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27/03/2015

Une affichette dans le métro : "Financez votre addiction"

  smartphone-slider.jpg

Quand un géant de l'e-business utilise le langage de la drogue : 


 

 

Dans le métro parisien, cette affichette de fièvre acheteuse en matière de techno-gadgets (tablettes, smartphones etc) : 

 

FINANCEZ VOTRE ADDICTION

 Achetez → Utilisez → Revendez → Achetez → Utilisez → Revendez 

Rakuten group 

PRICEMINISTER.COM

 

 

Vous avez bien lu : l'argument de la première ligne parle carrément d'addiction.  Le consumérisme s'avoue dépendance prônée en tant que telle. Il n'est plus question d'utilité du produit, mais purement et simplement de rotation des stocks requérant la compulsivité du consommateur... L'addict aux smartphones doit se désintéresser de l'objet qu'il vient d'acheter, pour acheter fébrilement l'objet de « génération » suivante ! Vomir pour re-manger : l'orgie n'a pour but que l'orgie, l'achat-revente n'a pour but que de faire tourner la machine productiviste. 

 

La seconde ligne décrit cette fuite en avant délirante : « achetez, utilisez, revendez, achetez, utilisez, revendez », etc. C'est ce que Pièces et Main d'oeuvre décrit dans son adresse aux lycéens (notre note d'hier) : «Les chercheurs veulent que leurs trouvailles rapportent, les industriels veulent vendre toujours plus de gadgets aux consommateurs, les publicitaires et gens de marketing vous ont identifiés comme les jobards parfaits... Les vendeurs jouent sur le fait que vous n’avez connu qu’un monde de quincaillerie électronique. Vous ignorez comment on a pu vivre sans portable, ordinateur, Internet et autres tablettes (en attendant l’iWatch d’Apple)... » 

 

Groupe d'e-business, Rakuten était déjà le plus grand du Japon : 3700 employés, 50 millions d'utilisateurs, 5 milliards de dollars de capitalisation. Il est devenu géant international : crédit à la consommation,  courtage financier, agence de voyages en ligne... Rakuten possède depuis 2010 PriceMinister (ex-premier site français de e-business) et Buy.com (site américain de vente en ligne d'ordinateurs). Depuis 2011, le groupe nippon possède Play.com (site britannique de vente en ligne de DVD, CD, jeux vidéo, gadgets et vêtements) et Kobo Inc (la liseuse de livres numériques KoboTouch, vendue en France par la Fnac et PriceMinister)... En 2012, Rakuten a racheté Aquafadas (logiciels de publication numérique, ex-fleuron de la technologie française) et Alpha Direct Services (leader français de la logistique fine en e-business)... En 2014, c'était le tour de l'israélien Viber Media (logiciel pour smartphones) de se faire racheter par le groupe japonais. En 2015, le tour de l'américain OverDrive (livre numérique)...

Voilà ce qu'il y a derrière l'affichette du métro : « financez votre addiction ».

 

 

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Commentaires

LA PREMIÈRE DROGUE

> Ce même mécanisme s'applique à l'argent.
On reçoit à notre naissance un nombre hérité de nos parents, qu'on ne peut modifier sans acheter ni vendre ou placer. C'est ce nombre électronique inscrit dans une baque qu'on appelle argent actuellement. Quand on retire de l'argent papier d'un bancomat, en fait on ne le retire plus, mais on l'achète comme un objet qui n'est autre que du papier, comme à l'épicerie du coin ou dans un commerce virtuel. Ce papier sans valeur intrinsèque permet le change et donc d'augmenter le solde banquaire du vendeur.

Pour plus de détail : http://chevallier.biz/2015/03/la-planche-a-billets-pour-les-nuls/ et aussi lire l'article sur une certaine radio, ainsi que les mouvements des banques européennes.

Le père Guy Gilbert n'hésite pas à dire que l'argent est la première drogue.
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Écrit par : Théophile / | 28/03/2015

AVATAR

> Avatar actuel de la croyance dans le progrès, la communication universelle remplace la production. Sauf que la communication a besoin de matériel. Mais ça, c'est difficile à faire comprendre, y compris aux cathos.
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Écrit par : Pierre Huet / | 30/03/2015

LA PSEUDO-DÉMATÉRIALISATION

> P. Huet : "Sauf que la communication a besoin de matériel."
Et oui, cette pseudo "dématérialisation" due à l'informatique est une vaste foutaise.
Matériel cher, polluant, plein de matériaux rares et non renouvelables, très énergivore.
Ce monde dit virtuel repose sur du matériel bien concret, qui consommerait autant d'énergie que l'aviation civile mondiale (estimation lue je ne sais plus où).
Ce n'est pas ça qui nous sortira des problèmes actuels.
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Écrit par : PMalo / | 30/03/2015

@ PMalo

> Eh oui! et cette méconnaissance est en grande partie due à la mondialisation économique qui a engendré la "division internationale du travail", c'est à dire vu de chez nous, les délocalisation non seulement des emplois industriels mais aussi des nuisances et des consommations d'énergie.
L'estimation que vous avez lue tient la route: le seul trafic moyen des courriels, 10 milliards par heure, absorbe 50 GW, soit environ la puissance de 50 tranches de centrales nucléaire. A rapprocher du parc français: 58 tranches.
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Écrit par : Pierre Huet / | 31/03/2015

Les commentaires sont fermés.