25/06/2014
Déroute pour les négationnistes climatiques : même les milieux d'affaires US s'alarment du réchauffement et du rôle de l'industrie
Révolution copernicienne chez des businessmen ?
Désormais convaincu de la réalité du réchauffement et du rôle des émissions de CO2, le républicain Henry Paulson, ex-secrétaire au Trésor de George W. Bush, se livre à une comparaison [*] : « Pendant trop longtemps nous avons échoué à contrôler les excès des marchés financiers. Quand la bulle du crédit a explosé en 2008, les dégâts ont été dévastateurs. Nous faisons aujourd'hui la même erreur avec le climat ! » Ce nouveau langage de Paulson est une double déroute pour les cercles climato-négationnistes français, consternés de voir leur suzerain moral (l'Amérique de la finance républicaine) admettre deux choses inadmissibles : 1. qu'il faille contrôler les marchés financiers, 2. que le réchauffement climatique existe et qu'il faille lutter contre.
Partisan d'une taxe sur le carbone, Paulson tente de convaincre ses collègues républicains, à qui le mot « taxe » donne des convulsions parce que ce serait donner des pouvoirs à l'Etat fédéral : au contraire, explique-t-il, c'est en l'absence de taxe que l'Etat fédéral sera forcé d'intervenir de plus en plus, « pour aider les communautés frappées par les catastrophes climatiques... »
Ebranler la droite du parti républicain – persuadée que le « réchauffisme » est un complot communiste – dépasse les forces humaines. Mais Paulson, venu à ce combat quand il a réalisé l'ampleur de l'impact du réchauffement, vise plutôt les milieux de l'économie et de la finance. Il est appuyé par Michael Bloomberg, l'ancien maire de New York, et par le milliardaire californien Tom Steyer, ancien gestionnaire de fonds spéculatifs. Les trois hommes ont parrainé le rapport Riskybusiness publié le 24 juin, et qui évalue cet impact. Singulière croisade ? oui, mais significative.
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[*] article de Corinne Lesnes, correspondante du Monde à Washington.
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