Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/12/2014

Noël pour chacun, en chacun. "Les exigences du Fils sont plus claires et plus déterminées..."

bebe.jpg

La Nativité, c'est le Verbe accueilli en nous :


 

 

<< Il était évident pour les hommes que Dieu serait plus grand qu'eux ; ils Le connaissaient comme le grand Inconnu, avec quelques exigences peu nombreuses et connues d'eux, mais au sujet desquelles il n'y avait pas à se casser la tête parce que Dieu était essentiellement inconnu et n'offrait que fort peu de prise à l'intelligence humaine. Il était plus facile d'être disciple de Dieu que de devenir disciple du Christ. Mais voici que Dieu remet à son Fils ceux qui voulaient Lui appartenir et Il les Lui donne en propre. À l'avenir, toute séparation entre le Père et le Fils sera impossible. Ils voulaient bien croire en Dieu, mais voilà que Dieu exige d'eux qu'ils croient en son Fils, ce qui est plus difficile, car désormais le Dieu lointain, incompréhensible, est un Dieu proche et donc encore plus incompréhensible ; et comme Il vient sous forme humaine, ses exigences sont plus claires et plus déterminées, moins faciles à ignorer et plus contraignantes*...Il est plus aisé de croire à un miracle qui nous est raconté qu'à un miracle que l'on voit soi-même. Car en le voyant, nous nous heurtons immédiatement à ce qui nous dépasse. Le Père oriente ainsi notre foi vers le Fils : c'est Lui que nous devons regarder, écouter, suivre. Mais le fils ne parle de rien d'autre sinon qu'il nous faut regarder le Père, L'écouter et être parfaits comme Lui... Le saut qui nous fait passer du Père au Fils, n'est pas un saut de l'infini et de l'incompréhensible vers le fini et le compréhensible, mais, en dépit de l'humanité du Christ, un saut qui rapproche de l'inconcevable, toujours situé derrière ce qui est compréhensible.

L'accueil de Dieu devient donc accueil du Fils. Le oui au Fils est prononcé d'abord comme vers l'extérieur, vers un être qui se tient devant moi, au-dessus de moi, à côté de moi. C'est ainsi que nous nous représentons le Fils. Nous croyons alors au nom du Fils. Mais à peine avons-nous prononcé ce oui, que celui-ci prend une direction inattendue ; il se tourne vers nous, pénètre à l'intérieur de nous-même... Tout d'abord, nous promettions au Fils de Le suivre comme on jure sur un drapeau ou un mot d'ordre, mais ensuite tout devient soudain intérieur et personnel... Il entre dans le centre de nous-même et y déloge tout, même nous. Toute la place Lui appartient.

On l'avait accueilli comme une réalité parmi d'autres, comme une doctrine que l'on pense pouvoir défendre, avec laquelle on se familiariserait progressivement**... Mais tout à coup, c'est un absolu qui occupe mon centre, un absolu que je n'arrive plus à assimiler, mais qui au contraire m'assimile moi-même. Le choix qui était réellement mon choix, se trouve être le choix par lequel le Seigneur m'a choisi. Et puisqu'Il m'a choisi, il est désormais le maître en moi. J'avais pensé m'abandonner à Lui dans la mesure où cela me plairait, et maintenant Il pousse hors de moi tout ce dont il ne se sert pas... >>

 

Adrienne von Speyr

 

_______________

* NDPP : comment ne pas penser au pape François et à « ses exigences plus claires et plus déterminées » ?

** Comment ne pas penser aux suppléments "spi" proposés comme un bonus à l'activisme ?