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20/01/2015

Le pape, les lapins et les journalistes

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La petite phrase de François dans l'avion a percuté les médias :  


 

Quiconque écoutait les radios ce matin a entendu cette phrase en boucle, avec des commentaires éberlués de la part des animateurs des matinales. Dans l'avion qui les ramenait de Manille, le pape François, parlant aux journalistes avec sa vivacité et sa décontraction habituelles, en est venu, notamment, aux questions familiales et à la « paternité responsable ». Et il a désarmé le réflexe de la presse (hostile à l'Eglise dans ces domaines) en présentant la pensée catholique de façon complète, avec une habileté et une humanité dont nos grands défenseurs-de-la-vie devraient prendre de la graine...

Le pape a commencé par donner la perspective : « L'ouverture à la vie est une condition du sacrement de mariage », le malthusianisme actuel est incompatible avec l'attitude chrétienne... Mais il a précisé que la pensée de l'Eglise « ne signifie pas que les chrétiens doivent faire des enfants en série ». Et François raconte : « J'ai fait des reproches à une femme enceinte du huitième après sept césariennes : ''Vous voulez laisser orphelins sept enfants ?'', lui ai-je dit ! C'est de l'irresponsabilité. Elle dit : ''j'ai confiance en Dieu...'' Mais Dieu te donne les moyens d'être responsable ! Certains croient, excusez ma formule, que pour être bons catholiques ils doivent agir comme des lapins !»

Ces « lapins » ont beaucoup amusé les journalistes. Tous commentent la verdeur réjouissante du langage bergoglien. Ce qui fait qu'ils oublient d'être acrimonieux alors qu'ils signalent le reste des propos du pape dans l'avion : 1. son adhésion à l'encyclique de Paul VI sur l'accueil de la vie, 2. son opposition au « contrôle de l'humanité » par le « néo-malthusianisme universel », 3. sa fermeté face à la « colonisation idéologique » occidentale qui attaque la famille et l'identité sexuée.

 

Le rejet du lapinisme n'est pas une innovation de François. C'est la pure et simple pensée de l'Eglise dans ce domaine ! Elle ne prône absolument pas la surpopulation, et ne permet pas aux catholiques de confondre irresponsabilité et confiance en Dieu. Très peu d'entre eux le font, sous nos latitudes ; mais beaucoup ont mauvaise conscience parce qu'ils croient que l'Eglise est lapiniste. Ce qui mène à confondre le christianisme avec une sorte de paganisme biologico-domestique... Il y a quelques années, certains étaient choqués et nous traitaient de « menteurs » quand nous rappelions la pensée de l'Eglise sur ce chapitre. Aujourd'hui c'est le pape qui la leur rappelle. Il définit leur attitude en des termes assez crus ; ils n'osent le traiter de menteur, mais passent sous silence l'anecdote de la femme aux césariennes... Cette anecdote stigmatise en effet leur posture (la pseudo « confiance en Dieu ») de façon trop explicite pour qu'ils puissent la reproduire.

Renversant leur décor de carton, le pape François les met mal à l'aise. Certains d'entre eux vont jusqu'à l'insulter ouvertement. On en trouve une manifestation sur le site du Point*. Voici ce message anti-pape, posté par « Evelyne 75 » :

« Même niveau qu'Hollande. François tu nous fatigues. Mon Dieu que je n'apprécie pas ce Pape. Ce n'est pas en éclaireur de la foi catholique qu'il s'exprime, c'est en politique qui revisite le planning familial uniquement pour les catholiques ; qu'il s'occupe de préserver notre foi et s'occupe de l'Eglise et de ses ouailles. Il a fort à faire. »

Ce message est symptomatique à divers degrés :

– d'abord l'assimilation du pape à Hollande, continuellement faite dans ces milieux (depuis l'inqualifiable phrase d'un journaliste de droite sur « le pape normal »).

Ensuite, le « tu nous fatigues ». Vous êtes fatiguée, Evelyne ? Allez donc vous reposer. Profitez-en pour lire le catéchisme.

« Mon Dieu que je n'apprécie pas ce Pape »... C'est aussi ce que disait Martin Luther. Mais ce qu'Evelyne75 n'apprécie pas, le comprend-elle ? Et mettre une majuscule à Pape dans une phrase papophobe, c'est ce que Freud appelait un acte manqué. (Evelyne75 doit se rêver en zouave de 1867, quand les pontifes étaient encore fréquentables).

Cette dame accuse le pape de ne pas « s'exprimer en éclaireur de la foi catholique »**. Pourquoi l'en accuse-t-elle ? Parce qu'il rappelle que la DSE n'est pas lapiniste ! Evelyne75 est donc hétérodoxe. Son message relève  du paganisme biologico-domestique se prenant pour du catholicisme : erreur que notre blog a signalé à diverses reprises depuis dix ans.

« Il revisite le planning familial uniquement pour les catholiques ». Peu claire, cette phrase reproche en tout cas au pape de n'être pas lapiniste : ce qui nous ramène au problème précédent.

«  Qu'il s'occupe de préserver notre foi ». Ça, c'est la mentalité du bunker assiégé. Et ce n'est pas du christianisme ! La foi chrétienne ne se « préserve » que si nous la faisons partager, si nous l'ouvrons sur autrui, si elle nous pousse à prendre nos responsabilités dans tous les domaines : de la natalité à l'écologie, de l'économique au social. La « foi » d'Evelyne75 se semble pas être la foi chrétienne mais sa déviance individualiste bourgeoise du XIXe siècle : le « je n'ai qu'une âme et il faut la sauver », concept qui sent le fagot puisque notre âme n'est pas sauvée par nous-même, et puisque le Christ nous a dit nettement (Matthieu 25) qu'au jour dernier le Roi n'admettra à sa droite que ceux qui auront été socialement fraternels.

- « Qu'il s'occupe de l'Eglise et de ses ouailles ». Cette phrase peut vouloir dire : a) que le pape a tort de s'occuper aussi de tout le monde ; b) qu'il ne s'occupe pas de l'Eglise ; c) ou que « l'Eglise » dont il s'occupe n'est pas vraiment l'Eglise aux yeux d'Evelyne75. L'hypothèse a n'est pas chrétienne. L'hypothèse b montre qu'Evelyne75 n'est pas informée  (on devine quels journaux elle lit). L'hypothèse c ferait d'elle une sympathisante des chapelles intégristes : ce qui n'est pas impossible, compte tenu de sa méconnaissance de la pensée de l'Eglise.

Pourquoi avoir ainsi glosé sur un simple commentaire du site du Point ? Parce qu'il exprime l'attitude d'une fraction des laïques catholiques français envers le pape François. Les uns disent ouvertement du mal de lui, comme Evelyne75 ; les autres font semblant de l'applaudir tout en professant le contraire de ses idées économiques et sociales ; d'autres lui ont écrit pour lui indiquer ce qu'il aurait à dire lors de son voyage en France. Aux dernières nouvelles, ce voyage est reporté.

 

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* http://www.lepoint.fr/monde/pour-le-pape-les-catholiques-n-ont-pas-a-procreer-comme-des-lapins-19-01-2015-1897870_24.php

** Elle parle comme le cardinal Burke. Ce prélat a été écarté par le pape pour avoir déclaré que l'exhortation apostolique La Joie de l'Evangile ne faisait pas partie du Magistère. (Les amis américains du cardinal reprochaient surtout à ce document sa critique du capitalisme ultralibéral).

 

Commentaires

SEIZE

> Personne n'empêche cette dame d'avoir 16 enfants. Elle devrait nous dire ou elle en est.
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Écrit par : Pierre Huet / | 20/01/2015

STOCKAGE

> « Qu'il s'occupe de préserver notre foi »
Ah ben oui, elle a tout compris. On "enferme" la foi dans le pape à son élection, un peu comme cela se fait lors de l'embouteillage du champagne, et à la mort du pape, on se précipite pour récupérer la foi avant qu'elle se barre...
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Écrit par : ZLB / | 20/01/2015

SOUVENIR

> J'ai le souvenir d'avoir été choqué lors d'une rencontre des familles à Rome dans les années 90 où les organisateurs avaient mis en avant une famille espagnole de 15 enfants qui, à ce titre, faisait partie des privilégiés invités sur le podium. Elle avait du personnel...
C'est sûr que nous, avec nos quatre enfants, on pouvait se sentir minables...
Ah.... François, tu sais quoi ? Je t'aime !
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Écrit par : Jean-Marie / | 20/01/2015

COMMUNICATION

> D'accord avec tout ce que vous dites, cher Patrice.
Je pense tout de même que l'image du lapin employée par le pape n'est pas du meilleur goût et que, seule retenue par beaucoup d'auditeurs (pas tous de mauvaise foi), elle obscurcit sa communication.

Bernard


[ PP à B. - Question d'échos. Ceux que j'ai recueillis pour ma part sont plutôt bons, parce que
les radios ce matin ont mentionné aussi la fermeté du pape sur la famille, l'identité sexuée etc.
Si France Info n'avait mentionné que la phrase des "lapins", le résultat dans l'opinion eût été différent ! ]
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Écrit par : bernard / | 20/01/2015

DE L'AIR

> Effectivement, quelle fraîcheur réjouissante et dynamisante dans les propos du Pape. Il nous appelle sans cesse à sortir de nos chapelles et de nos sacristies,
non pas pour les déserter (c'est bien là qu'on puise la force spirituelle de l'Eucharistie, qu'on vient recevoir l'Esprit du Seigneur...),
mais pour mettre en oeuvre la foi reçue ("montre-moi ta foi qui n'agit pas" dit Saint Paul) en allant sur les routes et aux carrefours appeler tous les boiteux de notre monde au festin du Royaume, à la joie des Noces éternelles.
Comme au jour de Pentecôte, les paroles de notre Pape bien-aimé donnent un grand courant d'air dans ces cénacles qui sentent un peu trop le renfermé.
Ouf, de l'air !
Alléluia !
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Écrit par : Pema / | 20/01/2015

DISCUSSION

> Cher Patrice,
Vu que j'approuve à 99% tout ce que vous écrivez, vous me pardonnerez de n'être pas d'accord avec vous sur un point, cette phrase : "Le Roi n'admettra à sa droite que ceux qui auront été socialement fraternels", en vous basant sur Matthieu 25. On pourrait aussi prendre un autre bout de l’Évangile, le récit de Marthe et Marie, et en déduire que les actions sont inutiles, et que seule compte la contemplation, ce qui serait faux bien sûr. En fait, l’Église, à la suite de saint Paul et surtout du Christ, ramène tout à la Charité, mais la Charité dépasse les actions sociales. Le Roi admettra aussi sans doute à Sa droite des ermites et des chartreux, pourtant bien peu socialement fraternels. Je ne dis pas ça pour noyer le poisson mais simplement parce que la prière est un combat, rude et exigeant quand on cherche vraiment à le vivre, aussi nécessaire (je pense même plus) à notre époque que les œuvres sociales. Le fait que certains catholiques utilisent cet argument pour prier peu, agir peu, et surtout ne pas remettre en cause leur mode de vie anti-évangélique, ne doit pas nous pousser à oublier cette obligation centrale de l'oraison pour un chrétien. Il n'y a rien de planant à prier, c'est même le cœur de l'arène.

GT


[ PP à GT
- Bien sûr vous avez raison ! Mais ce que le Christ dit en Mt 25 vaut pour tous ceux dont le devoir d'état implique la charité active. Et ne me faites pas dire ce que je n'aurais jamais dit à propos de la prière !
- Ce que je disais dans cette note sur Mt 25 venait en grande partie de mon indignation devant des contorsions narcissiques et "planantes", justement, dont je venais d'être le témoin.
- Excusez-moi, à mon tour, de n'être pas d'accord pour placer en opposition Mt 25 et Luc 10,38-42 : je ne trouve pas que ces deux textes soient symétriques. Chez Luc on ne peut pas dire que le contraste Marthe-Marie soit celui de la contemplation et du "social" (Marthe n'est pas en train de nourrir en urgence des affamés misérables : elle prépare un repas classique pour Jésus et ses amis). Chez Matthieu, nulle part il n'y a d'opposition entre la prière et le service des misérables... Cf Mère Teresa. ]

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Écrit par : Gilles Texier / | 20/01/2015

EUTHANASIE

> Je lis une discussion intéressante entre JM Le Méné et T. Derville (Gladiator VS Bravecoeur) sur le site de FC, concernant "Soulager mais pas tuer" contre l'euthanasie et la "Marche pour la vie", à trois jours d'intervalle.
http://www.famillechretienne.fr/agir/rassemblements/debat-derville-le-mene-l-union-est-elle-possible-dans-la-defense-de-la-vie-158015
Notamment, une critique économique qui pointe là :
"Jean-Marie le Mené : Les politiques se doutent bien qu’ils doivent y aller doucement. Il y a des chambres d’enregistrement, des jardins d’acclimatation de la transgression comme le Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Ce n’est pas conscient de la part de Pierre, Paul ou Jacques, mais il y a une espèce de conscience collective qui va dans ce sens-là, qui pense que « la vie est un matériau à gérer » comme l’a bien expliqué le franc-maçon Pierre Simon. Je suis absolument convaincu qu’il y a une dimension gestionnaire et financière derrière cette question de l’euthanasie. C’est durant les trois dernières années de notre vie que l’on coûte le plus cher. On ne pourra pas faire face au coût de la fin de vie. La société estime qu’elle ne peut pas faire autrement que de réguler cette période de la vie. Je pense que la dimension financière est très importante et que nous ne sommes qu’au commencement d’une mécanique infernale qu’il faut déjouer."
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Écrit par : Alex / | 20/01/2015

PAS D'ACCORD

> Effectivement je trouve que l'image des lapins, il y a mieux. En France, excusez-moi, on dit "baiser comme des lapins". Pas juste procréer. Voir l'affiche sur les capotes. Là, d'un point de vue de famille lapin, il fait du Charlie, et certains vont avoir envie de lui casser la figure ("il insulte ma mère... ce n'est pas une lapine!!!"). Sur le fond, super, sur la forme, à revoir. Et que ce soit pour les caricatures de Charlie ou du pape (qu'évidemment je ne mets pas au même niveau), il faut partir de principe qu'à l'heure d'internet, il y a des chances pour que ces images ne soient pas reçues que par des personnes éclairées et capables d'analyse.
On peut espérer que les cathos style Le Quesnoy ne vont pas se sentir caricaturés par leurs correligionnaires... personnellement je ne pourrai plus voir une famille catho de sept enfants sans penser aux lapins. Dommage...
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Écrit par : Sophie6 / | 20/01/2015

A VIN NOUVEAU, OUTRES NEUVES

> Ces jours-ci, l’Evangile de Marc (ch. 2) nous invite à nous réjouir de ce que Jésus inaugure les temps nouveaux : « les invités de la noce pourraient-ils jeûner, pendant que l’Epoux est avec eux ? ». Et aussi : « à vin nouveau, outres neuves ». Et encore : « le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat ».
Ces paroles de Jésus résonnent aussi fort que lorsque le Fils de l’Homme les a prononcées, voici près de deux mille ans. Et Dieu sait si nos oreilles ont besoin d’entendre de telles paroles, pour nous faire sortir de notre torpeur et de notre tiédeur, nous qui sommes si souvent des chrétiens de routine et de compromissions.
Pas étonnant donc que les paroles que le Pape adresse aux journalistes dans l’avion, aux antipodes de la France, aient un tel impact et parviennent à crever la chape de plomb qui recouvre notre sphère politico-médiatique chaque fois qu’il est question de sujets aussi controversés que l’ouverture à la vie.
Et tant mieux si, du coup, cela fait le buzz sur la Toile et les réseaux sociaux ! PP a sans doute raison de souligner tout le mérite de Pape François, qui maîtrise surement davantage ce style de communication à bâtons rompus que certains de ses prédécesseurs plus faciles à piéger au moyen des mêmes micros. L’Esprit Saint a dû souffler très fort à la Chapelle Sixtine en mars 2013 pour que les Pères cardinaux choisissent parmi eux celui qui tiendrait le mieux la route sur ce plan-là aussi !
Mais je rejoins plus encore GT que PP quant au rôle primordial de la prière (et du jeûne) en ces temps où tant de nuages s’amoncellent à l’horizon, en France certes, mais aussi et surtout en Afrique, aux Proche et Moyen Orient, au Mexique…
En effet, que le commentaire du site du Point épinglé par PP puisse être révélateur d’une certaine mentalité d’appropriation malsaine du Magistère par une frange du catholicisme est sans doute une chose à déplorer. Mais l’heure est-elle vraiment à s’interroger sur où l’on doit placer le curseur du raisonnable en matière de procréation ?
Quand la culture de vie pèse aussi peu, face à la culture de mort et à ses offensives tous azimuts, n’est-il pas vain de s’en prendre à celles ou ceux qui, tel le Fils aîné de la Parabole, se sentent – à tort ou à raison – exclus de la tendresse ecclésiale ? On peut à tout le moins comprendre que l’analogie aux lapins les choque, voire les blesse et puisse susciter d’amères réactions.
Cela étant dit, je pense moi aussi qu’il n’y a pas une once de temps à perdre en critique du Pape ou de nos bergers « rapprochés », car tous ont besoin de notre prière ardente et assidue, plus que de nos analyses, aussi pertinentes fussent-elles. Si nous voulons propager le feu que François allume un peu partout, à temps et à contre temps, nous ne devons être ni des « chrétiens de pâtisserie » ni des faces de carême ni des redresseurs de torts. En tout cas, moins souvent qu’à notre tour !
Mais surtout, dans la prière et le jeûne au moins, et dans le partage si possible, tâchons de ne jamais oublier tous ceux qui, pendant que nous faisons bombance ici (tantôt de mets savoureux, tantôt d’informations surabondantes), sont obligés de se terrer là-bas, de prier ou communier clandestinement, de pleurer amèrement, voire de souffrir atrocement, moralement ou physiquement(voir le site de l’Aide à l’Eglise en Détresse).
Plutôt que de nous chamailler en Eglise, retrouvons-nous dans une prière unanime en faveur de tous ces déshérités. Car dans tous ces frères et sœurs éprouvés, c’est encore et toujours le Christ qui pose son regard sur nous. Nous qui, comme le disciple Pierre, tentons de nous réchauffer près du feu au cœur de la nuit et nous efforçons de passer inaperçus de peur d’avoir à subir le même sort.
Alors oui, acceptons de laisser Jésus, les mains liées et silencieux, nous regarder. Laissons nos oreilles entendre ce silence, plus éloquent que toute parole. Et tâchons d’entendre au loin ce coq chanter, qui sonne le glas de nos trahisons, de nos lâchetés, de nos tiédeurs, mais qui en même temps annonce l’aube d’une humanité nouvelle. Une humanité régénérée par le Christ à travers le sang des martyrs et la pureté du cœur des âmes dociles à l’Esprit.
Mais précisément parce que nos têtes sont déjà saturées d’informations et de messages, je crois que nous devons aussi et avant tout, afin de pouvoir redevenir ou rester chrétiens en notre for intérieur, laisser l’Esprit Lui-même convertir notre intelligence et apaiser nos affects. Et cela passe par le combat spirituel quotidien, dont les armes sont, outre les sacrements, la prière, le partage et le jeûne.
C’est là, avec la joie, le cœur du message de François depuis bientôt deux ans. Il le dit ET il le vit. D’où la force irrésistible de son témoignage. Rendons-en grâce et gloire à Dieu.
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Écrit par : Arion / | 21/01/2015

LA PREUVE PAR MARIE

> Effectivement, le christianisme n'encourage pas plus l'idolâtrie de la famille (nombreuse ou pas) que l'idolâtrie de l'accomplissement individuel. La femme la plus glorieuse de tous les temps, la mère célébrée depuis à peu près deux millénaires, c'est Marie, dont la tradition catholique affirme la virginité perpétuelle et vénère l'unique maternité.
Et la grandeur incommensurable de l'humble vierge de Nazareth, c'est sa participation sans pareille à l'événement central de l'histoire humaine: le salut en Jésus.
C'est ce message de salut (et pas seulement la morale qui en découle) qu'il faut sans relâche proclamer.
A chacune, à chacun de discerner ensuite, à la lumière de l'Esprit, si son propre chemin de salut passe, ou non, par la fécondité familiale, et jusqu'à quel point.
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Écrit par : J.-M. Salamito / | 21/01/2015

PAS PAR HASARD

> Parabole du Bon Samaritain : Luc 10,25-37
Marthe et Marie : Luc 10, 38-42
Si ces deux textes se suivent dans l'Evangile de Luc, ce n'est sûrement pas par hasard.
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Écrit par : bernard / | 21/01/2015

Lineamenta

> Puisqu'il est beaucoup question de la famille dans cette note, SVP Patrice serait-il possible de relayer le lineamenta du Synode, puisque c'est entre autres à nous, fidèles, à présent de s'exprimer.
Curieux, ne trouvez-vous pas, comme les médias mainstream tentaient de faire le buzz lors de l'assemblée du Synode, cet automne, alors qu'un assourdissant silence entoure de texte depuis un mois ?
Vous trouverez un lien vers le pdf dans le lien ci-dessous (et des prolongements dans chaque Dicoèse):
http://bordeaux.catholique.fr/eglise-universelle/vatican/synode-des-eveques/la-vocation-et-la-mission-de-la-famille-dans-leglise-et-dans-le-monde-contemporain/lineamenta-du-synode-2015-sur-la-famille
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Écrit par : Aventin / | 21/01/2015

à Arion

> Oh que si, l'heure est aux mises au point et aux mises à jour !
Comment pouvez-vous appeler "chamailleries" la correction fraternelle, dont les Actes et saint Paul nous font un devoir quand c'est indispensable ?
Quoi de plus indispensable que de désavouer, sur la scène publique, les contre-témoignages publics de "catholiques" qui exhalent leur aigreur à l'encontre du pape, alors qu'il est l'évangélisateur numéro 1 ?
C'est un peu facile, Arion, d'écrire 58 lignes de considérations noblement spirituelles pour enrober 8 lignes nous invitant à excuser les contre-témoignages, donc à les laisser diffuser leur venin !
Un peu facile, de nous inviter à planer dans la stratosphère en laissant des catholiques diffamer François dans les journaux terrestres.
François est assez grand pour se défendre, et il en a vu d'autres.
Mais ce qui est saboté par ces articles et ces "messages", c'est l'évangélisation des gens d'aujourd'hui !
Quand on les aura bien persuadés que les cathos français ne suivent pas le pape dans son entreprise de rénovation de l'Eglise, ils n'auront aucune envie de se convertir.
Est-ce que ce risque vous laisse froid, Arion ?
Etes-vous du genre à renvoyer dos à dos saint Pierre et Ananie (Actes 5,1-11), au nom d'un consensus qui ne connaîtrait d'autre péché que les "chamailleries" ?
Et quand saint Jean écrit (1Jn 2,19) : "Ces adversaires du Christ sont sortis de chez nous, mais en réalité ils n'étaient pas des nôtres", c'est à saint Jean que vous donnez tort ? (c'est vrai, il casse un peu l'ambiance).
Non Arion, une Eglise où il n'y aurait plus de loyauté et où toutes les trahisons seraient excusées sous prétexte de consensus, ne serait plus l'Eglise du Christ.
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Écrit par : à Arion / | 21/01/2015

à Arion

> Le charisme de François tourne des foules vers l'Eglise.
Seuls quelques catholiques français font campagne contre lui. Moi je trouve ça imbuvable, contrairement à vous.
Où prenez-vous que ces gens "se sentent exclus de la tendresse ecclésiale" et que "on peut à tout le moins comprendre que l’analogie aux lapins les choque, voire les blesse et puisse susciter d’amères réactions" ?
Je suis père de famille plutôt nombreuse et je ne me sens pas visé par la critique du lapinisme. Des amis dans la même situation que moi, non plus. Ils ont très bien vu ce que le pape voulait dire. Il parlait d'une femme à sept césariennes, pas d'une multipare OK ! Ceux qui font semblant de ne pas l'avoir compris sont de mauvaise foi.
Le lapinisme c'est faire des enfants indéfiniment en nombre illimité quand on n'a ni la santé ni l'argent. Ce n'est pas en avoir 6 ou 8 si la santé et l'argent le permettent.
Tout le monde a compris le pape. Sauf quelques catholiques français qui ont votre sympathie !
On connaît ce genre de catholiques : ce sont les ultras qui crient depuis cinquante ans de père en fils que l'Eglise est injuste avec eux et qu'ils souffrent atrocement. (De quoi ? j'en ai connu qui s'organisaient des messes de saint Pie V dans leur salon pour être "entre vrais Français").
Fini le temps où on pouvait empêcher les idées claires en invoquant le mysticisme planant. C'est grâce à ce pape au rude langage qu'on redécouvre l'incarnation et le principe de réalité.
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Écrit par : jean-eudes / | 21/01/2015

IMAGE PIEUSE

> les hommes et les femmes du XXIe siècle ne seront pas convertis par le baratin d'image pieuse.
Ils le seront par l'exemple vivant d'hommes comme Bergoglio.
Il parle un peu carré, oui. Heureusement. Et si vous aviez connu saint Jérôme...
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Écrit par : Polandré / | 21/01/2015

HEUREUSEMENT SURPRIS

> J'ai été heureusement surpris par les propos du pape appelant les catholiques à une procréation responsable. Comme un témoignage l'indique ci-dessus on a souvent mis en avant dans l'Eglise les familles nombreuses (5 enfants et au-delà...) et dans certaines paroisses ou communautés (je pense en particulier au Chemin Néo-catéchuménal) une bonne famille catholique est forcément une famille nombreuse...
Malheureusement il semblerait que le pape n'ait pas mis longtemps à se rétracter, probablement sous la pression de certains dans l'Eglise dont peut-être le très puissant Chemin néo-catéchuménal:
http://lci.tf1.fr/monde/institutions/vatican-le-pape-clarifie-ses-propos-sur-les-familles-nombreuses-8551020.html
Le pape appelle les catholique à un engagement fort du point de vue écologique. Ses propos sur les lapins étaient donc cohérents puisqu'il est impossible de nier le grave problème que représente pour l'écologie l'explosion de la population mondiale (consultez les chiffres depuis 1800 jusqu'à aujourd'hui, c'est effarant). Il est donc évident que l'Eglise ne peut pas proposer comme modèle universel les familles de 6/7 enfants... Si tous les parents suivaient ce modèle, notre planète deviendrait invivable et inhabitable... Certes le système économique injuste est un problème et une cause de pauvreté, mais cela n'enlève rien au devoir des parents de réfléchir à une paternité responsable en vue de l'avenir de notre planète. La question démographique ne peut pas être évacuée du discours écologique de l'Eglise, autrement nous serions incohérents.

RC


[ PP à RC :
Ne vous laissez pas influencer par le titre de la dépêche ! La déclaration du pape sur les familles ne contredit en rien ses propos dans l'avion. Ce sont deux angles différents. Un peu comme lors de sa mise en garde à certains monomanes du "pro-vie" : leur dire de ne pas tout ramener à ce problème (et de ne pas en parler hors de propos et sur un ton peu évangélique), ne contredit en rien la position pro-vie du pape, qui fut d'ailleurs réaffirmée par lui trois jours après... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Robert Culat / | 21/01/2015

AUGUSTINIEN

> J'avoue que je suis assez rassuré que le Saint Père vienne confirmer ce que j'essaie d'expliquer autour de moi tout en étant prudent car, reconnaissons-le, une partie des catholiques sont assez chatouilleux sur le sujet. Je commençais à douter de mes intuitions.
Admettons aussi que ce tropisme des grossesses en séries est propre à la population de certaines régions (ou diocèses) et que beaucoup d'autres, rurales en général, ne sont pas marquées pas cette espèce d'arrogance procréatrice. Vivant dans une ville assez BCBG des Yvelines, je sais de quoi je parle.
Car enfin, pardon de mettre les pieds dans le plat, mais d'où vient que dans certaines paroisses les familles de 5, 6, 7 (voir plus) enfants sont sur-représentées par rapport au reste de la population ? C'est quoi l'idée au fond ? Quels sont les ressorts de tout cela ?
Je mets au défi quiconque de justifier cela par l'Ecriture et/ou le Magistère.
Certes, il y a des déclarations des papes (Pie XII, Jean-Paul II et même François cf. son discours à l'association italienne des familles nombreuses le 28/12/2014).
Mais j'attends toujours l'assise doctrinale.
Autre remarque : un collègue m'a raconté qu'un couple de 6 enfants était venu lui expliquer à lui et sa femme les principes de la méthode Billings. Il n'avait pas l'air très convaincu. Que vouliez-vous que je lui rétorque ? C'est imparable !
Précisions : j'ai 34 ans, 7 ans de mariage, 2 enfants et nous n'avons jamais eu recours à la contraception chimique ou mécanique. Mais j'avoue avoir un caractère qui me donne une vision assez augustinienne de ces choses.
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Écrit par : François Lapierre / | 21/01/2015

@ tous:

> Hé, doucement avec l'appellation "mystique planant" !
Je perçois nettement la pointe d'humour, la bonne humeur et la détente derrière vos claviers, aussi est-ce sur le ton de la rigolade bienveillante que je vous réponds ceci, tout en placardant, sur le même ton léger, un avis d'inondation si je me mets à commenter, par exemple, "subida al Monte-Carmel" ou tout autre texte de Saint Jean de La Croix ici !
http://parfumdelivres.niceboard.com/t11346-jean-de-la-croix-juan-de-la-cruz-espagne
Sachez que "Le château intérieur" de Sainte Thérèse d'Avilà, me fut non pas un livre de chevet mais un livre de boîte à gants de voiture des années durant.
Je crois pressentir que ce n'est pas trop la tasse de thé de Patrice ni de la plupart de ceux qui commentent avec régulsrité ici, mais les Ordres mendiants contemplatifs cloîtrés, tout comme les ermites consacrés, sont l'un des plus beaux et utiles aspects de la vie en Eglise.
Fussiez-vous goguenards tels des ados sur leur quant-à-soi hautain à la limite de la morgue, priez pour ceux qui vivent la vocation monastique ou érémitique contemplative, ils prient tellement pour nous, pour l'humanité !
Est-ce qu'un seul d'entre nous serait, à l'instar de Sainte Anne-Catherine Emmerich, capable d'un niveau d'oraison et de prière tel qu'on puisse, à distance, capter les âmes pécheresses inconnues, prendre par humilité leurs péchés et leurs souffrances sur soi, et s'en charger depuis sa cellule monacale, histoire de soulager anonymement le péché sur terre ?
(là je vous sens perplexes)
Tant que nous y sommes (toujours sans me départir d'un ton badin, souriant et bienveillant):
Vous reprendrez bien un peu d'"image pieuse du XIXème" (sic) pour dessert avec Sainte Thérèse de Lisieux, ou je n'insiste pas, ce n'est pas bon pour votre ligne (enfin, celle que vous mettez en exergue) ?

Aventin


[ PP à Aventin
Vous vous trompez (je vous le dis sans polémique aucune) :
a) "mystique planant" n'a rien à voir avec "oraison". L 'adjectif "planant" l'indique assez !
Si c'est "planant", c'est factice et surtout c'est impersonnel, ce qui est le contraire de l'oraison chrétienne... Il y a du "planant" quand le spirituel est utilisé pour se protéger de la vie quotidienne : religion-pour-se-rassurer, religiosité camouflant des préjugés socio-politico-économiques, individualisme bourgeois XIXe, etc. Au contraire l'oraison est aux antipodes d'un confort rassurant : c'est une aventure, un engagement, la recherche d'une rencontre personnelle avec le Christ... "L'intention n'est pas de se contenter soi-même, mais de Le contenter, Lui", dit Thérèse d'Avila.
b) Croyez-vous que nos ignorons la prière ? Nous en parlons peu ici parce que c'est un blog de journalisme (qui parle donc des causes secondes), mais un christianisme sans prière ne serait pas un christianisme. "Ecouter, pour se laisser ajuster, se laisser transformer et pouvoir aimer du même amour dont je suis aimé..."
c) Croyez-vous que soient "goguenards envers les ordres contemplatifs" ceux qui font des retraites chez les trappistes ? J'en connais un certain nombre parmi ceux que vous réprimandez dans votre message. Ils savent faire la différence entre "planer" et passer une heure à l'église... ]

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Écrit par : Aventin / | 22/01/2015

HOSTILE

> Bon, on peut tourner la page: cette fois-ci, ce n'est pas le père Lombardi qui a dû s'occuper de clarifier les choses après coup, c'est le Saint-Père lui-même qui s'en est chargé:
http://actu.orange.fr/une/catholiques-procreant-comme-des-lapins-le-pape-fait-marche-arriere-afp-s_CNT0000007617R.html
On dira ce qu'on voudra, saint Jean-Paul II, qui savait pourtant s'exprimer sans gants blancs, contrôlait très bien sa communication (il savait s'entourer aussi), ses deux successeurs beaucoup moins. Benoît XVI se faisait régulièrement piéger, et François semble se piéger lui-même. Bon, ce n'est que de la com' mais... il y a au bout de simples fidèles, des petits que les médias prennent plaisir à malmener et dont les pasteurs et leurs frères mieux informés devraient se soucier.
Content au moins de cette mise au point rapide.

Benoît


[ PP à "Benoît" - Navré de vous décevoir, vous et vos amis : les propos du pape sur les familles nombreuses ne contredisent en rien ce qu'il a dit à la multipare à césariennes. Parce que ce sont deux choses différentes... La loyauté intellectuelle serait d'admettre que le lapinisme (faire des enfants en nombre illimité alors qu'on n'en a les moyens ni sur le plan physique, ni sur le plan pécuniaire) n'a rien à voir avec l'accueil de la vie (avoir les enfants que vos moyens vous permettent d'avoir). Mais pour admettre cette évidence, il vous faut renoncer à votre hostilité envers François. Prions à cette intention.
ps - Le pape le plus attaqué - en durée et en violence - fut Jean-Paul II, accusé de "génocide" pour une déclaration sur le préservatif... qu'il n'avait pas faite. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Benoît / | 22/01/2015

à Aventin et PP

> " L'unique commandement que Jésus nous a laissé est celui de l'amour du prochain : ''comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.'' (Jn 13.34). Ce qui signifie clairement qu'il s'agit d'abord de nous laisser aimer par Jésus, avant de nous tourner vers les autres pour leur partager l'amour que nous aurons puisé à la source : ''si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit l'Ecriture : de son cœur couleront des fleuves d'eau vive" (Jn 7,37-38). "
(J.M. Verlinde)
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Écrit par : emmeline / | 22/01/2015

@ Arion

> - "En effet, que le commentaire du site du Point épinglé par PP puisse être révélateur d’une certaine mentalité d’appropriation malsaine du Magistère par une frange du catholicisme est sans doute une chose à déplorer".
Le culte domestico-païen de la fécondité est une idole à dénoncer plutôt qu'à simplement déplorer. Et ça ne date pas de maintenant. C'était déjà ce genre de cultes que dénonçaient les prophètes de l'Ancien testament (cf le culte d'Astarté)

- "Mais l’heure est-elle vraiment à s’interroger sur où l’on doit placer le curseur du raisonnable en matière de procréation ?"
Vous voulez dire que le discernement n'a plus sa place aujourd'hui en matière de fécondité ? Pensez-vous réellement que la paternité et la maternité responsables soient des questions archaïques ?

- "Quand la culture de vie pèse aussi peu, face à la culture de mort et à ses offensives tous azimuts, n’est-il pas vain de s’en prendre à celles ou ceux qui, tel le Fils aîné de la Parabole, se sentent – à tort ou à raison – exclus de la tendresse ecclésiale ?"
Une erreur peut-elle être justifiée par son opposé ? Doit-on taire certaines vérités sous prétexte de ménager des susceptibilités particulières ? A-t-on le droit de séparer la vérité de la charité ?

- "On peut à tout le moins comprendre que l’analogie aux lapins les choque, voire les blesse et puisse susciter d’amères réactions".
L'analogie avec les lapins ne signifie pas que l'on réprouve le fait d'avoir de nombreux enfants, mais que l'on prenne des décisions irresponsables en matière de procréation. C'est un appel au sens des responsabilités. Si certains sont indignés qu'on le leur rappelle c'est sans doute parce qu'ils ont particulièrement besoin qu'on le leur rappelle, non ?
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Écrit par : Louis Charles / | 22/01/2015

D♫MOGRAPHIE

> Je viens de découvrir ce commentaire que je trouve fort juste à propos de l'interprétation de Genèse 1, 28. Ce que dit saint Jean Chrysostome devrait inspirer le magistère contemporain et lui ouvrir les yeux sur la question de la surpopulation de la planète due à une augmentation exponentielle de la population en très peu d'années seulement...
N'ayant pas les moyens de vérifier la citation de saint Jean Chrysostome, j'en laisse le soin, à ceux qui en France, peuvent consulter les bibliothèques des instituts théologiques !

"Après tout, on peut dire aujourd'hui que la mission confiée aux premiers hommes, " Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre (Genèse, 1, 28) ", est accomplie. C'est déjà ce que pensaient beaucoup de chrétiens des premiers temps qui n'estimaient plus que cette injonction les concernait encore, plusieurs siècles après sa formulation : maintenant que la terre est suffisamment peuplée, écrivait saint Jean Chrysostome (mort en 407), les époux doivent se donner l'un à l'autre non pour devenir les parents de nombreux enfants, mais pour échapper à la tentation de Satan, " se garder de la débauche et de la luxure " (De virginitate, 17 et 19) (d'après Ranke, Des eunuques pour le royaume des cieux, Laffont, 68).
Et si cette mission n'est pas encore accomplie, quel est le taux de remplissage de la Terre qui l'accomplirait : dix habitants au kilomètre carré, ou cinq cents ?"
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Écrit par : Robert Culat / | 22/01/2015

A Robert Culat

> Quelle est la différence entre le "malthusianisme universel" dénoncé par le pape François et ce que vous dites concernant le lien indispensable entre écologie et démographie ?
C'est tout de même assez daté votre histoire de St Jean C. De nos jours, il ne vient à personne l'idée que les époux s'unissent pour échapper à Satan. Les époux s'unissent généralement parce qu'ils s'aiment et que c'est très agréable. Dieu l'a voulu ainsi, merci à lui.
Après, les époux ont des enfants : parfois 1, parfois 2 ou 5 ou 10. La paternité responsable ? Évidemment oui, tous nos actes humains sont reliés au principe de responsabilité. Mais les enfants ne se programment pas sur ordinateur, il sont issus du charnel qui recouvre un mystère qui ne peut être entièrement relié à la raison. Parfois l'enfant survient, non prévu, non désiré comme on dit aujourd'hui, mais accueilli. Parfois l'enfant désiré ne vient pas, c'est la condition humaine.
Pourquoi 2 ou 5 ou 10 ? La réponse n'est pas dans un fichier excel qui permette de mesurer le niveau de responsabilité. Une grande partie de la réponse se cache au creux de la chair bénie reçue de Dieu.
Alors, vos considérations écologico-démographiques me semble hors sol, hors chair...
Et refroidissantes qui plus est... Je ne veux pas du 'Meilleur des mondes' où l'on planifie la démographie, je ne veux pas d'une écologie où l'on qualifie d'irresponsable celui qui a beaucoup d'enfants. Il faut faire aimer l'écologie, mais pitié père Bob, pas comme ça. Brrrr...
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 22/01/2015

AUX UNS ET AUX AUTRES

> 1/ mea culpa
je voulais cacher le lapin, et je n'ai réussi qu'à noyer le poisson!

2/ de grâce
tâchons de ne pas trop nous mordre les uns les autres, de crainte de finir par nous détruire les uns les autres (Galates 5,15)

3/ merci
- à Aventin de nous avoir fait suivre le lien vers lineamenta du synode sur la famille
- et à Patrice de nous offrir des vrais sujets d'échange et de réflexion, dans le feu de l'actualité et malgré le fracas du monde.
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Écrit par : Arion / | 23/01/2015

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