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27/06/2014

Ecologie chrétienne : le faux débat... et le vrai

Dans La Vie, Mahaut Herrmann fait le point :
...et Mgr Léonard prend poliment ses distances par rapport au livre écolophobe et productiviste qu'il a préfacé :
 


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Commentaires

ET JEAN BASTAIRE ? ET LES AUTRES ?

> Mgr Léonard est un digne archevêque, visiblement trop débordé de travail pour avoir le temps de s'informer sur tout.
Mais quand on ne connaît pas un domaine, il faut s'abstenir d'en parler.
Quand Mgr Léonard affirme que les chrétiens qui s'intéressent à l'écologie ne tiennent pas compte de l'eschatologie, il commet une injustice déconcertante à l'égard de feu le philosophe Jean Bastaire, référence des chrétiens écologistes francophones, qui a construit toute son œuvre - abondante - autour... de la dimension fondamentalement eschatologique de l'écologie chrétienne ! (au point de soulever même la très complexe question théologique de l'apocatastase, comble de la difficulté en matière d'eschatologie).

Alors, Monseigneur, de grâce : informez-vous. Auprès du cardinal Barbarin, par exemple, qui recommande la lecture de Bastaire !

A quoi s'ajoute la cohorte des disciples de Bastaire, tous "chrétiens s'intéressant à l'écologie", tous attachés à la dimension eschatologique, tous hommes et femmes de prière...
Vous le savez bien du reste, Monseigneur, puisque vous aviez envoyé un message public d'amitié en 2012 aux Chrétiens indignés qui sont typiquement des disciples de Bastaire...
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Écrit par : D. Marteloux / | 27/06/2014

à Mgr LEONARD

> Monseigneur, vous ne pouvez pas dire dans 'La Vie' que nous, chrétiens soucieux de responsabiligté écologique, ne nous soucions pas de l'eschatologie.
Si l'homme est constitué responsable de la Création au livre de la Genèse, c'est pour la présenter ultimement au Créateur : démarche eschatologique.
Le passage de saint Paul sur "la création tout entière dans les douleurs de l'enfantement", c'est totalement eschatologique et c'est le leit-motiv des écologistes chrétiens.
Monseigneur, vous êtres injuste envers nous, et cela nous peine plus que je ne saurais le dire.
Le livre que vous avez préfacé fait peut-être plaisir aux industriels agroalimentaires, mais votre préface désole des chrétiens dont vous semblez nier l'existence.
Venant de vous c'est très étonnant.
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Écrit par : Caroline Meilhan / | 27/06/2014

POLIE

> Si l'eschatologie de M. Larminat ("je ne peux pas croire que Dieu nous ait donné la possibilité d’abîmer sa Création, c'est prêcher une pseudo-apocalypse que de le croire, et c'est se prétendre encore une fois tout puissant aux dépens de Dieu") fait le bonheur de Mgr Léonard, j'en reste sans voix...
Cette "mise au point polie", comme vous dites, me laisse grandement dubitatif.

PMalo


( PP à PM
- Je n'ai pas dit "met au point", mais "prend ses distances", ce qui correspond exactement au texte de Mgr Léonard. Pour se désolidariser de l'essentiel du livre (les raisonnements libéraux et écolophobes), l'évêque lui attribue un mérite sur le plan strictement religieux... Ce mérite fût-il controuvé, en cela réside la politesse ecclésiastique.
- Mais pour pouvoir faire une politesse à SL, Mgr Léonard a été inexact (et, hélas, terriblement injuste) envers Bastaire et ses disciples...
- Reste à comprendre comment la CCEE a pu auditionner un industriel écolophobe en guise de théologien de l'écologie ! Décidément l'Europe dysfonctionne. ]

réponse au commentaire

Écrit par : PMalo / | 27/06/2014

ENTRISME

> Même s’il a « rapidement parcouru les principaux chapitres » du livre de Larminat, j’ai du mal à comprendre que Mgr Léonard ait pu accepter de le préfacer. Ce n’était pas bien difficile, en en survolant rapidement les pages, de s’apercevoir qu’il y avait anguille sous roche.

Je rejoins D. Marteloux et Caroline Meilhan dans leur commune incompréhension : comment peut-on affirmer sérieusement que la dimension eschatologique est absente chez la plupart des écologistes chrétiens – alors qu’elle y est omniprésente ? Seule explication raisonnable : le jugement de Mgr. Léonard s’est formé par ouï dire.

Stanislas de Larminat fait visiblement de l’entrisme tous azimuts dans les différentes instances de l’Eglise. Il a tout de même réussi à participer, je cite Mgr Barbarin, à une « sous-commission de la CCEE qui s’occupe des questions concernant la sauvegarde de la création. »
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Écrit par : Blaise / | 27/06/2014

à Blaise

> Explication possible à la méprise (?) de l'archevêque de Bruxelles : il y a en Belgique un fort grand nombre d'ex-chrétiens devenus New Age chic, genre pseudo-bouddhistes chamano-naturopathes. C'est peut-être ça que l'archevêque prend pour des cathos écolos. En ce cas il faudrait lui expliquer que la France n'est pas la Belgique !
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Écrit par : blauwvoet / | 28/06/2014

UNE VRAIE RECHERCHE SPIRITUELLE

> Je ne sais pas si la situation en Belgique est très différente d'en France. Peut-être...
Ce que je vois autour de moi, dans les milieux alternatifs-écolo-décroissants ou paysans en général, c'est une vraie recherche spirituelle, souvent revendiquée, il est vrai plutôt dévoyée et orientée vers des sagesses orientales/new-age (gloubiboulga à la mode occidentale, bien loin d'un vrai bouddhisme par exemple...) que vers un catholicisme orthodoxe. Tout simplement parce que le catholicisme a très mauvaise presse, pour de nombreuses raisons plus ou moins fausses.
A propos des raisons justes de ce rejet (les fautes des chrétiens), le souci de tout catholique doit justement être de reconnaître les errements, et surtout de ne pas les entretenir !!!
Quant aux fausses raisons, le souci de tout catholique doit être de rétablir la vérité, doucement, dans le dialogue.
C'est sûr, ce n'est pas facile.
Mais voir des cathos revendiqués et bruyants dire tout et n'importe quoi sur l'écologie au nom du christianisme, c'est premièrement factuellement faux, et deuxièmement dramatique car ne cela ne fait que creuser les fossés nombreux qui existent entre cathos et écolos, alors que la rencontre de ces deux "milieux" (il y a beaucoup de sociologie là-dedans) ne peut s'annoncer que fructueuse pour tout le monde !
Les chrétiens écolos le savent, qui vivent ce déchirement qui n'a pas lieu d'être en eux-même, au quotidien.

M. Larminat ne sert que sa propre cause dans cette histoire.
Il ne rend service ni à l'écologie, ni au christianisme.
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Écrit par : PMalo / | 28/06/2014

EN BELGIQUE

> Je confirme l'existence en Belgique d'une importante proportion de pseudos-New Age "écolos", venus du christianisme bisounours, qui effraient quiconque essaie de suivre fidèlement l'Evangile.
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Écrit par : Pierre J / | 28/06/2014

PRÉFACE

> Autre explication : ce n'est pas Mgr Léonard qui a écrit la préface, mais un de ses secrétaires, peut-être proche de Larminat.

JG


[ PP à JG – Selon Mgr Léonard lui-même, le texte de cette réface est en réalité le résumé de sa propre intervention devant ladite sous-commission de la CCEE. ]

réponse au commentaire

Écrit par : JG / | 28/06/2014

QUESTION

> On s'interroge tout de même sur la formation intellectuelle de Mgr L., quand il dit avoir été impressionné par la "brillante causerie" de M. Larminat sur l'eschatologie... Il ne fait pas bon être un intellectuel dans l'Eglise. Et le pire, c'est que l'Eglise "officielle" se choisit d'étranges idoles à la place.
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Écrit par : Maud / | 28/06/2014

S'ÉMERVEILLER

> Il y a de quoi être franchement éberlué par ce contraste saisissant : de si hautes et si savantes vues portées vers l'horizon sublime des fins dernières et une incapacité ou un refus de voir, ici et maintenant, l'énormité de la manœuvre idéologique de monsieur Larminat, grand et fidèle serviteur des intérêts de l'industrie agro-alimentaire.
Comme une muraille mentale infranchissable entre la belle et pure conscience des chemins vers le salut éternel et leur incarnation dans le très concret des tumultes de l'histoire humaine.
En matière d'écologie chrétienne, ça n'est donc pas la première fois que la très noble référence aux horizons eschatologiques puisse devenir prétexte à s'aveugler à des arrières-pensées idéologiques, sous-couvertes d'une piètre et bien présomptueuse «écologie divine», qui entretiennent sciemment la confusion en matière d'écologie chrétienne.

On est tout aussi abasourdi de voir que Mgr Léonard puisse prêter le flanc à cet argument fallacieux d'un «messianisme écologique». Où est la toute-puissance messianique ? Dans les appels de l'écologie intégrale au sens des limites et de la mesure, à l'humilité et à la responsabilité de l'homme face à l'immensité cosmique ? ou bien alors dans le délire prométhéen en cours, offrant le salut par l'innovation technoscientifique sans frein, sans but, et sans autre horizon qu'un gouffre suicidaire ?

C'est à pleurer. Ravalons vite nos larmes, combattons les imposteurs productivistes déguisés en prophètes de «l'écologie divine» et, en attendant l'encyclique de François sur l'écologie, émerveillons nous avec Jean Bastaire, vrai prophète du christianisme cosmique et de l'écologie parousiaque... http://plunkett.hautetfort.com/archive/2013/05/08/theologie-de-l-ecologie-pleniere.html
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Écrit par : Serge Lellouche / | 28/06/2014

ENVERS LES ÉVÊQUES FRANÇAIS

> le pire tout de même dans cette histoire de préface, c'est que l'archevêque de Malines-Bruxelles se retrouve préfacier d'un livre qui accuse des évêques français de pactiser avec la "culture de mort"... sous prétexte qu'un livre de la CEF sur l'écologie n'a pas donné la parole aux climato-négationnistes !
Mgr Léonard se considère comme "peu concerné par ces polémiques", mais le livre préfacé par lui l'a tout de même mis dans une position impossible envers ses frères évêques de France !
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Écrit par : angelo rossi / | 28/06/2014

ANACHRONISME

> un peu anachronique, de la part d'un prélat, cette facilité à accepter les thèses les plus antisociales du moment qu'elles sont emballées dans du saint-sulpice.
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Écrit par : D. Marteloux / | 28/06/2014

Mgr LÉONARD ET LE SOCIAL

> à D. Marteloux - On est surtout étonné de voir Mgr Léonard tomber dans ce piège de préfacer un pamphlet ultralibéral. L'archevêque de Bruxelles a fait des déclarations très "sociales" autrefois, pas du tout dans la ligne Gattaz-Beulin-Larminat-Naudet.
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Écrit par : castar / | 28/06/2014

UNE CRITIQUE

> Je signale cette assez bonne critique du bouquin de S.de Larminat, à quelques nuances près, notamment cette incontournable et exaspérante focalisation sur "l'écologie idolâtre". Comme un passage obligé...
Je trouve que malgré cela, cette critique met bien en lumière ce rapport à l'écologie purement spiritualiste et eschatologique chez Larminat, qui, non sans arrières pensées idéologiques évidentes, déresponsabilise et dédouane ainsi l'homme dans son action historique et politique...
Sacré tour de passe-passe de Stany : ou comment protéger les intérêts de l'agro-alimentaire en proclamant que, de toute façon (donc ne craignons rien et continuons comme avant!) la deuxième Pâques sauvera toute la création...
ou comment maquiller de confiance et d'espérance ce qui est déni et lâcheté; où comment continuer de tout détruire et de faire du fric sur la bouffe en parlant depuis les très hautes cimes de la théologie des fins dernières; où comment se réfugier dans une prétendue "écologie divine" pour camoufler des préoccupations purement mondaines ...Trop fort !
Il faut bien le dire, voilà qui a sans doute contribué à séduire Mgr Léonard : cette superbe eschatologique, mais totalement désincarnée...
http://doctrine-sociale.blogs.la-croix.com/pourquoi-tant-de-haine-pour-lecologie-chretienne/2014/06/28/

Citons pour conclure, Irénée de Lyon, dans son traité contre les hérésies : "L'Auteur du monde est en toute vérité le Verbe de Dieu : lui-même, dans les derniers temps, s'est fait homme, alors qu'il était déjà dans le monde et qu'au plan invisible il soutenait toutes les choses créées et se trouvait enfoncé dans la Création. Voilà pourquoi il est venu de façon visible dans son propre domaine, s'est fait chair et a été suspendu au bois, afin de récapituler toutes choses en lui."
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Écrit par : Serge Lellouche / | 29/06/2014

à Serge Lellouche

> D'accord avec vous pour trouver exaspérante cette allusion rituelle, obligatoire quoique dépourvue du moindre exemple concret, à une "écologie idolâtre" que pourtant personne n'a jamais rencontrée chez des catholiques !
L'idolâtrie n'a pas de couleur. Elle peut être aussi bien technolâtre qu'écololâtre. Tout peut devenir idole. Larminat sent lui-même le fagot quand il encense la technique productiviste.
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Écrit par : D. Marteloux / | 29/06/2014

@ D.Marteloux,

> C'est ce qu'on appelle montrer patte blanche en milieu catho pour demeurer admis dans le cercle des gens raisonnables et respectables, c'est à dire pas extrémistes et pas sectaires.
Règle n°1, incontournable en effet quand on parle d'écologie, commencer d'abord par planter le décor : en dire du mal, d'emblée. On a les recettes basiques, maintenant bien connues et bien rodées, avec leur longue suite d'inquiétantes «dérives» : malthusiennes, panthéistes, new age, deep ecologist, anthropophobes, idéologiques, utopistes et potentiellement totalitaires. Toujours en placer au moins deux ou trois, en renouvelant la gamme de temps à autres.
Règle n°2, ne bien évidemment pas s'interroger si cela est vrai ou non (ça ferait perdre du temps et des lecteurs), mais bien plus simplement ânonner et ressasser poliment la sémantique officielle, que les médias catholiques maîtrisent maintenant à merveille. Il faut dire, ils ont de très bons formateurs pour les conseiller et les aider à se faire leur propre jugement, par eux-mêmes bien entendu.
Règle n°3, toujours conserver deux lignes à la fin, une fois que le message est passé et bien cadenassé, pour souligner quand même que bien sûr bien sûr l'écologie pose certes de vraies questions, qu'il faut aborder de front, sans dérobade aucune et sans tabou aucun. La posture du sérieux, de la neutralité et de l'objectivité journalistique est ainsi préservée.
Bref, règle n°4, ne jamais commettre ces erreurs de débutants fougueux et rêveurs, qui ont la fâcheuse et juvénile tendance à oublier qu'en général, derrière un média catho, il y a toujours un actionnaire qui scrute, de jamais bien loin : ne donc jamais s'enthousiasmer trop fort pour l'écologie radicale, pour la rupture anthropologique et politique dont son contenu subversif est porteur ; ne surtout pas souligner que le premier projet de l'écologie radicale est de restituer l'homme dans sa dignité, par la transformation profonde du rapport de celui-ci à la nature dont il fait partie, donc de son rapport à lui-même; taire autant que possible le lien consubstantiel qui unit l'écologie et la défense de la vie dans toutes ses dimensions; et par dessus tout, quand on s'adresse aux chrétiens, ne jamais leur rappeler la filiation chrétienne de l'écologie et ne jamais leur suggérer l'idée que l'écologie, bien qu'inachevée et vouée à être pleinement évangélisée, puisse constituer pour eux, à la fois une espérance et un grand signe des temps, qui vient toucher et réveiller quelque chose du cœur même de notre foi.
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Écrit par : Serge Lellouche / | 29/06/2014

DEPUIS TOUJOURS, MONSEIGNEUR !

> Ça me désole de le dire, mais Mgr Léonard se plante complètement sur la portée de l'acte de préfacer : c'est un acte très fort, ça signifie que l'on cautionne un livre que l'on a lu en entier.

Or il reconnait qu'il l'a "parcouru", qu'il est incompétent sur l'objet d'une grande partie du texte... C'est effarant d'imprudence.

Et le pompon c'est qu'il dit : "Mais depuis quand la rédaction d’une préface signifierait-elle que son auteur ratifie toutes les thèses du livre préfacé ?"

Depuis toujours, Monseigneur, et a fortiori quand on est évêque, car cela influence fortement les fidèles.
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Écrit par : Charles Vaugirard / | 30/06/2014

> En toute affection filiale, Monseigneur : soyez moins court.
Oui, "préface" ne veut pas dire "approbation" mais dans la vie quotidienne, c'est bel et bien ainsi que c'est pris !
Ce livre va se répandre, avec sur la couverture "préface de Mgr Léonard"...
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Quand on parle de la nature, un chrétien entend "Création", oeuvre de Dieu, laquelle n'est pas un sujet secondaire.
La stupidité du propos de Larminat "faut pas s'en faire, Dieu y pourvoira, veiller est un manque de confiance en Dieu" est identique à "des pauvres il y en aura toujours, donc la charité est inutile", ou encore "prier pour la France, peuh ! notre royaume n'est pas de ce monde et le Seigneur viendra à la fin des temps."
Bref, on n'a rien à faire, sinon ce qui nous passe par la tête : la liberté sans la responsabilité puisque dans la nature, tout se rétablit tout seul.
C'est la licence, cela, pas la liberté.
D'une part, chrétien ne signifie pas branlotin, d'autre part, "ce n'est pas celui qui dit 'Seigneur Seigneur' qui sera sauvé mais celui fait la volonté de Dieu"
Donc nous devons AGIR dans la direction donnée par Dieu-Créateur.
C'est l'homme qui nomme les animaux, dans la Genèse, il a donc pouvoir sur eux, un pouvoir délégué par Dieu donc pour faire le Bien. Comme il est libre, il a aussi la possibilité (la "possibilité", pas la "liberté"-puisque le mal ne manifeste pas la liberté et ne rend pas libre-) de s'en servir mal, ce que Larminat refuse de considérer.
Larminat bannit l'existence du mal, voire de sa simple possibilité, par conséquent du libre-arbitre de l'Homme.
Il réduit l'Homme à se suffire à lui-même
Il réduit la Nature à une cour de récré où l'Homme attend le fin des temps en jouant à ce qui lui plait : le Créateur est donc absent de sa création...
Larminat réduit Dieu alpha et oméga, présent partout, à un horloger lointain. Un déclic nécessaire au départ ? Un banquier ? un producteur de cinéma ?

Le problème de Larminat c'est qu'il croit que le mal fait à la Création est un coup d'épée dans l'eau, que tout se rétablit forcément à la fin.
C'est la vision libérale typique : commettons des erreurs, ça n'a pas de conséquences ou seulement passagères et on peut en conclure ce qu'il faut faire. L'erreur nécessaire.
Ça rejoint J-Y Naudet : "les spéculateurs rendent un vrai service, c'est scientifiquement prouvé".
Qu'on se rassure, Naudet n'a jamais travaillé en entreprise.
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Écrit par : E Levavasseur / | 30/06/2014

MORTIFÈRE

> En préfaçant ce livre, Mgr Léonard était-il au courant du parcours professionnel de Stanislas de Larminat au sein de l'industrie agro-alimentaire?
Quel angoissant et vertigineux contraste entre les vues eschatologiques de l'auteur du livre, que Mgr Léonard tient pour "prophétiques" (!!!), et ce parcours, retracé ci-dessous, au service d'une agriculture pétrochimique mortifère, qui a tant détruit, empoisonné, standardisé, et enlaidi depuis plus de cinquante ans!
Dans les sillons glorieux des champs d'OGM empesticidés, vas chanter ton espérance dans la Jérusalem Céleste contre le catastrophisme écologiste...
http://anarchrisme.blog.free.fr/index.php?post/2014/06/30/Stanislas-de-Larminat-est-il-vraiment-qui-vous-croyez
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Écrit par : Serge Lellouche / | 30/06/2014

L'AUTEUR ET SON PRÉFACIER

> De la part de S. de Larminat (Stany si on préfère), si stupidité il y a, elle ressemble à du détournement de mystique, ce qui est assez détestable.
Pour la préface, oui, le public perçoit cela comme une sorte de parrainage. Mais tout est possible, je connais un ouvrage d'une amie dont la préface se terminait par une critique. L'auteur de la préface l'avait conseillée sur des points d'histoire.
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Écrit par : Pierre Huet / | 30/06/2014

CLAUDEL

> Paul Claudel, l'horreur productiviste et la Jérusalem Céleste...

«tous nos tripotages chimiques et pharmaceutiques, le nuage de soufre au dessus de la Westphalie, nos abominables usines de Saint-Denis et de Pantin qui pissent du vitriol et du chlore»...
Et à propos de l'élevage en batterie au Danemark où "«la vache est un laboratoire vivant qu'on nourrit par un bout et qu'on trait à l'électricité par l'autre »(...)«Sont-ce encore des animaux, des créatures de Dieu, des frères et sœurs de l'homme, des significations de la Sagesse divine que l'on doit traiter avec respect ?».(Au milieu des vitraux de l'Apocalypse)

«C’est tout le travail d’Adam dans le Paradis terrestre que nous avons à reprendre d’une manière magistrale et méthodique. Oui, il faut venir au secours de cette création qui gémit et qui a besoin de nous. Il faut venir au secours de l’humanité d’abord, mais aussi il faut venir au secours de la forêt. Il faut venir au secours de la ronce qui demande à devenir une rose. Il faut que le Verbe Rédempteur se fasse entendre à tout ce que le Verbe Créateur a suscité et que rien ne soit étranger à sa révélation dans la gloire » (Conversations dans le Loir-et-cher).

«Non seulement les hommes, mais les animaux entreront dans Jérusalem, quoique naturellement d'une manière différente » (...) «Sous le sourire de la Beauté éternelle tout s'animera, tout renaîtra, tout revivra, tout retrouvera un sens, une suite et une explication. Sous la couronne éternelle tout reprendra ordre et figure » (Au milieu des vitraux de l'Apocalypse).
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Écrit par : Serge Lellouche / | 01/07/2014

CLAUDEL EN 2014

> "le nuage de soufre au dessus de la Westphalie, nos abominables usines de Saint-Denis et de Pantin qui pissent du vitriol et du chlore"...Oui, que les villes sentaient mauvais jusqu'aux années 1960-70! Quand nous revenions de la campagne, c'était un choc.

Elles n'en pissent plus, les règlements sont devenus très stricts, il n'y a, il est vrai, plus beaucoup d'usines à Pantin et Saint Denis: elles sont parties, soit délocalisées vers des pays plus laxistes, soit fermées pour cause d'une concurrence déséquilibrée par les règlements et les taux de change.

Cette bonne vieille pollution avait un avantage: comme celle de Pékin aujourd'hui, elle se voyait et se sentait. Les néonicotinoïdes qui empoisonnent les sols ne sont pas directement perceptibles, et les bâtiments des fermes-usines ont l'aspect de hangars aseptisés. Il y aurait peut-être matière à penser sur cette sorte d'hypocrisie?
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Écrit par : Pierre Huet / | 01/07/2014

GAUCHE MEDEF

> Je ne peux m'empêcher de penser à ces imbéciles qui, sur le site internet de “La Vie”, accusaient le pauvre Gaultier Bès de... « pétainisme »!
Qu'a-t-il fait d'autre, pourtant que rappeler, à l'instar du géographe Augustin Berque, « l’insoutenabilité de notre manière d’être, de penser et d’agir sur la Terre »? (“La pensée paysagère”, Paris, 2008, p. 13)

Mais visiblement, ces remarques de bon sens engendrent chez certains une sorte de stupeur et d'incapacité à penser, voire de haine irrationnelle du raisonnement et de la logique.

Blaise


[ PP à B. - Voir Mme Parisot hurlant contre le retrait des ABCD de l'égalité. C'est la "gauche"... du Medef. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Blaise / | 06/07/2014

LARMINAT

> Stanislas de Larminat chez Teddy Follenfant sur Rcf ce jour, même le gentil Teddy a failli sortir de ses gonds.
http://www.rcf.fr/radio/RCFNational/emission/142222/877399

Le dernier opus de M. de Larminat, au titre provocateur - je ne l'ai pas lu et me garde donc de tout jugement - pourrait faire déflagration dans la sphère éco-catho, du moins si j'ai bien compris les propos du sieur susnommé, qui semble faire litière ouverte à tout anthropocentrisme et permis de dégrader: Toutefois, restons-en aux dits de l'émission, j'annonce une franche divergence de vue théologique sur son interprétation de la Genèse en ce qui concerne les chérubins, le gardiennage du Paradis Perdu et le Chemin de Vie. Eh oui, je peux -nous pouvons- développer, ce qui ne tiendra pas forcément en format réponse sur blogue.
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Écrit par : Aventin / | 21/10/2014

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