Municipales : l'impasse du changement

Débâcle du parti au pouvoir.

Mais les autres ont tort de lancer des cocorico :

Livide et l'oeil assassin hier soir, la porte-parole du gouvernement  persiste : non au changement, bien qu'il semble réclamé par une majorité de votants ! "Sans doute certains l'ont dit par leur vote ou par l'abstention... Est-ce que pour autant c'est une raison aujourd'hui d'annoncer un changement ? Je ne le crois pas. Je crois au contraire que ce qui fait la force de ce gouvernement, c'est de tenir le cap sur des politiques et des réformes qu'il a commencé à conduire, qui certes n'ont pas encore toutes porté leurs fruits."

On peut ironiser sur ce ''pas de changement'', affiché par un parti dont le slogan fut : ''le changement c'est maintenant''. L'attitude de Mme Vallaud-Belkacem montre l'impasse où sont enfermés Hollande et Ayrault. [*]

Mais le reste de la caste politique y est enfermé aussi. Ayant abdiqué au profit du casino financier (et du chantier ultralibéral de l'UE), cette caste est désarmée dans la crise. Ses slogans ne valent rien et tout le monde le sait. La gauche prétend que la seule urgence est de sauver la République, menacée par le nouveau conseil municipal d'Hénin-Beaumont... La droite se prétend capable de baisser les impôts, et s'apprête à nous offrir (puisque Sarkozy est en réparations) un nouveau sauveur : Juppé, synthèse du techno-conformisme le plus périmé.

Rouages d'une machinerie qui a renoncé à gouverner, les deux partis ''de gouvernement'' sont notoirement en panne.

Quant aux autres... Les faux écologistes n'existent que comme roue de secours du PS. Le Front de gauche aussi, quoi qu'en disent ses deux chefs qui se tournent le dos. Et le FN-RBM, simple état-major malgré sa brillante opération, ne pourra pas faire longtemps le grand écart entre ses électeurs ex-communistes du Nord et ses électeurs ultralibéraux de la Côte d'Azur. Et il ne fera pas de miracles municipaux.

Alors, le changement ?

Il viendra. De force. Par la crise...

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[*] Peut-être montre-t-elle aussi une inquiétude personnelle... Najat est si péremptoire qu'elle pourrait ne pas figurer dans un nouveau gouvernement. Donc son réflexe est de nier qu'un départ d'Ayrault soit envisageable. Même si les commentateurs des chaînes d'infos, hier soir, évoquaient ce départ... avec presque autant d'ironie que Martine Aubry (qui se défendait à peine d'y penser).