Roybon : victoire pour les défenseurs des Chambaran

 

Le tribunal administratif de Grenoble interrompt la déforestation :

 

La décision judiciaire est tombée cet après-midi : ayant déjà rasé 40 hectares de forêt sur les 200 prévus, les bulldozers de Pierre & Vacances doivent couper le moteur. Le bétonnage des Chambaran par le groupe d'immobilier touristique (note du 02/12 ici ) prend ainsi du retard – malgré le soutien affiché du secrétaire général de la préfecture, qui s'était déjà fait connaître pour appui au projet de Notre-Dame-des-Landes quand il était en poste à Nantes.

Motif du juge des référés : l'arrêté préfectoral du 3 octobre autorisant les travaux n'a pas tenu compte de l'enquête publique de juillet. Les enquêteurs unanimes avaient opposé douze points rédhibitoires au projet Pierre & Vacances*, notamment la violation de la loi sur l'eau – avec risques d'inondations ! Selon le juge, « un doute existe sur la légalité de l'arrêté préfectoral, en raison de l'absence de saisine de la Commission nationale du débat public sur le projet de Center Parcs, laquelle est obligatoire pour les équipements touristiques dont le coût estimatif excède 300 millions d'euros ».

Le financement de ce projet privé se fait en grande partie sur fonds publics, et les arguments des élus locaux (PS et UMP) sur la « création d'emplois » sont en trompe-l'oeil : il ne s'agit que de CDD de femmes de ménage à temps partiel... D'où l'hostilité, non seulement des défenseurs de l'environnement, mais des syndicats de salariés.

Par ailleurs, les adversaires de Pierre & Vacances font savoir que ce groupe loue les services d'un cabinet de conseil spécialisé dans l'acceptabilité des activités à risques**. L'étude dont ce cabinet a accepté de se charger pour Pierre & Vacances ne concerne pas le projet de site de l'Isère, mais celui de Poligny, dans le Jura. « On a beau faire toute la concertation possible : quand un projet est mauvais, il le reste », assure l'association jurassienne anti-Center Parcs. Nouveaux tumultes en perspective ?

 

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* Bétonnage pour construire un millier de « cottages », des commerces et des restaurants autour d'une « bulle transparente maintenue à 29° c avec piscine olympique et jacuzzi » (sic).

** Et dont le président est curieusement l'un des chefs de file du « courant Ecologie humaine ».