21/08/2013
Wikileaks : Manning condamné à 35 ans de prison – Snowden : voies de fait du gouvernement Cameron contre le 'Guardian'
La vassalité européenne envers Washington s'affiche :
Le soldat américain Bradley Manning, poursuivi pour « trahison » après avoir divulgué (par Wikileaks) les aspects peu glorieux de la diplomatie étatsunienne, a été condamné aujourd'hui à 35 ans de prison. Pendant ce temps, l'Angleterre sidérée apprend que le coup de force contre le Guardian (pour détruire les documents Snowden) venait du sommet de l'Etat !
C'est Kim Darroch, ami personnel et « conseiller à la sécurité nationale » du Premier ministre, qui a personnellement piloté le coup de force contre le quotidien The Guardian pour y détruire des disques durs contenant les documents confidentiels fournis par Edward Snowden ! Acte peu conforme aux normes britanniques, et perpétré au service des intérêts américains... Ce jour-là, deux « experts en sécurité » (barbouzes) du GCHQ, service britannique des écoutes, étaient venus dans les sous-sols du journal surveiller la destruction des disques durs. Peu avant le coup de force, le Guardian avait déjà subi un ultimatum du Cabinet Secretary sir Jeremy Heywood, KCB, (« the most powerful unlected man in British government »), pour détruire lesdits documents... La courageuse contre-attaque du journal forçant le gouvernement à reconnaître les faits, la ministre de l'Intérieur Theresa May dit froidement à propos de Darroch : « Je ne trouve pas surprenant que quelqu'un occupant un poste aussi important au sein du gouvernement soit impliqué dans ce dossier en particulier ». La grossière intrusion de Cameron au Guardian soulève les sarcasmes du ministre russe des Affaires étrangères, qui ne rate pas cette occasion de tacler Londres et déclare, pince-sans-rire : « Les mesures prises par les autorités britanniques contre le Guardian sont en contradiction avec les engagements de la Grande-Bretagne sur les droits de l'homme... »
Moscou n'a pas tellement tort, si l'on songe que Mme May est allée jusqu'à faire interpeller à Heathrow, en vertu des lois spéciales anti-terroristes, un proche du journaliste chargé de l'affaire Snowden par le Guardian (mais résidant au Brésil). La vassalité envers Washington peut mener loin. Paris est logé, du reste, à la même enseigne.
Le plus drôle est que le gouvernement britannique date un peu. Détruire des documents à Londres est inutile à notre époque, ceux-ci étant évidemment dupliqués ailleurs. « Ceci montre que le gouvernement ne comprend pas grand-chose à l'ère du numérique », ironise le directeur de la rédaction du Guardian. Le journal va continuer à travailler sur les documents Snowden, « mais il le fera ailleurs qu'à Londres », précise-t-il.
09:55 Publié dans Europe, USA | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : snowden
Commentaires
AVANCE
> Mais peut-être les "services" britanniques ont-il opéré ce geste spectaculaire en en sachant la vanité. Ces gens ont deux ou trois coups (tordus, parfois) d'avance sur les politiciens.
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Écrit par : Pierre Huet / | 21/08/2013
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