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01/10/2013

Pape François : un nouvel entretien-choc

Deuxième entretien avec Eugenio Scalfari dans le quotidien de centre-gauche La Repubblica. La traduction française officielle n'est pas encore là. Mais en lisant le texte italien, on est frappé une fois de plus par la vigueur et l'audace (salubre) des propos du pape. Quelques exemples :


 

 

Sur l'administration vaticane  :

- La Curie, c'est ce qu'on appelle l'intendance dans les armées, elle gère les services du Saint-Siège. Cependant elle a un défaut : elle est "vaticanocentrée". Elle s'occupe des intérêts du Vatican qui sont encore temporels en grande partie. Cette vision vaticano-centrée néglige le monde qui nous entoure. Je ne la partage pas, et je ferai de tout pour la changer.

 

Sur Vatican II aujourd'hui :

- Les pères conciliaires savaient qu'ouvrir à la culture moderne signifiait oecuménisme religieux et dialogue avec les non-croyants. Depuis, bien peu a été accompli dans cette direction. J'ai l'humilité et l'ambition de vouloir le faire.

 

Dialogue sur les changements à venir dans l'Eglise :

Scalfari - Je pense que l'amour pour le pouvoir temporel est très fort encore dans les murs du Vatican et la structure institutionnelle de l'Église. Je pense que l'institution prédomine sur l'Église pauvre et missionnaire que vous voulez...

François - Les choses sont encore ainsi, et dans ce domaine il n'y a pas de miracles. Mais rappelez-vous qu'en son temps François d'Assise a dû débattre longuement avec la hiérarchie romaine et le pape pour faire reconnaître les règles de son ordre. À la fin il a obtenu l'approbation, avec des changements et des arbitrages en profondeur...

- Devez-vous suive le même chemin ?

- Je ne suis pas François d'Assise, je n'ai pas sa force et sa sainteté. Mais je suis l'évêque de Rome et le pape de la catholicité. J'ai commencé par désigner un groupe de huit cardinaux qui seront mon conseil... C'est le début d'une Église conçue comme une organisation non seulement verticale, mais horizontale.

 

François interroge Scalfari sur ses convictions profondes :

- Laissez-moi vous poser cette question : laïque et ne croyant pas en Dieu, en quoi croyez-vous ? Vous êtes un écrivain et un homme de pensée, donc vous croyez à quelque chose, vous avez une valeur dominante ; ne nous répondons pas avec des mots comme "honnêteté, recherche, vision du bien commun" : ce sont des principes et des valeurs importants, mais ce n'est pas ce que je vous demande. Je vous demande ce que vous pensez de l'essence de l'univers. Vous vous demandez certainement, comme tout le monde, qui nous sommes, d'où nous venons, où nous allons. Même un enfant se le demande. Et vous ?

- Merci de cette question... Je crois à l'être : c'est-à-dire au tissu d'où se lèvent les formes, les êtres...

- Et moi je crois en Dieu. Pas en un Dieu "catholique" : il n'y a pas un Dieu "catholique", il y a Dieu. Et je crois en Jésus Christ, son incarnation. Jésus est mon maître et mon berger ; Dieu le Père, Abba, est la lumière et le Créateur. C'est Lui qui est mon Être. Vous semble-t-il que nous soyons très loin, vous et moi ?

- Nous sommes éloignés par les idées, mais semblables en tant qu'humains : animés inconsciemment par des instincts qui se muent en pulsions, en sentiments, en volontés, en pensée et en raison...

- Mais ce que vous appelez l'être, voulez-vous le définir ?

- L'être est un tissu d'énergie, chaotique mais indestructible, un chaos éternel. De cette énergie les formes émergent quand l'énergie vient au point d'explosion. Les formes ont leurs lois, leurs champs magnétiques, qui se combinent de façon aléatoire, se développent et finalement s'éteignent, mais leur énergie ne se perd pas. L'homme est probablement le seul animal doué de pensée, en tout cas sur notre planète et dans notre système solaire. Il contient aussi en lui une résonance, un écho, un appel du chaos.

- Bien. De mon point de vue, j'observe que Dieu est la lumière qui illumine les ténèbres même si elle ne les dissout pas. Une étincelle de cette lumière divine est en chacun de nous... Il y aura une fin, mais alors la lumière de Dieu envahira toutes les âmes, et Il sera tout en tous.

- Si je peux me permettre : n'est-ce pas une vision d'immanence plus que de transcendance ?

- La transcendance demeure, parce que cette lumière "toute en tous" dépasse l'univers et les espèces qui le peuplent en cette phase.

 

Sur les problèmes de société aujourd'hui :

François - Je pense que ce qu'on appelle le libéralisme sauvage rend les forts plus forts, les faibles plus faibles et les exclus plus exclus. Ce qui nous oblige à une grande liberté, à aucune discrimination, à l'absence de démagogie et à beaucoup d'amour ; à des règles de comportement, et aussi, si c'est nécessaire, à des interventions directes de l'Etat pour corriger les inégalités les plus intolérables.

 

Sur la réduction du nombre des catholiques en Europe :

- Je pense personnellement qu'être une minorité est vraiment une force. Nous devons être une semence de vie et d'amour : et la semence est une quantité infiniment plus petite que la masse de fruits, de fleurs et d'arbres qui en naissent.

 

Conclusion de Scalfari :

« Nous nous serrons la main, il lève les deux doigts en signe de bénédiction. Je le salue de la vitre... Voilà le pape François. Si l'Eglise devient comme il la pense et la veut, ce sera un changement d'époque. »

 

 

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Commentaires

> Libérateur, comme l'entretien à la Civilta Cattolica.
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Écrit par : Marianne / | 01/10/2013

> Vraiment le Souffle de l'Esprit !
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Écrit par : BrunoK / | 01/10/2013

CEUX QUI TARDENT

> Le site d'information catholique Aleteia reproduit un argumentaire américain en sept points pojur répondre aux catholiques qui tardent à comprendre François. Ces arguments sont sympathiques mais un peu trop, un peu hors sujet. Le vrai sujet c'est : comment des catholiques peuvent-ils encore imaginer que le catholicisme n'est qu'une identité de groupe et une "transmission de valeurs" ??? parce que c'est pour ça qu'ils ne comprennent pas le pape qui leur demande d'ouvrir un peu leur horizon ! C'est tout de même embêtant que des catholiques hésitent à suivre un pape. Embêtant pour eux, veux-je dire.
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Écrit par : jean-eudes / | 01/10/2013

LES THEOLOGIENS DE LA LIBERATION

> et sa réponse à Scalfari qui lui demande son avis sur la condamnation (par Jean-Paul II) des théologiens de la libération, dont plusieurs étaient argentins : "Sans doute ils tiraient des conclusions politiques, mais beaucoup étaient vraiment croyants et avaient une conception élevée de l'humanité."
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Écrit par : churubusco / | 01/10/2013

OUIU

> Oh! oui...puisse l'Eglise devenir comme François la pense et la veut !...
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Écrit par : cristiana / | 01/10/2013

> Cet article est une honte, cher Antoine ; ne comptez pas sur notre blog même pour le discuter. On ne discute pas ce genre de choses. On prie pour ses auteurs. Ce n'est pas la première fois que le site en question relaie des ignominies extrémistes, notamment contre la mémoire de l'évêque martyr Romero.
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Écrit par : PP à Antoine / | 01/10/2013

MUSIQUE DES SPHÈRES

> C'est sûr, cet homme ferait désordre à un dîner du Siècle ...
Je suis persuadé que des fâcheux vont s'appuyer (si ce n'est pas déjà fait...je n'ai pas scanné la blogo-catho-réacosphère sur ce point) sur la prophétie de Malachie pour affirmer que "Pierre le Romain" François n'est pas un pape selon le Coeur de Dieu.

F.

[ PP à F. - Il faut distinguer plusieurs sphères.
La plus sincère est la sphère identitaire non-chrétienne : libre de dire ce qu'elle ressent, elle a déjà commencé à tirer sur François le "mondialiste".
La sphère "tridentine" commence à publier des dissertations pour donner - sans le dire ouvertement - des leçons au pape, en tordant certaines de ses phrases pour feindre d'en être confortée.
La sphère catho-libérale (rayon "catho" d'une petite antenne pluri-courants du Medef) continue à faire semblant de ne pas comprendre ce que François dit, ou de comprendre autre chose ; et à scander "vive le pape" parce que c'est son créneau. Le "gap" entre cette sphère et François devient visible, mais n'est pas encore aperçu par un lectorat peu vigilant - et plus friand de confort de niche que d'air du large. ]
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Écrit par : Feld / | 01/10/2013

ACCOMPLI ?

> Bel entretien, mais je suis un peu circonspect quand il dit "Depuis (le Concile vatican II), bien peu a été accompli dans cette direction" au sujet du dialogue interreligieux et de l'oecuménisme. Pourtant Jean-Paul II et Benoît XVI ont beaucoup oeuvrés dans ce sens.

CV


[ PP à CV :
- Pardon, mais "circonspect" n'est peut-être pas tout à fait l'adjectif approprié, s'agissant du pape !
- François a dit "accompli", il n'a pas dit "entrepris". Beaucoup de rencontres ont eu lieu, mais peu d'avancées concrètes obtenues. Et le futur grand concile catholiques-orthodoxes est encore hors de vue... ]
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Écrit par : Charles Vaugirard / | 02/10/2013

> Merci pour cet éclaircissement. Vu sous cet angle je suis moins... "circonspect" (j'ai employé ce terme avec bienveillance, je le précise).
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Écrit par : Charles Vaugirard / | 02/10/2013

@ charles Vaugirard

> "j'ai employé ce terme avec bienveillance"
on vous connait, n'ayez crainte.
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Écrit par : E Levavasseur / | 02/10/2013

SAVOIR OU SERVIR

> « Si l’Eglise devient comme il la pense et la veut, ce sera un changement d’époque » conclut Scalfari. Ce « comme il la pense et la veut » désigne en fait la réforme initiée par Vatican II. Les grandes lignes indiquées par le pape s’y conforment et la rappellent. C’est à cette tâche que l’Eglise s’est attelée il y a 50 ans et on sent que le pape veut lui donner une nouvelle vigueur.

Maintenant, comment appréhender ce « changement d’époque » qui a, en fait, déjà commencé il y a 50 ans, mais qui s’est heurté à de grandes difficultés concrètes pour l’Eglise ?

Ce « changement d’époque » ne se décrète pas, bien sûr. Si l’on réfléchit à cet immense défi du concile, qui est d’adapter l’Eglise et son message au monde moderne, d’entrer en dialogue avec la modernité, on sait bien, avec 50 ans de recul, que ce chemin est extraordinairement complexe. A côté de ce que nous voudrions, dans l’idéal, il y a cette complexité de l’histoire moderne. Il y a la complexité du réel, de la mentalité moderne, le fossé qui demeure entre celui qui dit que l’homme se perd sans Dieu et se sauve en lui ; et celui qui dit qu’au contraire l’homme sans Dieu se trouve et se libère, s’appuyant sur la seule raison, aujourd’hui principalement technique. Ni l’Eglise, ni la modernité, ni le rapport de l’Eglise à la modernité, ne se transforment avec simplement un nouvel état d’esprit, un nouveau regard sur le monde, une nouvelle vision de l’Eglise.

La question demeure ardue : comment « transformer » quelque chose à partir de ce que nous savons raisonnablement souhaitable, mais qui se heurte souvent à ce réel qui ne change que par petits pas - sur plusieurs générations - ou alors par les sauts brusques du tragique de l’histoire ? Peut-être que notre enthousiasme pour la tâche qui nous attend mériterait d’être tempéré par une certaine modestie ? Ce qui doit changer va-t-il vraiment changer rapidement dans l’Eglise ? Est-ce qu’à partir de ce changement, une époque nouvelle s’ouvrira dans la relation de l’Eglise au monde ? Je le souhaite, mais je ne sais pas…

GP


[ PP à GP - Sauf Dieu, personne ne "sait". Notre tâche n'est pas de "savoir", elle est de servir (donc d'être toujours ouverts à ce que nous ne prévoyons ni ne souhaitons instinctivement) !
"Un autre nouera ta ceinture et te mènera là où tu n'aimerais pas aller... " (Jean 21 -18,19). ]

réponse au commentaire

Écrit par : Guillaume de Prémare / | 02/10/2013

LES ENFANTS

> évangile de ce jour : "Si vous ne changez pas pour devenir comme des enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des cieux." 'Matthieu 18, 1-5-10). Jésus répond ainsi aux disciples. Le plus grand est celui qui sait accueillir la nouveauté de Dieu. C'est ainsi qu'un croyant accueille le témoignage en action du pape François.
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Écrit par : Amicie T. / | 02/10/2013

LA MAISON

> "Maintenant, comment appréhender ce « changement d’époque » qui a, en fait, déjà commencé il y a 50 ans, mais qui s’est heurté à de grandes difficultés concrètes pour l’Eglise ? "

déjà il y a 450 ans, il y a eu des résistances pr le concile de Trente et en France notamment où l'on a eu un mal de chien à le faire appliquer : cela ne s'est fait qu'avec 50 ou 80 ans de retard par rapport aux autres pays catholiques !

déjà au XIIIe siècle : "va François, répare ma maison qui s'écroule."
Pas "ma maison qui a besoin d'être rafraîchie"" ou "refais un peu les plâtres"
Non "ma maison qui s'ECROULE".
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Écrit par : E Levavasseur / | 02/10/2013

à PP

> Oui, seul Dieu sait, c'est pour cela que je renonce à savoir, moi qui voudrais toujours tout comprendre et savoir :-)
Et c'est pour cela que j'évoque cette nécessaire modestie. Modestie que l'on ne lit pas toujours dans les commentaires et éditoriaux très assurés de ceux qui semblent "savoir", mais qui est si bien résumée dans ces 2 points de réponse. Merci !
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 02/10/2013

LE TON DE FRANCOIS

> Il y a ce que dit le pape, et il y a aussi la musique de ses paroles. Et la musique est bonne !
Par moments, il faut accepter son imbécillité, et c’est ce que je fais en confessant ceci : je trouve que le timbre de voix du pape François est céleste, il allie la douce fermeté du serviteur de Dieu et la fraicheur adolescente de ce jeune homme de 17 ans (Jorge Mario Bergoglio) qui donna son cœur au Seigneur au moment où il recevait le sacrement de réconciliation, un certain 21 septembre 1953, fête de l’apôtre Matthieu (Mt 9,9 : « Suis-moi ! »).
J’aime la voix du pape. C’était déjà le cas avec Benoît, au timbre empreint d’une douceur enfantine. C’était encore le cas avec les cailloux roulant un son viril dans la bouche de Jean-Paul II. C’est idiot. Mais je suis comme ça… Quand des polémistes s’attachent à démonter le discours du Saint-Père, après avoir entendu leurs arguments, je me branche sur Radio Vatican. Et j’écoute…
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Écrit par : Denis / | 02/10/2013

LES FRANCAIS

> "moi qui voudrais toujours tout comprendre et savoir "
oui, tu es bien un Français, pas de doute.
(moi aussi je fais pareil)
La conversion des Français, ce sera d'arrêter de penser qu'ils savent, qu'ils doivent savoir, qu'ils sont "le phare qui éclaire le monde".
Alors que la fille aînée, justement, fait confiance et obéit et n'en réclame pas de récompense particulière.

@ Denis ,

> oui, vous êtes un être humain, vous avez envie d'aimer, d'admirer, d'avoir un chef, vous soupirez après le Père comme tout être humain.
Être de chair, vous êtes sensible au ton de la voix. C'est normal.
En France le pape est la seule figure paternelle qu'on puisse avoir et voir au-dessus de nous tous.
C'est déjà plutôt bien mais il faut l'avouer: nous sommes orphelins, divisés.
Quand on discute avec les gens on voir combien ils sont malheureux, combien ils aspirent à l'unité et à admirer. Je suis frappé de ce que les gens ont un bon fond ; ils aspirent à être bons mais ils sont pommés.
Quand ils soutiennent quelque chose de mal, ils ne sont pas méchants, ils ne savent pas et ils ont peur.
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Écrit par : E Levavasseur / | 02/10/2013

QUI DONC FAIT UN TRI ?

> Vous considérez vraiment que, de tous les fléaux qui affligent en ce moment l’Église, le taux de chômage chez les jeunes et la solitude des vieillards sont les pires? Du point de vue social, ces maux seraient pires que la famine en Afrique, la guerre au Moyen-Orient, les épidémies, le trafic de la drogue, les abus sexuels, les violences contre les minorités religieuses, etc.?
Et du point de vue religieux, ils seraient pire que les églises vides, la pénurie de prêtres, la déchristianisation de l’Occident, la haine de Dieu chez les jeunes, l’avortement/l’euthanasie sur demande, la disparition des ordres religieux, la perte du sens du sacré, l’athéisme culturel, etc.?
Honnêtement, j’aime ce pape, et j’y suis soumis comme catholique. Mais il semble qu’il parle souvent avant de réfléchir à toute la portée de ses paroles.

Bernard Couture


[ PP à BC :

- Je ne vois pas très bien sur quoi porte votre question. Le pape s'attaque à tous les problèmes ! Sa vigilance est frappante : notamment sur la Syrie, au sujet de laquelle il a pris des initiatives qui ont fait beaucoup de bruit. Etc... Presque tous les problèmes dont vous parlez ont été abordés par François depuis son élection. Je ne vois rien qui permette de dire qu'il fait un tri !

- Simplement, il recentre sur l'essentiel. Les obsédés de tel ou tel combat ont très mal pris son entretien à la Civilta Cattolica, où il les prie de bien vouloir arrêter de faire, eux, un tri. Il leur demande de remettre l'annonce de Jésus Christ en tête des urgences. Le fait qu'ils aient mal réagi laisse perplexe sur la réalité de leur christianisme. Seraient-ils sans le savoir des "athées pieux", comme dit courageusement l'évêque de Nanterre ?

- Prétendre que François parle sans réfléchir, c'est suivre les réactions acerbes de certains sites, qui craignent de voir leur fonds de commerce renversé à coup de corde à nœuds comme il est dit dans l'Evangile...

- Ces sites sont sordides de bêtise. En effet, si quelqu'un pèse ses paroles à l'avance et ne parle pas au hasard - tout en ayant l'air d'improviser -, c'est bien ce jésuite.

- Pour comprendre qui est vraiment Jorge Bergoglio et ce qu'il a fait - au point de donner à ses confrères envie de l'élire pape -, je recommande la lecture du livre d'une journaliste argentine qui sortira bientôt en France : "François, un pape surprenant".
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Écrit par : Bernard Couture / | 02/10/2013

ORDRES RELIGIEUX

> C'est mal venu de choisir, pour parler de "la disparition des ordres religieux", le moment où un membre de l'ordre de saint Ignace vient d'être élu pape !
Les ordres qui disparaissent sont ceux qui ne correspondent plus à un besoin. Lisez l'étude "Vie et mort des ordres religieux" (Raymond Hostie, DDB): c'est comme ça depuis le début de l'Eglise.
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Écrit par : gnafron / | 02/10/2013

DECLINISTE

> bien décliniste, la vision de Bernard Couture. Il n'a pas l'air de savoir que l'Eglise est vigoureuse ailleurs que dans notre vieille Europe pourrissante.
"Adieu vieille Europe !
Que le diable t'emporte..."
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Écrit par : Quiniou / | 02/10/2013

@ Quiniou

> Et nous les soi-disant bien-pensants avec. Ah oui mais est-ce que le pape François croit-il au diable ? juste une simple question.
Car je ne suis pas européen mais je vis depuis fort longtemps en Europe et spécialement en France. Mais quand je regarde mon pays, un pays du tiers-monde (je devrais pas dire tiers-monde !) les cathos d'un certain âge sont bien d'après moi. Mais les jeunes ? c'est autre chose. Leur idéal c'est le modèle américano-européen. Tout pour plaire !
La vielle Europe pourrissante ? Mais que faisons-nous avec la nouvelle évangélisation de cette vielle Europe ?
Pas de prosélytisme surtout !

Antoine


[ PP à Antoine - "Est-ce que le pape François croit-il au diable" : posez-vous sérieusement cette question ? Il est le premier pape depuis quelques dizaines d'années à avoir parlé du diable dès sa première messe après le conclave. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Antoine / | 02/10/2013

DEGRIPPAGE

> Et si, justement, le pape François, par sa simplicité, sa sobriété dégrippait le mécanisme de purification évangélique que l'Eglise du XXème s a entrepris mais pas accompli car il a été parasité non seulement par les lourdeurs matérielles et d'organisation mais aussi par la fascination du progrès et trop de mauvaise graisse théologique qui ont interféré avec la compréhension et la réception du Concile?

Non qu'il ne faille pas de théologie, mais à trop ratiociner, on perd de vue l'essentiel.

PH


[ PP à PH - 100 % d'accord ! à ceci près qu'il y a deux dérapages : la "fascination du progrès" et la nostalgie narcissique. Le second est le plus visible aujourd'hui dans la cathosphère française. L'arrivée de François va dégager la voie. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Pierre Huet / | 03/10/2013

@ PP

> Oui, bien sûr, mais pour avoir assisté au désastre des années 60-70, celui-ci m'obsède, et peut-être la "nostalgie narcissique a-t-elle moins de prétention théologique que la "mystique du développement" ?
PH

[ PP à PH - Mais aujourd'hui une bonne partie des néo-narcisso-nostalgiques a, en même temps, la mystique du développement. Ce qui paraissait incompatible à leurs grands-parents leur paraît aller de soi. ]
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Écrit par : Pierre Huet / | 03/10/2013

SES MOTS SONNENT JUSTE

> Le plus intéressant, me semble-t-il, dans la pastorale très engagée, et donc exposée aux coups des contradicteurs, que développe le pape François, est qu’elle redonne chair à la doctrine sociale de l’Eglise au-delà des cercles et institutions habituels ou « canoniques » des croyants investis d’une mission ecclésiale, dans ces périphéries qu’il appelle à évangéliser.
Qu’il parle des migrants mourant dans l’indifférence du monde, ou des non-croyants qui peuvent être des justes devant Dieu, des homosexuels dont il faut respecter la foi ou de la Curie vaticano-centrée, des ravages du règne de l’argent ou des jeunes et des vieux marginalisés par le dévoiement des moeurs économiques et sociales, ses mots dénués de componction sonnent justes et redonnent chair au discours magistériel, le reconnectant avec sa source évangélique, incarnée, qui est Jésus-Christ.
Le pape François invite les fidèles à se colleter avec le monde, à manifester la doctrine chrétienne par tous leurs engagements de vie. A se poser la question ultime, tellement dérangeante : comment donnent-ils leur vie, comment l’unissent-ils à celle du Christ, jour après jour, parmi leurs frères et sœurs… pour la gloire de Dieu et pour le salut du monde ?
Que nous manifestions la doctrine chrétienne, visiblement et vitalement, au cœur du monde, voilà à mon avis ce que le pape attend de nous. Et d’ailleurs, c’est en train dans notre bonne France, dans le sillage des manifestations contre « le mariage pour tous », aux côtés des veilleurs, des sentinelles qui vivent à leur façon cette « prière citoyenne », que j’aime bien et dont je me permets de rappeler les termes :
« Seigneur Jésus, envoie ton Esprit, et inspire à nos représentants les paroles et les actes que méritent l’accueil et la dignité des personnes, le respect des familles, la sauvegarde des équilibres naturels, le bien de ceux qui s’entraident, travaillent et entreprennent en artisans de paix. Avec eux, avec Toi, nous voulons être les citoyens d’une France qui aime et aide la vie. Amen ! »
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Écrit par : Denis / | 05/10/2013

à Denis

> "exposé aux coups des contradicteurs" : jusqu'à maintenant il n'y a pas eu de contradicteurs, puisque le style François a désarmé la papophobie habituelle des médias. Même les passéistes "identitaires" n'osent pas encore reconnaître qu'ils sont désavoués ouvertement par le pape, sauf quelques-uns qui ne cachent pas leur hostilité.
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Écrit par : bernard gui / | 05/10/2013

> "désarmé" jusqu'à nouvel ordre ! dès qu'il aura attaqué sur le sociétal, l'animosité habituelle recommencera sur tous les médias.
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Écrit par : ancelin / | 05/10/2013

> à Ancelin - Même pas sûr. Contrairement à ce qui s'est passé avec Vatican II et la suite, cette fois les médias ont compris d'avance qu'il n'y aura aucune concession sur le sacerdoce ou sur les mœurs, et que le changement est au service de la foi. Pourtant ils continuent à apprécier François. Cela c'est nouveau.
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Écrit par : citoyen Z / | 05/10/2013

AU RISQUE

> Un contradicteur, certes encore mesuré, du pape François : l'abbé de Tanouärn, de l'Institut du Bon Pasteur ( http://ab2t.blogspot.fr/ ), qui s'appuie toujours sur Pie IX et Vatican I. Au risque de retomber dans les serres de la FSSPX, dont il avait su intelligemment se démarquer, au fil des années ?
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Écrit par : Denis / | 05/10/2013

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