05/11/2014
Privilège : la FNSEA peut saccager sans être réprimée
Pas de grenadiers-robocops aujourd'hui à Valence (Drôme) ou à Toulouse (Haute-Garonne), face aux gros bras de Xavier Beulin venus exiger la construction d'un méga-barrage à Sivens (Tarn)...
La Dépêche du Midi, 5/11 :
<< Environ 3000 agriculteurs ont manifesté ce mercredi à Toulouse à l'appel de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes Agriculteurs (JA). Ils ont réaffirmé leur soutien au projet de barrage à Sivens et appelé à un rassemblement le 15 novembre à Albi. Les principaux dirigeants des FDSEA de Midi-Pyrénées, de Corrèze, du Cantal et des JA de la région ont appelé "toutes les forces vives à manifester le 15 novembre à Albi" pour le barrage. Jean-Louis Cazaubon, le président de la chambre régionale d'agriculture a aussi appelé syndicalistes et élus régionaux à montrer leur solidarité envers le président du conseil général du Tarn, Thierry Carcenac, qui porte le projet.
La journée nationale, organisée par la FNSEA, le syndicat agricole majoritaire en France, contre la directive nitrates, qui augmente le nombre de zones où ils sont interdits et réduit les périodes d'épandage, a été très marquée à Toulouse par la polémique autour du barrage de Sivens et de la mort de Rémi Fraisse sur le site dans la nuit du 25 au 26 octobre lors d'affrontement entre opposants au projet et forces de l'ordre. Après avoir répandu dans la matinée plusieurs dizaines de tonnes de lisier et de fumier devant la préfecture, la Cité administrative, l'Agence de l'eau, l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques et le siège d'Europe Ecologie-Les Verts, les manifestants et leurs quelque 240 tracteurs et engins agricoles ont convergé sur l'un des principaux axes de la villes, les allées Jean-Jaurès. Lors des discours de clôture, les responsables agricoles ne se sont pas contentés de dénoncer l'extension des zones vulnérables aux nitrates. Ils ont également réaffirmé leur détermination en faveur du barrage de Sivens, retenue d'eau d'1,5 million de m3, et leur hostilité à l'égard des militants écologistes, tantôt qualifiés de "casseurs excités", tantôt "d'armée itinérante qui sème la terreur". >>
Commentaire de lecteur :
« C'est vraiment bien qu'ils répandent des tonnes de fumier en ville et qu'ils arrosent avec du lisier certains bâtiments, mais tout ça dans le calme ! qu'ils soient libres de manifester pour pouvoir librement continuer à mettre des nitrates plein pot, car la France est un pays de liberté ! je note de des agriculteurs de Corrèze, du Cantal, de Dordogne, des Landes, ou du Finistère sont pour le barrage de Sivens comme si ce barrage allait régler le problème de l'eau de l'agriculture française, alors qu'on sait aujourd'hui qu'il concernerait une vingtaine d'exploitations. Partis comme ils sont, ces grands défenseurs de la liberté et de l'agriculture française sont peut-être capables de venir avec des tracteurs et des bulldozers pour continuer à saccager la forêt de Sivens. Car une chose est sûre : ils sont dynamiques et bien organisés ! »
19:51 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : politique
Commentaires
PARIS
> Pas plus de gendarmes ou de CRS quand les mêmes ont occupé la place de la Concorde à Paris il y a quelques mois...
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Écrit par : le balp / | 05/11/2014
PAS "LES AGRICULTEURS"
> De la même manière que les médias ne disent pas "les familles manifestent", quand la LMPT est dans la rue, on aimerait qu'ils ne disent pas "les agriculteurs sont dans la rue", quand c'est la FNSEA. A moins que le monde agricole soit un sovkhoze ?
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Écrit par : Anne Josnin / | 06/11/2014
À TOURS NON PLUS
> Comme pour les bonnets rouges, il vaut mieux brûler un portique à 500.000 euros qu'une voiture...
Pas de gendarmes non plus à Tours alors qu'ils saccageaient allègrement le centre ville déversant fumier et lisier chimique sur leurs récoltes avec des tracteurs John Deer tout neuf !
En tout cas je remercie quand même la FNSEA pour cette démonstration. On voyait en direct ce qu'ils mettent dans leurs champs, c'était bien pratique pour convaincre mes collègues des dangers de cette agriculture productiviste et de refuser d'acheter leurs saloperies. Oui des saloperies, qu'ils ne respectent même pas vu qu'ils les jettent dans les rues !
Je vous invite à lire l'histoire de la création de la Confédération Paysanne, on est surpris de l'influence de la JAC, Lambert, Thareau, Manguy étaient tous des membres de l'action catholique. Elle montre bien comment le ministère, la FNSEA et les céréaliers ont mis en place des lois et des subventions pour favoriser les grandes exploitations et le développement de notre modèle agricole aberrant.
http://www.confederationpaysanne.fr/gen_article.php?id=11&t=QUI%20SOMMES-NOUS%20?&PHPSESSID=6arpksduas71dm1eq3vasp40k3
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Écrit par : Pierre / | 06/11/2014
GROS BRAS
> Voilà quel est le niveau de réflexion des gros bras de la FNSEA... Une action qui les met en dessous des bêtes qu'ils martyrisent.
https://www.facebook.com/video.php?v=844747358879472&set=vb.591126594241551&type=2&theater
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Écrit par : Robert Culat / | 06/11/2014
> Manifesteront-ils contre les projets de centres commerciaux ?
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Écrit par : Pierre Huet / | 06/11/2014
JEU VIDEO
> des lycéens s'y mettent aussi dans l'est parisien
Depuis qu'on a exalté la (tardive) résistance politique, idéologique par rapport à la résistance partiotique, l'action idéologique tribale par rapport à l'action patriotique c'est-à-dire pour le Bien Commun, ce genre de comportements est fatal.
Ces lycéens rendraient bien plus service à tous et à eux-mêmes, en allant préparer leur avenir.
Cette manière de récupérer un mort pour sécher les cours, de battre le cadavre de Rémi Fraisse tant qu'il est encore un peu chaud, c'est répugnant.
Et puis tenez regardez où circule la pub pour ces grèves :
www.jeuxvideo.com/forums/1-69-4603984-1-0-1-0-remi-fraisse-20-lycees-en-greve.htm
https://lesazas.org/2014/11/05/assassinat-de-remi-fraisse-appel-a-une-mobilisation-lyceenne/
https://paris-luttes.info/assassinat-de-remi-fraisse-appel-a
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Écrit par : e levavasseur / | 06/11/2014
LA CONFÉDÉRATION
> Une réflexion de la confédération paysanne:
http://www.confederationpaysanne.fr/actu.php?id=3029
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Écrit par : Robert Culat / | 06/11/2014
PANNEAUX
> et les forêts de panneaux indicateurs qui poussent sur toute la France ?
à 200€ le panneau ... quelle aubaine !
on transmet la peur aux municipalités "il faut indiquer sinon vous serez responsable" et hop le tour est joué.
ça ne vaudrait pas le coup d'être dénoncé ?
allez à un carrefour et regardez le nombre de panneaux inutiles, montés chacun sur un poteau au lieu de les mettre sur le même comme c'est très souvent possible.
-le feu de signalisation (pour deux feux se tournant le dos, deux poteaux )
-le petit bonhomme vert ou rouge pour les piétons (sur un poteau différents du feu de signalisation voiture)
-le panneau piste cyclable
-le panneau stop de la piste cyclable
-le panneau flèche blanche sur fond bleu pr montrer où l'on doit rouler
-un panneau "cédez le passage" à côté du feu rouge !!! (s'il y a un feu !?)
-les petits panneaux indicateurs vie pratique "coiffeur, marchand de journaux" etc
-les lampadaires
-les tubes-piquets pour empêcher des loitures de se garer sur le trottoir
-les barrières de protection des piétons
-les pubs (qui quelquefois cachent les signalisations)
très souvent il y a des panneaux les uns devant les autres !
L'autre aubaine : les indications bilingues qui fleurissent partout sans que les populations soient consultées.
Et pour cause, l'écrasante majorité ne parle que français. Ces panneaux n'indiquent rien du tout pour l'écrasante majorité des Français.
Voilà donc pouruqoi il ne faut SURTOUT PAS les consulter.
Au contraire : des panneaux en breton en pays gallo avec des pseudo noms de communes inventés de toute pièce
Non! on n'a jamais parlé de "Saozon-Sevinieg" mais TOUJOURS de "Cesson-Sévigné" pas plus que les Rennais n'ont jamais parlé de "plasenn brejou breizh" mais TOUJOURS de Place du Parlement, c'est grotesque.
Si l'on veut absolument des panneaux bilingues ce doit être en gallo pas en breton. Un panneau indicateur sert à indiquer (si si !) il doit donc dire quelque chose de vrai,dans la langue de celui qui le voit
En gallo ça fera déjà son réchauffé au micro-onde mais en breton ça fait penser au festival de "country music" dans un village d'Auvergne.
Collusion entre élus, fabricants de panneaux et militants régionalistes ultras qui pratiquent le colonialisme culturel sur des pays qui ne les concernent pas.
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Écrit par : e levavasseur / | 06/11/2014
LOGIQUE
> dans mon souvenir "Rennes" en gallo c'est Resnn et pas "Roazhon"; "Roazhon" on s'en fout et "resnn" personne n'en fait usage, c'est de la culture micro-onde
- consultation des populations
- avec pour principes 1/ l'usage 2/ "non au colonialisme culturel", foutez-nous la paix, le breton chez les bretonnants,le gallo en pays gallo si l'on y tient absolument, qu'au moins ce soit logique
http://aosb.free.fr/
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Écrit par : e levavasseur / | 06/11/2014
INCOHÉRENTS
> La FNSEA est dans la rue alors que c'est elle qui décide de l'agriculture en France après avoir été de toutes les embrassades bruxelloises.
Les agriculteurs manifestants, et qui sont pour la quasi-totalité membres de ce syndicat ultralibéral, manifestent contre des mesures voulues par leur syndicat chéri.
Si ces agriculteurs étaient cohérents, ils commenceraient par changer de syndicat...
La fameuse phrase de Bossuet a toute sa place: «Dieu se rit de ceux qui déplorent des effets dont ils continuent de chérir les causes.»
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Écrit par : Arnaud Le Bour / | 06/11/2014
LA RÉALITÉ
> La réalité est plus complexe qu'un combat entre les bons et les méchants tout de même ...
Voir http://www.la-croix.com/Actualite/France/A-Sivens-la-colere-gronde-aussi-chez-les-agriculteurs-2014-11-03-1258369
girondin
( PP à G.
Qui parle d'un combat de bons et de méchants ? C'est un bon gros dossier politico-financier à la française... 'Le Canard enchaîné' présente Sivens comme une affaire de conflit d'intérêts (élus locaux administrateurs) ; et la Confédération paysanne pointe du doigt le réseau des vingt gros céréaliculteurs FNSEA de la région.
C'est aussi une affaire de refus de concertation de la part des pouvoirs publics (autant qu'en 2013 à Paris sur le mariage pour tous). ]
réponse au commentaire
Écrit par : girondin / | 12/11/2014
G à PP :
> Deux remarques ,avec mon esprit de l’escalier habituel (mais réagir à froid est souvent plus conseillé que réagir à chaud !)
1)je crains que vous ne fassiez depuis le début une erreur d’appréciation dans cette affaire : non,la Compagnie d’Aménagement des Côteaux de Gascogne (CACG) n’est pas ,avec ses 200 salariés,une « société de BTP » ; c’est une société d’économie mixte dont les actionnaires sont pour 70% les collectivités territoriales concernées par le ressort de cette société , à côté de 30% d’actionnaires bancaires(CA,BPCE principalement).Il est donc parfaitement normal que les administrateurs réflètent cette composition du capital et en soi, il n’y a nul conflit d’intérêt au sens strict du terme :le rôle de la CACG est de concevoir ,mettre en forme et parfois gérer pour le compte des collectivités territoriales les différents aménagements (décidés in fine par lesdites collectivités territoriales) tels barrages,retenues,etc…. en liaison avec l’Agence de gestion des bassins fluviaux concernés(6 en France,je crois,dont ici l’Agence Adour-Garonne).En quelque sorte la CACG est un bras avancé des collectivités territoriales (elle est du côté des « maitres d’ouvrage » , pas des « maitres d’œuvre »),associant aux collectivités territoriales des actionnaires minoritaires supposés aider au financement des projets(et qui le font,en effet :le financement de Sivens est bâti suivant ce schéma et ne semble poser aucun problème,contrairement à ce qu’on lit parfois) . Le vrai problème me parait en amont de la CACG(dont on peut discuter la légitimité comme de celle de tout PPP ,ce que font par exemple l’extrême-gauche et l’aile gauche du PS,opposées par principe aux partenariats public-privé).En effet,on peut imaginer sans être parano pour autant un réel lobbying des entreprises de BTP(voire pire,on ne sait pas …) auprès de la CACG pour lui « vendre » des projets auxquelles elle ne penserait pas toute seule ou lui suggérer des agrandissements inutiles .Mais le problème serait le même si les entreprises de BTP se retrouvaient directement seules face aux intercommunalités ou aux départements ,voire pire,la CACG étant supposé avoir développé une compétence lui permettant de parler aux divers acteurs d’égal à égal sur le plan technique (on l’espère en tout cas) .
2) sur le fond ,malgré de nombreuses lectures et en prêtant attention aux arguments des deux côtés,je ne parviens pas à avoir une opinion tranchée entre le respect des habitants et des agriculteurs locaux,de l’environnement ( en particulier les 16 ha de zones humides à préserver –dont je doute qu’on puisse les « recréer » quelques kms plus loin) et du vote des collectivités locales ,département en tête, en faveur du projet.Mon intuition me souffle que la solution serait de réduire la taille du projet de moitié en respectant les zones humide s en question mais je ne sais si cela aurait techniquement et économiquement du sens.En tous cas rien à voir,pour moi, avec des situations comme ND des Landes ou,pire encore, la ferme-usine des 1000 vaches , projets carrément inacceptables à tous égards (le second ayant même les collectivités locales concernées contre lui).Donc quand je lis des réactions de certains suiveurs de ce blog accuser les agriculteurs concernés d’être tous de gros cultivateurs de céréales (voire gros maisiculteurs dépensiers en eau – alors qu’il me semble qu’il n’y en a pas un seul -) , tous roulant pour leur « syndicat chéri » ,la FNSEA , » martyriseur d’animaux », je ne retrouve pas le paysage social que m’en donne honnêtement La Croix dans l’article que je vous ai transmis .L’excès gâte les meilleures intentions.
girondin
[ PP à Girondin :
- Merci de ce point de vue.
- Je ne le partage pas sur le fond agro-économique (la destination réelle de l'eau fait l'objet d'une forte controverse de la part de la Confédération paysanne).
- Mais il faut en effet, concernant la CACG, préciser l'évaluation mieux que ne l'a fait 'Le Canard enchaîné' (point de départ de cette polémique). J'ai reproduit dans notre note du 5/11 ce qu'il en disait :
" Le Canard enchaîné (5/11) donne des précisions :
■ Chargée de l'édification du grand barrage inutile de Sivens, la société CACG a déjà à son actif plusieurs méga-chantiers dans le Sud-Ouest... dont le grand barrage inutile de Fourogue (près d'Albi), « construit en dépit de l'arrêt du chantier ordonné par le tribunal administratif de Toulouse en 1997, puis par la cour d'appel de Bordeaux reconnaissant, en 2000, le bien-fondé de l'action des opposants. En pure perte... »
■ Les Tarnais opposés à la CACG, dit 'Le Canard', « pointent régulièrement un système 'malsain' et une endogamie problématique avec les élus locaux. Il suffit de se pencher sur le conseil d'administration de la CACG pour réaliser qu'ils n'ont pas tout à fait tort...» En effet : le président de la CACG est aussi vice-président de conseil général, et les deux vice-présidents de la CACG sont respectivement conseillère régionale et vice-président de conseil régional. Parmi les administrateurs de la CACG, combien de conseillers généraux ? Bref, dit 'Le Canard', « ce sont les mêmes qui ont l'idée d'un projet, en étudient la faisabilité, le votent et en possèdent la maîtrise d'ouvrage... » " ]
réponse au commentaire
Écrit par : girondin / | 15/11/2014
G à PP
> Merci pour votre réponse.
Au sujet de l'utilisation de l'eau ,vous avez peut-être aperçu des recommandations d'utilisation des retenues collinaires, supposées plus petites et plus proches des utilisateurs,semble-t-il(je dis cela avec prudence n'étant en rien famlilier de ces problématiques techniques).Elles ont été prônées p ex dans deux tribunes libres(Sud Ouest & Huffington Post) des animateurs de Nouvelle Donne.
Elles sont aussi (et surtout) recommandées par le syndicat Coordination Rurale (avec en particulier une utilisation en Lot&Garonne où ils sont majoritaires ),voir leur site.
Je trouve que les prises de position de CR sont à suivre avec autant d'intérêt que celle de la Confédération Paysanne (on dit que l'un penche à gauche ,l'autre à droite mais peu importe ces classifications ): la Coordination rurale est contre la loi COV interdisant aux agriculteurs de resemer leurs propres semences et contre les OGM,ce qui suffit à les rendre plus qu'audibles...
Cordialement,
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Écrit par : girondin / | 17/11/2014
A l'attention de E. Levavasseur
> ...qui écrit:
"Ces lycéens rendraient bien plus service à tous et à eux-mêmes, en allant préparer leur avenir. Cette manière de récupérer un mort pour sécher les cours, de battre le cadavre de Rémi Fraisse tant qu'il est encore un peu chaud, c'est répugnant."
Je suis en total désaccord avec votre analyse. Vous parler de "préparer son avenir" en suivant les cours au lycée? Tout lycéen normal sait bien (sauf s'il est pistonné par sa famille ou par de bonnes relations haut placées) que beaucoup de ses aînés qui ont un BAC + 5 se retrouvent sans emploi ou bien vont de stage en stage... C'est la galère pour la plupart des jeunes diplômés. Alors "préparer son avenir"... Le pape François dit clairement qu'on a enlevé aux jeunes leur avenir justement.
"On élimine les anciens parce qu’ils ne servent plus, qu’ils ne produisent plus ; ni les enfants, ni les anciens ne produisent, alors avec des systèmes plus ou moins sophistiqués on les abandonne lentement, et maintenant, puisqu’en cette crise, il faut récupérer un certain équilibre, nous assistons à une troisième élimination très douloureuse : l’élimination des jeunes. Des millions de jeunes – je ne dis pas le nombre parce que je ne le connais pas exactement et celui que j’ai lu me semble un peu exagéré – des millions de jeunes sont écartés du travail, désœuvrés.
Dans les pays européens, et sur ce point il y a des statistiques très claires, ici en Italie, les jeunes au chômage sont un peu plus de 40 % ; vous savez ce que signifie 40 % de jeunes, une génération entière, annuler une génération entière pour maintenir l’équilibre. Dans un autre pays européen, on dépasse les 50 %, et dans ce pays à 50 %, dans le sud c’est 60 %. Ce sont des chiffres clairs au sujet de l’élimination. Élimination des enfants, élimination des anciens, qui ne produisent pas, et nous devons sacrifier une génération de jeunes, élimination des jeunes, pour pouvoir maintenir et rééquilibrer un système dans lequel au centre il y a le dieu argent et non la personne humaine."
Vous qualifiez de "répugnante" une attitude de solidarité entre jeunes et vous semblez supposer que l'égoïsme du chacun pour soi est l'idéal. Je suis sagement mes cours pour décrocher le meilleur job possible plus tard, peu importe si dans mon pays un jeune, innocent, est tué par la police donc par l'Etat. Je trouve au contraire que cette réaction est le signe positif d'une prise de conscience de la part de la jeunesse. Rémi Fraisse aurait pu en effet être chacun d'eux ou leur frère ou leur cousin. Pour une fois qu'une partie de la jeunesse sort de l'individualisme forcené nous devrions plutôt nous réjouir. Et je ne pense pas qu'il s'agit simplement du plaisir de sécher les cours...et du désir de "rater son avenir".
Un magnifique texte écrit en 1942 par un pasteur, par ailleurs très connu:
Poème attribué à Niemöller :
« Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas communiste.
Lorsqu’ils ont enfermé les sociaux-démocrates,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas social-démocrate.
Lorsqu'ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas syndicaliste.
Lorsqu'ils sont venus chercher les juifs,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas juif.
Lorsqu’ils sont venus me chercher,
il ne restait plus personne
pour protester. »
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Écrit par : Robert Culat / | 17/11/2014
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