L'Elysée dépend désormais de Washington

...constatent nos propres médias :

 

Débats confus hier sur les chaînes d'info continue. Certains journalistes et invités soulevaient de vrais problèmes : Paris « à la remorque de Washington », la situation « inextricable » sur le terrain syrien, la certitude « d'aider Al-Qaida » quand des missiles de croisière seront lancés par « les Occidentaux » (euphémisme pour « Américains », la France n'ayant pas de missiles de croisière) ; etc... Mais d'autres journalistes et d'autres invités se plaçaient du point de vue du Pentagone (et de son annexe l'état-major français). Pour eux, ne pas suivre Washington équivaudrait à « ne rien faire » : autrement dit « ne pas exister », puisqu'exister se résume à faire partie de ce que ces journalistes appellent « le rêve américain » ; comme les concurrents de télé-réalité croient que la vie n'existe qu'en tant qu'émission, la classe politico-médiatique croit qu'hors de l'orbite étatsunienne on est un zombi. C'est ainsi que l'ère spectaculaire marchande dissout la vie, le politique et le reste. 

Une chose a néanmoins été admise par les deux sortes de journalistes  et d'invités : la phrase de Hollande sur « les informations » (dont sa décision ne « dispose » pas encore) est un double non-sens ! 1. S'il s'agit d'informations qui manquent sur la Syrie, pourquoi la décision de Hollande était-elle prise d'avance ? 2. Mais s'il s'agit d'informations US, c'est-à-dire du futur vote positif à Washington, cela veut-dire que le président de la République française, tellement supérieur aux parlementaires français, est inférieur aux parlementaires américains. CQFD...