Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/08/2013

Dieu n'est pas là pour bénir nos pulsions

Comprendre ça, c'est sortir des faux débats :

 


C'est l'évangile de ce dimanche, Luc 13/22-30 : Jésus compare le salut à une « porte étroite », Dieu dit à des gens qui se pensaient croyants : « je ne sais pas d'où vous êtes » (AELF, TOB, BJ, Segond 21) ou « je ne sais pas d'où vous venez » (Semeur), et l'entrée leur est refusée... Ce passage plaisait aux jansénistes et aux tenants de la prédestination. Mais ils le lisaient de travers. Ceux que Dieu laisse « dehors » ne sont ici ni des laxistes, ni des âmes rejetées d'avance, mais – dit Jésus – ceux qui « font le mal » (AELF, TOB) ou « commettent l'injustice » (BJ, Segond 21). « Ceux qui négligent de chercher Dieu en ce monde », dit saint Césaire d'Arles au VIe siècle... « Chercher Dieu en ce monde » signifie : se tenir prêts à Le trouver « précisément là où nous ne l'attendions pas », comme disent Benoît XVI et François. « Aimer Dieu dans le prochain, aimer le prochain en Dieu », ce n'est possible qu'avec la grâce de Dieu, qui permet de vivre cette conversion de tous les jours.

Conversion veut dire changement radical. Donc : tout autre chose qu'une possession d'identité, n'en déplaise aux « conservateurs »* ; et le contraire d'une idolâtrie de nos pulsions, n'en déplaise à ceux que la presse appelle « catholiques libéraux ». (Elle les appelle aussi « réformateurs », mais ils ne veulent pas se réformer eux-mêmes : leur esprit de réforme se réduit à vouloir aligner le catholicisme sur les moeurs libérales ambiantes).

Et la conversion est une porte étroite pour nous tous : « compter sur la fidélité du Seigneur en pensant que cela n'impliquerait aucun changement de notre part serait faire erreur. Dieu ne veut pas nous sauver sans nous ! Pour entrer dans le Royaume, sommes-nous prêts à l'engagement de conversion que cela suppose de notre part ? Voilà pourquoi la porte est étroite... » (Parole et prière, 24 août 2013).

__________ 

[*] Qu'il s'agisse de « conserver » une façon individuelle de vivre et de penser (qu'il faudrait convertir), ou de « conserver » la société ambiante (qu'il faudrait changer), « conservateur » est un très mauvais label pour le chrétien.