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29/03/2015

Semaine sainte : chemins de croix dans les rues de Paris

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http://www.paris.catholique.fr/chemins-de-croix-dans-les-rues-de.html

+ les missions de carême dans Paris et la notion de "miséricorde" :


 

Paris Notre-Dame, 26/03 : << Le Vendredi saint, de plus en plus de chemins de croix sont organisés dans la rue par les paroisses. Leur nombre s'élève à 29 en 2015 contre 11 en 2002. Ce développement s'explique, entre autres, par une impulsion diocésaine donnée il y a treize ans. Le P. Bertrand Dufour, curé de N.-D. de Lourdes (20e), témoigne de son expérience :

 

« Le premier objectif n'est pas de se montrer, mais de réellement accompagner le Christ sur le chemin de sa Passion. Cette expérience peut être vécue plus profondément si, comme Lui, on marche dehors. Les sensations corporelles aident à entrer pleinement dans cette démarche spirituelle. Personnellement, lorsque j'ai fait le chemin de croix sur la via dolorosa dans Jérusalem, j'ai réalisé à quel point le Christ avait été moqué par les passants. Une procession dans la rue est en outre une manière pour les chrétiens de témoigner de leur foi. Notre paroisse ressent d'autant plus le besoin de cette action extérieure, que son église est située au rez-de-chaussée d'un immeuble et manque de visibilité. L'année dernière, environ 200 fidèles de N.-D. de Lourdes ont participé à cette initiative...  

Cette année, le chemin de croix de ma paroisse démarrera dans la cour de l'école Notre-Dame de Lourdes (20e). Les arrêts pour les onze premières stations auront lieu dans la rue. Les trois dernières stations se vivront à l'intérieur de l'église... Le cortège entonnera des chants sur le parcours. Pour chaque arrêt, je prépare une méditation sur une station du chemin de croix. Je veille à ce que ces prédications soient pédagogiques car elles peuvent être entendues par des passants qui ne sont pas catholiques pratiquants. Je fais notamment attention aux mots que j'emploie ; par exemple, le terme “miséricorde” nécessite une explication.* 

Ma paroisse se situe dans un quartier populaire et multi-confessionnel. Lors du passage de notre procession, des musulmans et des juifs ont exprimé une réaction positive, car ils étaient contents que des chrétiens manifestent leur foi. Ils se sont montrés respectueux de notre démarche. J'ai aussi eu des retours positifs de la part de catholiques non pratiquants, comme des commerçants du quartier, qui appréciaient ce témoignage d'Eglise. »

 

 

Céline Marcon (Paris Notre-Dame) - << Si les missions de l'Avent et de Pâques se ressemblent beaucoup, elles se vivent différemment par leur période liturgique. “Nous voulons faire passer aux passants le message de la Bonne Nouvelle de Pâques, la résurrection du Christ. Ce n'est pas évident car contrairement à la fête de Noël qui touche un large public, la fête de Pâques n'a aucun sens pour beaucoup de Parisiens”, avance Valérie Radenac [membre du conseil pastoral de St-Charles de Monceau, 17e], qui a participé à une mission le samedi 21 mars dans la rue de Lévis. Anne Latty [membre du conseil pastoral de St-Dominique, 14e ] a fait le même constat le 7 mars  rue Daguerre : “J'ai senti que la fête de Pâques suscitait plus d'indifférence que la fête de Noël. Cependant, cela n'a pas empêché d'avoir des discussions avec des passants. J'ai senti que certains avaient un vrai besoin d'écoute...” >>

 

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* [NDPP] Miséricorde : cette notion chrétienne inclut et développe les deux notions vétéro-testamentaires de rahamîm (tendresse viscérale traduite en compassion ou pardon) et hèsèd (relation unissant deux êtres et impliquant fidélité). Dans l'AT, « l'homme prend conscience qu'il est malheureux ou pécheur : alors se révèle à lui, plus ou moins net, le visage de la miséricorde infinie »**. Ce qui débouche sur le salut du pécheur (dont le malheur bouleverse Dieu) et sa conversion. Dans le NT, Jésus est le « grand-prêtre miséricordieux » (Hébreux 2,17) venu vivre et prendre sur lui la misère de ceux qu'il veut sauver. Il montre à travers ses actes le visage de la miséricorde divine. D'où, pour les chrétiens, le devoir d'être eux-mêmes miséricordieux. C'est pour nous tous  le devoir d'aimer et  « sympathiser »  (Philippiens 2,1), car « l'amour de Dieu ne demeure que dans ceux qui exercent la miséricorde ». Tout catholique sincère sait que les paroles et les actes du pape François traduisent exemplairement cette miséricorde.

 

** Vocabulaire de théologie biblique (dir. Xavier-Léon Dufour s.j., Cerf 1981). 

 

Commentaires

TOUT REPRENDRE A ZÉRO

> "Contrairement à la fête de Noël, la fête de Pâques n'a aucun sens pour beaucoup de Parisiens", constate Valérie Radenac.
Pâques suscite "plus d'indifférence" que Noël, constate Anne Latty.
Noël, vidé de son sens religieux, fait partie du cycle du marketing global : le paganisme de notre époque lobotomisée par le commerce.
Pâques ne fait pas partie de ce cycle.
La foule, devenue foule de consommateurs, ne se sent donc pas concernée par Pâques... alors qu'elle se croit concernée par Noël.
C'est à la fois une chance et une difficulté pour les évangélisateurs :
- une difficulté, parce qu'il faut tout reprendre à zéro envers notre prochain ;
- une chance, parce que le sens de Pâques est indemne du cholestérol commercial qui obstrue le sens de Noël.
Par ailleurs, le constat des équipes pastorales parisiennes converge avec les analyses de Georges Weigel et celles de notre blog.
Dans son intéressante enquête, que je suis en train de lire et dont nous allons reparler, Weigel constate : " A d'autres époques, la foi a pu être présumée sans poser d'autres questions. Aujourd'hui ce n'est plus le cas" (p. 87).
Le préalable à toute évangélisation est donc de rompre avec l'absurde slogan "la France est chrétienne et le restera" !
Chrétienne, elle ne l'est justement pas ; en tout cas les Français ne le sont pas... C'est bien pourquoi il faut les évangéliser de nouveau, en reprenant tout à zéro : donc avec le devoir d'humilité que cela nous impose envers nos contemporains. Car le tout n'est pas de prôner l'empathie par écrit : il faut aussi la vivre, y compris dans les cas les plus épineux...
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Écrit par : PP / | 29/03/2015

LA MISE AU POINT

> Chemin de croix et laïcité : mise au point du père Matthieu Rougé. Il cite Mgr Pontier.
"L'état ne saurait passer sans risque de la garantie de liberté à leur surveillance soupçonneuse".
http://www.dailymotion.com/video/x2kr9qc_pere-rouge-chemin-de-croix-et-laicite_tv#from=embediframe
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Écrit par : isabelle / | 29/03/2015

PÂQUES

> Pâques a un côté commercial, certes moins que Noël, mais il est loin d'être absent avec les chocolats... Néanmoins, ma fille m'a expliqué hier qu'un camarade de classe ne sait même pas ce que c'est Pâques, chez lui c'est un jour comme les autres, il ne connaît pas plus l'aspect chrétien de cette fête que l'aspect "païen" (lièvre qui amène les oeufs dans le jardin, etc...) ce qui implique que, soit les parents sont résolument incultes (ce qui est possible), soit il y a une volonté chez eux de se couper des traditions, des rites et de la culture commune ce qui pourrait s'expliquer par la haine de soi...
Je vous souhaite une belle semaine sainte.
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Écrit par : Esclarmonde / | 31/03/2015

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