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09/06/2014

Au Vatican hier soir, une leçon d'avenir

Le-Pape-François.jpg

La rencontre de prière au Vatican était un "acte prophétique" :

 


Réunir le président israélien et le président palestinien pour que chacun prie en faveur de la paix, était un geste de haute portée. Comme le suggérait un journaliste du Monde à propos d'autre chose (le jeûne pour le climat), le temps du spirituel vient quand le rationalisme technique a échoué, ou montré sa connivence avec le pire.

Cette leçon d'avenir donnée par le pape François est inédite. Catholiques français, nous avons l'habitude (invétérée) d'imaginer le rapport Eglise-monde comme un clash sans issue, auquel l'Eglise ne pourrait réagir que de deux manières : Syllabus ou reddition. François voit les choses autrement. Son invitation à Pérès et Abbas est une ''sortie vers les périphéries''. Quoi de plus ''périphérique'' que deux religions autres que celle du pape ? Inviter le juif et le musulman à prier chacun pour la paix entre eux, et cela chez le pape, c'est montrer la largeur, la hauteur et la profondeur de la vue chrétienne du monde (et du rôle possible des religions : idée exprimée il y a cinquante ans par le concile).

Et du même coup, c'est montrer le chemin aux catholiques : la voie de Rome n'est pas le repli assorti d'un ralliement aux délires occidentaux du ''choc des civilisations'' ! Selon ce qu'elle sera, notre réception du message d'hier soir, révèlera le degré de sincérité de notre catholicisme : sommes-nous des fourbes qui acclament le pape pour couvrir sa voix ? Ou sommes-nous des christifideles laici (expression de Vatican II) à l'écoute de l'Eglise réelle, qui n'est pas celle de nos opinions ?

Cette leçon d'avenir se double du fait que le pape ait invité aussi le patriarche de Constantinople à la réunion d'hier soir. Ce geste montre l'urgence de l'unité des chrétiens par delà les ressentiments du passé. Unité qui se réalise dans le témoignage évangélique commun... Le Christ ne donne pas la paix ''comme le monde la donne'', mais par l'unité en Lui, qui crée autour d'elle (par surcroît) des oeuvres de paix temporelles. En montrant qu'ils reconnaissent entre eux un Principe d'unité qui ne dépend pas d'eux, les deux leaders chrétiens créent un courant ascendant, qui entraîne leurs deux invités non-chrétiens. Cette rencontre paraît sans moyens face aux duretés de la situation internationale ? Mais personne ne peut évaluer la portée de l'événement. C'était un geste de prophète. Le prophète nous parle de la part de Dieu.

 

 

Commentaires

LEUR FAIBLESSE

> L’unité des chrétiens au service de leurs frères humains de toutes confessions est certes une priorité. La présence du patriarche Bartholomée, voulue par le pape François, soulignait la faiblesse des chrétiens eux-mêmes et l’humilité dont ils doivent faire preuve lorsqu’ils demandent à Dieu, pour le monde, la concorde et la paix.
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Écrit par : Denis / | 09/06/2014

OBAMA ET POUTINE ?

> L'initiative du pape relève d'une incroyable audace : proposer à deux chefs d'Etats de laisser la politique de côté une journée pour s'adresser à Dieu devant le monde entier. Non que la politique doive être abandonnée, mais il y a ici un témoignage que ce monde a besoin de Dieu s'il veut trouver la paix. Et s'il invitait maintenant Obama et Poutine à oser un tel geste ?
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 09/06/2014

BROUILLAGE FRANÇAIS

> Ce geste prophétique du pape François, le faiseur de paix, le "Pontifex", celui qui jette des ponts entre les cultures (l'une des lectures était d'ailleurs la prière de St François) était bien sûr occulté en France "grâce à" la querelle triviale au sujet des propos de Le Pen.
D'un côté le symbolique (sumbolon : mettre ensemble, joindre)
de l'autre côté, le diabolique (diaballein : jeter en travers, diviser, rendre confus).
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Écrit par : Isabelle / | 09/06/2014

MOYENS PAUVRES

> Comme disait Maritain, et comme le redit Hadjadj dans son dernier livre, rien ne vaut les "moyens pauvres" pour agir vraiment.
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Écrit par : Alex / | 09/06/2014

DIRECTION

> Dans le principe, ça m'a un peu fait penser à la photo d'Arafat et Rabin avec Clinton. Mais heureusement, ça n'a rien à voir... Le pape n'est pas là pour proposer des solutions mais pour "regarder ensemble dans la même direction" (et quelle Direction!), avec des frères en conflit.
Jésus nous invite, lorsqu'on est en conflit avec son frère, à différer l'offrande pour aller se réconcilier, et ensuite, on peut aller (avec son frère?) se tourner vers Dieu... Là c'est la prière qui, peut-être, permettra aux frères de se reconnaître pour tels. Prions avec eux.
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Écrit par : Ninelene / | 09/06/2014

L'AFRIQUE

> En Afrique aussi il y aurait du travail, du monde à rassembler... bizarrement on en parle très peu, comme si on s'habituait à ce qu'ils s'entr'étripent ou meurent de famine et de maladies
on a dû finir par se dire que c'était leur karma. Trop loin, trop pauvres, trop différents de nous?
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Écrit par : Ninelene / | 09/06/2014

LA PRIÈRE

> prier commet si tout dépendait de la prière
et ensuite
agir comme si tout dépendait de l'action.
Nous sommes encore et toujours dans le temps de la prière, j'ai été déçu que l'appel du pape à soutenir cette action par nos prières n'ait pas été relayée dans nos églises (pas la mienne en tout cas).
J'aime pas la télé réalité mais j'aimerai une session j'ai échangé ma vie entre des familles palestiniennes et juives , que chacun entrevoie les méconnaissances qu'il y a de part et d'autre.
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Écrit par : franz / | 10/06/2014

MISES AU POINT

> 1. On a coutume de dire du mal au sujet du Syllabus de Pie IX. Il est vrai qu'il est difficile de lire un texte en prenant l'exact contrepied de sa signification. Pourtsnt, il faut tenir compte du fait que les concepts de liberté, de libéralisme, etc. n'avaient pas, au XIXe siècle, le sens qu'ils ont aujourd'hui. D'autre part, à lire attentivement ce texte, on ne peut s'empêcher de voir que Pie IX dénonçait et condamnait d'avance les nationalismes, les dictatures et les totalitarismes qui ont tant ensanglanté le siècle suivant.
2. M. de Plunkett (et d'autres auteurs avec lui) me pardonneront cette petite leçon de français. Au § 3, il est écrit : 'le fait que le Pape ait invité aussi...' A mon avis, si c'est un fait, le subjonctif 'ait' ne saurait convenir ; il faudrait plutôt écrire : le fait que le Pape 'a' invité... Cela dit, j'apprécie beaucoup ce blog aue je consulte presque tous les jours avec celui de Sanfro Magister, et je partage les positions que prend M. de Plunkett.
3. J'ai connu personnellement le Patriarche Bartholomeos en 1964, au Séminaire Fran#ais où il logeait (œcuménisme avant la lettre ?) pour préparer un thèse de doctorat à l'Université Grégorienne. Si j'ai bonne mémoire, nous l'appellions alors : Bartholomeos Archontidis ou Archondonis...
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Écrit par : Jean-Claude Alleaume / | 10/06/2014

au père Alleaume

> Merci de ces précisions ! Vous avez évidemment raison pour la question de concordance des temps : mais je ne résiste pas à commettre cette faute euphonique...
Concernant le Syllabus : ce qui est envisagé ici n'est pas son contenu à proprement parler (qu'il faut en effet lire au second degré et dans le contexte de l'époque, très différent du nôtre). Je fais plutôt allusion à un certain réflexe catho qui consiste à toujours souhaiter des condamnations. Elles sont sans doute justifiées, mais elles sont inopérantes... C'est ce que saint Jean XXIII avait compris (discours d'ouverture du concile). C'est ce que François met en œuvre par l'action évangélique, dans la perspective de "sortir pour aller vers les périphéries".
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Écrit par : PP / | 10/06/2014

PATERNITÉ

> Le Pape, Peres et Abbas : Trois noms qui évoquent la paternité.
Ce sont là des pères de peuples, si on peut dire.
Bien sûr, Dieu ne veut pas la guerre, mais toute
paix ne lui est pas non plus agréable.
Jésus n'a-t-il pas dit : Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive ?
Non pas le glaive que les chrétiens utiliseront pour broyer leurs adversaires,
mais plutôt celui dont on usera contre eux.
Sur la croix Jésus nous a montré la voie,
il ne s'est guère occupé à l'époque de sa venue sur terre, des différends qui existaient entre les juifs
et les romains, au grand dépit de beaucoup, et même de ses disciples.
Peut-il y avoir de paix sans conversion du coeur ?
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Écrit par : Pantaléon / | 10/06/2014

ENCORE ELLE

> mais non, cette prière est une "mascarade"
c'est Esther Benbassa qui l'a dit
http://2.bp.blogspot.com/-xF_li0kxwi8/Uy3T9tECvUI/AAAAAAAAF8M/yLqq5_vnhag/s1600/Une-senatrice-ecolo-raconte-comment-elle-a-du-retirer-sa-proposition-de-loi.jpg

à comparer avec Bozo le clown (vous ne trouvez pas qu'il ya quelque chose dans la couleur des cheveux et les sourcils ?)
http://3.bp.blogspot.com/_17eIBlDU-ps/SG1eXTpGfkI/AAAAAAAABrE/HLjcKS7BEck/s1600-h/Obit+Harmon_Phyr.JPG
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Écrit par : E Levavasseur / | 10/06/2014

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