:55 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique

Commentaires

RÉALITÉS SUR LE TERRAIN

> Parlons chiffres : 50% d'abstention en moyenne. Quand un candidat l'emporte avec 50 à 60% des suffrages exprimés, cela ne représente que 25 à 30% des inscrits. Si j'étais élue dans un contexte pareil, j'éviterais de pavoiser.
Autres chiffres, par exemple dans le Nord, où la gauche a perdu tout son électorat populaire au profit du FN, comme c'est le cas en milieu rural dans mon département.
Heureusement pour la gauche que les élections ne sont pas à la proportionnelle. Parlons en % d'inscrits : PS 5,17% . En additionnant les 5 partis de gauche qui n'ont pas été capables de s'unir, on atteint 9,27%. Grande classe ! Malgré cela, ô miracle, 30 sièges dont 2 pour le PC avec 0,52 % des inscrits ayant voté pour eux. Chapeau ! UMP +div D 17,75%, 48 sièges. FN 15,66%, 0 siège.
Mon analyse : l'électorat FN est répandu, surtout en milieu rural, mais suffisamment diffus sur l'ensemble de la population pour ne pas pouvoir passer le cap qui ferait mal à tout le monde. La barrière morale joue suffisamment pour que le FN ne puisse se fabriquer des fiefs. Le PC et le PS trouvent le moyen, par zones, de résister, alors que sur l'ensemble de la population ils ne font plus envie à grand monde, pour rester polie.
Je finirai en disant travailler avec des élus depuis 1 an. Le dégoût fait suite à mon naïf désir de professionnaliser un peu les choses et d'offrir une analyse et une vision à des élus qui ne savent ni écouter ni réfléchir et encore moins s'interroger sur eux-mêmes (rien n'est de leur faute). Ils ne savent pas ce que le mot "objectif" signifie, obsédés par les doléances de leurs administrés et la crainte des critiques dans les feuilles de chou locales ou dans leur caste.
Le cumul de mandats est la lèpre de cette caste où petits égos et esprits médiocres règnent en maître, faisant fuir les plus compétents et les plus intègres. Quand l'un d'eux est plus brillant, il règne en potentat et s'il apporte des choses par son entregent et son intelligence, le cumul amplifie l'emprise de leur cour sur eux et bloque le renouvellement des équipes et des idées. Beaucoup sont misogynes à crever bien qu'entourés de femmes parmi les salariés souvent plus intelligentes et compétentes qu'eux (et je ne parle pas de moi). Cela dit, toutes ne brillent pas.
Clientélisme et népotisme ont régné si longtemps que certains d'entre eux ne réalisent même pas quand il y a conflit d'intérêt. On vous explique à longueur de journée que vos propositions (qui ont du sens, mais il semblerait que même le mot "sens" leur échappe) coûtent trop cher en contexte de crise alors qu'il y a toujours de quoi éponger quelques milliers d'euros pour ne pas se fâcher avec untel.
A leur décharge, je les pense plus prisonniers d'un système qu'autre chose, et il me semble qu'eux même en ont marre. Mais que diable ! Qu'attendons-nous pour changer les règles du jeu ?
Bref, je cherche un job ailleurs :-)
A bientôt
______

Écrit par : AV / | 30/03/2015

NO LOGO

> L'important, c'est la com' mais voilà, ils ne savent même plus éviter le ridicule !
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/le-nouveau-logo-de-l-elysee-entre-goldorak-et-krusty-le-clown_1666577.html#xtor=CS3-5076
______

Écrit par : Pierre Huet / | 31/03/2015

Les commentaires sont fermés.