29/07/2014
Aider (mais réellement) les chrétiens d'Irak
La presse revient sur les manifestations du week-end :
... Le Monde par un entrefilet dédaigneux, réduisant à « plusieurs centaines » la foule des manifestants du parvis de Notre-Dame (plus de trois mille). Libération, par un article plus décent mais qui présente la manifestation comme une opération de l'UMP : déformation à laquelle il fallait s'attendre, le rassemblement de dimanche ayant tourné au défilé de people du parti ex-sarkozyste... On comprend que le CSCI* ait voulu mettre de son côté autant de personnages politiques que possible, et qu'il ait souhaité des appuis de droite et de gauche. Mais les gesticulations de l'UMP n'ont aucune portée, pour deux raisons : 1. ce sont des postures de circonstance (oubliées sitôt que montrées, cf. LMPT) ; 2. ce que peut raconter ou non la droite n'ayant aucun effet sur l'Elysée-Matignon, le seul résultat d'une prestation Karoutchi-NKM fut de donner une couleur partisane au rassemblement. Pas tout à fait, cependant : le maire PS de Sarcelles, François Pupponi, a pu lui aussi prendre la parole devant Notre-Dame... « La France est beaucoup trop discrète », a-t-il lancé, avant de redire le lendemain dans Le Figaro : « Hollande doit parler. » Les premiers à se réveiller, le 28 juillet, furent Laurent Fabius et Bernard Cazeneuve annonçant que la France allait accueillir des chrétiens d'Irak (en pis-aller), mais qu'elle agissait contre la persécution : « Nous avons obtenu du Conseil de sécurité des Nations-Unies qu'il condamne les persécutions menées par ''l'Etat islamique'' contre les minorités en Irak... La France, qui a débloqué une aide humanitaire exceptionnelle pour porter assistance à ces populations, continuera de mobiliser dans les prochains jours la communauté internationale pour que soit assurée la protection de ces minorités, qui est une condition de la stabilité de la région... »
Ce premier signe de vie du gouvernement n'est pas l'effet des phrases de Mme Kosciusko-Morizet, ni de la pétition de Mmes Dati et Boutin. La seule manière de faire agir des ministres de gauche est de les y faire pousser par des élus de gauche : c'est d'une logique partisane mais évidente, bien qu'au dessus de la compréhension des énervés qui huaient le représentant** de la mairie de Paris, dimanche après-midi devant la cathédrale... Crier : « Femen ! gauchiasse ! », n'est-il pas plus urgent que de secourir nos frères et sœurs de Mossoul ?
Pendant que les uns font de la politique sectaire, et que les autres se réveillent à peine, le cardinal Barbarin est à Karakosh (trente kilomètres de Mossoul occupée) et rencontre les chrétiens réfugiés : «Tous les catholiques de France sont ici avec moi !» Oui, nous sommes tous avec lui. Nous sommes tous des nazaréens.
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* Comité de soutien aux chrétiens d'Irak.
** Personnage très controversé par ailleurs. Mais il faut savoir ce qu'on veut : hurler contre l'Elysée, ou l'amener à agir envers l'Irak ?
10:57 Publié dans Planète chrétienne, Politique, Proche-Orient | Lien permanent | Tags : irak, chrétiens, politique