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18/02/2015

"La vie retrouvée de saint François d'Assise"

catholiques

 

RND : Entretien avec Jacques Dalarun sur saint François, le manuscrit retrouvé, la pauvreté, l'esprit du Cantique des créatures et le piège de l'identitaire : à réécouter ici


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Commentaires

L'IDENTITAIRE

> particulièrement intéressant, ce que Dalarun dit de l'identitaire comme incompatible avec le christianisme. Si ça pouvait servir de vaccin !
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Écrit par : Solenn / | 18/02/2015

> J'ai noté au vol des idées de Dalarun, historien spécialiste du XIIIe siècle, sur l'atmosphère en ce moment :
'' Le plus dangereux aujourd'hui ce sont les réactions de type identitaire. L'esprit franciscain va à l'encontre de ça qui est la plaie de notre société. ''
'' L'identitaire, c'est de croire qu'on n'aurait comme prochain que son semblable. C'est le contraire de l'esprit même de l'Evangile et de François d'Assise, car le prochain c'est celui qui est a priori le plus lointain.''
''Le mal actuel de notre société est de vouloir se conforter dans l'identique. Se définir dans un groupe parce qu'on se croit semblable aux autres, alors que c'est faux. ''
'' On a peur, c'est l'instinct grégaire, le besoin de se calfeutrer, la recherche de celui qui va être pareil que nous, alors que tout le monde se sent seul et paumé.''
''En réalité, chacun vit dans plusieurs sphères. On n'est pas dans une identité unique. On est soi-même dans plein de cercles qui se recoupent et qui nous mettent en relation avec des gens très différents de nous-même.''
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Écrit par : Solenn / | 18/02/2015

SPHÈRES

> Quelle belle découverte! Appel d'air de la Providence au temps du pape François.
Oui, nous vivons dans plusieurs sphères. De ce fait, ne regardons pas de haut ceux qui ne partagent pas complètement notre vision du monde.
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Écrit par : Pierre Huet / | 18/02/2015

LE TROUBLE IDENTITAIRE

> Très belle réflexion de Jacques Dalarun. Le trouble identitaire est actuellement partagé par l’ensemble des « familles spirituelles » de notre pays. Et on peut dire que les questions agitées autour de la « laïcité », ou les polémiques stériles à propos de l’enseignement de l’histoire à l’école, n’en sont que des manifestations parmi d’autres.
Difficile aussi de ne pas penser à l’état d’esprit qui anime le cardinal Burke et ses soutiens français : une logique de l’identitarisme appliquée à la foi.
Ces gens-là ne cherchent pas à approfondir le dépôt reçu et à lui assurer toute son actualité pour les temps qu’il leur a été donné de vivre ; ils préfèrent surveiller les lignes ennemies et dénoncer les traîtres à la « cause ».
René Girard, s’il était encore en possession de tous ses moyens, aurait eu beaucoup à dire sur ce type d’hommes. Nous touchons là au domaine de la rivalité mimétique.
Dalarun a évoqué Giorgio Agamben, lequel a écrit, entre autres, sur la pensée franciscaine (Le Goff ou Dalarun en avait recommandé la lecture aux 'Lundi de l’Histoire'). Il est aussi l’auteur d’une étude érudite sur l’apôtre Paul ('Le Temps qui reste') : rien à voir avec l’amateurisme d’un Badiou. Agamben y montre que, pour Paul, la vocation messianique, la klèsis, désubstantialise pour ainsi dire les identités mondaines, les subvertit de l’intérieur. Ainsi, l’esclave est-il invité à « faire usage » de sa situation juridique de bien meuble – mais celle-ci ne le définit plus ni ne l’enferme. Et de toute façon, « Elle passe, la figure de ce monde » (1 Co 7, 31).
De même, le sentiment patriotique, l’attachement à sa région, à la ville où l’on est né, ou à une terre que l’on cultive sont des choses très imparfaites et transitoires, mais il ne nous est pas interdit d’en « faire usage » dans un sens messianique.
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Écrit par : Blaise / | 19/02/2015

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