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03/10/2014

L'U.E. en trois exemples

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...dans l'actualité :


 

 

1.  Marchandage "Moscovici contre Arias Cañete"

  

Comme nous le disions dans une note du 1/10, Miguel Arias Cañete (ex-ministre de droite espagnol) est voulu par M. Juncker pour le commissariat à l'Energie et au Climat. Mais les liens de M. Arias avec l'industrie pétrolière soulèvent l'indignation de 76 eurodéputés et 350 000 pétitionnaires... D'où sa difficile audition parlementaire d'avant-hier à Bruxelles, et sa probable ré-audition dans quelques jours. Probable, mais pas certaine, parce qu'une manoeuvre particulièrement minable se noue au Parlement européen entre le groupe des droites libérales (PPE) et celui des gauches libérales (PSE). Fermement décidé à imposer M. Arias Cañete, le groupe PPE – dont l'UMP française – a fait savoir que si les gauches faisaient récuser l'Espagnol, les droites ferait récuser la candidature (soutenue par les gauches) de Pierre Moscovici aux Affaires économiques. Ce que M. Alain Lamassoure (droites) résume ainsi : « Si on fait sauter un fusible PPE, alors un fusible socialiste sautera. » Manoeuvre politicienne de bas étage... Plus question du passif économique de M. Moscovici, ni des casseroles pétrolières de M. Arias Cañete. Le débat de fond s'évacue au profit d'un marchandage, débouchant sur le compromis (« Arias contre Mosco ») bidouillé par le président du Parlement Martin Schulz. Et voilà le travail ; voilà le si démocratique pseudo-Parlement censé prouver aux peuples qu'ils ont tort d'être populistes.

 

 

2.  Le low-cost, symbole social de l'U.E. ?

  

Le programme étudiant Erasmus est l'un des rares arguments compréhensibles invoqués par les eurocrates : à les entendre, les masses et la jeunesse aiment l'UE parce que c'est « la liberté de circulation », notamment entre les universités. C'est vrai, explique dans la presse le géographe belge Frédéric Dobruszkes (ULB) : grâce au low-cost aérien boosté par l'UE, « mes étudiants voyagent à travers l'Union sans beaucoup de moyens ». Mais hormis les étudiants, qui profite du phénomène low-cost encouragé par Bruxelles ? Les usagers aisés des lignes régulières, pas les économiquement faibles... Le transport aérien à bas coût, souligne Dobruszkes, c'est « d'un côté, des personnels qui travaillent dans des conditions effroyables, des cotisations sociales qui ne sont pas payées, des subventions publiques qui sont versées. De l'autre, une classe moyenne supérieure qui peut voyager davantage... Le low-cost, c'est juste le résultat de la mise en concurrence des travailleurs à l'échelle européenne. » Dégradation des conditions de travail, pompage des subventions publiques ! On peut en dire autant dans d'autres secteurs.

 

 

 3.  "Croissance" à l'européenne : drogues et prostitution

  

L'UE impose désormais aux gouvernements d'inclure les revenus des drogues et de la prostitution dans le calcul du produit intérieur brut. Paris traîne les pieds ; la droite ironise sur ces socialistes français qui ne comprennent pas la révolution libérale. Paris cède alors, mais à moitié : les revenus en question seront intégrés dans la version du revenu national brut transmise à Eurostat (UE), mais pas dans la version à usage hexagonal ! Londres, qui n'a pas ces scrupules et reste la mère de tous les libéralismes, a annoncé le 30 septembre 11 milliards de livres (14 milliards d'euros) de revenus liés aux drogues et à la prostitution. L'Espagne du Parti populaire (cette droite pour le retour de laquelle les catholiques avaient milité en masse) annonce 9,4 milliards d'euros. Du propre aveu d'Eurostat, inclure ces revenus dans le RNB atténue le déficit mais n'améliore pas la croissance : peu importe, ce qui compte est de prouver que « cet argent fait partie de l'économie », démonstration qui complète l'emprise du libéralisme sur les mentalités. Bernard Mandeville l'avait prophétisé au XVIIIe siècle en fondant la philosophie libérale : « les vices privés font le bien public » ; Hayek, ténor de la pensée libérale au XXe siècle, l'applaudissait pour cette forte pensée ; l'Union européenne en a fait son dogme.

 

 

 

Commentaires

CARRÉMENT PERVERS

> Sur le point 1 : bien que plutôt classé relativement à droite, à la place de la gauche, je n'hésiterai : je donnerai toute la publicité nécessaire à ce genre de propos ... sauf si bien évidemment ce genre de propos est une habitude des 2 camps ?
Sur le point 2 ; je conseille à ceux qui ne l'on pas visionnée la vidéo liée à l'article de notre hôte sur le "payer pour travailler ?"
Quand au point numéro 3 , c'est carrément de la perversion. Pour enjoliver les mauvais chiffres des ratios dettes/PIB on accepte de faire figurer dans le PIB l'argent du crime ! Bientôt les avocats pourront plaider que leur client ne devrait pas être juger en remerciement de sa participation à l'amélioration du PIB !

Va-t-il donc, au nom de la sauvegarde de la morale, se résoudre à voter pour des partis qui prônent (certes pour d'autres raisons) la sortie de l'U.E. ?
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Écrit par : franz | 03/10/2014

L'U.E. DES MARCHANDAGES

> Excellent, vraiment. C'est très juste !
Il faut savoir que toute la politique européenne est faite de marchandage du type 1. J'ai suivi une réforme technique (régulation assurance) et c'était ainsi: tel pays cherche tel avantage et l'échange contre un autre avantage accordé à un autre pays. La politique technocratique bas de gamme.
Quant au low cost, il suffit de voir l'effarant reportage sur RyanAir que vous avez mentionné il y a quelques jours: le personnel naviguant n'est payé que pour 60% de ses heures de travail, au lance pierre. Et on appelle cela le progrès. Et on subventionne !!! Et on ferme des lignes de train de nuit pour cela. Beurk.
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Écrit par : ludovic / | 04/10/2014

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